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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 18:53

C'est de 1852 à 1856 que l'éditeur Perrin 13 rue de la Vierge-aux-Anges à Turin, publia en petits fascicules une œuvre monumentale d'Alexandre Dumas déjà célèbre (les Trois Mousquetaires avaient été publiés en 1844) sous le titre « La Maison de Savoie depuis 1555 jusqu'en 1850, roman historique ».

Ce texte fut repris en France en 1854 par « Le Constitutionnel » sous forme de feuilletons sous le titre « un page du Duc de Savoie », puis édité en livres en 1855.

De ces vieilles éditions, non seulement il ne restait presque plus traces, mais diverses éditions réputées complètes des œuvres d'Alexandre Dumas au vingtième siècle ignorèrent complètement ce texte.

Il fallut que le 4 octobre 1985, à la librairie piémontaise de Turin, Lucien Chavoutier (historien savoyard) en découvre une vieille édition et puisse en faire l'acquisition pour que ce récit de Dumas sorte de l'oubli où il était tombé.

Dès 1986, Lucien Chavoutier présentait cette œuvre de Dumas lors de 2 conférences, l'une à Moutiers pour l'Académie de la Val d'Isère, l'autre à Chambéry pour la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie. Ces conférences furent complétées par Lucien Chavoutier au moyen d'une présentation (72 pages) en décembre 1990 dans le N° 100 de « l'Histoire en Savoie » éditée par la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie. Enfin, il confiait son exemplaire à la Fontaine de Siloé (éditeur savoyard) pour publication.

La première publication de La Fontaine de Siloé date de 1998 et la dernière de juin 2001. Cette dernière édition comporte 4 tomes et en tout quelques 2200 pages !

L'histoire du document oublié et retrouvé presque miraculeusement est déjà rocambolesque et digne de son auteur.

 

Mais pourquoi Alexandre Dumas s'intéressa-t-il à l'histoire de la Maison de Savoie ?

Alexandre Dumas, fils de général (comme Victor Hugo), naquit en 1802 (aussi comme Victor Hugo). Né à Villers-Cotterets dans l'Aisne, il quitta sa ville natale pour Paris en 1822 et trouva d'abord un emploi de clerc de notaire avant d'être recruté l'année suivante au secrétariat du Duc d'Orléans. Parallèlement, il commença par écrire des vaudevilles avant de se lancer dans le roman-feuilleton (historique). A Paris, il fréquenta le salon de Marie de Solms (née Bonaparte-Wyse), petite fille par sa mère de Lucien Bonaparte (un des frères de Napoléon). Cela donna à Dumas l'occasion de fréquenter Victor Hugo, Ponsard, Bérenger, Sainte-Beuve, Gérard de Nerval, George Sand, Lamennais, Eugène Sue... Voir : « Marie de Solms Femme de Lettres » de Zoltan-Etienne Harsany, publié en 1990.

Marie de Solms opposée à la politique de Napoléon III dut s'exiler. Elle s'installa d'abord à Aix-les-Bains à partir de 1853, où elle créa un théâtre, une revue et tint salon. De son côté Alexandre Dumas poursuivi en 1851 « par plus de 150 créanciers » se réfugia d'abord en Belgique et fit plusieurs séjours à Aix-les-Bains où il retrouva le salon de Marie de Solms. En 1858, Dumas rédigea « Un bal chez Madame la duchesse de Berry » pour publication dans « Les Matinées d'Aix-les-Bains », la revue de Marie de Solms. Il y rencontra selon Harsany, Victor-Emmanuel II, Rattazzi et Garibaldi.

Urbano Rattazzi occupa plusieurs postes de Ministre et même de président du Conseil des Ministres au temps de Charles-Albert puis de Victor-Emmanuel II. Il fut le second mari de Marie de Solms qu'il épousa le 5 février 1863. Quant à Giuseppe Garibaldi, si il est plus connu, on sait moins qu'Alexandre Dumas fut l'un de ses admirateurs, à tel point qu'en 1860, Dumas vendit des biens pour acheter des armes qu'il livra lui-même à Garibaldi en Sicile. En reconnaissance, Garibaldi nommera Dumas Directeur des Beaux-Arts à Naples en 1861, fonction qu'il exercera jusqu'en 1864. Il pourra alors s'intéresser aux fouilles de Pompéï. Dumas publia également en 1860 « Les Mémoires de Garibaldi » et en 1861 : « Les Garibaldiens ». (Ces 2 ouvrages ont été publiés dans un même livre aux Editions "L'Inventaire" en 1994). Bien avant cela, Dumas avait eu l'occasion de faire plusieurs séjours en Italie, pays dont il tomba manifestement amoureux. En témoignent ces 2 citations extraites du tome 4 de « La Royale Maison de Savoie » (édition de juin 2001)

page 213 : « L'Italie et la France sont sœurs : la différence de leurs institutions politiques leur impose seule des destinées diverses; mais la beauté de leur ciel, la fécondité de leur sol, et avant tout l'intelligence de leurs habitants , établit entre elles une parenté sublime, que les gouvernements et les préjugés tenteraient en vain d'effacer; quand deux étoiles jumelles scintillent dans le firmament, en vain les nuages qui passent nous déguisent leur forme; le rayon brille, la vapeur disparaît et nous les retrouvons telles qu'elles étaient à la première heure de l'éternité »

page 236 : «  La France est l'alliée naturelle de l'Italie; chaque fois que l'une ou l'autre de ces nations a transgressé à cette loi topographique, la ruine des armées , ou la dévastation du territoire ont été les funestes résultats de cette faute, de cet attentat fratricide aux droits les plus saints de la nature, qui rend les peuples solidaires les uns des autres ».

Dumas, intéressé par l'Histoire dut s'interroger sur ce pays (l'Italie) qui n'avait plus d'unité depuis la chute de l'Empire romain d'Occident en l'an 476. L'époque où il écrivit cette histoire est une époque charnière capitale dans l'histoire italienne. La Révolution française avait semé dans toute l'Europe des idées de droit des peuples et de droit des nationalités. La victoire des coalisés à Waterloo le 18 juin 1815 mit une chape de plomb sur l'Europe, mais les armées peuvent vaincre des soldats, pas des idées. Le feu couvait sous la cendre. L'année 1848 fut appelée « l'année du printemps des peuples » ou « l'année des révolutions ». Pour ce qui concerne notre sujet, en 1848, les populations de Venise et de Milan se soulevèrent contre l'occupant autrichien. A Turin, le roi Charles-Albert, se croyant assuré de l'alliance avec le Grand-Duc de Toscane, avec le roi de Naples et même avec le Pape se lança dans une guerre contre l'Autriche, mais ses alliés se rétractèrent et l'armée piémontaise se retrouva seule contre l'empire d'Autriche. Après la défaite de Novarre le 23 mars 1849, Charles-Albert abdiqua en faveur de Victor-Emmanuel II et s'exila. Le sentiment nationaliste était alors à son comble et tous les patriotes italiens fondaient leurs espoirs dans le Piémont et dans la famille de Savoie pour faire l'unité de l'Italie. C'est l'époque où les partisans écrivaient sur les murs : « viva VERDI », ce qui pour eux signifiait : « viva Vittorio Emanuele Re D'Italia ». Il n'y a donc rien de surprenant à ce qu'Alexandre Dumas s'intéressa à la dynastie de Savoie.

 

Le contenu de l'histoire :

Comme l'indique le titre de la première parution à Turin, cette œuvre de Dumas est un roman historique, mais en l'occurrence l'Histoire l'emporte sur le roman. Le lecteur doit cependant faire le tri car à côté des faits et personnages strictement historiques, Dumas, pour l'intérêt du texte, invente des personnages et des situations romanesques. Il écrit d'ailleurs (tome I page 225) : « Mieux vaut l'histoire écrite par des romanciers que l'histoire écrite par les historiens, d'abord parce qu'elle est plus vraie, et ensuite parce qu'elle est plus amusante ». Dans le même tome 1, page 214 : "C'est une bien belle chose que l'histoire! aussi ne nous jugeant pas digne d'être historien nous sommes-nous fait romancier". Dans un autre ouvrage (les Compagnons de Jehu) en 1857, il dira : « nous avons la prétention d'avoir appris à la France autant d'histoire qu'aucun historien ». Nous voulons bien le croire, il est vrai que « les trois mousquetaires » par exemple ont fait plus pour populariser le personnage du cardinal de Richelieu que tout ouvrage d'historiens.

Le principal mérite de « La Royale Maison de Savoie » est de nous fournir la vision qu'un observateur particulièrement avisé autant que passionné et particulièrement bien documenté pouvait avoir dans les années 1850 de la Maison de Savoie et des événements qui se déroulaient en Italie depuis 3 siècles.

Dans la présentation qu'il en fit en 1990, Lucien Chavoutier cite les principales sources utilisées par Dumas pour son histoire de « La Royale Maison de Savoie »; les voici :

* »Mémoires historiques de la Maison Royale de Savoie » du marquis Costa de Beauregard (1816)

* »l'histoire de la Savoie depuis la domination romaine jusqu'à nos jours » de Claude Genoux (1852)

* »Mémoires » de Saint-Simon (décédé en 1755, la première édition de ses Mémoires date de 1788)

* »histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie » de Samuel Guichenon (1660).

 

Le récit de Dumas commence en 1555, à l'époque où Charles Quint a confié le commandement des armées du Saint Empire au Duc de Savoie Emmanuel-Philibert et se termine presque 3 siècles plus tard avec le retour des cendres de Charles-Albert à Turin.

L'histoire de la Maison de Savoie semble assez peu connue du grand public, peut-être parce qu'elle est assise entre deux chaises, une chaise France et une chaise Italie. Elle n'est pas l'histoire de France, elle n'est pas non plus celle de l'Italie mais un peu des deux et même on peut le dire un peu de l'histoire de l'Europe.

Le lecteur qui prendra la peine de lire cette œuvre monumentale d'Alexandre Dumas, verra défiler 13 souverains de Savoie au cours de 3 siècles d'histoire et découvrira des événements importants dont il n'a probablement pas connaissance tels que :

*la victoire dans le nord de la France d'Emmanuel-Philibert (surnommé « Tête de Fer ») contre les armées françaises du connétable de Montmorency en 1557. Cet Emmanuel-Philibert était le neveu de Charles-Quint par sa mère Béatrix de Portugal et en même temps le cousin de François 1er par sa tante Louise de Savoie. Il avait également pour tante Marguerite d'Autriche !

*la nuit de l'escalade : échec lamentable des Savoyards tentant de s'emparer de Genève en 1602

*la triste fin de Victor-Amédée II etc etc

En somme une belle leçon d'histoire

J.D. dernière mise à jour : 8 août  2012

couverture du tome 3 du texte de Dumas sur la Savoie

couverture du tome 3 du texte de Dumas sur la Savoie

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 10:41

I- liste des souverains de Savoie

19 comtes de Savoie:

*Humbert 1er: dit Humbert aux Blanches Mains, né en Maurienne vers 980. Il est considéré par tous comme le fondateur de la dynastie "Savoie". Son ascendance est discutée. Certains historiens la font descendre de Bérold de Saxe neveu d'Otton empereur germanique. Cela expliquerait la présence de l'aigle dans les plus anciens blasons de la Maison de Savoie. En 1660, Samuel Guichenon dans son "histoire généalogique de la royale Maison de Savoie" écrit à propos d'un enfant naturel du comte de Savoie Thomas 1er : "Bérold de Savoie ainsi nommé en mémoire du prince Bérold ou Berthod souche de cette royale famille". Certains auteurs pensent que cet Humbert serait un frère d'Hermengarde épouse de Rodolphe III dernier roi de Bourgogne.

Ses premiers domaines en Savoie proviennent de l’héritage de l’archevêque de Vienne (Burchard). Lequel archevêque avait lui-même bénéficié en 1023, d'une donation faite par Rodolphe III. En 1016, à Strasbourg, Rodolphe III roi de Bourgogne avait désigné l'empereur du Saint Empire romain germanique comme son héritier. A la mort de Rodolphe le 6 septembre 1032, il y eut conflit entre Conrad II le Salique empereur germanique et un neveu de Rodolphe III : Eudes qui revendiquait l'héritage. Humbert de Maurienne soutint l'Empereur et en remerciement reçut le titre de comte et divers territoires dont le Chablais (en 1034)

Humbert fut marié vers 1015 à Ancilie (ou Ansilia), fille du comte de Valais (?). Décédé en 1048. Il fut inhumé en la cathédrale Saint Jean Baptiste de Saint Jean de Maurienne.  Ses cendres furent retrouvées en 1771. En 1826 un mausolée à Humbert aux Blanches Mains fut élevé sous le péristyle de la cathédrale Saint Jean Baptiste de St Jean de Maurienne. Sous le même péristyle, contre la façade de la cathédrale, un bas-relief fabriqué à Turin en marbre de Carrare et parvenu à Saint Jean en 1771,  représente Conrad le Salique donnant son titre de Comte à Humbert aux Blanches Mains. Celui-ci  possédait un château-fort en Maurienne au dessus d'Aiguebelle (Château de Charbonnière qui fut le siège d'un atelier monétaire où fut frappé le "denier d'Aiguebelle" première monnaie de la Maison de Savoie. Ce château fut détruit par les Espagnols en 1743). Ce lieu fut la première résidence de la Maison de Savoie, avant le Bourget du Lac (au château-prieuré du Bourget), puis ensuite Chambéry, Turin, Florence, Rome. A Saint Jean de Maurienne, une ruelle proche de la cathédrale est nommée : rue Humbert aux Blanches Mains. Voir illustrations sur mon blog à l'article "Saint Jean de Maurienne". (N°86)

*Amédée 1er surnommé « La Queue« : fils d'Humbert 1er et d'Ansilia. Né en 1016, comte de Savoie en 1048, décédé en 1051 (fondateur du Prieuré du Bourget du Lac). Marié à Adèle de Bourgogne. Il fut inhumé en la cathédrale de Saint Jean de Maurienne. Il avait épousé Adèle de Bourgogne.

*Othon 1er(ou ODDON, ou ODON): autre fils d'Humbert 1er et d'Ansilia, né en 1023, comte de Savoie en 1051, décédé le 19 mars 1060. Epousa vers 1045 Adélaïde de Suse, ce qui permit à la Maison de Savoie de récupérer une partie de l'actuel Piémont dont Suse, Turin, Pignerol...

*Pierre 1er: fils d'Othon 1er, né en 1048, comte de Savoie en 1060, décédé en 1078. Avait épousé Agnès de Poitiers.

*Amédée II : autre fils d'Othon 1er, né vers 1050, comte de Savoie en 1078, décédé en 1094. Henri IV empereur germanique lui donna Le Bugey. En 1065, il avait épousé Jeanne de Genève fille du comte de Genève

*Humbert II dit Le Renforcé, fils d'Amédée II, né vers 1065, comte de Savoie en 1094, décédé le 19 octobre 1103. Il fut inhumé en la cathédrale de Moutiers. Epousa vers 1090 Gisèle de Bourgogne soeur du pape Calixte II. Selon Samuel Guichenon en 1660, cet Humbert participa à la première croisade en 1096. 

*Amédée III: fils d'Humbert II, né vers 1095, comte de Savoie en 1103, décédé le 30 août 1148 à Chypre (à Nicosie), lors de la seconde croisade. Il fut inhumé au Monastère du Mont Sainte Croix à Nicosie. Selon Samuel Guichenon dans "Histoire généalogique de la royale maison de Savoye" (chez Guilaume Barbier à Lyon en 1660, ou dans la réédition de 1976 aux éditions Horvarth à Roanne), c'est à la suite de cette seconde croisade que la maison de Savoie remplaça dans son blason, l'aigle par la croix blanche qui était le symbole des Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem. Le sceau le plus ancien avec la croix de Savoie est apposé sur une charte de 1143 conservée à l'abbaye de Saint Maurice d'Agaune. A fondé plusieurs abbayes dont celle de Tamié. Avait fait don de la terre d'Hautecombe à l'Eglise.

Fut marié en 1123 avec Mathilde d'Albon dont il eut 10 enfants. Cette Mathilde était la fille de Guigues III d'Albon, et la soeur de Guigues IV, dauphins (en Dauphiné). Cela n'empêcha pas ce Guigues IV d'envahir la Savoie en 1133 et d'être tué au siège de Montmélian par les troupes d'Amédée III son beau-frère.

*Humbert III le Bienheureux : fils d'Amédée III, né le 4 août 1136, comte de Savoie en 1148, décédé le 4 mars 1189, plus ancien membre de la famille de Savoie inhumé à Hautecombe. Un vitrail réalisé en 1924, est consacré à Humbert III, à Chambéry dans la cathédrale Saint François de Sales (première chapelle en entrant à droite); à la base du vitrail sont représentés la tour et l'église d'Hautecombe. Dans le même édifice, dans la chapelle Saint Anthelme, un vitrail représente le Saint annonçant à Humbert III la naissance de son fils Thomas.. Une statue le représente également dans l'église abbatiale d'Hautecombe. Cet Humbert fut béatifié par le pape Grégoire XVI en 1836. Il se maria 4 fois et eut 5 enfants.
En 1153, Humbert fut vainqueur, à Montmélian,  du dauphin Guigues V qui avait envahi la Savoie. Puis il s'allia avec le pape Alexandre III contre l'empereur germanique Frédéric Barberousse. En représailles, les troupes de Barberousse ravagèrent le Piémont, incendiant Suse par exemple en 1174.

*Thomas 1er: fils d'Humbert III et de Béatrice de Macon, né le 27 mai 1178 à Charbonnières (Maurienne), comte de Savoie en 1189. Le 15 mars 1232, le seigneur de Berlion céda le bourg de Chambéry (sauf le château) à Thomas 1er, ce qui permit le transfert de la capitale des comtes de Savoie du Bourget à Chambéry, décédé le 8 mars 1233 à Aoste Italie . Il y est inhumé dans la cathédrale où l'on peut voir encore son monument sépulcral. Marié en 1195 avec Béatrice-Marguerite de Genève, Thomas 1er eut 10 enfants, 2 filles et 8 garçons dont 3 seront comtes de Savoie. Sa fille Béatrice fut mère de 3 reines et d'une impératrice et grand-mère ou arrière-grand-mère d'une dizaine de souverains ou souveraines. Le traité de Burier (sur le lac Léman entre Vevey et Montreux) en 1219, entre l'évêque de Lausanne et Thomas 1er permit à la Maison de Savoie de prendre pied en Suisse dans le pays de Vaud. Il participa avec de nombreux nobles savoyards à la quatrième croisade initiée par le pape Innocent III. Un cénotaphe est consacré à Thomas 1er dans l'église abbatiale d'Hautecombe.

*Amédée IV : fils de Thomas 1er et de Marguerite de Genève, né en 1197 à Montmélian, comte de Savoie en 1233, décédé le 13 juillet 1253. Il épousa en 1222 Anne de Bourgogne puis en 1244 Cécile de Baux. Il eut 6 enfants. Un cénotaphe lui est consacré dans l'église abbatiale d'Hautecombe. C'est sous son règne, le 24 novembre 1248, que s'écroula le Mont Granier, ensevelissant 5 paroisses représentant 16 villages ou hameaux. Cette disparition valorisa probablement le site de Chambéry.

*Boniface le Roland : fils d'Amédée IV et de Cécile de Baux, né le 1erdécembre 1244, comte de Savoie en 1253, capturé et tué à Turin lors d’une révolte de Piémontais en juin 1263. Il fut inhumée en la cathédrale Saint Jean Baptiste de Saint Jean de Maurienne

*Pierre II dit Le Petit Charlemagne : fils de Thomas 1er et de Béatrice de Genève, né vers 1203, comte de Savoie en 1263, décédé le 15 mai 1268. Avait épousé Agnès de Faucigny. Un cénotaphe lui est consacré dans l'église abbatiale d'Hautecombe. Eut une grande influence sur les événements de son temps, en partie grâce à sa bonne entente avec son neveu par alliance le roi d'Angleterre Henri III. Dès 1263, il organisa une expédition de représailles contre les Turinois pour venger son neveu Boniface. Il agrandit notablement le domaine de la Maison de Savoie, spécialement dans le Chablais, le Valais et le pays de Vaud. En 1253, il avait marié sa fille Béatrix avec le Dauphin Guigues VII. Elle lui avait apporté le Faucigny en dot. Ce fut l'objet ultérieur de plusieurs guerres entre le Dauphiné et la Savoie.

*Philippe 1er: fils de Thomas 1er et de Marguerite de Genève, né en 1207 au château de Charbonnières à Aiguebelle, fut évêque de Valence de 1241 à 1267. Période durant laquelle il permit au pape Innocent IV de tenir un concile à Lyon, ce qui valut en retour à Philippe de devenir archevêque de Lyon de 1245 à 1267. Il se démit de ses fonctions ecclésiastiques le 24 février 1267 et se maria le 11 juillet 1267 avec Alix de Méranie ou Alix de Bourgogne, ce qui lui permit de mettre les pieds en Bourgogne mais ce qui fut sans suite pour la Maison de Savoie. Puis comte de Savoie à la mort de son frère en 1268, décédé le 15 août 1285.  En 1250, Renaud IV seigneur de Bresse étant mort en croisade, Philippe prit la tutelle de ses 2 enfants et c'est lui quui arrangea le mariage de Sybille de Bâgé avec son neveu Amédée, ce qui permit à la Savoie de récupérer la Bresse. Ce Philippe 1er entra en guerre contre le Dauphin Humbert 1er dès 1282. Un cénotaphe lui est consacré dans l'église abbatiale d'Hautecombe. 

*Amédée V Le Grand : fils de Béatrix Fieschi et de Thomas II (ce Thomas II, fils de Thomas Ier ne régna pas comme comte de Savoie). né le 5 septembre 1249 au Bourget-du-Lac, comte de Savoie en 1285, décédé en Avignon le 16 octobre 1323. Amédée V se maria le 5 juillet 1272 avec Sibylle de Bâgé qui lui apporta La Bresse en dot. Il en eut 8 enfants, dont 2 (Edouard et Aymon) furent comtes de Savoie. Après le décès de Sibylle le 25 mai 1294 (elle est inhumée à Hautecombe), il se remaria avec Marie de Brabant dont il eut 4 enfants. Amédée V poursuivit la guerre contre le Dauphin Humbert 1er. Guerre qui se termina (provisoirement) par le traité de Saint Jean de Moirans en 1293. Voici ce qu'écrit Dom Romain Clair dans son histoire d'Hautecombe : "Amédée mérita le surnom de foudre de guerre en soutenant trente-deux sièges et prenant part à vingt-deux batailles rangées. Le bas-relief  (à l'église abbatiale d'Hautecombe) le représente à Annemasse, près du château de Monthoux, victorieux du comte de Genève qu'il obligea à signer la paix sur un tambour."

Le 6 février 1295, il acheta le château de Chambéry qui devint la résidence des comtes de Savoie après d'importants travaux. Pour l'essentiel, les bâtiments du château actuel datent du XIVe et XVe siècles, sous réserves de restaurations dûes à des incendies. En 1315, la flotte d'Amédée V délivra Rhodes assiégée par les Ottomans. C'est à la suite de cette expédition que F.E.R.T. (Fortitudo ejus Rhodum tenuit : son courage a sauvé Rhodes) est devenu la devise de la Maison de Savoie. Henri VII empereur germanique avait fait don à Amédée V de la seigneurie d'Asti et d'Ivrée en Italie et en 1306, il avait fait l'acquisition du château d'Yvoire.

*Edouard 1erle Libéral : fils d'Amédée V, né en 1284, comte de Savoie en 1323, décédé le 4 novembre 1329. Se maria le 18 octobre 1307 avec Blanche de Bourgogne fille du duc de Bourgogne. Il fut vaincu le 7 août 1325 à la bataille de Varey (près de Pont d'Ain) par le Dauphin Guigues VIII. Un cénotaphe lui est consacré dans l'église abbatiale d'Hautecombe.

*Aymon le Pacifique : autre fils d'Amédée V et de Sibylle de Bâgé, né en 1291, comte de Savoie en 1329, décédé le 22 juin 1343. Epousa le 1er mai 1330 Yolande de Montferrat (petite-fille de l'empereur byzantin Andronic II Paléologue). Cette Yolande décéda le 23 décembre 1342 en accouchant d'une fille (son cinquième enfant qui ne survécut pas à sa mère). Aymon lui fit faire un somptueux tombeau dans l'église abbatiale d'Hautecombe où il la rejoignit l'année suivante.  En 1332 il réprima une révolte des habitants de Moutiers. En 1333 la guerre reprit contre le Dauphiné. Le Dauphin Guigues VIII fut tué le 23 juillet 1333 au siège du château de La Perrière (à Saint Julien de Ratz en Isère, ce château appartenait alors à la Maison de Savoie). A la suite, Aymon fit un traité de paix en 1334 avec  Humbert II successeur de Guigues VIII.

Aymon institua une Cour permanente de Justice à Chambéry.

*Amédée VI dit le Comte Verd (avec un “d” selon l'orthographe en usage au temps du Comte, d'où sont restés : verdure, verdâtre, reverdir, verdoyant...) : fils d'Aymon le Pacifique, né le 4 janvier 1334 à Chambéry, comte de Savoie en 1343, décédé de la peste le 1ermars 1383 à Capoue (Italie du sud). Son corps ramené en Savoie fut inhumé à Hautecombe le 9 mai 1383. Aujourd'hui dans l'église abbatiale d'Hautecombe, il ne reste plus qu'un cénotaphe dédié au comte Verd, il est situé juste à gauche en entrant dans la chapelle, mais peu remarqué parce que situé juste derrière la statue représentant la reine Marie-Christine. En avril 1354, Amédée VI a vaincu le Dauphin Charles (fils de Jean Le Bon roi de France) et les dauphinois aux Abrets (Isère). La guerre de “Cent ans” avait commencé entre la France et l'Angleterre en 1337. Jean le Bon et son fils préférèrent négocier avec les Savoyards par le traité de Paris du 5 janvier 1355. La Savoie s'alliait à la France contre l'Angleterre, recevait le Faucigny, le Beaufortain et diverses baronnies. La frontière entre le Dauphiné et la Savoie était fixée par ce traité au Rhône et au Guiers. Suite à ce traité, Amédée VI épousait en 1355 Bonne de Bourbon, cousine de Jean Le Bon et nièce de Philippe VI qui fut roi de France de 1328 à 1350. Cette Bonne de Bourbon fut à l'origine de la construction du château de Ripaille.

En 1366, cet Amédée avait porté secours à son cousin, l'empereur byzantin Jean V Paléologue qui avait été attaqué par les Turcs et les Bulgares et qui était retenu prisonnier en Bulgarie. La victoire d'Amédée VI sur les Turcs à Gallipoli avait assuré provisoirement la survie de l'empire byzantin. Après avoir vaincu les Turcs, le comte Verd envahit la Bulgarie, s'empara de plusieurs villes et assiégea Varna, qui à l'époque était la principale ville de Bulgarie. Le roi de Bulgarie accepta en octobre 1366 de libérer Jean V Paléologue qui put reprendre son trône à Constantinople. A Turin, piazza Palazzo di Città (place de la Mairie), pour commémorer cette expédition, une sculpture représente le comte Verd terrassant 2 Turcs. Cette sculpture commandée par le roi de Sardaigne Charles-Albert fut inaugurée le 7 mai 1853 sous le règne de Victor-Emmanuel II.

C'est à l'occasion d'un tournoi à Chambéry en 1348 qu'Amédée VI reçut son surnom de Verd. Voici ce qu'écrit à ce sujet Samuel Guichenon en 1660 : "Le Comte qui parut le premier iour de la jouste aux armes verdes, son cheval capparassonné de Verd, & la livrée de ses gens verde, y acquit le surnom de Verd".

Il y a à Chambéry une "avenue du Comte Vert", à Nice, une rue du Comte Vert, à Turin une "via Conte Verde" et à Rivoli une "Casa del Conte Verde". C'est sous le règne d'Amédée VI qu'a été créée à Chambéry la chambre des comptes en 1351

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*Amédée VII dit le Comte Rouge : fils d'Amédée VI, né le 24 février 1360, comte de Savoie en 1383, décédé le 1er novembre 1391 d'une chute de cheval mais sans que les historiens sachent si cette chute fut la cause de la mort où si elle servit de couverture à un assassinat.. En 1382, il participa à la guerre de Cent Ans aux côtés de la France. C'est à la demande de Charles VI roi de France qu'il fut surnommé comte Rouge. C'est sous son règne, en 1388, que la Maison de Savoie annexa Nice et son arrière-pays. Il avait épousé en 1377 Bonne de Berry nièce de Philippe VI roi de France. Il fut inhumé en grande pompe le 2 avril 1392 à Hautecombe. Aujourd'hui, un cénotaphe lui est consacré dans l'église abbatiale d'Hautecombe. D'une maîtresse de Bourg-en-Bresse nommée Françoise Arnaud, Amédée VII eut également 2 enfants

*Amédée VIII Le Pacifique : fils d'Amédée VII, né le 4 septembre 1383 à Ripaille, comte de Savoie de 1391 à 1416. En 1401 il avait acquis le comté de Genève qui fut démembré en 2 dont un comté de "Genevois" avec Annecy pour capitale. Depuis Thomas 1er, les souverains de Savoie voulaient annexer Genève. Amédée VIII pensa y être parvenu mais une coalition des bourgeois de Genève de l'évêque de la ville et de l'empereur germanique fit échouer le projet. A l'époque, la Maison de Savoie avait annexé presque toute l'actuelle Suisse francophone mais sauf Genève. Par contre Amédée VIII fit l'acquisition de Rumilly et de La Roche-sur-Foron.  A la suite d'un incendie qui détruisit la ville d'Annecy le 3 février 1412,  Amédée VIII aida à la reconstruction de cette ville. Amédée VIII se maria le 27 octobre 1401 avec Marie de Bourgogne fille de Philippe II le Hardi et par conséquent petite-fille de Jean-le-Bon roi de France. Marie de Bourgogne décéda le 8 octobre 1422 au château de Thonon-les-Bains. Elle fut inhumée à Hautecombe.

15 ducs de Savoie:

*Amédée VIII Le Pacifique : reçoit, à Chambéry,  le 19 février 1416 le titre de duc de Sigismond Empereur du Saint Empire Romain Germanique. A l'occasion d'un repas donné en l'honneur de l'empereur, Amédée VIII avait fait confectionner un gâteau ayant la forme de ses états. De là serait né le gâteau de Savoie. En 1419, il annexe la “principauté du Piémont” dans laquelle la maison de Savoie possédait différents territoires. Reste duc jusqu’en 1440. Devient le Pape Félix V de 1439 à 1449 puis Cardinal-Légat en 1449. Décédé le 7 janvier 1451. Il fut un grand bâtisseur (construction de la cathédrale de Chambéry et de la chapelle du château, et reconstruction des châteaux de Ripaille -où il se retira- et d'Annecy). Le 17 juin 1430, à Chambéry, Amédée VIII avait promulgué les “Statuts de Savoie” (Statutia de Sabaudiae) code de législation savoyarde.

Il fut inhumé à Ripaille mais sa tombe fut saccagée lors d'une invasion de Vaudois. Ses ossements conservés à Evian furent transférés à Turin le 7 décembre 1576. En 1842, le roi Charles-Albert lui fit ériger un somptueux tombeau en marbre à l'intérieur de la cathédrale (il duomo) Saint Jean Baptiste de Turin. Mais dans cette cathédrale, les visiteurs sont surtout préoccupés par le Saint Suaire. 

En 1430, la noblesse savoyarde fut vaincue par les Dauphinois à la bataille d'Anthon-sur-Rhône mais Amédée VIII ne participa pas personnellement à cette bataille.

Amédée VIII mena toute sa vie une action diplomatique importante : en France pour tenter de réconcilier le roi de France avec les Bourguignons qui s'étaient alliés à l'Angleterre et en Italie dans les conflits sans fin qui opposaient Vénitiens, Lombards, Florentins, Gênois et pas mal d'autres sans oublier les interventions du Pape et de l'Empereur germanique.

Amédée VIII est représenté au sommet du maître-autel de l'église Saint Laurent à La Côte d'Aime en Tarentaise, église construite entre 1702 et 1714 et qui avait d'abord pris le nom de “Saint Amédée de la Côte”.

*Louis 1er : fils de Marie de Bourgogne et d'Amédée VIII, né en 1413, duc de Savoie en 1440, décédé le 29 janvier 1465. Il épousa en 1433 Anne de Chypre. Elle eut 19 enfants dont 5 morts en bas-âge. C'est sous son règne que le “Saint Suaire” arriva à Chambéry (en 1453). Il partira à Turin pour n'en pas revenir en 1579. Anne de Chypre était la fille et l'héritière du roi de Chypre. A la suite, les souverains de Savoie revendiquèrent le titre de Roi de Chypre, mais ce titre leur fut contesté par les autres souverains d'Europe.

*Amédée IX le Bienheureux : fils d'Anne de Chypre et de Louis 1er, né le 1erfévrier 1435 à Thonon, duc de Savoie en 1465, décédé le 30 mars 1472. Il fut marié en 1452 avec Yolande de France fille de Marie d'Anjou et  de Charles VII roi de France et soeur de Louis XI roi de France (tandis que Louis XI se maria en 1451 avec Charlotte soeur d'Amédée IX). Cette Yolande assura la régence durant les 3 dernières années du règne d'Amédée IX. Le 27 juin 1476, elle fut enlevée par les soldats du duc de Bourgogne Charles-le-Téméraire et enfermée au château de Rouvre (dans l'actuelle département de la Côte-d'Or). Elle fut libérée fin septembre 1476 par une armée envoyée par Louis XI.

Elle eut le projet en 1470, d'ouvrir un canal navigable entre Chambéry et le lac. (projet sans suites). De même, après l'invasion de la Savoie en septembre 1792 par les troupes révolutionnaires, il y eut un projet pour relier l'Isère et le Rhône au moyen d'un canal partant de Montmélian et joignant le Rhône via le lac du Bourget et le canal de Savières (voir "L'endiguement de l'Isère et de l'Arc" de Maurice Clément, page 51, édité par la Sté des Amis de Montmélian en octobre 2011)

Un vitrail est consacré à Amédée IX, à Chambéry dans la cathédrale Saint François de Sales (première chapelle en entrant à droite); à la base du vitrail est représenté le château des Ducs. Une fresque sur la paroi latérale droite le représente également. Amédée IX fut béatifié par le pape Paul V en 1677 suite à une supplique de François de Sales (futur saint). Une paroisse du diocèse de Nice (à La Trinité) porte le nom de "Bienheureux Amédée IX". A la Sainte Chapelle du Château des Ducs à Chambéry, le carillon est installé dans la "Tour Yolande de France", nom donné en l'honneur de cette Yolande qui avait fait construire cette tour-clocher en 1466.

Amédée IX ainsi que plus tard Yolande de Franec furent inhumés en l'église Saint Eusèbe de Verceil (Vercelli).

*Philibert 1erLe Chasseur : fils d'Amédée IX, né le 7 août 1465, duc de Savoie en 1472, décédé le 22 avril 1482 à Lyon, peut-être empoisonné. C'est sa mère Yolande de France qui assura la régence. Un cénotaphe lui est consacré dans l'église abbatiale d'Hautecombe. 

*Charles 1erLe Guerrier : autre fils d'Amédée IX, né le 29 mars 1468, duc de Savoie en 1482, décédé le 13 mars 1490, peut-être empoisonné comme son frère. Il fut inhumé à Pignerol.  Epousa le 1er avril 1485 Blanche de Montferrat. En 1487, il fit une guerre victorieuse contre le marquis de Saluces

*Charles II : fils de Charles 1er, né le 23 juin 1488, duc de Savoie en 1490, décédé le 16 avril 1496. C'est sa mère qui assura la régence.

*Philippe II Sans Terre : fils de Louis 1er et d'Anne de Chypre, frère d'Amédée IX et de Charlotte épouse de Louis XI roi de France. Né à Chambéry le 5 février 1438, duc de Savoie en 1496, décédé le 7 novembre 1497. Epousa à Moulins le 6 avril 1472 Marguerite de Bourbon fille de Charles 1er duc de Bourgogne avec qui il eut 2 enfants dont une fille Louise qui deviendra la mère de François 1er roi de France. Veuf en 1483, il se remaria le 11 novembre 1485 avec Claudine de Brosse (née en Bretagne en 1450) dont il eut 6 enfants dont 2 décédés en mortalité enfantine. Il eut également 7 enfants de deux maîtresses. Un cénotaphe lui est consacré dans l'église abbatiale d'Hautecombe. Marguerite de Bourbon est inhumée dans l'église de Brou à Bourg-en-Bresse.

A la mort de Philippe II, c'est son fils issu du premier mariage qui devint duc. Claudine de Brosse se retira au château de Billiat dans l'Ain, emmenant le Saint Suaire. Après son décès le 13 octobre 1513, elle fut inhumée dans la Sainte Chapelle du château des ducs à Chambéry. Sa fille Philiberte née en 1498, mariée à Julien de Médicis et décédée le 4 octobre 1524 fut également inhumée dans la Sainte Chapelle du château de Chambéry. 

*Philibert II Le Beau : fils de Philippe II sans Terre et de Marguerite de Bourbon, frère de Louise de Savoie mère de Françrois 1er et neveu de Charlotte épouse de Louis XI roi de France. Né le 10 avril 1480, duc de Savoie en 1497, décédé le 10 septembre 1504. épousa en premières noces en 1496 Violente Louise fille de Charles 1er le Guerrier et en secondes noces le 28 novembre 1501 Marguerite d'Autriche fille de Maximilien 1er empereur du Saint Empire Romain Germanique (également petite-fille de Charles-le-Téméraire et tante de Charles Quint). Cette Marguerite d'Autriche fit construire l'église de Brou (Bourg-en-Bresse) de 1513 à 1532 pour y mettre la sépulture de son mari où elle le rejoindra après son décès le 1er décembre 1530. Outre son tombeau, deux vitraux la représentent  dans cette église de Brou accompagnée de Sainte Marguerite; 2 vitraux représentent  également Philibert le Beau accompagné de Saint Philibert. Cette Marguerite fut nommée Régente des Pays-Bas en 1506. En 1529, elle négocia avec sa belle-soeur (Louise de Savoie) le traité de Cambrai qui fut signé le 3 août 1529 et qui mit fin (provisoirement) à la guerre entre Charles Quint et François 1er. Ce traité fur surnommé "la paix des dames";

*Charles III Le Bon : (appelé Charles II par certains auteurs)  fils de Philippe II Sans Terre et de Claudine de Brosse, né le 10 octobre 1486, duc de Savoie en 1504, décédé le 17 août 1553. Epousa en 1521 Béatrix de Portugal fille de Manuel 1er roi du Portugal. Charles III fit l'acquisition du château de Miolans après l'extinction de la famille de Miolans en 1523. Charles III Le Bon ne parvint pas à faire un choix entre son neveu (François 1er) et son beau-frère (Charles Quint époux d'Isabelle de Portugal soeur de Béatrix). Il subit une suite de défaites de 1530 à 1536 aux termes desquelles il ne lui restait plus que la vallée d'Aoste et le Comté de Nice. Nice fut assiégé en 1543  par terre et par mer par des troupes franco-ottomanes. Ces troupes prirent la ville mais pas le château et la ville fut délivrée en septembre par les troupes impériales (de Charles Quint) commandées par Charles III et le marquis Del Vasto gouverneur de Milan.

*Emmanuel-Philibert dit Tête de Fer : fils de Charles III le Bon également cousin de François 1er et neveu de Charles Quint), né le 8 juillet 1528 à Chambéry, duc de Savoie en 1553, a transféré la capitale des ducs de Savoie de Chambéry à Turin en 1562 (une cérémonie officielle d'entrée dans la ville de Turin eut lieu le 7 février 1563), décédé le 30 août 1580. Epousa le 9 juillet 1559 (la veille du décès d'Henri II) Marguerite de Berry fille de François 1er roi de France et soeur d'Henri II. Avant ce mariage, Emmamuel-Philibert avait pris parti pour l'Espagne dans le conflit franco-espagnol. Le 10 août 1557, à la tête des armées espagnoles, allemandes et anglaises (Charles Quint, son oncle, l'avait nommé général en chef de la coalition), il fut vainqueur du connétable de Montmorency à Saint Quentin (en Picardie). Le 10 août étant le jour de la Saint Laurent, il fit édifier à Turin une église dédiée à Saint Laurent. Par le traité de Cateau-Cambresis des 2 et 3 avril 1559, Emmanuel-Philibert récupéra tous les territoires perdus sous Charles III, sauf la partie suisse qui avait été annexée par les Bernois et les Fribourgeois. En 1571, 3 galères de la flotte d'Emmanuel-Philibert, parties de Nice et commandées par l'amiral André Provana de Leyni, participèrent le 7 octobre à la bataille navale de Lépante, bataille au cours de laquelle, les Ottomans perdirent 240 navires et 30.000 hommes.

Une statue équestre d'Emmanuel-Philibert trône au centre de la piazza San Carlo à Turin. Sur l'inscription qui se trouve sous la statue, Emmanuel-Philibert a le titre “d'Allobrögum Duci” c'est-à-dire de Duc des Allobroges. En 1559 Emmanuel-Philibert avait créé le "Sénat de Savoie" en remplacement du parlement institué par François 1er en 1536

*Charles-Emmanuel 1erLe Grand: fils d'Emmanuel-Philibert, né le 12 janvier 1562, duc de Savoie en 1580, décédé le 26 juillet 1630. Ce Charles-Emmanuel disait: “L'Italie est un artichaut que la Maison de Savoie doit manger feuille à feuille”. Trois siècles plus tard, l'Histoire lui donnera raison. Epousa le 11 mars 1585 Catherine d'Autriche fille de Philippe II roi d'Espagne.

Le 24 décembre 1590, le protestant François de Bonne de Lesdiguières (qui ne deviendra duc qu'en 1611) s'empara de la ville de Grenoble et fit la guerre à Charles-Emmanuel. Une guerre qui dura 9 ans avec une bataille particulièrement meurtrière à Pontcharra le 17 septembre 1591. Charles-Emmanuel lança la construction de Fort Barraux dans l'Isère (à l'époque dans le territoire de la Maison de Savoie) en 1597. Lesdiguières s'en empara par une nuit sans lune le 15 mars 1598, avant que le fort ne fut armé et occupé. Puis Henri IV vint renforcer Lesdiguières. Henri IV entra dans Chambéry le 21 août 1600. Charles-Emmanuel  fut vaincu. Henri IV imposa le traité de Lyon (17 janvier 1601) qui fit perdre à la Maison de Savoie, la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex. A la suite, la Maison de Savoie ne possédait plus de ce côté-ci des Alpes que le duché de Savoie et le comté de Nice. La partie italienne du duché devint dès lors plus importante que la partie  du côté France. C'est également sous son règne qu'eut lieu la célèbre “nuit de l'escalade” : du 11 au 12 décembre 1602, où les Savoyards essayant de prendre Genève furent repoussés. A l'occasion de la guerre "de succession de Mantoue", la Savoie fut à nouveau envahie et occupée en mai 1630 par les troupes de Louis XIII et Richelieu. Louis XIII entra dans Chambéry le 17 mai 1630.

Décédé 2 mois plus tard, Charles-Emmanuel ne connut pas la suite des événements. Il fut inhumé dans la chapelle Saint Bernard (San bernardo) du sanctuaire de Vicoforte au sud du Piémont)

A son actif, le percement du tunnel du col de Tende pour améliorer la liaison entre Nice et Turin. Le 25 novembre 1599, Charles-Emmanuel avait posé la première pierre de l'église Notre-Dame de Chambéry. Son blason ducal figure au-dessus du portail d'entrée rue Saint Antoine. Dans son volumineux travail sur "La Royale Maison de Savoie", Alexandre Dumas conteste à Charles-Emmanuel d'avoir mérité le nom de Grand (tome 2, chapitre XXII).

*Victor-Amédée 1er: fils de Charles-Emmanuel 1er, né le 8 mai 1587, duc de Savoie en 1630, décédé le 7 octobre 1637. Le 10 février 1619, en la chapelle du Louvre à Paris, il avait épousé Christine de France fille d'Henri IV et de Marie de Medicis (et par conséquent soeur de Louis XIII). Suite au  traité de Cherasco le 6 avril 1631, Victor-Amédée récupéra la Savoie mais s'allia avec la France d'abord contre l'Autriche puis contre l'Espagne. Cet Amédée fut non seulement le beau-frère de Louis XIII, mais aussi celui de Philippe IV d'Espagne et celui de Charles 1er d'Angleterre.

*François-Hyacinthe : fils de Victor Amédée 1er, né le 14 septembre 1632, duc de Savoie en 1637, décédé le 4 octobre 1638. Ce fut sa mère Christine de France qui assura la régence. En souvenir de son fils mort à l'âge de 6 ans, elle fit édifier à Turin la chapelle Santa Cristina piazza San Carlo

*Charles-Emmanuel II : fils de Victor Amédée 1er, né le 10 juin 1634, duc de Savoie en 1638, décédé le 12 juin 1675. Sa mère (Christine de France) assura la régence jusqu'à son décès le 27 décembre 1663. Durant sa régence, Christine de France dut faire face à une rebellion de certains membres de la famille de Savoie qui voulaient lui prendre le pouvoir. ils s'allièrent avec les Milanais et s'emparèrent de Turin le 27 janvier 1639. Christine de France s'était réfugiée avec ses enfants en Savoie. Elle put rentrer à Turin en novembre 1640 après la reconquête de la ville par les troupes françaises. Ce Charles-Emmanuel fut un bâtisseur, qui fit entre autres niveler l'ancienne voie des Echelles où existe un monument à Charles-Emmanuel II. Il se maria à la Sainte Chapelle de Chambéry, le 4 mars 1663 avec Françoise-Madeleine fille de Gaston d'Orléans (frère de Louis XIII roi de France). Devenu veuf, Charles-Emmanuel II se remaria le 10 mai 1665 avec Marie Jeanne de Savoie-Nemours arrière petite fille d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées. (Henri IV eut six enfants de son épouse : Marie de Médicis et 12 de 7 maitresses différentes dont 3 enfants légitimés de Gabrielle d'Estrées)

*Victor-Amédée II : fils de Charles-Emmanuel II, né le 14 mai 1666, duc de Savoie avec régence de sa mère (Marie-Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours) de 1675 à 1685, puis duc seul de 1685 à 1713. Epousa à la Sainte chapelle de Chambéry, en 1684 Anne-Marie d'Orléans, fille de Philippe d'Orléans (frère de Louis XIV) et d'Henriette d'Angleterre. Sous la pression de Louis XIV, il combattit les Vaudois du Piémont, 2.000 d'entre-eux furent massacrés en 1686. Malgré son alliance par mariage, il fit la guerre à la France en 1690 et fut vaincu le 18 août 1690 à la bataille de Staffarde (dans le Piémont). En 1692, il envahit le Dauphiné mais fut une nouvelle fois vaincu par l'armée française de Catinat à la bataille de La Marsaille (près de Turin) le 4 octobre 1693. La citadelle de Montmélian dut capituler le 21 décembre 1691. A l'occasion de cette guerre, la Savoie fut à nouveau occupée par la France durant 6 années. Après le traité de Turin du 29 août 1696, la France évacua les territoires occupés et Victor-Amédée s'alliait avec la France contre l'Autriche et l'Espagne. Puis il changea une nouvelle fois d'alliance et la Savoie fut à nouveau envahie par la France en septembre 1703 et occupée durant une dizaine d'années. Il fit élever la basilique de Superga au dessus de Turin suite à un voeu qu'il fit en 1706 lorsqu'il fut assiégé dans Turin par l'armée française. Il fut libéré le 7 septembre 1706 par son cousin le Prince Eugène de Savoie à la tête des armées autrichiennes. C'est durant la même campagne qu'en 1703, la citadelle de Montmélian fut assiégée par les troupes françaises, prise puis détruite. Il est inhumé ainsi qu'Anne-Marie d'Orléans dans cette basilique de Superga. Les traités d'Utrecht (11 avril et 13 juillet 1713) lui donnèrent la Sicile et le titre de roi.

 8 rois de Sardaigne :

*Victor-Amédée II : couronné roi de Sicile à Palerme en décembre 1713, quitte la Sicile en septembre 1714. La Sicile fut prise par l'Espagne. Victor-Amédée II fit appel à l'Autriche qui récupéra la Sicile mais ne la rendit pas à Victor-Amédée. Le  traité de Londres du 8 août 1720 donne la Sardaigne en compensation de la Sicile à Victor-Amédée II. Il est couronné Roi de Sardaigne, mais conserve sa capitale à Turin. Décédé à Rivoli le 30 octobre 1732. En 1723, il avait publié les “royales constitutions” ou “code Victorin” (actualisation des statuts de Savoie de 1430). En 1728, il avait fait commencer l'établissement de la “Mappe sarde” (cadastre). Le 3 décembre 1730, il abdiqua en faveur de son fils, se retira en Savoie, d'abord au château de Chambéry puis à Saint Alban Leysse dans la propriété du marquis Costa du Villard. Il  voulut reprendre le pouvoir en 1731. Son fils le fit enfermer au château de Rivoli.

*Charles-Emmanuel III : fils de Victor-Amédée II, né le 27 avril 1701, roi de Sardaigne en 1730, décédé le 20 février 1773. C'est sous son règne qu'eut lieu l'occupation espagnole de la Savoie (de 1743 à 1749). Dans la guerre de succession d'Autriche, Charles-Emmanuel III avait pris position en faveur de l'Autriche, contre la France et l'Espagne, alors que quelques années plus tôt, il s'était allié à la France lors de la guerre de succession de Pologne (1733/1736). Charles-Emmanuel III épousa successivement Christine-Louise de Bavière en 1722, Polyxène de Hesse en 1724 et Elisabeth-Thérèse de Lorraine en 1737. De ses 3 épouses, il eut 10 enfants dont 4 seulement survécurent. Il est inhumé ainsi que ses 3 épouses à la basilique de Superga. En 1750, il avait ordonné le creusement d'un véritable port en eaux profondes à Nice.

*Victor-Amédée III : fils de Charles-Emmanuel III, né le 26 juin 1726, roi de Sardaigne en 1773, décédé le 16 octobre 1796. Il avait épousé le 31 mai 1750 à Oulx,  Marie-Antoinette fille de Philippe V roi d'Espagne. Ils eurent 10 enfants dont 6 furent rois ou reines. Parmi ceux-ci, deux filles épousèrent 2 frères de Louis XVI qui furent successivement rois de France, tandis qu'un fils épousait une soeur de Louis XVI. La Maison de Savoie fut donc particulièrement proche de la monarchie française au moment de la Révolution.  Victor-Amédée III lança la construction de Carouge en 1774 qu'il érigea en chef-lieu d'une nouvelle province en 1780. Il lança également la construction d'un bâtiment thermal à Aix-les-Bains qui fut inauguré en 1784 et qui constitua la partie la plus ancienne des "Thermes Nationaux". Le 21 avril 1796, l'armée piémontaise de Victor-Amédée III fut vaincue par Bonaparte à Mondovi. A la suite, Victor-Amédée III dut céder la Savoie et Nice à la France (traité de cession du 15 mai 1796), ce qui n'était qu'une régularisation, la France ayant occupé ces territoires en septembre 1792. En 1793, Victor-Amédée III tenta une expédition militaire pour récupérer ses territoires, mais il échoua. Victor-Amédée III et Marie-Antoinette sont inhumés dans la basilique de Superga

*Charles Emmanuel IV: fils de Victor-Amédée III, né en 1751, roi en 1796, décédé le 6 octobre 1819. Avait épousé à la Sainte Chapelle de Chambéry,  le 6 septembre 1775 Marie-Clotilde soeur de Louis XVI roi de France. Suite à l'invasion du Piémont par les troupes françaises, Charles-Emmanuel IV dut signer le 9 décembre 1798, à la demande du Directoire, un acte de renonciation et de cession à la France de ses Etats de terre-ferme. Il s'enfuit de Turin et embarqua à Livourne le 24 février 1799 avec la reine et une faible suite pour arriver à Cagliari le 3 mars 1799 où il régna  sous la protection de la flotte anglaise. Il dénonça son acte de renonciation et de cession à la France au motif qu'il avait été obtenu sous la contrainte. Après le retour des troupes austro-russes en Italie du nord, à partir de juin 1799, Charles-Emmanuel et la Reine rentrèrent en Italie mais durent s'arrêter à Florence, l'Autriche ne souhaitant pas le retour du roi à Turin. Puis, le roi et la reine se réfugièrent à Rome après l'élection d'un nouveau pape (Pie VII) le 14 mars 1800 et enfin se retirèrent à Caserta près de Naples. Charles-Emmanuel abdiqua en faveur de son frère, après le décès de son épouse le 7 mars 1802. Il se fit religieux dans l'ordre des Jésuites à Rome où il fut ordonné le 11 février 1805. Il est inhumé à Rome en l'église Saint André du Quirinal, mais en outre, à la basilique de Superga, un cénotaphe est consacré à Charles-Emmanuel IV

Le 10 avril 1808, Marie-Clotilde fut déclarée "vénérable" par le pape Pie VII. De son arrivée à Turin en 1775, jusqu'à sa mort en 1802, Marie-Clotilde put voir ou apprendre : Le début de la Révolution française (prise de la Bastille le 14 juillet 1789), l'arrestation de son frère Louis XVI et de sa famille à Varennes dans la nuit du 21 au 22 juin 1791, la destitution de Louis XVI le 10 août 1792, la mort de sa cousine le 3 septembre 1792 (la Princesse de Lamballe violée, décapitée, disséquée et même rôtie sur la voie publique à Paris), la mort de Louis XVI (guillotiné le 21 janvier 1793), la mort de sa belle-soeur (Marie-Antoinette guillotinée le 16 octobre 1793), la mort de sa soeur (Elisabeth guillotinée le 10 mai 1794), la mort de son neveu (Louis XVII mort à la prison du Temple le 8 juin 1795, il avait 10 ans), sans oublier l'invasion puis l'annexion de la Savoie et de Nice par l'armée française en septembre 1792, puis l'invasion du Piémont érigé le 10 septembre 1798 en "République piémontaise", l'occupation du Piémont par les troupes austro-russes puis le retour des Français, la fuite en Sardaigne etc.  Cela fit beaucoup pour une seule vie. Elle fut inhumée dans l'église Santa Catarina à Chiaia (quartier de Naples)

*Victor-Emmanuel 1er: autre fils de Victor-Amédée III, né le 24 juillet 1759, roi de 1802 à 1821, décédé le 10 janvier 1824. Epousa le 25 avril 1789 Marie-Thérèse petite fille de l'Impératrice d'Autriche Marie-Thérèse. Il régna en Sardaigne durant l'occupation française et  rentra à Turin, dans les bagages de l'armée autrichienne, le 20 mars 1814. Il récupéra l'ancien duché de Savoie et l'ancien comté de Nice en 2 étapes : au traité de Paris du 30 mai 1814 et au second traité de Paris le 20 novembre 1815. Le premier traité de Paris avait laissé à la France une partie des arrondissements de Chambéry et d'Annecy qui conserva le nom de département du Mont-Blanc. La frontière entre ce département et le royaume de Sardaigne était située à Saint Jeoire-Prieuré. Deux régiments français stationnèrent à Chambéry. Lors du retour de Napoléon de l'île d'Elbe en mars 1815, l'un de ces régiments (le 7e de ligne) commandé par le colonel de La Bédoyère fut envoyé pour barrer la route à Napoléon, mais il se rallia à lui arrivé à Grenoble le 7 mars, comme le fera le maréchal Ney le 18 mars. Sous la seconde restauration, La Bédoyère fut fusillé, comme Ney.

Le Congrès de Vienne attribua au Royaume de Sardaigne le territoire de l'ancienne République de Gênes (Ligurie). Par contre, le royaume de Sardaigne dut céder à la Suisse 24 communes (dont Carouge) représentant une superficie de 350 km2. Depuis, ces anciennes communes savoyardes, font partie du canton de Genève. C'est sous le règne de Victor-Emmanuel 1er que la construction des Forts de l'Esseillon en Maurienne fut commencée (1817/1834).  5 forts furent construits sur les territoires des communes d'Aussois et d'Avrieux pour protéger le Piémont d'une invasion française. Ces forts reçurent le nom des souverains de Savoie de l'époque à savoir : Fort Victor-Emmanuel (en forme d'escalier), Redoute Marie-Thérèse (en forme de fer-à-cheval) , Fort Charles-Félix (en forme d'étoile), Fort Marie-Christine (en forme d'hexagone) et Fort Charles-Albert ((en forme de triangle).

Victor-Emmanuel abdiqua le 13 mars 1821 en faveur de son frère Charles-Félix, suite à une révolte populaire piémontaise qui réclamait une royauté parlementaire. Victor-Emmanuel 1er et Marie-Thérèse sont inhumés à la basilique de Superga.

*Charles-Albert régent : Au moment de l'abdication de Victor-Emmanuel, Charles-Félix se trouvait à Modène. Compte-tenu de la situation insurrectionnelle dans laquelle se trouvait le Piémont, en attendant l'arrivée de Charles-Félix à Turin, Victor-Emmanuel 1er avait nommé un lointain cousin "régent" (Charles-Albert de Savoie Carignan). Celui-ci avait beaucoup de sympathies pour les insurgés qui réclamaient une constitution et notamment pour le comte Santorre de Santa Rosa, un des chefs des insurgés. Dès le 15 mars 1821, Charles-Albert promulgua une constitution. Mais Charles-Félix, partisan absolu d'une Monarchie absolue, annula cette promulgation dès le 3 avril 1821 lors de son arrivée à Turin et puissamment aidé par l'armée autrichienne, il réprima l'armée des opposants. Une commission militaire prononça 73 condamnations à mort parmi les partisans de la monarchie constitutionnelle. Charles-Albert écarté du pouvoir (il n'avait été régent que quelques jours) se réfugia d'abord à Florence puis se mit au service du roi de France Louis XVIII à l'occasion d'une expédition militaire en Espagne pour rendre son trône au roi (Ferdinand VII). Charles-Albert se distingua particulièrement le 31 août 1823 à la bataille de Trocadéro (près de Cadix)

*Charles-Félix : autre fils de Victor-Amédée III, né le 6 avril 1765, roi de Sardaigne de 1821 à son décès le 27 avril 1831. Il investit beaucoup en Savoie ( rachat en 1824 et reconstruction d'Hautecombe, endiguement de l'Arc et de l'Isère dont il posa la première pierre le 17 août 1824, inauguration du théâtre de Chambéry en 1824...). En Haute-Savoie, à Bonneville, un monument a été érigé à la gloire de Charles-Félix de 1824 à 1826 en remerciement de l'endiguement de l'Arve commencé en 1824. Epousa en 1807 Marie-Christine de Bourbon fille de Ferdinand roi de Naples et de Sicile. Il est inhumé ainsi que Marie-Christine à Hautecombe (à gauche en entrant dans l'église par la chapelle de Belley), en outre, à la basilique de Superga, un cénotaphe est consacré à Charles-Félix. A Hautecombe, deux remarquables sculptures en marbre représentent la reine Marie-Christine et Charles-Félix. La tour-phare de l'abbaye d'Hautecombe fut appelée "tour Marie-Christine".

En 1825, Charles-Félix avait envoyé sa flotte détruire la flotte barbaresque à Tripoli car celle-ci faisait des razzias sur les côtes de Sardaigne. A l'occasion de cette expédition, 104 captifs chrétiens furent libérés.

*Charles-Albert roi : fils d'un Charles-Emmanuel (qui ne fut pas roi de Sardaigne, mais qui est un descendant de Charles-Emmanuel 1er, onzième duc de Savoie), né le 2 octobre 1798, marié le 3 septembre 1817 à Florence avec Marie-Thérèse de Toscane. Fut d'abord élevé à Genève puis à Paris où il obtint en 1814 le grade de lieutenant des dragons de Napoléon. Roi de Sardaigne en 1831, décédé le 28 juillet 1849. Après le soulèvement des populations de Venise et Milan contre l'Autriche, il déclara la guerre à l'Autriche le 23 mars 1848. Les troupes piémontaises connurent  d'abord quelques victoires mais restées seules contre l'Empire d'Autriche, elles ne firent pas le poids et après la défaite de Novarre le 23 mars 1849, Charles-Albert abdiqua en faveur de son fils et se retira à Porto au Portugal où il décéda peu après. Ramené en grande pompe en Piémont, il fut inhumé à la basilique de Superga  où Marie-Thérèse de Toscane le rejoignit après son décès le 12 janvier 1855. C'est sous son règne que Charles Albert signa un édit à Turin le 20 juin 1837 permettant la publication d'un code civil applicable aux Etats du royaume de Sardaigne et que fut proclamé le 4 mars 1848 le “Statut Fondamental” entraînant le passage d'une monarchie absolue à une monarchie parlementaire. La même année, le Sénat de Savoie fut transformé en Cour d'Appel. 

C'est en l'honneur de ce roi que les anciennes communes de Conflans et de l'Hôpital qui fusionnèrent à compter du 1er janvier 1836, prirent le nom d'Albertville. A Turin, derrière le Palais Carignan (Carignano) a été érigée une statue équestre de Charles-Albert sur une place qui porte son nom. Signalons également que le Pont-de-la-Caille, en Haute-Savoie, érigé en 1838 fut d'abord appelé pont Charles-Albert. Charles-Albert fit faire une extension au bâtiment thermal construit à Aix-les-Bains sous Victor-Amédée III. Cette extension inaugurée le 10 juin 1834 reçut le nom de "Thermes Albertins".

*Victor-Emmanuel II : fils (officiellement) de Charles-Albert, né (officiellement) le 14 mars 1820, roi de Sardaigne de 1849 à 1861. Avait épousé le 12 avril 1842 Adélaïde archiduchesse d'Autriche. Le 4 novembre 1852, il avait appelé Cavour à la présidence du conseil du royaume de Sardaigne. Le 28 janvier 1855 avait fait alliance avec la France et l'Angleterre pour participer à la guerre de Crimée contre la Russie. L'armée sarde commandée par Alfonso La Marmora eut 2.600 morts mais participa au traité de Paris le 30 mars 1856. Fit alliance avec la France de Napoléon III pour vaincre les Autrichiens en 1859. C'est sous son règne que se fit l'unité italienne mais aussi que la Savoie et Nice furent cédés à la France. C'est également sous son règne que fut lancée, à partir de 1853, la construction du réseau ferré savoyard (d'abord appelé chemin de fer Victor-Emmanuel), ainsi que le pont ferroviaire de Culoz (mis en service le 2 septembre 1858) permettant la liaison avec le réseau ferré français et le tunnel ferroviaire sous le Mont Cenis (commencé en 1857 et inauguré le 2 septembre 1871) assurant la liaison avec l'Italie. Le 27 mai 1850, Victor-Emmanuel II avait posé la première pierre du Palais de Justice de Chambéry

 

4 rois d’Italie :

*Victor-Emmanuel II : roi d’Italie du 17 mars 1861 jusqu’à sa mort le 9 janvier 1878. Il repose au Panthéon à Rome, tandis que son épouse Adélaïde est inhumée à la basilique de Superga. La capitale du nouveau royaume fut transférée de Turin à Florence en 1866 puis à Rome en 1871. Victor-Emmanuel II s'était allié à la Prusse contre l'Autriche en 1866 ce qui lui avait permis de récupérer la Vénétie. Artisan de l'unité italienne et premier roi d'Italie, Victor-Emmanuel II est représenté un peu partout en Italie et spécialement au moyen de statues équestres telles :

- celle de Milan piazza del Duomo inaugurée en 1896 et représentant Victor-Emmanuel II le 24 juin 1859 à la bataille de San Martino

-celle de Venise Riva degli Schiavoni inaugurée le 1er mai 1887 et représentant Victor-Emmanuel II entrant triomphalement à Venise le 7 novembre 1866

-celle de Rome piazza Venezia devant le palais Victor-Emmanuel II et inaugurée en 1911

-celles de Naples, Gênes, Pérouse etc

*Humbert 1er: fils de Victor-Emmanuel II, né le 14 mars 1844, roi d’Italie en 1878, décédé le 29 juillet 1900, assassiné par un anarchiste à Monza. Repose aussi au Panthéon à Rome. Il s'était marié le 21 avril 1868 avec sa cousine Marguerite de Savoie, fille de Ferdinand de Savoie (et par conséquent petite-fille de Charles-Albert et de Marie-Thérèse de Toscane). C'est pour cette reine d'Italie que fut créée en juin1889, à Naples, la célèbre pizza Margherita. C'est également en son honneur qu'une station thermale italienne située dans les Pouilles, sur la côte adriatique, au nord de Barletta a reçu le nom de "Margherita di Savoia". C'est aussi pour elle qu'une pointe des Grandes Jorasses fut dénommée "pointe Marguerite" (4065 mètres). Une des principales artères de Turin s'appelle "Corso Regina Margherita". Elle part de la "tangenziale nord" pour aboutir "piazzale Regina Margherita" qui communique avec le "ponte Regina Margherita" qui enjambe le Pô.  Décédée le 4 janvier 1926, elle est également inhumée au panthéon à Rome. Cet Humbert 1er a été représenté en 1905, en statue équestre, au dessus de la porte d'entrée (côté piazza Castello) du château Sforza à Milan. Le 20 mai 1882 l'Italie avait adhéré à la triple alliance (empire allemand, empire austro-hongrois et Italie)

*Victor-Emmanuel III: fils d'Humbert 1er, né le 11 novembre 1869, roi d’Italie de 1900 à son abdication le 9 mai 1946 (pour collaboration avec Mussolini). Il  avait épousé en 1896 Hélène de Monténégro, décédé le 28 décembre 1947. Les conquêtes coloniales italiennes (commencées en 1885 avec la récupération de l'Erythrée) lui avaient donné le titre d'Empereur d'Ethiopie en 1936 et de roi d'Albanie en 1939. En outre, une guerre déclarée le 29 septembre 1911 par l'Italie et  gagnée contre l'empire ottoman avait permis à l'Italie de récupérer une grande partie de l'actuelle Libye ainsi que le Dodécanèse (ensemble d'îles de la mer Egée) au traité de Lausanne le 18 octobre 1912. Malgré l'adhésion à la triple alliance, après bien des tractations, l'Italie avait déclaré la guerre à l'empire austro-hongrois le 23 mai 1915 et à l'Allemagne le 28 août 1916. Durant la seconde guerre mondiale, l'Italie déclara la guerre à la France et à la Grande-Bretagne le 10 juin 1940.  Au traité de Paris le 10 février 1947, l'Italie céda le Dodécanèse à la Grèce, Zadar et l'Istrie à la Yougoslavie, les communes de Tende et de La Brigue (dans les Alpes Maritimes) à la France, et perdait également la Libye, l'Erythrée et la Somalie. 

En octobre 1903, Victor-Emmanuel III et son épouse étaient venus à Paris en visite officielle où ils avaient été reçus en grande pompe par le Président de la République française (Emile Loubet). Du 25 au 29 mars 1904, c'est Emile Loubet qui rendit une visite officielle à Rome, ce qui entraîna  une crise diplomatique entre la France et le Vatican (Pie X étant pape), alors même que la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat était en discussion en France.

Après le débarquement américain en Italie en septembre 1943, Victor-Emmanuel III avait fait arrêter Mussolini. Voir fiche N°43 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-republiques-italiennes-75683488.html (seconde République italienne)

*Humbert II : fils de Victor-Emmanuel III, né le 15 septembre 1904, roi d’Italie du 9 mai au 13 juin 1946. Il avait épousé le 24 janvier 1930  Marie-Joseph (Marie-José) fille d'Albert 1er roi des Belges et de la reine Elisabeth de Belgique. Décédé à Genève le 18 mars 1983, dernier souverain de la maison de Savoie à être inhumé à Hautecombe. Son épouse Marie-José y fut également inhumée le 2 février 2001. En 1983, il fit don du Saint Suaire de Turin au Vatican et légua les droits de la Maison de Savoie sur Hautecombe aux religieux qui occupaient les lieux, ce qui revient de fait à l'évêque de Chambéry..

En éliminant les doubles comptes (un comte de Savoie devenu duc, un duc de Savoie devenu roi de Sardaigne, un roi de Sardaigne devenu roi d‘Italie), la maison de Savoie compta 43 souverains sur 912 années.

Ont un tombeau à l’abbaye d’Hautecombe : le comte Humbert III, le comte Aymon le Pacifique et Yolande de Montferrat, le duc Louis, le roi de Sardaigne Charles-Félix et son épouse Marie-Christine,  le roi d’Italie Humbert II et son épouse Marie-José. Ont un cénotaphe à l’abbaye d’ Hautecombe : les comtes Thomas 1er, Amédée IV, Pierre II, Philippe 1er, Amédée V, Edouard 1er, Amédée VI, Amédée VII, ainsi que les ducs Philibert 1eret Philippe II. De nombreux autres membres de la famille de Savoie sont également inhumés ou représentés à Hautecombe. Les premiers membres inhumés le furent dans le cloître ou le cimetière de l'abbaye. C'est Aymon le Pacifique, seizième comte de Savoie, qui fit construire une chapelle en extension de l'église abbatiale (à gauche du choeur) pour y faire transférer le 24 décembre 1342 les corps des membres de la dynastie.

Durant la révolution, à l'abbaye d'Hautecombe, des tombeaux furent ouverts et les ossements jetés dans le lac

 

II-Récapitulation des principaux événements concernant la dynastie des “Savoie”

*6 septembre 1032, mort de Rodolphe III dernier roi du royaume de Bourgogne dont dépendait la Savoie. Conrad II le Salique empereur germanique récupère les anciens territoires du royaume de Bourgogne, par suite d'une donation faite par Rodolphe III.

*vers 1034, Humbert aux Blanches Mains (de Maurienne) reçoit de Conrad II le Salique, empereur du St Empire Romain Germanique, le titre de Comte. Il est ainsi le premier membre de la dynastie.

*vers 1045, Othon 1er, troisième comte de Savoie, épouse Adélaïde de Suse, ce qui permet à la Maison de Savoie de prendre pieds en Piémont

*en 1077, la Savoie récupère Le Bugey donné par Henri IV empereur germanique, il sera enlevé aux Savoyards par Henri IV roi de France en 1601

*en 1232, Thomas 1er, neuvième comte de Savoie, achète le bourg de Chambéry, sauf le château

*en 1272, Sibylle de Bâgé apporte en dot La Bresse à la maison de Savoie à l'occasion de son mariage avec Amédée V

*en 1295, Amédée V le Grand, quatorzième comte de Savoie, achète le château de Chambéry

*en avril 1354, le Comte Verd vainqueur du Dauphin (fils du roi de France Jean le Bon) et des Dauphinois à la bataille des Abrets (Isère). Par le traité de Paris du 5 janvier 1355, la Savoie reçoit le Beaufortain, le Faucigny et diverses baronnies. Ce traité délimite en outre la frontière entre Savoie et Dauphiné au Rhône et au Guiers

*en 1388, Le Comte Rouge annexe Nice et son arrière-pays. Une partie du genevois dont Annecy sont acquis par le Comte Amédée VIII

*en 1401, acquisition d'Annecy et d'un comté du genevois

*21 juillet 1603, par le traité de Saint Julien, la Savoie reconnait l'indépendance de Genève

*en 1416, Amédée VIII, dernier comte de Savoie reçoit le titre de Duc de Sigismond empereur du St Empire Romain Germanique

*en 1419, Amédée VIII annexe la principauté du Piémont dans laquelle la Maison de Savoie possédait déjà différents territoires

*de 1530 à 1536, Charles III Le Bon perd presque tout de ses territoires

*de 1536 à 1559 : occupation de la Savoie par François 1er et son successeur (Henri II). Un édit de François 1er du 6 janvier 1539 imposa l'usage de la langue française en Savoie

*2/3 avril 1559, par le traité de Cateau-Cambrésis, Emmanuel-Philibert récupère presque tous les territoires perdus par son père.

*en 1562, Emmanuel-Philibert dixième duc de Savoie, transfère la capitale de Chambéry à Turin

*17 janvier 1601, le traité de Lyon fait perdre à la Savoie la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex

*en 1602, dans la nuit du 11 au 12 décembre, échec lamentable des Savoyards tentant de s'emparer de Genève

*en décembre 1713, Victor-Amédée II dernier duc de Savoie est couronné roi de Sicile à Palerme.

*en août 1720, Victor-Amédée II change son titre de roi de Sicile en roi de Sardaigne suite à échange de territoire

*de 1743 à 1749 : occupation espagnole de la Savoie

*en septembre 1792 : invasion de la Savoie et de Nice par les troupes révolutionnaires

*en 1796 : les troupes françaises envahissent le Piémont, le roi Charles-Emmanuel IV se retire en Sardaigne

*le 20 mars 1814, le roi Victor-Emmanuel 1er rentre à Turin dans les bagages de l'armée autrichienne

*les traités de Paris du 30 mai 1814 et 20 novembre 1815 permettent à la Maison de Savoie de récupérer le comté de Nice et la Savoie sauf 24 communes de Haute-Savoie qui furent cédées à la Suisse.

*9 juin 1815 : l'acte final du Congrès de Vienne attribue la Ligurie (région autour de Gênes) à la Maison de Savoie

*4 mars 1848, le Roi Charles-Albert publie le “Statut Fondamental” qui transforme la monarchie absolue en monarchie parlementaire

*23 mars 1849, défaite de Novarre. Charles-Albert vaincu par les Autrichiens abdique en faveur de son fils

*4 novembre 1852, Victor-Emmanuel II appelle Cavour à la Présidence du Conseil du royaume de Sardaigne

*28 janvier 1855, traité d'alliance avec la France et l'Angleterre et participation du royaume de Sardaigne à la guerre de Crimée contre la Russie

*30 mars 1856 participation du royaume de Sardaigne au traité de Paris qui mit fin à la guerre de Crimée

*10 novembre 1859, le traité de Zurich permet au royaume de Sardaigne de récupérer la Lombardie, suite aux victoires franco-piémontaises contre l'Autriche

*12 mars 1860, un nouveau traité avec la France permet au royaume de Sardaigne d'annexer les anciens duchés de Toscane, de Modène, de Parme.

*14 juin 1860, l'ancien duché de Savoie et l'arrondissement de Nice sont réunis à la France

*octobre 1860, l'expédition de Garibaldi et de ses “chemises rouges”, permet l'annexion de tout le sud de l'Italie et de la Sicile

*novembre 1860, annexion d'une grande partie des Etats de l'Eglise

*17 mars 1861, Victor-Emmanuel II est proclamé roi d'Italie.

*1866, l'alliance avec la Prusse permet au nouveau royaume d'Italie de récupérer la Vénétie

*octobre 1870, la chute de Napoléon III permet l'annexion du Latium, seul territoire qui restait au Vatican. Napoléon III avait en effet soutenu les dernières possessions territoriales du Vatican en Italie, ce qui avait fait obstacle à l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés de la France contre la Prusse en 1870.

C'est le 20 septembre 1870 que l'armée italienne, après avoir fait une brèche dans la muraille de Rome (porta Pia) s'empara de la ville. C'est en souvenir de cette annexion que beaucoup de villes italiennes ont une rue du XX septembre (via XX settembre). pour justifier l'annexion, le royaume d'Italie organisa une consultation de la population qui, massivement, vota pour le rattachement au royaume d'Italie. Sur la seule ville de Rome, il y eut 40.785 Oui pour 46 Non. Dès le 21 septembre 1870, le pape (Pie IX) se déclarait prisonnier dans Rome. Il fallut attendre les accords de Latran (11 février 1929) pour une reprise des relations diplomatiques entre l'Italie et le Vatican.

*période mussolinienne et seconde guerre mondiale : voir dans la liste des souverains à Victor-Emmanuel III.

*juin 1946 : proclamation de la République italienne, fin de l'histoire de la Maison de Savoie.

III-Quelques membres de la Maison de Savoie qui, sans être souverains de Savoie, furent célèbres par leurs fonctions, leurs actions ou leurs alliances 

Berthe : 1051/1087, fille d'Othon 1er, troisième comte de Savoie, épousa en 1066 Henri qui deviendra Henri IV empereur du Saint Empire Romain Germanique

Adélaïde (ou Alix) 1100/1154, fille d'Humbert II sixième comte de Savoie, épousa en 1115 Louis VI le Gros roi de France. Ils eurent 8 enfants dont le futur Louis VII roi de France

Mathilde: 1125/1158, fille d'Amédée III septième comte de Savoie, épousa en 1146 Alphonse 1er roi du Portugal

Boniface : ?/14 juillet 1270, fils de Thomas 1er neuvième comte de Savoie. Fut évêque de Belley puis archevêque de Canterbury, fut béatifié en 1838. A son tombeau à l'abbaye d'Hautecombe. Il est représenté sur un vitrail de la cathédrale St François de Sales à Chambéry (première chapelle en entrant à droite)

Béatrice de Savoie: 1198/1267, fille de Thomas 1er, née et décédée aux Echelles (Savoie), fut mariée le 5 juin 1220 à Raymond Béranger Comte de Provence, dont elle eut 4 filles (3 furent reines, de France, d'Angleterre et de Sicile et une impératrice du Saint Empire Romain Germanique) Béatrice fut également grand-mère ou arrière-grand-mère d'une dizaine de souverains ou souveraines. Le tombeau de Béatrice dans la chapelle de son château aux Echelles, fut saccagé en 1793. De Béatrice, il ne resta que son crâne qui fut placé plus tard dans le tombeau de Boniface, frère de Béatrice à l'abbaye d'Hautecombe où Béatrice a par ailleurs un cénotaphe. En outre, une statue représente Béatrice sur le tombeau de son mari (Raymond Béranger) dans l'église de St Jean de Malte à Aix-en-Provence.

Thomas II: 1199/1259, comte de Maurienne et de Piémont, fils de Thomas 1er neuvième comte de Savoie. Epousa en premières noces en 1237 Jeanne de Constantinople fille de Beaudoin IX empereur à Constantinople, puis en secondes noces Béatrix Fieschi nièce du pape Innocent IV. Thomas II fit construire à partir de 1248 le château du Bourget du Lac qui porte aujourd'hui son nom. Ce château fut victime du feu au XVe siècle. Thomas II fut inhumé à la cathédrale d'Aoste en Italie. Un cénotaphe lui est consacré en l'église abbatiale d'Hautecombe.

Aimon ou Aymon de Savoie : autre fils du comte Thomas 1er et de Béatrice de Genève. Décédé en 1238. dans un partage du territoire avec ses frères, il reçut le Chablais (plus étendu que le Chablais d'aujourd'hui) et le titre de Seigneur de Chablais. En 1230, il lança la construction du château de Montorge sur une crête rocheuse qui domine la ville de Sion (Valais). il semble que cela corresponde à la limite orientale des possessions de la Maison de Savoie en Suisse. Le château de Montorge fut incendié en 1417. Par le traité de Morge, le 15 juin 1233, avec l'évêque de Sion, la Maison de Savoie récupéra Chillon et la seigneurie de Montorge.

Marguerite de Provence: 1221/1295, fille de Béatrice de Savoie et petite fille de Thomas 1er. Fut mariée le 27 mai 1234 avec Louis IX (Saint Louis) roi de France avec qui elle eut 11 enfants dont l'un sera roi de France (Philippe III le Hardi)

Eléonore: 1223/1291, fille de Béatrice de Savoie mariée le 14 janvier 1236 à Henri III roi d'Angleterre. Eut dans sa descendance :

*Edouardqui fut roi d'Angleterre (Edouard 1er, roi de 1272 à 1307)

*Marguerite1240/1275 et qui fut mariée en 1251 à Alexandre III roi d'Ecosse

Béatrice: 1223/1259, fille d'Amédée IV dixième comte de savoie, épousa en 1247 Manfred roi de Sicile

Sancie (ou Sanchie): 1228/1261, fille de Béatrice de Savoie, fut mariée en 1243 à Richard de Cornouailles empereur du St Empire Romain Germanique

Béatrix: 1231/1267, fille de Béatrice de Savoie, mariée en 1246 à Charles d'Anjou (frère de St Louis) qui fut roi de Sicile. Dans sa descendance :

*Béatrice 1252/1275 qui fut mariée en 1273 à Philippe 1er empereur à Constantinople

*Charles1254/1309 qui devint roi de Naples (Charles II)

Louis 1er de Savoie comte de Vaud : fils de Thomas II et de Béatrice Fieschi, né en 1254, marié successivement avec Adeline de Lorraine, Isabelle d'Aulnay et Jeanne de Montfort. Décédé à Naples en 1302, inhumé à Hautecombe ainsi que Jeanne de Montfort. Accompagna Saint Louis (Louis IX) au siège de Tunis.

Agnès: 1260/1325, fille de Marguerite de Provence et de St Louis, petite fille de Béatrice de Savoie. Fut mariée à Robert II de Bourgogne roi de Théssalonique avec qui elle eut 10 enfants dont :

*Blanche(1288/1348) mariée en 1307 à Edouard 1er le libéral comte de Savoie,

*Marguerite1290/1325, mariée en 1305 à Louis X le Hutin roi de France et de Navarre

*Jeanne:1293/1348, mariée en 1313 à Philippe de Valois qui devint roi de France (Philippe VI) en 1328

Elisabeth: 1261/1300, fille de Béatrix et petite fille de Béatrice de Savoie, épousa Ladislas IV roi de Hongrie.

Louis II de Savoie baron de Vaud, né en 1269, fils de Louis 1er de Savoie baron de Vaud et d'Isabelle d'Aulnay, décédé à Rome en 1350, il fut inhumé à Hautecombe. Participa à la guerre de Cent ans comme allié de la France. A l'église abbatiale d'Hautecombe, un bas-relief le représente à la bataille de Crécy (26 août 1346) culbutant les troupes du prince de Galles

Jeanne de Savoie: 1306/1360, fille d'Amédée V (quatorzième comte de Savoie), épousa en 1326 Andronic III empereur byzantin.

Blanche de Savoie : 1336/31.12.1387, fille d'Aymon-le-pacifique (seizième comte de Savoie) (et soeur du Comte Verd) épousa le 28 septembre 1350 à Rivoli Galéas II Visconti seigneur de Milan

Humbert le Bâtard : né vers 1375, fils du comte Amédée VII (dit le comte Rouge) et d'une maîtresse de Bourg-en-Bresse nommée Françoise Arnaud. Participe avec 70 chevaliers savoyards à une croisade organisée par Sigismond roi de Hongrie. Ils furent faits prisonniers à Nicopolis (dans l'actuelle Bulgarie) par le sultan Bajazet. Ils ne furent libérés contre rançon qu'en 1402 et parce que Bajazet avait lui-même été vaincu par Tamerlan (venu d'Ouzbékistan et qui avait sa capitale à Samacande). Amédée VIII, son demi-frère, donna le collier de l'Annonciade à Humbert en 1434 et lui décerna le 6 janvier 1440 à Thonon le titre de comte de Romont. En 1432, Humbert le Bâtard avait acquis le château de Chenaux à Estavayer-le-Lac (au bord du lac de Neuchâtel dans le canton de Fribourg). Humbert le Bâtard fut chargé de diverses missions diplomatiques par son demi-frère d'abord comte puis duc de Savoie puis pape. . Il mourut dans son château de Chenau le 13 octobre 1443. On ne sait pas si il fut inhumé à Hautecombe ou à Estavayer

Marie de Savoie  : née à Thonon en janvier 1411, décédée en 1469 et inhumée au couvent des Franciscains de Savigliano près de Turin.  Fille de Marie de Bourgogne et d'Amédée VIII (dernier comte et premier duc de Savoie). Epousa le 29 septembre 1428  Philippe Visconti duc de Milan. C'est pour cette Marie de Savoie que fut réalisé à Milan en 1430 un bréviaire avec enluminures qui comprend 723 feuillets. L'original est conservé à la médiathèque Jean-Jacques Rousseau à Chambéry. 

Philippe : (1417/3 mars 1444) fils d'Amédée VIII (1er duc de Savoie et frère de Louis second duc de Savoie). Ce Philippe fut comte de Genève. Inhumé à Hautecombe (dans le transept gauche).

Marguerite: 1420/1479, fille d'Amédée VIII (dernier comte et premier duc de Savoie), épouse le 31.8.1432 Louis III empereur de Constantinople.

Louis de Savoie: 1436/1482, fils de Louis second duc de Savoie, marié en 1459 à Charlotte de Lusignan reine de Chypre. Celle-ci fut détrônée en 1460.

Charlotte: (1440/1483) fille de Louis second duc de Savoie. Epousa en mars 1451 à la Sainte Chapelle de Chambéry le futur Louis XI roi de France. Ils eurent 7 enfants dont Jeanne qui fut mariée avec le futur Louis XII roi de France, et Charles qui fut roi de France (Charles VIII)

Anne: 1455/1480, fille de Yolande de France et d'Amédée IX, troisième duc de Savoie, épousa en 1478 Frédéric IV roi de Naples

Louise de Savoie : fille d'Amédée IX et de Yolande de France, née en 1462, fut mariée à Louis de Chalon prince d'Orange le 24 août 1479. Veuve en 1490, elle entra aau couvent de Sainte Claire d'Orbe (canton de Vaud en Suisse). Décédée le 24 juillet 1503. Elle est représentée sur un vitrail (première chapelle à droite en entrant) de la cathédrale Saint François de sales à Chambéry. Le château des Ducs de Savoie est représenté à la base du vitrail. Elle fut béatifiée par le pape Grégoire XVI en 1839.

Louise de Savoie : (11.9.1476/22.9.1531) fille de Marguerite de Bourbon et de Philippe II Sans Terre (septième duc de Savoie), née à Pont d'Ain. Epousa à la Sainte Chapelle de Chambéry, le 16 février 1488 Charles d'Orléans comte d'Angoulème. Ce Charles d'Orléans (1459/1496) était le neveu de Charles d'Orléans (1395/1465) poète, petit-fils de Charles V roi de France et père de Louis XII roi de France.     Louise de Savoie fut la mère de François Ier roi de France après la mort de Louis XII le 1er janvier 1515. Louise de Savoie fut régente de France en 1515/1516 et durant la captivité de François 1er en 1525/ 1526. Louise de Savoie fut également, par François 1er, la grand-mère d'Henri II roi de France (marié à Catherine de Médicis), et l'arrière grand-mère de François II, de Charles IX, d'Henri III; et par sa fille Marguerite l'arrière grand-mère d'Henri IV, et l'aïeule de Louis XIII ... rois de France. Elle mourut de la peste. En 1529, Louise de Savoie avait négocié avec sa belle-soeur (Marguerite d'Autriche) le traité de Cambrai qui fut signé le 3 août 1529 et qui mit fin (provisoirement) à la guerre entre Charles Quint et François 1er. Ce traité avait été surnommé "la paix des dames".

A Chambéry, un collège porte le nom de Louise de Savoie.

Marguerite de Savoie : Fille du duc de Savoie Charles-Emmanuel 1er et de Catherine d'Autriche, elle naquit à Turin le 28 avril 1589. Par sa mère elle est la petite-fille de Philippe II roi d'Espagne et arrière petite fille de Charles Quint et d'Isabelle de Portugal.

Elle se maria à Turin le 19 février 1608 avec François IV duc de Mantoue et de Montferrat. Elle devintt veuve dès le 22 décembre 1612.

En 1635 elle fut nommée vice-reine du Portugal pour le compte de l'Espagne.

Un soulèvement de la population portugaise contre l'Espagne à partir du 1er décembre 1640, entraîna l'indépendance du Portugal (après une guerre qui dura jusqu'en 1668) , l'arrestation de Marguerite puis son expulsion du Portugal.

Elle décéda le 26 juillet 1655 en Espagne et fut inhumée dans la chapelle Saint Benoît (San Benedetto) du sanctuaire de Vicoforte au sud du Piémont

Prince Eugène: Eugène de Savoie-Carignan (1663/1736) fils d'Eugène-Maurice (petit fils de Charles-Emmanuel onzième duc de Savoie) et d'Olympe Mancini nièce du Cardinal Mazarin.

Louis XIV ayant refusé les services du prince Eugène, celui-ci se mit à la disposition de la Maison d'Autriche. Nommé Feld-maréchal en 1687 puis Feld-maréchal général en 1693, il fut principalement chargé, à la tête de l'armée autrichienne, d'arrêter l'invasion musulmane de l'Europe par l'est. Le Prince Eugène infligea de terribles pertes à l'armée Ottomane au terme de victoires à Zenta (en Serbie) le 11 septembre 1697, à Petrovaradin (en Serbie) le 5 août 1716, à Timisoara en Roumanie en août 1716, ou à Belgrade le 22 août 1717. Le Prince Eugène combattit également les armées de Louis XIV mais avec des fortunes diverses. Il fut plusieurs fois allié à Malborough, célèbre général anglais. Signalons néanmoins qu'en septembre 1706, à l'occasion de la guerre de succession d'Espagne, le Prince Eugène libéra Turin assiégé par l'armée française, sauvant ainsi la mise à son cousin le duc de Savoie Victor Amédée II.

A l'époque il fut dit à propos du prince Eugène :

les Français regrettent encore de l'avoir perdu,

les Piémontais de ne pas l'avoir retenu

et les Autrichiens de ne pas l'avoir assez reconnu”

Marie-Adélaïde: 1685/1712, fille de Victor-Amédée II, quinzième duc de Savoie, épousa en 1697 Louis de France, duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, fut la mère de Louis XV roi de France.

Marie-Louise: 1688/1714, fille de Victor-Amédée II quinzième duc de Savoie. Epousa en 1701 Philippe V roi d'Espagne. Ses 2 fils furent successivement rois d'Espagne (Louis 1er et Ferdinand VI)

Victoire de Savoie : (Marie-Anne-France-Victoire) 1690/1766, fille bâtarde de Victor-Amédée II (dernier duc de Savoie et premier roi de la dynastie) et de Jeanne-Baptiste d'Albert de Luynes comtesse de Verrue (surnommée la dame de volupté ou la putain du roi, voir le tome III de la Royale Maison de Savoie d'Alexandre Dumas). Cette Victoire fut légitimée le 14 mai 1701. Elle se maria en 1714 avec un lointain cousin Victor-Amédée de Savoie-Carignan. Elle est la nièce par alliance du prince Eugène de Savoie et la grand-mère de la princesse de Lamballe

Princesse de Lamballe : Marie-Thérèse Louise de Savoie-Carignan, mariée le 17 janvier 1767 avec le Prince de Lamballe (arrière-petit-fils de Louis XIV) : 8 septembre 1749/3 septembre 1792, descendante au cinquième degré de Charles-Emmanuel 1er (onzième duc de Savoie). Nommée en 1775 surintendante de la Maison de la Reine (Marie-Antoinette) et en 1781 “grande maîtresse de toutes les loges écossaises régulières de France” . Le 3 septembre 1792, elle fut violée, traînée, découpée, rôtie... par la populace, et sa tête fut présentée au bout d'une pique à Marie-Antoinette. Au Musée de la Révolution à Vizille un tableau représente sa mort.

Marie-Joséphine: née à Turin le 2 septembre 1753, décédée le 13 novembre 1810, fille de Victor-Amédée III, troisième roi de Sardaigne, épousa à la chapelle royale du château de Versailles le 14 mai  1771, Louis futur Louis XVIII roi de France (et frère de Louis XVI)

Marie-Thérèse: née à Turin le 31 janvier 1756, décédée le 2 juin 1805 à Graz en Autriche où elle est inhumée dans le mausolée impérial, fille de Victor-Amédée III troisième roi de Sardaigne, épousa le 16 novembre 1773 Charles, futur Charles X roi de France (et frère de Louis XVI). Ils eurent 4 eenfants, mais Marie-Thérèse comme Marie-Joséphine était décédée lorsque son mari devint roi.

Caroline: 1764/1782, fille de Victor-Amédée III (troisième roi de Sardaigne). Epousa en 1781 Antoine 1er roi de Saxe.

Ferdinand de Savoie : second fils de Charles-Albert et de Marie-Thérèse de Toscane (et par conséquent frère de Victor-Emmanuel II). Né à Florence le 15 novembre 1822, mort à Turin le 10 février 1855. Fut le premier à recevoir (en 1831) le titre de duc de Gênes. Epousa à Dresde le 22 avril 1850 Elisabeth de Saxe avec qui il eut 2 enfants :

-Marguerite qui se maria le 21 avril 1868 avec Humbert de Savoie qui devint roi d'Italie en 1878

-Thomas

Ferdinand se distingua à la bataille de Novare les 23 et 24 mars 1849.

Un monument lui est consacré à Turin place Solférino.

Clotilde de Savoie: 1843/1911, fille de Victor-Emmanuel II (dernier roi de Sardaigne et premier roi d'Italie), épousa en 1859 Jérome Bonaparte dit Plon-Plon, fils de Jérome Bonaparte (frère de Napoléon 1er et qui fut roi de Westphalie). Plon-Plon né en 1822, perdit sa mère à l'âge de 13 ans. Il fut alors accueilli par sa tante (Hortense de Beauharnais ex-épouse de Louis Bonaparte) en Suisse, au château d'Arenenberg (sur le lac de Constance). C'est là que Plon-Plon fit la connaissance de son cousin (futur Napoléon III)

Amédée de Savoie: 1845/1890, fils de Victor-Emmanuel II, fut roi d'Espagne de 1870 à 1873

Maria Pia: 1847/1911, fille de Victior-Emmanuel II, mariée en 1861 à Louis 1er roi du Portugal. Elle est inhumée à la basilique de Superga.

La famille de Savoie utilisa à travers les siècles tous les moyens à sa disposition pour accroître ses territoires et son influence : acquisitions, diplomatie, guerres mais aussi alliances par les mariages avec toutes les Cours d'Europe, mais principalement et de très loin avec la Cour de France;

 

IV-Récapitulation des liens entre la Cour de Savoie et la Cour de France:

Adélaïde: fille d'Humbert II sixième comte de Savoie, épouse en 1115 Louis VI le Gros roi de France, ont eu 8 enfants dont Louis futur roi de France (Louis VII)

Marguerite: 1221/1295, fille de Béatrice de Savoie et petite fille de Thomas 1er neuvième comte de Savoie. Epouse en 1234 Louis IX roi de France ont eu 11 enfants dont le futur Philippe III le Hardi roi de France

Marguerite:1290/1315, fille d'Agnès, petite fille de Marguerite et arrière petite fille de Béatrice de Savoie, épousa en 1305 Louis X le Hutin roi de France et de Navarre

Jeanne: 1293/1348, fille d'Agnès, petite fille de Marguerite et arrière petite fille de Béatrice de Savoie, mariée en 1313 à Philippe de Valois roi de France de 1328 à 1350 (Philippe VI)

Amédée VI: dix-septième comte de Savoie, épousa en 1355 Bonne de Bourbon, cousine du roi de France Jean le Bon et nièce de Philippe VI qui fut roi de France de 1328 à 1350. Cette Bonne de Bourbon fut régente de son fils (Amédée VII) en 1383 et de son petit-fils (Amédée VIII) de 1391 à 1393.

Amédée VII : épousa en 1377 Bonne de Berry nièce de Philippe VI roi de France

Amédée VIII : dernier comte et premier duc de Savoie, épouse le 27 octobre 1401 Marie de Bourgogne petite-fille de Jean-le-Bon roi de France

Charlotte : fille de Louis second duc de Savoie, : épouse en 1451 le futur Louis XI roi de France. Mère de Charles VIII roi de France

Amédée IX : troisième duc de Savoie, fut marié en 1452 avec Yolande fille de Charles VII roi de France (et soeur de Louis XI)

Louise de Savoie : fille de Philippe II sans Terre septième duc de Savoie. Mariée en 1488 avec Charles d'Orléans. Fut la mère de François 1er roi de France, par lui, la grand-mère d'Henri II et l'arrière grand-mère de François II, Charles IX, Henri III; et par sa fille Marguerite, elle fut l'arrière grand-mère d'Henri IV et l'aïeule de Louis XIII etc

Emmanuel-Philibert : dixième duc de Savoie : épouse en 1559 Marguerite fille de François 1er roi de France et soeur d'Henri II

Victor-Amédée 1er : douzième duc de Savoie, épouse en 1619, Christine de France fille d'Henri IV et soeur de Louis XIII

Charles-Emmanuel II : treizième duc de Savoie, marié en 1663 avec Françoise-Madeleine nièce de Louis XIII et en 1665, avec Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours arrière petite fille d'henri IV roi de France

Victor-Amédée II : dernier duc de Savoie et premier roi de Sardaigne, épouse en 1684 Anne-Marie d'Orléans nièce de Louis XIV

Marie-Adélaïde : fille de Victor-Amédée II quinzième duc de Savoie et premier roi de Sardaigne, mariée le 7 décembre 1697 avec Louis de France (petit-fils de Louis XIV). Fut la mère de Louis XV roi de France

Joséphine: fille de Victor-Amédée III (troisième roi de Sardaigne) épouse en 1771 le futur Louis XVIII roi de France et frère de Louis XVI

Marie-Thérèse : autre fille de Victor-Amédée III, épouse en 1773 le futur Charles X roi de France et frère de Louis XVI

Charles-Emmanuel IV : quatrième roi de Sardaigne; Epousa en 1775 Marie-Clotilde soeur de Louis XVI, de Louis XVIII et de Charles X

Clotilde : fille de Victor-Emmanuel II (dernier roi de Sardaigne et premier roi d'Italie) épouse en 1859 Jérome Bonaparte, neveu de Napoléon 1er et cousin de Napoléon III.

Récapitulatif des rois de France ayant eu une épouse issue de la Maison de Savoie :

Louis VI le Gros (1081/1137), Louis IX (Saint Louis) 1214/1270, Louis X le Hutin (1289/1316)

, Philippe VI (1293/1350), Louis XI (1423/1483), Louis XII (1462/1515), Louis XVIII (1755/1824)

, Charles X (1757/1836)

Récapitulatif des rois de France dont la mère ou la grand-mère fut savoyarde :

Louis VII (1120/1180), Philippe Auguste (1165/1223), Philippe III le Hardi (1245/1285), Philippe IV le Bel (1268/1314), Charles VIII (1410/1498), François 1er (1494/1547), Henri II (1519/1559), Charles IX (1550/1574), Henri III (1551/1589), Louis XV (1710/1774)

Dans ces énumérations nous n'avons pris en compte que les alliances au premier degré. Mais comme la cour de Savoie eut des alliances par mariages avec de nombreuses cours d'Europe, lorsqu'un roi de France épousait une Espagnole ou une Autrichienne, elle avait forcément des Savoyards dans ses ancêtres. Mais dès le second degré la situation est inextricable sur le plan matrimonial. Elle l'est encore plus sur le plan territorial, ce qui entraîna, en Europe, de nombreux problèmes de successions et de guerres. Ainsi, par exemple, au douzième siècle Richard Coeur de Lion était non seulement roi d'Angleterre mais aussi duc de Normandie, Duc d'Aquitaine, Comte du Maine, et Comte d'Anjou. On peut aussi parler de Charles Quint au seizième siècle qui fut roi d'Espagne et des Amériques, empereur du Saint Empire Romain Germanique (dont la Savoie était vassale), Archiduc d'Autriche, Grand duc de Milan, roi de Léon et de Castille, roi d'Aragon, roi des 2 Siciles, souverain des Pays-Bas, des Flandres et de Bourgogne. La France de François 1er était complètement encerclée. Dans ce qui est aujourd'hui la France, Charles Quint contrôlait toute la partie nord et est depuis Dunkerque jusqu'à Nice. François 1er tenta une alliance avec le roi d'Angleterre (Henri VIII) d'où la rencontre à Calais le 9 juin 1520 (camp du drap d'or). Mais Henri VIII était l'oncle de Charles Quint et soutint son neveu. François 1er s'allia alors avec l'empire Ottoman seul allié restant possible

Cela divisa profondément les Français entre ceux qui soutenaient le Roi allié des musulmans et ceux qui soutenaient Charles Quint souverain chrétien qui combattait les musulmans. Sur cette division de la France à l'époque il y a un excellent texte de Max Gallo dans le tome 1 de « La Croix de l'Occident »

V-Investissements réalisés par le royaume de Sardaigne dans le duché de Savoie entre 1815 et 1860 :

*construction des forts de l'Esseillon en Maurienne de 1817 à 1834

*rachat en 1824 et reconstruction de l'abbaye d'Hautecombe

*inauguration en 1824 du théâtre de Chambéry (aujourd'hui théâtre Charles Dullin), la construction en fut financée par le général de Boigne.

*endiguement de l'Arc et de l'Isère, pose de la première pierre des travaux par le roi Charles-Félix le 17 août 1824

*endiguement de l'Arve commencé en 1824

*extension des thermes d'Aix-les-Bains, inaugurée le 10 juin 1834 et autre extension en cours en 1860

*inauguration le 5 octobre 1839 par le roi Charles-Albert de la liaison fluviale Aix/Lyon par le canal de Savières réaménagé

*Pont de la Caille inauguré le 7 octobre 1839

*inauguration le 10 décembre 1838 de la fontaine des « 4 sans culs » à Chambéry

*en 1848, création à Cluses de l'école royale d'horlogerie

*pose de la première pierre du palais de Justice de Chambéry le 27 mai 1850 par le roi Victor-Emmanuel II et la reine.

*construction à partir de 1853 du réseau ferré savoyard

*construction du pont ferroviaire de Culoz mis en service le 2 septembre 1858

*lancement en 1857 du tunnel ferroviaire du Mont Cenis (inauguré le 2 septembre 1871)

*réaménagement de l'ancienne voie romaine qui franchissait la montagne de l'Epine

 

 J.D. dernière mise à jour 21 janvier 2016

Cette note est complémentaire de la note N° 56 http://jean.delisle.over-blog.com/article-savoie-et-maison-de-savoie-99226231.html

 

 

 

 

L'empereur Conrad remet son titre de comte à Humbert. Cathédrale de St Jean de Maurienne Photo J.D. mai 2013

L'empereur Conrad remet son titre de comte à Humbert. Cathédrale de St Jean de Maurienne Photo J.D. mai 2013

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 15:37

La revue « Capital » datée d'août 2011 a publié un article sur le « foot-business ». Dans cet article sont donnés les montants des transferts de quelques joueurs. Ainsi :

 

Le Réal a acheté Luis Figo au Barça en 2000 pour 61 millions d'euros,

Le Réal a acheté Kaka au Milan A.C. en 2009 pour 67 millions d'euros,

Le Réal a acheté Zinedine Zidane à la Juventus en 2001 pour 75 millions d'euros,

Le Barça a acheté Zlatan Ibrahimovic à l'Inter de Milan, en 2009, pour 80 millions d'euros,

Le Réal a acheté Cristiano Ronaldo à Manchester United en 2009 pour 94 millions d'euros

 

Dans le même article on apprend que Ronaldo a un salaire annuel payé par le Réal de 13 millions d'euros et un budget annuel de contrats publicitaires de... 14 millions d'euros !

Lionel Messi, lui, le pauvre, n'a un salaire annuel payé par le Barça que de 10 millions d'euros (mais si!), mais peut se consoler avec 20 millions de contrats publicitaires annuels !

 

Dans l'hebdomadaire « Le Point » daté du jeudi 28 juin 2012, il y a page 16 un article sur Samir Nasri (qui joue depuis la saison 2011/2012 à Manchester City pour un salaire annuel de 10,7 millions d'euros).

Voici le début de cet article du Point :

« Samir Nasri, un milieu offensif? Non, un milieu offensant. Samir Nasri, avec ses emportements, symbolise à lui seul la génération des têtes à claques qui nous servent d'équipe de France de football... »,

et la conclusion de l'article :

« Ainsi va l'équipe de France : médiocre sur la pelouse, exécrable hors du terrain » .

 

Dans ce contexte on comprend que chez les BLEUS, Laurent BLANC ait pu voir ROUGE !

 

Quand je parle du salaire des joueurs de foot (professionnels), certains me répondent : « on s'en moque, c'est pas nous qui les payons, c'est la publicité ». Sauf que le coût de la publicité est répercuté dans le prix de revient des produits et ce que ne paie pas le contribuable (subventions, mises à dispositions de terrains sportifs etc), c'est le consommateur qui le paie.

J.D. 2 juillet 2012

 

 

 

 

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 20:04

Le jeudi 31 mai 2012, les électeurs irlandais étaient appelés à se prononcer sur le pacte de stabilité budgétaire européen qui avait été adopté par 25 des 27 états de l'Union européenne le 30 janvier (les 27 états de l'Union moins la Grande-Bretagne et la République tchèque). L'Irlande avait conditionné son accord au résultat d'un référendum.

Les Irlandais qui s'étaient trouvés en difficulté avaient bénéficié de 85 milliards d'euros d'aide de l'Union européenne en 2010. Après 3 ans de récession et 7 plans de rigueur ayant entrainé une baisse des salaires et des prestations sociales ainsi qu'une hausse des impôts, on pouvait se demander qu'elle serait la réaction des électeurs.

50,53% des inscrits ont participé au vote : 955.091 ont dit oui (60,3%) et 626.907 (39,7%) ont dit non. C'est sans appel, les Irlandais ne sont sont pas les Grecs; encore un exemple qui montre qu'il y a bien une Europe du nord et une du sud ! L'exemple allemand en est aussi une belle illustration : en 2003, Gerhard Schröder, pourtant de gauche, avait fait adopter « l'agenda 2010 » qui entrainait une réduction de la durée d'indemnisation du chômage (de 32 mois à 12 mois), l'introduction de contrats de travail précaires, la hausse des cotisations de retraite, le passage (étalé sur 20 ans) de l'âge de départ à la retraite de 65 à 67 ans etc.

Ce résultat irlandais est presque passé sous silence en France, principalement aux infos télévisées. Il est vrai que durant la campagne présidentielle, Hollande avait affirmé à plusieurs reprises : « Je renégocierais le traité européen » et le vote des Irlandais n'apporte pas de l'eau à son moulin c'est le moins que l'on puisse dire. Or les médias font manifestement de l' Hollandomania. Pour des raisons simples : depuis 1934, la profession des journalistes bénéficiait d'un abattement fiscal supplémentaire de 30 % pour frais professionnels. Or cet abattement avait été supprimé par le gouvernement Juppé puis rétabli en 1998 par Lionel Jospin sous une forme il est vrai différente puisque les 30% ont été remplacés par une déduction de 7.650 euros du revenu imposable. Il y a bien sûr des différences énormes dans la profession entre quelques vedettes au salaire mirobolant et la masse des journalistes, mais ce sont les vedettes présentes à la télé qui peuvent influencer l'opinion publique. Or le gouvernement Fillon avait prévu de passer « un coup de rabot » sur cet avantage fiscal des journalistes. Compte tenu de l'environnement personnel de Hollande entre la journaliste Valérie Trierweiler (née Massonneau), Audrey Pulvar etc, les journalistes espèrent avec le nouveau président éviter le coup de rabot. Certains rêvent même du rétablissement des 30%.

Le 30 mai 2012, le même jour, la Commission européenne et la Cour des Comptes en France adressaient un avertissement au nouveau gouvernement français, signifiant que tout ce qu'il prévoyait (hausse du Smic, avancement de l'âge de départ à la retraite, abandon de la TVA sociale, recrutement d'empois publics, hausse des impôts sur les entreprises...) allait exactement à l'inverse de ce qu'il fallait faire ! Mais élections législatives obligent.

Le pacte approuvé par le référendum irlandais est la suite logique de textes accumulés depuis 20 ans. Déjà le traité de Maastricht (signé le 7 février 1992) posait le principe entre les pays membres de l'Union d'un contrôle de l'inflation, de la dette publique, des déficits publics, des taux de change et des taux d'intérêts. Depuis les textes se sont succédés avec spécialement :

le pacte de stabilité et de croissance approuvé par le Conseil européen le 17 juin 1997 à Amsterdam et qui faisait obligation aux pays membres de l'union monétaire d'avoir un déficit public ne dépassant pas 3% de leur PIB (produit intérieur brut) et une dette publique au maximum à 60% du PIB. Ce texte a été modifié par le Conseil européen des 22 et 23 mars 2005.

Le dernier texte enfin pose le principe de « la règle d'or » qui impose aux états membres de la zone euro d'inscrire dans leur constitution (ou à tout le moins dans une loi) l'obligation de voter des budgets en équilibre avec un renforcement des pouvoirs de contrôle de Bruxelles ainsi que des sanctions. Tous ces textes se retrouvent dans les différents traités et notamment dans le traité de Lisbonne de 2007 sur la constitution européenne. La création d'une monnaie unique impose forcément une convergence des politiques fiscales, sociales, économiques etc. Les désordres actuels viennent d'un système incomplet. Cela pose à l'évidence la question des souverainetés nationales. Peut-on avoir une monnaie unique sans une gouvernance unique ? Et les peuples européens veulent-ils des « Etats-Unis  d'Europe » ? Mais il y a manifestement à l'occasion des crises grecque, espagnole, portugaise … un courant dont l'Allemagne semble le chef de file et qui milite pour des transferts importants de souveraineté vers l'Europe.

On a vu à plusieurs reprises circuler sur internet des textes qui dénoncent l'article III-181 de la constitution européenne qui interdit à la banque centrale européenne et aux banques nationales de prêter aux Etats membres, ce qui oblige les dits Etats-membres d'avoir recours au marché pour financer leur déficit. Dans certains textes sur internet, cette disposition de la constitution est présentée comme le résultat d'une conspiration conduite par les spéculateurs. Que les spéculateurs profitent de toutes les situations pour arrondir leurs profits est évident. Cela a toujours été. La création d'une monnaie unique entre 17 Etats (aujourd'hui) implique une rigueur budgétaire, si non, les fourmis de la zone sont condamnées éternellement à payer pour les cigales.

Emprunter à sa banque centrale pour équilibrer son budget cela s'appelle « faire tourner la planche à billets », ce qui n'a pas que des avantages. Cela entraîne en effet de l'inflation dans le pays et à terme, l'obligation de dévaluer sa monnaie.

Le problème est qu'un certain nombre de pays, dont la France, n'ont pas eu le courage comme l'a fait Schröder en Allemagne de faire les réformes qui s'imposaient.

Avant les spéculateurs, les dirigeants politiques sont les premiers responsables de la situation. A suivre

J.D. 11 juin 2012

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 17:46

Les Romains, comme beaucoup de peuples antiques, furent particulièrement superstitieux, une superstition organisée, légalisée.

De toutes manières, de la Pythie de Delphes à Madame Soleil, en passant par la Sibylle de Cumes, les humains ont toujours eu besoin de se rassurer et de consulter des diseuses ou diseurs de bonne aventure censés avoir des dons particuliers ou être inspirés des dieux.

La superstition est probablement aussi vieille que le genre humain. On en trouve déjà trace dans les récits d'Homère sur la guerre de Troie (située au début du douzième siècle avant notre ère), à travers le devin Calchas ou Cassandre dotée d'un don prophétique par le dieu Apollon.

Chez les Romains dès le texte sur la fondation légendaire de Rome, au huitième siècle avant notre ère, on voit les jumeaux Rémus et Romulus consulter le vol des oiseaux.
Très tôt dans l'histoire de Rome, un collège d 'augures fut organisé. On a trace de 6 membres vers l'an 300 avant notre ère, de 16 membres au temps de César, c'est-à-dire au premier siècle avant notre ère. Ces augures étaient consultés par le Sénat, les Consuls, les généraux etc avant toutes les grandes décisions, comme les déclarations de guerres etc. Les augures devaient observer le vol des oiseaux, ou l'appétit des poulets. Après une cérémonie de positionnement très réglementée, si le premier vol d'oiseaux observé, passait à droite (dexter) de l'augure, le signe était réputé favorable, à l'inverse, si il passait à gauche (sinister), le signe était défavorable. A travers les siècles et dans beaucoup de mythologies, la gauche a toujours eu une connotation négative. Voir sur mon blog le texte consacré à la satire.

Le dernier roi de Rome, Tarquin le Superbe (roi de -534 à -509) aurait acheté des livres à la Sibylle de Cumes et institué un corps de 2 prêtres chargés d'en interpréter le sens. Au premier siècle de notre ère, l'empereur Claude étudia la langue étrusque et créa une nouveau corps de « devins » appelés Haruspices et chargés d'examiner et d'interpréter les viscères d'animaux. Dans leurs pratiques superstitieuses, les Romains semblent avoir beaucoup emprunté aux Etrusques qui eux-mêmes ont emprunté aux Babyloniens, aux Hittites etc.

Parmi les signes étudiés par les Etrusques, il y avait la foudre. Les éclairs venant de l'est étaient une chose positive, ceux venant de l'ouest étaient au contraire de mauvais augures. Le pire étaient les éclairs venant du nord-ouest. Source : encyclopédie des symboles diffusée par France-Loisirs en 1989.

Le jour où le nouveau président de la République française est entré en fonction, il a pris l'avion pour se rendre à Berlin. Son avion touché par la foudre a fait demi tour. Je ne sais pas d'où venait cette foudre, mais probablement du nord-ouest. Mais comme le dit un chroniqueur sur France-Info : « vous n'êtes pas obligés de me croire ».

J.D. 16 mai 2012

la louve allaitant Rémus et Romulus à Pise piazza dei Miracoli ou del Duomo, photo J.D. 29.5.2009

la louve allaitant Rémus et Romulus à Pise piazza dei Miracoli ou del Duomo, photo J.D. 29.5.2009

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 12:51

 

Réflexions électorales

 

Durant la campagne des présidentielles 2012, François Hollande a fait diffuser dans toute la France une plaquette de 41 pages numérotées et intitulée : « Le changement c'est maintenant, mes60 engagementspour la France ».

En 1981, François Mitterand avait déjà diffusé « 110 propositions pour la France ». Il y avait d'abord eu 101 puis finalement 110 propositions, mais Mitterand plus prudent n'avait pas mis le mot « mes » et employé le mot « propositions » qui est moins engageant que le mot « engagements ».

Pour que les « engagements » de Hollande puissent être tenus, cela suppose la relance de l'économie et la renégociation du pacte de stabilité budgétaire européen.

Or, dès le 7 mai 2012 au matin, (soit moins de 24 heures après l'élection de Hollande), la chancelière allemande faisait savoir qu'il n'était pas question de renégocier le pacte de stabilité budgétaire déjà signé par 25 pays de l'Union européenne et qu'elle était pour une relance de l'économie mais que celle-ci devait être financée par la rigueur budgétaire et non par l'emprunt.

De son côté, la commission de Bruxelles en remettait une couche dès le 11 septembre en rappelant les obligations du pacte budgétaire et les sanctions qui attendaient les pays qui ne le respecteraient pas. Douche froide supplémentaire la commission contestait les perspectives de croissance de la France.

Cela signifie que le pédalo du capitaine prend l'eau avant même d'être sorti du port !

Mais élections législatives obligent, Hollande va probablement parvenir à masquer tous les problèmes jusqu'au soir du 17 juin. C'était d'ailleurs l'avis des intervenants à l'émission « C dans l'air » du 11 mai 2012.

Mais ensuite, comme rien ne va aller comme les socialistes l'espèrent et comme en outre leurs alliés (front de gauche, CGT, Verts etc) vont leur mettre la pression, il va leur falloir trouver un bouc émissaire. Il y a fort à parier que ce ne sera pas de la faute à Voltaire, ce ne sera pas de la faute à Rousseau, ce sera de la faute à... Sarko !

Classique!

Sarkozy et le gouvernement Fillion avait commencé à prendre quantité de mesures pour réduire le déficit public de la France et par conséquent le besoin de recours à l'emprunt. Les socialistes vont bien sûr remettre en cause toutes les mesures prises et il faudra des années voire des décennies pour remonter la pente ensuite. Cela doit s'appeler « les joies de l'alternance ».

Outre les problèmes de fond, dans la plaquette « mes 60 engagements pour la France », savez-vous combien de fois Hollande emploie le mot « JE »?

Allez, dites un chiffre : 50 ?, 100 ?, 150 ?

Vous êtes encore très en dessous de la réalité, il y a 221 « JE », sans compter les « MON », « MA » et « MES ».

Ainsi, on aurait pu le surnommer Monsieur « MOI-JE ».

J.D. 13 mai 2012

 

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 10:01

 

Le salaire du Président

 

 

En arrivant à l'Elysée en 2007, N. Sarkozy avait fait aligner le salaire du président de la République sur celui du premier ministre. Cela avait fait crier beaucoup de Français qui ne se sont jamais demandés ce qui pouvait justifier un salaire moindre pour le président que pour le premier ministre. Les mêmes n'ont également jamais crié contre le salaire du premier ministre pourtant égal à celui du président.

Ils n'ont jamais tenu compte non plus que N. Sarkozy est le premier président à avoir soumis le budget de l'Elysée au contrôle de la Cour des Comptes et qu'avant lui, les présidents n'avaient pas fait augmenter le salaire de la fonction mais se servaient (tous sauf De Gaulle) allègrement dans les fonds de l'Elysée ou dans les valises de billets envoyées généreusement à l'Elysée par certains dictateurs comme Omar Bongo. Voir ce qu'en dit Jean-François Probst dans son livre consacré à Chirac : « Chirac mon ami de trente ans » éditions Denoël mars 2007. Voir page 11 ainsi que le chapitre 18 à partir de la page 207 (texte digne de Suétone dans « Vies des douze Césars » !

En quittant l'Elysée, le salaire net mensuel du Président Sarkozy est de 19.331 euros (chiffre publié par « Le Point » du 10 mai 2012 page 58, ou voir sur internet). Les mêmes Français qui n'ont pas arrêté de crier contre le salaire de Sarkozy, ne disent rien sur le salaire de certains journalistes de la télévision en France qui gagnent 2 ou 3 fois plus que le président de la République, sans parler de certains joueurs de foot qui gagnent en un mois autant qu'un président de la République française en 5 ans ! Ils n'ont rien dit non plus lorsque DSK arrivant au FMI a fait augmenter le salaire du poste, ce qui lui permettait de gagner 60 % de plus que le salaire présidentiel français. Mais peu importe les arguments il fallait crier contre Sarkozy, c'était dans l'air du temps et ils ont eu sa peau le 6 mai 2012 au terme d'une coalition allant du parti communiste à Bayrou, en passant par Mélenchon, la CGT, les Verts, les homos, les mosquées etc

En Espagne, il a fallu plus de 7 ans (de mars 2004 à novembre 2011) au socialiste José Luiz Zapatero pour mettre son pays dans l'état où il est. Au Portugal, le socialiste José Socratès a fait «  mieux », puisque en seulement 6 ans (de mars 2005 à juin 2011), il est parvenu à mettre le Portugal dans le même état que l'Espagne.

En France, le socialiste Hollande est élu pour 5 ans. Fera-t-il « mieux » que Zapatero ou Socratès ? À suivre.

J.D. 11 mai 2012

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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 13:11

André Gerin est né à Vienne dans l'Isère en 1946. Il a commencé à travaillé chez Berliet à Vénissieux le 2 septembre 1963 avec un CAP de fraiseur.

Il s'est marié en 1964. La même année il adhère simultanément à la CGT et au Parti communiste.
Il devient conseiller municipal de Vénissieux en mars 1977, conseiller régional Rhône-Alpes en juillet 1978, il entre au comité central du Parti communiste en 1979, devient maire de Vénissieux en 1985 suite au décès du maire en poste, et reste maire jusqu'en juin 2009. Il est enfin député communiste du Rhône depuis 1993, mais ne compte pas se représenter aux prochaines législatives de 2012.

Il réside toujours ainsi que son épouse dans la cité des Minguettes à Vénissieux.

Cette cité a fait partie des 155 ZUP (zone à urbaniser en priorité) lancées en France après la seconde guerre mondiale pour faire face à l'immense besoin en logements (destructions de la guerre, « baby-boum » de 1945 à 1975, transferts massifs des campagnes vers les villes, rapatriés d'Afrique du Nord...). En 1974, la cité des Minguettes comptait 7200 logements locatifs et concentrait plus de la moitié de la population de Vénissieux.

A partir de 1977, la politique gouvernementale en matière d'aide au logement change complètement. Les grands ensembles ne sont plus à l'honneur, les pouvoirs publics préfèrent alors l'accession à la propriété qui se trouve encouragée de différentes manières : allocation logement, réductions d'impôts pour les frais financiers des emprunts etc. Les grands ensembles se vident d'une partie de leur population, comme cela coïncide avec la politique du regroupement familial pour les immigrés, ceux-ci prennent les places laissées vides dans les cités, ce qui accélère encore le départ de certaines catégories de la population et la paupérisation de ces cités.

Cette cité des Minguettes a été le théâtre d'émeutes en 1981, 1983, 2005, et d'une délinquance permanente même en dehors des périodes d'émeutes. Plusieurs islamistes sont issus de cette cité dont 2 pris en Afghanistan se sont retrouvés à Guantanamo.

André Gerin maire a dû faire face à la situation. En 2007, il a édité un livre intitulé « les Ghettos de la République ». Il a complété et réédité ce livre en février 2012 sous le titre « Les Ghettos de la République, encore et toujours » (aux éditions « Le Publieur »). Voici quelques extraits :

pages 12/13 : « Soyons lucides : si beaucoup d'ouvriers, d'employés, si les milieux populaires se sont peu-à-peu détachés de la gauche et du PCF et s'ils déclarent vouloir voter Marine le Pen, il faut en chercher les raisons dans les politiques menées par la gauche depuis tant d'années. Dire, comme on l'a fait depuis ces trente dernières années, que la France est une chance pour les immigrés ou affirmer : l'immigration est une chance pour la France est un mensonge. Ayons le courage et l'honnêteté politique d'assumer cela et d'en tirer les leçons... Cette politique soi-disant ouverte n'a engendré que du rejet, du mal être, de l'incompréhension jusqu'à la haine. Elle a servi de fonds de commerce au Front national. Nos renoncements l'ont fait roi! Je refuse de me voiler la face. Je veux aller au cœur du sujet. La mission parlementaire sur le voile intégral que j'ai eu la chance et l'honneur de conduire a confirmé l'étendue du communautarisme. Des territoires entiers sont régis par la loi de la charia. L'islam instrumentalisé met en avant une revendication ethnico-politique portée par des jeunes devenus la proie facile de gourous intégristes : les salafistes ».

pages18/19 : « Pour tenter d'y voir plus clair sur cette montée de l'extrême droite dans le paysage local, j'ai fait réaliser en juillet 1995 par la SOFRES un sondage consacré aux électeurs du front national dans la commune. Je veux comprendre : rien ne sert de vilipender les uns, de dénoncer les autres; le fait est là et il faut l'affronter. Qui sont ces électeurs? D'où viennent-ils? Quelle est leur famille politique d'origine? Et surtout que veulent-ils? Quel ne fut pas notre surprise lorsque nous avons dépouillé les résultats de ce premier sondage réalisé dans l'Hexagone sur le sujet. Nous découvrons que des électeurs de gauche et notamment communistes votent désormais FN. C'est net, précis et ça ne souffre malheureusement d'aucune contestation. En rendant public le contenu de ce sondage, je casse un tabou d'importance... Cela me vaudra entre autres un commentaire acide de Georges Marchais devant le bureau politique du parti ».

page 21 : A Vénissieux, la palette de l'insécurité ne cessait de s'élargir : conflits de voisinage, insultes, bris de glace, crevaisons de pneus, destructions de boîtes aux lettres, vols d'autoradios, délabrement d'ascenseurs. Et revenait tous les lundis matins comme leitmotiv, les carreaux cassés dans les écoles, les voitures brûlées, les poubelles en feu et de plus en plus, les jets de pierres contre la police, les pompiers et les bus. Une litanie constante, désespérante qui glissait de plus en plus vers les atteintes aux personnes. Il s'agissait de violences, de racket dans les collèges, de trafic de drogues, d'économie souterraine qui se développaient à deux pas d'ici, presque sous nos yeux.... »

page 22 : « En douze ans, le nombre de voitures brûlées à Vénissieux s'était élevé à 2.800 ».

page 44 : « Se retrouvent en effet, vivant dans les mêmes immeubles et dans les mêmes quartiers, d'un côté des familles ne faisant plus d'enfants ou pratiquement plus, et de l'autre des familles où il est traditionnel d'en avoir au moins six ».

page 54 : « Dans des quartiers comme les Minguettes, les personnes d'origine maghrébines vont devenir majoritaires. Et lorsque les gens disent : il n'y a que des Arabes ici, même si on peut contester la façon dont ils le disent, c'est en partie vrai ».

page 65 : « 51 voitures brûlent dans la seule nuit du 7 novembre 2005. Soit cinq fois plus que d'habitude... »

page 66 : « En 1981, la vraie émeute, avouons-le, avait d'abord été l'émeute médiatique... Au point que même les photographes qui avaient loupé les brasiers n'hésitaient pas à payer des gamins pour qu'ils remettent le feu à des voitures. Ici les gens ont ressenti douloureusement cet acharnement des médias »

page 70 : « C'est pourquoi je crois que le pire est encore à venir. Lorsque je dis que sont perceptibles les germes d'une guerre civile, je n'exagère pas. Je ne noircis pas le tableau. Au contraire je suis en-dessous de la vérité. Pour moi, on est réellement assis sur un volcan qui va nous péter à la gueule ».

pages 79/80 : « Il y a aussi de plus en plus d'élèves qui contestent les enseignements. C'est évidemment le cas pour l'Histoire, mais aussi sont concernées la Philosophie, les Sciences naturelles et la Biologie. Cette contestation, surtout apparue après la première guerre du Golfe, peut aller loin, jusqu'à la négation de certains faits incontestés. On ne peut continuer à ignorer, comme le fait l'Education nationale, les premières conséquences de la poussée des intégristes musulmans sur le cerveau de nos gamins ».

pages 81/82 : « Nous avons à Vénissieux cinq collèges...Or presque tous les jours se produisent des caillassages contre les bus. Avec des pierres qui se trouvent le plus souvent au fond des cartables et qui sont charriées dans ce but là. Alors quoi faire ? Ne peut-on pas contrôler les cartables d'une façon régulière ou inopinée ? On contrôle bien les cahiers. Mais lorsque mon adjoint en parle publiquement à une réunion, ce responsable de collège se contente de baisser la tête. »

page 93 : « Il y a quinze ans, un centre commercial avait été incendié volontairement par plusieurs personnes . Or même s'ils ont été identifiés, les responsables de cette équipée n'ont jamais été arrêtés. Pourtant quand on veut on peut. Voilà 30 ans que ça dure. Il y en a assez... ».

page 99 : « Aujourd'hui dans certains quartiers, ce sont les mafias qui apportent désormais les réponses sociales et économiques et qui finissent par symboliser une sorte d'entraide mutualisée. La République a déserté. On ne s'en rend pas compte tout de suite, mais les conséquences sont dramatiques et inacceptables ».

page 115 : « On se souvient des élections dominées par le FIS, l'annulation du scrutin par le pouvoir algérien et le désordre qui va en découler. Et lorsque le FIS est interdit en Algérie, beaucoup de ses membres ou sympathisants viennent se réfugier en France et notamment ici dans des appartements de plus en plus surpeuplés puisque du jour au lendemain, les familles comptaient plusieurs membres de plus ».

page 123 : « ...d'où ma proposition de loi pour combattre l'intégrisme radical et politique visant à démasquer tous ces imams qui sont de dangereux intégristes et qu'il faut expulser. Je dois avouer que le groupe communiste de l'Assemblée a refusé ma proposition craignant de faire de fâcheux amalgames entre musulmans ».

pages 132/133 : « Dans cette configuration politique, le clivage droite/gauche a perdu de sa pertinence. Il renvoyait à des choix de sociétés distincts. Le sentiment est à présent largement partagé que droite et gauche ne rivalisent que pour s'accaparer le pouvoir mais n'ont pas une vision différente de ce qu'il serait possible d'entreprendre devant ce capitalisme affairiste et mondialisé qui semble avoir fermé toutes les portes ».

pages 137/138 : « ...pour revenir à la France, ce qui me frappe sans doute le plus et m'inquiète en même temps, c'est le prosélytisme extrêmement actif des intégristes musulmans qui bénéficient, dans les cités, d'un terrain de prédilection pour organiser la ghettoïsation. Une partie de la classe politique -je veux être gentil- joue avec le feu en pensant qu'un islam radical même repoussant, aurait la vertu de confiner les habitants des cités dans leurs ghettos, contribuant à préserver le reste de la société des éruptions qui surviennent dans ces quartiers. Non seulement cette posture est inacceptable d'un point de vue républicain, mais elle est de plus dangereuse. Le mariage entre une volonté conquérante et une religion n'a jamais rien produit de bon dans l'histoire ».

page 142 : « Ayons à l'esprit que dans certains territoires de notre République les minorités se retrouvent majoritaires. Ce n'est pas l'un des moindres effets pervers de la ghettoïsation ».

 

En terminant la lecture de ce livre, je me suis dit : Voilà au moins un homme qui a du cran, qui n'hésite pas à appeler un chat, un chat et qui n'a pas peur de se mettre en porte-à-faux avec son milieu politique . André Gerin écrit d'ailleurs (page 20) : « je me rendais compte dans le même temps qu'au niveau central, au sein du PCF, nous ne parlions pas des mêmes choses. Ce qui me valait des inimitiés à la direction du parti. Ainsi selon la direction nationale des élus communistes et républicains, j'étais devenu sécuritaire et populiste. Sur le sujet j'étais en opposition totale avec nombre de mes camarades » et page 22 : « Tous ces désaccords profonds me valurent une réunion départementale, la veille d'un week-end de Pâques, où un dirigeant national des élus communistes tenta de me remettre dans le droit chemin. J'ai fait ce jour-là bonne figure mais je suis sorti renforcé dans mes convictions ».

Chapeau, bravo, dans notre pauvre France, on aurait bien besoin de beaucoup d'André Gerin.

J.D. 26 avril 2012

couverture du livre d'André Gerin publié en février 2012

couverture du livre d'André Gerin publié en février 2012

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 09:08

 

Virginia Dare, Walter Raleigh, Elisabeth Tudor et la Virginie

 

 

Virginia Dare est la première fille d'Européens née sur le continent américain, le 18 août 1587 à Roanoke Island, soit moins d'un siècle après le premier voyage de Christophe Colomb vers l'Amérique. Virginia fut baptisée le 24 août de la même année. Virginia Dare est la fille d'Anasias Dare et d'Eleanore White Dare, elle-même fille de John White que Sir Walter Raleigh avait nommé gouverneur de cette île.

L'île de Roanoke fait partie des « Outer Banks », chapelet d'îlots situé à l'est de la Caroline du Nord. Cet îlot a une superficie d'environ 48 kms2. Par comparaison c'est à peu près la superficie du lac du Bourget en Savoie.

Un premier débarquement de 75 colons avait eu lieu sur cet îlot le 17 août 1585, mais un an plus tard, ils en étaient repartis. Le second débarquement se fit le 22 juillet 1587, il comprenait au total 117 hommes, femmes et enfants.

John White quitta l'île pour l'Angleterre en septembre 1587. Lors de son retour à Roanoke en août 1590, la colonie avait disparu, ne laissant aucune trace. Elle fut appelée « The lost colony ».

En 1937, pour les trois cent cinquante ans de la naissance de Virginia, la poste américaine émit un timbre en son honneur.

 

Walter Raleigh naquit en Angleterre vers 1552. Ecrivain, courtisan (de la reine Elisabeth 1ère), navigateur, explorateur. Pour le compte de l'Angleterre, il parvint sur les côtes américaines en 1584. Il baptisa la région « Virginia », en l'honneur de la reine restée célibataire et surnommée « la reine vierge ». Ce Walter Raleigh est également connu pour sa participation le 6 août 1588 à la célèbre bataille de la marine anglaise contre « l'Invincible Armada » espagnole, bataille indécise avec d'énormes pertes de chaque côté, mais le seul fait que l'Armada espagnole ne parvint pas à vaincre nettement, transforma pour l'Histoire cette bataille en défaite espagnole. C'est à ce Raleigh que l'on attribue l'introduction de la pomme de terre en Angleterre.

Walter Raleigh épousa secrètement une des filles d'honneur de la Reine Elisabeth, ce qui lui valut une première disgrâce provisoire. Certains historiens pensent mais sans preuve véritable que Raleigh fut l'un des amants de la reine vierge! Après la mort d'Elisabeth 1ère, Raleigh tomba à nouveau et définitivement en disgrâce et termina sa vie décapité le 29 octobre 1618 à la tour de Londres.

C'est en son souvenir que la capitale de la Caroline du Nord prit le nom de Raleigh. Une statue de Walter Raleigh a d'ailleurs été inaugurée lors de la mise en service du nouveau centre des congrès de la ville de Raleigh (Raleigh Convention Center's) en septembre 2008 (Salisbury Street)

 

Elisabeth Première fut reine d'Angleterre et d'Irlande du 17 novembre 1558 à sa mort le 24 mars 1603. Elle est la fille de Barbe bleue, oh pardon, d'Henri VIII roi d'Angleterre et d'Anne Boleyn.

Henri VIII, roi d'Angleterre du 22 avril 1509 au 28 janvier 1547, avait d'abord épousé Catherine d'Aragon le 11 juin 1509, dont il avait eu une fille nommée Marie. Cette Catherine d'Aragon était la fille de Ferdinand II roi d'Aragon et d'Isabelle 1ère reine de Castille. Catherine fut également la tante de Charles Quint.

En janvier 1533, Henri VIII avait épousé Anne Boleyn alors qu'il n'était pas encore divorcé de Catherine d'Aragon, la papauté ayant refusé le divorce. Cela fut à l'origine de la séparation de l'église anglaise d'avec Rome. La création de l'église anglicane est dûe en somme à une histoire de... divorce !

Anne Boleyn eut le temps d'accoucher de sa fille Elisabeth le 7 septembre 1533, avant que son Barbe bleue de mari ne la fasse décapiter à la tour de Londres le 19 mai 1536. C'était plus expéditif, pas besoin de divorce ! Henri VIII eut 6 épouses dont il fit également décapiter la cinquième (Catherine Howard) le 13 février 1542. A l'époque, en Angleterre, on perdait facilement la tête à la hache ou à l'épée selon le bon vouloir du prince!

Après la mort d'Henri VIII, lui succédèrent d'abord Edouard VI fils de la troisième épouse, puis Marie fille de la première épouse et enfin Elisabeth après la mort de Marie. Son long règne fut appelé période élisabéthaine, comme il y aura plus tard la période victorienne.

Le règne d'Elisabeth 1ère fut marqué non seulement par la guerre avec l'Espagne, mais aussi par le conflit entre Elisabeth et Marie Stuart, reine d'Ecosse et qui fut même reine de France par son mariage le 24 avril 1558 avec François II fils de Catherine de Médicis et d'Henri II. Au final, Elisabeth fit décapiter Maire Stuart le 8 février 1587.

Après Edouard VI, Marie avait rétabli le catholicisme en Angleterre mais Elisabeth revint à l'anglicanisme qu'elle organisa et dont elle fixa les règles.

La mort sans héritier d'Elisabeth mit fin à la dynastie des Tudor et compte tenu que le « meunier tu dors... » ne faisait pas partie de la famille !

Elisabeth mourut le 24 mars 1603 à Richmond sur la Tamise (Richmond upon Thames), et cette ville a donné son nom à la capitale de la Virginie. C'est parce que Walter Raleigh avait baptisé la région « Virginia » en l'honneur d'Elisabeth que la première fille née sur le continent américain fut appelée Virginia. On a ainsi « bouclé la boucle ».

 

La Virginie. C'est Walter Raleigh le premier qui aborda cette région. La Virginie fit partie des premières régions américaines à contester la souveraineté britannique. Des 5 premiers présidents américains 4 sont d'ailleurs originaires de Virginie : George Washinton, James Madison, James Monroe et Thomas Jefferson.

Williamsburg fut la première capitale de la Virginie de 1699 à 1780. Cette ville tombée en désuétude fut restaurée telle qu'elle existait au XVIIIe siècle, à partir de 1926. Le financement de la restauration fut assuré par John D. Rockfeller.

La Virginie se retrouva dans le camp des Confédérés (les sudistes) lors de la guerre de Sécession (appelée guerre civile aux Etas-unis) en 1862. Richmond en devint d'ailleurs la capitale. 60% des sites de batailles de cette guerre se trouvent en Virginie. Mais la partie ouest de la Virginie qui penchait pour les nordistes fit sécession en 1863. Cette séparation fut entérinée par la Cour suprême des Etats-Unis en 1870. On a donc aujourd'hui d'une part la Virginie (Virginia) et d'autre part la Virginie occidentale (West Virginia)

La Virginieest située sur la côte atlantique entre le Maryland au nord et la Caroline du Nord au sud. Cet état a une superficie de 110.862 km2 et une population qui dépasse 8 millions d'habitants. Sa capitale est Richmond. Officiellement la Virginie adhéra à la confédération américaine le 25 juin 1788, ce qui en fait le dixième adhérent. Sa fleur-symbole est le dogwood (fleur de cornouiller) et son oiseau-symbole le cardinal. Sa devise qui figure sur son drapeau est : "Sic semper tyrannis" ce qui peut se traduire par : "Ainsi finissent toujours les tyrans"

La Virginie occidentaleest limitée par la Pensylvanie au nord, l'Ohio et le Kentucky à l'ouest et la Virginie à l'est. Cet Etat a une superficie de 62.809 km2 et une population de 1.900.000 habitants environ. Sa capitale est Charleston (à ne pas confondre avec une autre ville plus connue sur la côte atlantique en Caroline du sud appelée aussi Charleston). Son adhésion à la confédération remonte au 20 juin 1863. Ce qui en fait le 35ème Etat à avoir adhéré. Sa fleur symbole est le rhododendron et son oiseau-symbole le cardinal (7 Etats des USA ont le cardinal comme oiseau-symbole).

J.D. 31 mars 2012

 

Walter Raleigh devant le centre des congrès de Raleigh (Caroline du Nord), photo J.D. janvier 2010

Walter Raleigh devant le centre des congrès de Raleigh (Caroline du Nord), photo J.D. janvier 2010

drapeau de la Virginie

drapeau de la Virginie

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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 10:46

 

Le tour du monde en (plus) de 80 jours
copie d'un article paru dans "l'Essor Savoyard" du jeudi 23 février 2012, page 4

sur le "tour du monde" de la famille Dugast-Delisle

 

 

 

 

 

 

 

tour du monde

De réactions reçues, il semble que le texte ci-dessus ne soit pas lisible. En voici la copie :

légende sous la photo :"Depuis qu'ils ont quitté Aix-les-bains à vélo en avril 2010, la famille Dugast-Delisle a parcouru 3.000 kms en deux roues et 27.500 en bateau, bus, voiture et avion"

à côté et sous la photo :

"Anne, Samuel et leurs deux enfants Romain et Eloan, avaient quitté la cité thermale le 25 avril 2010 pour partir faire le tour du monde à vélo. Presque deux ans se sont écoulés. Depuis le continent africain, Anne nous donne des nouvelles de sa famille...
"A notre arrivée au Québec, nous sommes restés quelque temps à Montréal. le temps de faire toutes les démarches nécessaires pour valider nos titres de résidents permanents et de trouver du travail afin de consolider nos économies et pouvoir repârtir. Nous avons mis quatre mois pour trouver du travail. A priori l'hiver est une assez mauvaise période pour trouver un emploi. Et les méthodes de recherche diffèrent. La vie est très chère au Québec et les salaires assez disparates. Au bout de quatre mois, nous n'avions non seulement pas réussi à consolider nos économies mais, qui plus est, nous nous sommes retrouvés dans une situation financière difficile. Impossible de repartir dans les délais prévus... Nous avons réutilisés des vélos, mais pas ceux que nous avions en Europe du Nord. Nous avons acheté de vieux vélos pour nos déplacements au quotidien au Québec. Depuis que nous sommes en Afrique, nous utilisons des vélos africains, solides mais rustiques. Je trouve que les Africains ont beaucoup de mérite de faire tous les kms qu'ils font avec ce genre d'engin par une chaleur aussi torride... Au Canada nous avons particulièrement apprécié de découvrir la faune et la flore sauvage. Approcher les baleines dans le golfe du St Laurent ou une colonie de fous de Bassan sur l'île de Bonnaventure sont des expériences absolument magiques. En revanche nous avons beaucoup moins apprécié la surconsommation nord-américaine et l'accès aux soins de santé. Vivre pendant une longue période dans un pays permet d'en avoir une vision complètement différente de celle que nous aurions pu avoir en tant que simples touristes. ..Nous sommes au Burkina-Faso depuis début janvier. Samuel a trouvé un poste de coopérant volontaire au sein de l'association Oxfam Québec, ce qui nous permet de réaliser une autre de nos envies : mettre nos compétences et notre ardeur au service d'une juste cause. Nous allons en profiter pour visiter les différentes régions du Burkina-Faso mais aussi le Ghana, le Togo, le Bénin et éventuellement le Sénégal. En revanche, pour cette dernière partie, nous prévoyons d'acheter une camionette aménagée.... Pour les enfants, lorsque nous approchons des baleines ou des hippopotames, ils sont ravis. Lorsqu'ils doivent intéger un nouveau système scolaire ou prendre leur douche à l'eau froide, ils le sont beaucoup moins. Aix manque à toute la famille, plus ou moins selon les moments. Le fait de partir à l'étranger nous fait apprécier encore plus notre environnement habituel. Nous avons beaucoup de chance de vivre en Europe. Pour le Burkina, l'adatation est un peu difficile, le système scolaire est assez rigide et autoritaire. Et puis une chose est de savoir que la misère existe, une autre est de la côtoyer au quotidien. Au niveau culinaire, nous qui apprécions de cuisiner et sommes un peu gourmands, nous souffrons un peu. Romain rêve de restaurants italiens et Eloan a décidé la semaine dernière de faire sa valise et de partir avec son frère en voyage...destination la France. Après le Burkina, nosu aimeriosn partir soit en Asie, soit en Amérique du sud, de préférence à vélo et après on rentre. pour l'instant, oui, nous prévoyons toujours un retour entre juillet et septembre 2013"

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