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17 avril 2017 1 17 /04 /avril /2017 16:27

Départements, genre et représentation N° 368

 

Les noms des départements français ont un genre, ils sont masculins ou féminins.

Pour beaucoup, pas besoin de baisser leur culotte pour connaître leur genre, l'article défini qui les accompagne, nous le dit. Il en va ainsi pour :

-LA Savoie, LA Loire, LA Gironde, LA Dordogne, LA Meuse, LA Manche etc, ils sont de genre « féminin »

-il en va de même pour LE Jura, LE Rhône, LE Var, LE Nord, LE Finistère, LE Lot ...ils sont de genre « masculin »

 

*mais les choses se corsent, pas pour LA Corse, mais pour tous les départements désignés par un article défini ...pas défini ! C'est le cas de tous les départements dont :

-le nom commence par une voyelle comme L'Ain, L'Ardèche, L'Isère, L'Eure-et-Loir, L'Ille-et-Vilaine...

-un H muet comme L'Hérault,

-ou qui sont au pluriel comme LES Vosges, LES Ardennes, LES Deux-Sèvres…

Pour tous ces cas, des règles grammaticales existent. Les plus anciens les ont oubliées et les plus jeunes probablement pas apprises ! Mais avec des exceptions et en outre pour quelques cas des avis divergents entre grammairiens ou avec l'Académie ! En illustration, une carte synthèse trouvée sur internet qui récapitule le genre des départements.

*Parmi les exceptions, citons par exemple : LE Maine-et-Loire (masculin) alors que son nom provient de la rivière LA Maine et du fleuve LA Loire, mais qui a hérité de l'ancien nom de la province DU Maine ; ou LA Lozère (féminin) dont le nom provient du Mont Lozère (masculin).

 

*Il serait plus simple que les noms des départements aient tous le même genre. Il en va également ainsi pour les noms des pays qui peuvent être féminins (LA France, LA Pologne, LA Tunisie, LA Bolivie, LA Chine….) Ou masculins (LE Maroc, LE Brésil, LE Canada, LE Japon, LE Portugal, LE Mexique…) et avec les mêmes problèmes pour les noms qui commencent par une voyelle, un H muet (comme « Haïti ») ou qui sont au pluriel !

 

*Pour les départements on peut revenir à leur formation (décrets des 22 décembre 1789 et 26 février 1790) lorsqu'ils ont remplacé les anciennes provinces. Leur nom a été formé à partir des fleuves ou rivières qui les traversaient, de chaînes de montagne, de points géographiques (Nord, Finistère, Manche), avec une exception pour Savoie et Haute-Savoie dont les noms dérivent de l'ancienne appellation Sabaudia ou Sapaudia (pays des sapins).

*Mais en référer aux fleuves ou rivières ne fait que déplacer le problème. Des fleuves sont féminins (LA Loire, LA Seine, LA Tamise, LA Volga, LA Vistule…) d'autres masculins (LE Rhône, LE Rhin, LE Danube, LE Pô, LE Nil, LE Mississippi…). Pour expliquer ces différences de genre, il faut probablement remonter à leur nom antique, c'est-à-dire pour beaucoup à leur nom latin ; moralité : encore un coup des Romains !

 

Représentation :

J'ai remarqué que les artistes utilisent souvent un personnage féminin pour représenter LA Savoie, c'est le cas pour la Sasson (voir note N° 364 http://jean.delisle.over-blog.com/2017/03/la-sasson-n-364.html) pour le monument dédié aux frères de Maistre dans son état original c'est-à-dire avant 1942 (voir note N°362 http://jean.delisle.over-blog.com/2017/03/les-freres-de-maistre-n-362.html). On trouvera également une illustration parue dans « Le Petit Journal » du 18 septembre 1910 pour le cinquantenaire de la réunion de LA Savoie à LA France et qui montre LA France accueillant LA Savoie ; les deux sont représentées par des personnages féminins. Marianne est d'ailleurs le symbole de la France. Mais je n'ai pas assez d'informations pour généraliser et prétendre que tous les pays ou départements « féminins » sont figurés par des femmes. Je ne sais pas non plus quels symboles sont utilisés pour représenter pays ou départements « masculins ». Mais si des lecteurs ont des informations sur le sujet, je suis preneur.

J.D. 17 avril 2017

illustrations du net
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13 avril 2017 4 13 /04 /avril /2017 16:44

Le Saint Suaire N° 367

 

On appelle Saint Suaire ou Saint Suaire de Turin une étoffe de fibres de lin tissé de 4,42 mètres de long de 1,13 mètre de large et de 3 à 4 millimètres d'épaisseur, censée avoir servi de linceul au Christ lors de la mise au tombeau.

L'origine vient des textes des évangiles dont voici la partie concernant un linceul utilisé lors de la mort de Jésus :

*Evangile selon Saint Matthieu : «Le soir venu, il arriva un homme riche d'Arimathie (ville de Judée, aujourd'hui Rantis en Israël), nommé Joseph, qui s'était fait, lui aussi, disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate et demander le corps de Jésus. Alors, Pilate ordonna qu'on le lui remît. Joseph prit donc le corps, le roula dans un linceul propre et le plaça dans le tombeau tout neuf qu'il s'était fait tailler dans le roc... »

*Evangile selon Saint Marc : « Joseph d'Arimathie, membre notable du Conseil (il s'agit du sanhédrin tribunal civil et religieux des Juifs, à l'époque), qui attendait lui aussi le royaume de Dieu, s'en vint hardiment trouver Pilate et demanda le corps de Jésus. Pilate s'étonna qu'il fut déjà mort et, ayant fait appeler le centurion, lui demanda s'il était déjà mort. Informé par le centurion, il octroya le corps à Joseph. Celui-ci ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l'enveloppa dans le linceul et le déposa dans une tombe qui avait été taillée dans le roc... »

*Evangile selon Saint Luc : « Survint alors un membre du Conseil, nommé Joseph, homme droit et juste. Celui-là ne s'était associé ni au dessein ni aux actes des autres. Il était d'Arimathie, ville juive, et attendait le royaume de Dieu. Il alla trouver Pilate et demanda le corps de Jésus. Puis il le descendit de la croix, le roula dans un linceul et le plaça dans une tombe taillée dans le roc, où personne encore n'avait été mis…. »

*Evangile selon Saint Jean : « ...Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau et il voit les bandelettes à terre, ainsi que le suaire qui recouvrait sa tête ; ce dernier n'était pas avec les bandelettes, mais roulé dans un endroit à part... »

 

Qu'est devenu le linceul qui fut utilisé pour la mise au tombeau du Christ ? Nous ne le savons pas.

-Il faut attendre l'an 544 pour trouver trace à Edesse (nom antique de l'actuelle ville d'Urfa dans le sud de la Turquie) d'un tissu présenté comme étant le linceul du Christ.

-Il arrive à Constantinople le 15 août de l'an 944 puis en disparaît lors du pillage de la ville par les croisés de la quatrième croisade en l'an 1204.

-On le retrouve en 1357 dans la collégiale de Lirey en Champagne (près de Troyes dans l'Aube) propriété d'un Geoffroy de Charny époux d'une descendante d'Othon de la Roche, un des chevaliers qui participa à la prise de Constantinople en 1204.

-Une Marguerite de Charny vend le tissu en 1453 à la Maison de Savoie. Le duc Louis de Savoie l'achète à la demande de sa femme Anne de Chypre.

-Durant quelques temps, l'étoffe suit la famille ducale dans ses déplacements puis est transférée officiellement au cours d'une cérémonie dans la sainte Chapelle du château le 11 juin 1502. Cette chapelle avait été construite sous le règne d'Amédée VIII entre 1408 et 1430. La présence du Saint Suaire amène de nombreux pèlerins à Chambéry.

-Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1532 un incendie endommagea gravement la chapelle du château (appelé aujourd'hui « château des ducs de Savoie»). La chasse métallique (en argent) qui contenait le suaire fondit en partie endommageant le tissu, l'eau utilisée pour combattre l'incendie également.

-en 1534, le suaire est confié aux sœurs clarisses pour restauration.

-Cet ordre religieux avait été fondé en 1212 par Claire d'Assise 1193/1253 (devenue Sainte Claire, dès le 26 septembre 1255). A Chambéry un premier couvent de ces religieuses avait été fondé à la fin du treizième siècle et situé « hors les murs ». Un second établissement nommé « monastère de sainte Claire en ville » avait été fondé en 1471 avec l'aide financière de Yolande de France qui avait été mariée en 1452 avec le duc de Savoie Amédée IX. En 1471, Yolande était déjà régente de fait. Ce couvent se trouvait dans l'actuelle rue de Boigne à Chambéry, à l'emplacement de l'hôtel des Princes (au 4 bis rue de Boigne). Une inscription sur la façade de l'hôtel le rappelle, voir illustration. Pour les touristes qui sont passés à Chambéry, la rue de Boigne est cette rue à arcades qui mène du château à la fontaine des éléphants.

-Pour la petite histoire locale, cet hôtel des Princes appartint à partir de 1909 à un Joseph Carron de Saint Jean d'Arvey. C'est sa fille Andrée Joséphine (1898/1976) qui épousa l'Aga Khan III (1877/1957 ) : mariage civil à Aix-les-Bains le 9 décembre 1929 et religieux à Bombay le 13 décembre.

-Les Clarisses réparèrent le Saint Suaire avec notamment quelques ajouts à l'étoffe d'origine.

-en 1562, le duc de Savoie Emmanuel-Philibert transféra la capitale des États de Savoie de Chambéry à Turin.

-en septembre 1578, le Saint Suaire fut « emprunté » à Chambéry par Turin pour être présenté à Charles Borromée archevêque de Milan de passage à Turin. Mais bien sûr le suaire ne fut pas rendu. Les Savoyards furent trop crédules.

-A Turin le Saint Suaire est depuis conservé dans une chapelle de la cathédrale Saint Jean Baptiste (la première pierre de cette cathédrale fut posée par la régente Blanche de Montferrat le 22 juillet 1491 et l'église consacrée le 21 septembre 1505), chapelle appelée : »capella della Sacra Sindone ».

-le 28 mai 1898, un photographe nommé Secondo Pia réalisa le premier cliché photographique de l'étoffe et le négatif montra le corps d'un homme.

-C'est le 18 mars 1983 que Humbert II, qui fut le dernier roi d'Italie (du 9 mai au 13 juin 1946), fit don du Saint Suaire au Vatican en la personne de Jean-Paul II.

-un incendie dans la nuit du 11 au 12 avril 1997 dans la cathédrale de Turin, aurait pu détruire la relique, elle fut sauvée par un jeune pompier nommé Mario Trematore.

-Tout au long du vingtième siècle, des scientifiques se penchèrent sur cette relique pour tenter de déterminer si elle datait de l'époque du Christ ou non. Tout fut analysé : les pollens contenus dans les tissus, la technique de tissage, le tissus lui-même … Il y en eut « pour » et d'autres « contre » ; chaque camp s'accusant de parti pris et de mauvaise foi. Le camp des « contre » pensa l'avoir emporté en 1988 avec des analyses au carbone 14 qui révélèrent que l'étoffe n'était pas contemporaine de la période de vie du Christ. Mais ces analyses sont depuis contestées et l'on est revenu à la case départ !

-N'ayant personnellement aucune culture scientifique, je n'ai pas compétence pour donner un avis, mais il me semble que pour ceux qui honorent cette relique, qu'elle soit l'authentique linceul de Jésus Christ ou qu'elle en soit seulement le symbole ne change pas grand-chose à l'affaire.

-Par contre, vivant en Savoie depuis 48 années, il me semblait intéressant de rappeler l'histoire du Saint Suaire et ses liens avec Chambéry et la Savoie.

J.D. 13 avril 2017

 

 

 

inscription sur l'hôtel des Princes à Chambéry, photo J.D. 10 avril 2017

inscription sur l'hôtel des Princes à Chambéry, photo J.D. 10 avril 2017

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3 avril 2017 1 03 /04 /avril /2017 11:54

La Croix et la Fontaine N°366

 

Beaucoup de Chambériens et de touristes venant à Chambéry et passant Faubourg Maché, ignorent probablement que cette rue recèle 2 monuments qui furent classés à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques dans les années 1940 : la Croix des Brigands classée le 21 novembre 1942 et la fontaine des deux Bourneaux classée le 28 janvier 1943.

 

La Croix des Brigands :

Celle-ci fut érigée en 1467 par un Jean Dubourget (on trouve aussi écrit Duborget) seigneur de Montjay ; en remplacement d'une ancienne croix de bois.

Elle est située sur la partie Est d'une place formée par la rencontre du faubourg Maché et du chemin de Montjay. Ce triangle avait le nom de Massalaz dont il restait proche un square de Massalaz (qui a disparu avec la construction du nouvel hôpital) tandis que le triangle lui-même a pris le nom de place « du docteur Fr. Chiron ». Le faubourg Maché se poursuit cependant sur le côté sud de cette place jusqu'à rejoindre l'Avenue de Lyon.

Le monument comporte à son sommet une croix de fer sur une boule en pierre symbolisant la terre avec juste en dessous une autre croix sculptée en relief dans la pierre, beaucoup plus petite mais qui domine quatre creux en forme de croissant. Le tout est juché sur une colonne en pierre, elle-même sur une base en pierre, voir illustration.

Sur le nom donné à cette croix, on trouve deux interprétations : soit les voyageurs qui transitaient par ce lieu de passage étaient agressés par des brigands, soit une famille de Chambéry s'appelait « Brigand » et avait une maison sur le côté sud de la place.

Pour certains auteurs, la croix en relief qui domine 4 croissants est le signe de la supériorité de la Croix sur le Croissant symbole de l'islam. Ce qui est plausible si l'on se rappelle que c'est en 1453 que les Ottomans s'emparèrent de Constantinople, en 1456 de la Grèce et qu'en 1467 au moment de l'édification de la Croix, les musulmans se répandaient sur l'Europe par l'Est.

Un autre membre de la famille Dubourget (Guigue Dubourget) érigea lui aussi une Croix en 1547 à Cognin près de l'église dénommée aujourd'hui Jean XXIII. Cette Croix de Cognin est entièrement en pierre. L'inscription restante y est peu lisible. Cognin se trouve dans la banlieue Ouest de Chambéry.

Sur la Croix des Brigands, la Société des Amis du Vieux Chambéry a publié une étude en 2 parties dans ses bulletins annuels datés 1963 et 1964.

 

La fontaine des deux Bourneaux :

Il s'agit d'une fontaine de Chambéry du XIVe siècle qui avait été déclarée « bien public » en 1493. Elle fut restaurée en 1669 par François Cuenot, ce qui la fait dater du XVIIe siècle par certains auteurs. Elle se trouvait à l'origine à l'entrée de la rue des Bernardines (rue qui prolonge l'Avenue Jean Jaurès en direction du faubourg Maché). Elle fut mise à son emplacement actuel, en contre-bas de l'église Saint Pierre de Maché dans les années 1970.

Cette fontaine comporte un buste de femme en pierre avec l'eau qui sort par les seins et tombe dans un bassin de réception, voir illustration. Mais elle ne fonctionne comme fontaine que durant la période estivale.

A l'origine les deux « Bourneaux » désignaient les tuyaux, d'abord en bois qui amenaient l'eau, mais l'opinion commune a pris l'habitude de considérer le terme de « Bourneaux » pour désigner les seins de la femme.

J.D. 3 avril 2017

Croix, fontaine et inscriptions, photos J.D. 2 avril 2017
Croix, fontaine et inscriptions, photos J.D. 2 avril 2017
Croix, fontaine et inscriptions, photos J.D. 2 avril 2017
Croix, fontaine et inscriptions, photos J.D. 2 avril 2017

Croix, fontaine et inscriptions, photos J.D. 2 avril 2017

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 18:20

 

Au vingtième siècle, pour des raisons touristiques, des routes à thème se sont développées un peu partout et pas seulement des routes du vin.

Dans la région, nous avons, de fait, une route Jean-Jacques Rousseau, une route franco-suisse. Par ordre chronologique, elle part de Genève, passe en France (à l'époque de Rousseau dans le duché de Savoie) d'abord à Annecy, puis à Chambéry et repasse en Suisse à Môtiers puis sur l'île Saint Pierre.

 

*Jean-Jacques Rousseau et Genève :

Il naquit à Genève le 28 juin 1712 dans la Grand-Rue au numéro 40. Il quitta Genève le 14 mars 1728 pour le duché de Savoie. Il reviendra à Genève au début des années 1750 jusqu'en 1755.

Aujourd'hui, il y a :

-dans le Rhône, à la sortie du lac une île « Jean-Jacques Rousseau » avec une statue de Rousseau inaugurée en 1835, rénovée en 2012 pour le tricentenaire de la naissance de Rousseau, à cette occasion, la statue qui regardait vers le lac fut tournée et regarde maintenant vers la ville.

-une rue « Jean-Jacques Rousseau » proche

-et dans le quartier Saint Jean, un rond-point « Jean-Jacques » qui communique avec une rue « de Warens » et tout autour : la rue du « contrat social », la rue « des Confessions », le sentier « du promeneur solitaire », l'avenue « du devin du village », la rue « du vicaire savoyard » (titre du quatrième livre de « Emile ou de l'Education ») , une rue « de la Nouvelle Eloïse », ainsi qu'une rue « d'Ermenonville » (nom de la ville dans l'Oise où mourut Rousseau le 2 juillet 1778).

-un collège Rousseau

 

*Jean-Jacques Rousseau et Annecy :

Le quartier où Rousseau rencontra pour la première fois la baronne de Warens (en 1728) a été complètement transformé. Il y a aujourd'hui un square « Jean-Jacques Rousseau » mitoyen du quai « Madame de Warens » et dans le square un buste de Jean-Jacques.

 

*Jean-Jacques Rousseau et Chambéry :

Après un séjour en Italie, c'est en septembre 1731 que Jean-Jacques Rousseau vint retrouver Madame de Warens à Chambéry et partagea la baronne avec un autre amant jusqu'en 1734. Ils résidèrent au centre de Chambéry puis aux « Charmettes » l'été en 1736/1737. Puis la baronne ayant pris un nouvel amant Jean-Jacques partagea à nouveau un temps puis s'en éloigna . Il fit des séjours à Lyon puis à Paris où il rencontra les « encyclopédistes ». il participa à la rédaction de l'Encyclopédie mais ne tarda pas à se fâcher avec Voltaire et devinrent ennemis. A partir de 1755, Rousseau résida à Montmorency dans un pavillon (appelé « l'Hermitage ») mit à sa disposition par madame d'Epinay. C'est là qu'en 1762 Rousseau publia « le contrat social » et « Emile ou de l'Education ». Le parlement fit interdire ces ouvrages et voulut emprisonner Rousseau qui se réfugia en Suisse.

Chambéry honore Rousseau avec une statue (voir note N° 363), la maison « Jean-Jacques Rousseau » aux Charmettes, une rue Jean-Jacques Rousseau et son nom donné à divers établissements (médiathèque Jean-Jacques Rousseau, résidence étudiante ...)

 

*Jean-Jacques Rousseau et Môtiers :

Môtiers était une commune suisse du canton de Neuchâtel qui a fusionné à compter du 1er janvier 2009 avec 7 autres communes pour donner une nouvelle entité dénommée « Val-de-Travers ».

Après avoir quitté de Warens, Rousseau vivait avec une lingère nommée Thérèse Levasseur, qu'il épousa finalement le 30 août 1762. Rousseau lui avait fait 5 enfants qu'il abandonna en décembre 1764, aux « Enfants Trouvés », ce qu'on appelle aujourd'hui « l'assistance publique ». C'est Voltaire qui rendit cette information publique. Suite à une querelle de Rousseau avec le pasteur du village, les villageois lapidèrent le 6 septembre 1765, la maison qu'occupait Rousseau. Il quitta la ville avec sa femme et se réfugia sur l'île Saint Pierre. Il y a aujourd'hui à Môtiers un musée Jean-Jacques Rousseau.

 

Jean-Jacques Rousseau et l'île Saint Pierre :

Cette île se trouve en Suisse sur le lac de Bienne qui dépend du canton de Berne. Suite à une baisse du niveau des eaux en 1878, l'île est devenue une presqu'île mais a conservé son nom d'île. Rousseau y resta moins d'un an car le Sénat de Berne l'obligea à déguerpir. La maison qu'il habita est néanmoins transformée en musée.

 

Conclusion :

A la fin de sa vie Rousseau eut l'impression d'être persécuté, après la Suisse, il passa un an à Londres puis vint à Paris etc En mai 1778, Monsieur de Girardin, un admirateur, mit à sa disposition le château d'Ermenonville (dans l'Oise) où Rousseau décéda le 2 juillet 1778.

Rousseau et la de Warens ont donné leur nom à des rues, des collèges, des musées ; ont leur statue un peu partout… on ne peut cependant pas dire qu'ils furent des modèles de vertu ! Enfin chacun en pense ce qu'il en veut.

Les idées diffusées par Rousseau dans ses écrits sur la souveraineté du peuple etc participèrent probablement au développement des idées révolutionnaires. Alors tous ceux qui mettent la Révolution de 1789 sur un piédestal y mettent aussi Rousseau.

J.D. 31 mars 2017

 

 

Rousseau à Genève, photo Ville de Genève

Rousseau à Genève, photo Ville de Genève

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30 mars 2017 4 30 /03 /mars /2017 16:07

La Sasson N°364

 

*La Sasson est le nom donné à une statue qui se trouve à Chambéry place de la Libération. Elle représente une Savoyarde pressant contre elle un drapeau français.

Œuvre du sculpteur Alexandre Falguière, le monument fut inauguré le 4 septembre 1892 pour le centenaire de la première annexion de la Savoie à la France.

*L'inauguration se fit en présence de Sadi Carnot Président de la République et du maire de Chambéry (Antoine Perrier)

Sadi Carnot né à Limoges le 11 août 1837 avait été élu Président de la République le 3 décembre 1887. Il fut assassiné à Lyon par un anarchiste le 24 juin 1894 et mourut au petit matin du 25 juin. Il fut inhumé au Panthéon.

*La statue en bronze mesure 4 mètres de haut jusqu'au sommet de la tête ou 5 mètres de haut jusqu'au sommet de la hampe du drapeau. Le socle initialement en pierre de Curienne (commune savoyarde du canton de St Alban Leysse) mesurait 2,60 mètres de haut. L'actuel socle fait moins de deux mètres de hauteur.

*La statue fut démontée en 1942 et emmenée en Allemagne, probablement pour récupérer le métal. Elle fut retrouvée après la guerre mais sans tête, qui est peut-être encore quelque part en Allemagne ?

*Une nouvelle tête a été sculptée par un artiste grenoblois nommé Serge Bloch et la statue restaurée inaugurée le 1er juin 1982.

*Une carte postale d'avant 1942 permet de voir que le socle initial portait sur sa face avant la croix de Savoie et que la statue était protégée par des grilles.

*Aujourd'hui, à la place où était la Croix de Savoie, se trouve une inscription dont manquent plusieurs lettres ce qui dénote un manque d'intérêt pour l'entretien du patrimoine local.

 

Illustrations : on trouvera en illustration : une carte postale montrant la statue initiale, et 2 photos du 25 mars 2017 de la statue et de son inscription

 

Sur ce blog on trouvera d'autres illustrations concernant Chambéry :

-le château des Ducs de Savoie : notes N°15, 56, 114, 197

-la salle de la Grenette : N°15

-diverses inscriptions : N°84, 160, 236

-Jeanne d'Arc : N°109, 295

-le général de Boigne : 210

-les frères de Maistre : 362

-Jean-Jacques Rousseau et Madame de Warens : 363

 

J.D. 30 mars 2017

La Sasson N°364
La Sasson N°364
La Sasson N°364
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27 mars 2017 1 27 /03 /mars /2017 15:26

 

*Louise Éléonore de la Tour du Pil naquit le 31 mars 1699 à Vevey sur la rive nord du lac Léman dans le canton de Vaud.

Elle épousa en 1713 Sébastien Isaac de Loys seigneur de Warens. Elle devint alors Madame la baronne de Warens.

*Elle commença par mener une vie aisée. Mais l'ennui venant, malgré la création d'une manufacture de bas de soie, elle s'enfuit du toit marital le 14 juillet 1726 et passa dans le duché de Savoie dont les souverains étaient devenus « rois de Sardaigne » en 1720. Elle n'eut pour cela qu'à traverser le lac. Ayant un grand sens pratique des choses elle emmena avec elle argenterie et objets précieux à la grande fureur du seigneur de Warens !

*A ce moment là, Victor-Amédée II duc de Savoie et roi de Sardaigne était à Evian. Elle parvint à être reçue par le roi puis par l'évêque d'Annecy à qui elle raconta, à l'un comme à l'autre, qu'elle était protestante mais qu'elle voulait se convertir au catholicisme. Dans le contexte de l'époque, pour attirer attention et sympathie sur elle, il était difficile de trouver mieux.

*L'évêque d'Annecy la pensionna pour participer à la conversion de protestants, tandis que Victor-Amédée II la pensionna lui aussi mais pour des missions d'espionnage. Une Mata Hari avant l'heure !

Elle s'installa d'abord à Annecy, un quai « madame de Warens » le rappelle.

Là, le 14 mars 1728 (le jour des Rameaux) elle reçut un jeune homme de moins de 16 ans, nommé Jean-Jacques Rousseau envoyé par le curé de Confignon nommé Pontverre.

*Confignon était une commune du duché de Savoie qui fit partie en 1816 des communes cédées à la Suisse et qui se retrouvèrent dans le canton de Genève.

*Jean-Jacques Rousseau naquit à Genève le 28 juin 1712. Un de ses ancêtres nommé Didier Rousseau, originaire de Monthléry près d’Étampes, devenu protestant, avait fui la France en 1549 et s'était installé à Genève à cause des persécutions contre les protestants. Isaac Rousseau père de Jean-Jacques fut horloger à Genève et sa mère (Suzanne Bernard, elle-même fille d'horloger) mourut le 7 juillet 1712, Jean-Jacques avait 9 jours.

*Élevé en partie par un oncle, il fut placé en apprentissage chez un maître graveur en avril 1725. Ce maître étant très dur, Jean-Jacques s'enfuit, lui aussi en passant en Savoie. Il rencontra le curé de Confignon qui l'envoya aux fins de conversion à la baronne de Warens.

*A Annecy un square « Jean-Jacques Rousseau » mitoyen du « quai madame de Warens » rappelle cette première rencontre, une rue Jean-Jacques Rousseau est également proche.

*Madame de Warrens envoya d'abord le jeune Rousseau à Turin pour s'instruire dans la religion catholique. Il y arriva le 12 avril 1728 et se trouva baptisé catholique dès le 23 avril. Il vécut quelque temps à Turin puis retourna en Savoie retrouver la baronne de Warens. Entre-temps, celle-ci avait quitté Annecy pour Chambéry et logeait dans une des allées (ou traboule) qui communique avec la place Saint Léger. Une inscription sur l'immeuble en indique le lieu.

* Après avoir pris le jeune Rousseau sous son aile, elle le mit dans son lit. Mais elle avait déjà trouvé un amant nommé Claude Anet. Avoir 2 amants en même temps ne semble pas lui avoir posé problème et ce d'autant que le Claude Anet eut la bonne idée de mourir assez vite (le 13 avril 1734), laissant la place ou plus exactement la baronne à Jean-Jacques.

*Dès 1736, ils passèrent l'été sur une hauteur de Chambéry « aux Charmettes » qui prit au vingtième siècle, aussi le nom de « maison Jean-Jacques Rousseau ». Il y connut là les plus belles années de sa vie dont il fait état dans les « Confessions » livres V et VI ainsi que dans la dernière des « rêveries d'un promeneur solitaire ».

*à l'occasion d'une absence de Jean-Jacques Rousseau, la baronne prit un nouvel amant, un jeune perruquier nommé Jean-Samuel Wintzenried. Au retour de Jean-Jacques, il fallut à nouveau faire ménage à trois ! Mais les relations entre Jean-Jacques et sa bienfaitrice, éducatrice et amante s'espacèrent puis cessèrent. Jean-Jacques Rousseau passa encore du temps aux Charmettes mais seul en 1737, 1738 et 1742.

*Jean-Jacques Rousseau mourut le 2 juillet 1778 à Ermenonville dans l'Oise. D'abord inhumé dans cette commune, il fut transféré au Panthéon en 1794.

*La baronne de Warens se lança dans différentes entreprises. Elle mourut le 29 juillet 1762 à Chambéry faubourg Nézin, une inscription figure sur la façade de l'immeuble (au N°64) où elle rendit le dernier soupir. Elle fut inhumée dès le lendemain dans le cimetière de Lémenc. Ce cimetière mitoyen de l’église du même nom fut en partie démoli dans les années 1950 pour la construction d'un parking, mais pas du côté où se trouve madame de Warrens. Une inscription l'indique également sur le cimetière.

*La maison des Charmettes fut classée aux Monuments Historiques le 10 mars 1905. La même année la municipalité de Chambéry achetait cette villa pour en faire un musée consacré à Jean-Jacques Rousseau. Le premier conservateur en fut un sculpteur nommé Mars Valett qui par ailleurs réalisa en 1910, la statue de Jean-Jacques Rousseau qui se trouve boulevard de Lémenc à Chambéry, statue fort proche à vol d'oiseau de la tombe de madame de Warens.

Illustrations :

on trouvera en illustrations 3 inscriptions chambériennes consacrées à Madame de Warens et la statue de Jean-Jacques Rousseau Bd de Lémenc à Chambéry.

J.D. 27 mars 2017

Jean-jacques Rousseau et 3 inscriptions consacrées à Madame de Warens, photos J.D. mars 2017
Jean-jacques Rousseau et 3 inscriptions consacrées à Madame de Warens, photos J.D. mars 2017
Jean-jacques Rousseau et 3 inscriptions consacrées à Madame de Warens, photos J.D. mars 2017
Jean-jacques Rousseau et 3 inscriptions consacrées à Madame de Warens, photos J.D. mars 2017

Jean-jacques Rousseau et 3 inscriptions consacrées à Madame de Warens, photos J.D. mars 2017

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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 20:12

Les Frères de Maistre N°362

 

note dédiée à mon frère Guy né à Chartres le 8 septembre 1936, décédé à Saint-Nazaire le 11 mars 2017.

 

*C'est à l'initiative de l'Académie de Savoie que fut inauguré le 20 août 1899 un monument dédié aux frères de Maistre, au pied du château des Ducs de Savoie à Chambéry (côté place du Château). De leur piédestal, les frères peuvent voir en enfilade au bout de la rue De Boigne, le monument consacré à ce général.

*Ce monument en bronze est l’œuvre d'Ernest Dubois. A l'origine, il comportait trois personnages : les 2 frères et à leurs pieds, une femme symbolisant la Savoie. Démontée durant la guerre (probablement en même temps que la Sasson c'est-à-dire en 1942), la statue des frères fut retrouvée dans un entrepôt lyonnais à la Libération mais pas la femme. Les frères furent réinstallés le 14 septembre 1952.

*Joseph et Xavier de Maistre membres d'une fratrie de 15 enfants dont 10 survécurent (à la mortalité infantile de l'époque) naquirent à l'hôtel de Salins place de Lans à Chambéry, Joseph le 1er avril 1753 et Xavier le 8 novembre 1763.

*La place de Lans est l'actuelle place de l'Hôtel de Ville après avoir été entre-temps dénommée « place aux Herbes ». Quant à l'hôtel de Salins, il fit partie des immeubles détruits lors du bombardement du 26 mai 1944. Une plaque indique son emplacement sur l'un des immeubles reconstruits après guerre.

*Joseph fut baptisé en l'église Saint Léger sur la place du même nom et son frère dans la Sainte Chapelle du château, la chapelle Saint Léger ayant été démolie en 1760.

*Leur père, François Xavier de Maistre fut président du Sénat de Savoie, leur mère (Marie-Christine de Motz) mourut en 1773, Xavier avait 10 ans son frère 20. Joseph s'occupa de Xavier.

*Dans la fratrie, Marie-Christine de Maistre épousa le 18 octobre 1778 Pierre Louis Marie de Vignet. Ils eurent 2 enfants : Louis qui fut un ami constant d'Alphonse de Lamartine et François-Xavier né à Chambéry le 3 avril 1780 et qui épousa Hélène Césarine de Lamartine sœur d'Alphonse. Il y eut donc des liens entre les deux familles.

 

Joseph de Maistre : Il commença une carrière de magistrat dès 1774, se maria le 17 septembre 1786 avec Françoise Marguerite de Morand avec qui il eut 3 enfants et devint sénateur en 1788 au Sénat de Savoie qui dépendait alors du royaume de Sardaigne (dont la capitale était à Turin).

D'abord favorable aux idées de la Révolution française, il en devint un farouche adversaire devant la multiplication des atrocités commises par les Révolutionnaires.

*Contre la Révolution, il écrivit : « lettres d'un royaliste savoisien à ses compatriotes » en 1794 et « lettre de Jean-Claude Têtu, maire de Montagnole à ses concitoyens » en 1795.

*Suite à l'invasion successive de la Savoie puis de l'Italie par les Révolutionnaires il erra avec sa famille à Turin, Aoste, Lausanne (jusqu'en 1797) puis Venise et Cagliari en Sardaigne où le roi l'envoya à Saint-Pétersbourg avec un titre de Ministre plénipotentiaire (doté des pleins pouvoirs pour représenter son roi). Il y resta 14 années avant de revenir à Turin où il mourut le 26 février 1821 et fut inhumé en l'église des saints Martyrs de Turin.

*Le 6 mai 1784, il avait participé, ainsi que son frère, à un vol en Montgolfière au départ du parc de Buisson Rond à Chambéry avec arrivée 4 kms plus loin sur Challes-les-Eaux

*Franc-maçon dès 1773, il écrivit « Mémoire au duc de Brunswick » en 1782 et « Mémoire sur la Franc Maçonnerie » en 1783.

*Son appartenance à la maçonnerie ne l'empêcha pas d'être un catholique très ardent, défenseur des prérogatives du Vatican.

Comme auteur on peut citer les œuvres suivantes de Joseph de Maistre :

« Considérations sur la France », « essai sur le principe régénérateur des constitutions politiques », « Du pape », « Les soirées de Saint-Pétersbourg », « éclaircissements sur les sacrifices », "de la souveraineté du peuple".

*Tous ses écrits sont en langue française, ce qui fait considérer Joseph De Maistre comme un auteur français même si il n'a eu la nationalité française à aucun moment.

*Ses œuvres complètes ont été éditées en 6 volumes dans les années 1920 par la librairie catholique Emmanuel Vitte.

 

Xavier de Maistre : Il s'engagea dans l'armée (sarde) le 13 juin 1781. Il suivit son régiment à Chambéry, Pignerol, Fenestrelle, Turin. Lors de l'invasion de la Savoie par l'armée française, il la combattit puis s'engagea dans l'armée russe à compter du 4 octobre 1799. Il eut le titre de général en Russie (son frère était en Russie) et participa aux combats contre les armées de Napoléon.

*Outre son activité militaire, Xavier de Maistre fut peintre et écrivain. De nombreuses œuvres comme peintre et spécialement beaucoup de portraits de personnalités russes disparurent lors de l'incendie du palais d'hiver à Saint-Pétersbourg le 17 décembre 1837. Il reste en Savoie quelques paysages au Musée des Beaux-Arts de Chambéry ainsi qu'un tableau attribué à Xavier de Maistre, réalisé à Pise en 1828 et représentant « l'Assomption de la Vierge ». Il se trouve dans l'église de La Bauche (canton des Echelles, fusionné avec Le Pont de Beauvoisin en 2014), église construite entre 1864 et 1870. Le tableau fut donc d'abord dans l'ancienne église de La Bauche.

Comme auteur, citons : « voyage autour de ma chambre » en 1794, « le lépreux de la vallée d'Aoste » en 1811, « la jeune sibérienne » et « les prisonniers du Caucase » en 1825. Il fut donc comme son frère un auteur de langue française.

Xavier de Maistre s'était marié à Saint-Pétersbourg le 19 janvier 1813 avec une princesse russe (Sophie Zagriaski) dont il eut 4 enfants décédés jeunes tous quatre. Décédé à Saint-Pétersbourg le 12 juin 1852, il est inhumé dans un cimetière de cette ville.

 

Illustrations :

on trouvera jointes deux photos sur le monument au pied du château et l'inscription sur le lieu de leur naissance, ainsi qu'une carte postale antérieure à la seconde guerre mondiale, qui montre le monument à son origine

J.D. 24 mars 2017

ajout du 3 novembre 2017 : dans le cadre d 'un article sur la Révolution française, l'hebdomadaire Le Point daté du 10 août 2017 a consacré deux pages (68 et 69) à Joseph de Maistre.

Les frères de Mestre à Chambéry, photos J.D. 24 mars 2017
Les frères de Mestre à Chambéry, photos J.D. 24 mars 2017
Les frères de Mestre à Chambéry, photos J.D. 24 mars 2017
Les frères de Mestre à Chambéry, photos J.D. 24 mars 2017

Les frères de Mestre à Chambéry, photos J.D. 24 mars 2017

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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 11:41

 

*Le fort de Bard (forte di Bard) est situé sur un piton rocheux qui domine la confluence des rivières Ayasse et Dora Baltea ainsi que la vallée d'Aoste dans sa partie sud-est à moins de 5 kms de Pont Saint Martin et à 65 kms de Turin.

*Il fait partie d'un ensemble de fortifications qui jalonnent la vallée d'Aoste pour en assurer la défense et celle du Piémont contre les invasions venant de Suisse par le col du Grand Saint Bernard ou de France par la Tarentaise et le col du Petit Saint Bernard.

*On trouve en effet sur une soixantaine de kms une vingtaine de forts ou châteaux dont d'ouest en est : Sarriod de la Tour, Saint Pierre, Sarre, Aymavilles, Quart, Fenis, Ussel, Montjovet, Verrès, Issogne et Bard.

*Pour sa part, le site de Bard fut occupé à des fins militaires dès l'antiquité.

*C'est le comte de Savoie Amédée IV (1197/1253) qui en fit l'acquisition en 1242 et se chargea de l'agrandir et de le fortifier. Les souverains suivants de la Maison de Savoie (comtes, ducs de Savoie puis rois de Sardaigne) continuèrent l’œuvre de renforcement du site.

*En mai 1800, les 40.000 soldats de Bonaparte envahissant l'Italie par le col du Grand Saint Bernard, en firent le siège et mirent 2 semaines avant d'en obtenir la reddition. Mécontent de ce retard, Bonaparte ordonna la destruction du fort. Parmi les soldats français qui participèrent à la prise du fort, un certain Henry Beyle qui sera connu plus tard sous le nom de « Stendhal » ».

*Ce furent les rois de Sardaigne Charles-Félix (1725/1831) puis Charles-Albert (1798/1849) qui firent reconstruire le fort entre 1830 et 1838, avec une modernisation entre 1878 et 1880 pour l'adapter aux capacités nouvelles de l'artillerie ; et c'est cette construction que l'on voit aujourd'hui.

*Pour la petite histoire, c'est dans ce fort que Camillo Cavour (1810/1861) effectua son service militaire.

*Le fort eut une vocation militaire jusqu'en 1975 avec fonction de poudrière à la fin. Il fut laissé à l'abandon jusqu'à son rachat par la région autonome de la vallée d'Aoste en 1990.

*Les travaux de restauration durèrent plus de 10 ans (coût plus de 45 millions d'euros) afin de donner une vocation touristique à ce fort. Il fut ouvert à la visite en janvier 2006 avec plusieurs musées dont un « musée des Alpes », un « musée des frontières »... Il comprend 29 salles d'exposition en fonds permanent auxquelles s'ajoutent des expositions temporaires et des animations. Ainsi pour 2017, sont prévus : des « journées de la francophonie » les 25 et 26 mars 2017, un stage « photographies naturistes » les 6 et 7 mai 2017 et la quatrième édition de « Napoleonica » les 2 et 3 septembre pour faire revivre l'épopée de Napoléon et son passage à Bard.

*Le fort comprend plusieurs corps de bâtiments dénommés « Charles-Albert », « Ferdinand », « Victor », « Mortiers », le tout représente une surface très importante (14.500 m², avec 283 locaux destinés à 416 soldats en occupation permanente, et le double an cas de conflit, 50 bouches à feu de gros calibre et des provisions et munitions pour 3 mois) et très étagée, voir illustration. Mais que le candidat touriste se rassure, 4 ascenseurs panoramiques permettent de relier les différents niveaux et un funiculaire joint le parking au fort.

*Chaque année depuis 2005, se tient au bourg médiéval de Bard, au pied du fort, un « Marché au fort » ; marché oenogastronomique sur les produits du Val d'Aoste. Les dernières éditions se déroulèrent les 12 octobre 2014, 11 octobre 2015 et 9 octobre 2016.

J.D. 19 mars 2017

fort de Bard, image du net

fort de Bard, image du net

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14 mars 2017 2 14 /03 /mars /2017 17:15

 

 

*Lorsque les Romains firent la conquête de l'Allobrogie, en l'an 121 avant Jésus Christ, le site de Chambéry était encore marécageux. C'était la conséquence de la fonte des glaciers des milliers d'années auparavant et qui avaient laissé un très grand lac, dont il reste le lac du Bourget, voir carte en illustration de la note N°26 http://jean.delisle.over-blog.com/article-aix-antique-1-texte-61922655.html.

Les Romains firent de l'ancien territoire des Allobroges, la cité de Vienne qui fut rattachée à la Narbonnaise.

*On a trouvé des traces de leur présence en Allobrogie, un peu partout et en Savoie à Aix, Albens, Bourdeau, Grésy-sur-Aix, Le Bourget-du-Lac, Le Chatelard, Yenne, Arbin, Montmélian….

*A Chambéry, ils s'installèrent sur la colline de Lémenc (Lemencum), c'est d'ailleurs sur la hauteur qu'ils firent passer la route rejoignant Genève et passant par Lémenc, le col de Saint Saturnin, où les Romains consacrèrent un culte à Saturne (dieu des semailles)….

*La présence romaine dans l'ancien territoire des Allobroges a duré environ 6 siècles. Durant ce long temps, les Romains ont-ils occupé le site de Chambéry ? De nombreux auteurs écrivent que Chambéry s'appelait « Camberiacum » ou « Camberiaco » au temps des Romains. Mais de quand date cette appellation ? A-t-elle été donnée après-coup ou a-t-elle correspondu a une cité fondée ou occupée par les Romains ?

Certains auteurs pensent que oui. Voir par exemple l'article de Bernard Kaminski paru dans la revue « Le Bugey » N°102 de 2015.

*La présence romaine est attestée sur le site de Lemenc, un peu en hauteur et qui est aujourd'hui un quartier de la ville de Chambéry. Mais ailleurs ? On ne trouve pas à Chambéry comme à Aix-les-Bains de traces réellement visibles comme les restes de thermes ou l'arc de Campanus (qui constituait la porte d'entrée des thermes) ou le temple romain dit de Diane à Aix-les-Bains sans oublier tout ce que des fouilles pour travaux ont pu révéler comme lors du creusement en 1989 pour construire le parking « de l'Hôtel de Ville ». Sur Aix les Bains au temps de la Rome Antique voir les fiches N°26 et 119 http://jean.delisle.over-blog.com/aquae-gratianae-n-119

*La mention la plus ancienne de Chambéry (qui s'écrivait alors Chambéri) se trouve sur un acte de donation daté 1057 de la Reine Hermengarde (s'écrit aussi Ermengarde) qui était la veuve du roi de Bourgogne Rodolphe III. Ce roi, décédé le 6 septembre 1032 avait légué son domaine au Saint Empire romain germanique. C'est ainsi que la Savoie se retrouva vassale du Saint Empire de 1032 jusqu'en 1713. C'est un empereur germanique qui donna un titre de comte au Mauriennais Humbert en 1034 et un autre empereur qui donna au comte de Savoie Amédée VIII un titre de duc en 1416.

*C'est le 15 mars 1232 que le comte de Savoie Thomas 1er acheta le bourg de Chambéry sauf le château que son petit-fils Amédée V acheta le 6 février 1295. A partir de ces acquisitions, les comtes de Savoie firent de Chambéry leur capitale et y investirent beaucoup.

*Qu'étaient le château et le bourg de Chambéry avant les comtes de Savoie ? Nous ne le savons guère, comme nous ne savons quasiment rien de l'histoire de Chambéry avant les comtes de Savoie.

*On peut se demander pourquoi les comtes de Savoie ont choisi le site de Chambéry ? C'était un carrefour de voies de communication. Dans ce domaine le site de Montmélian était mieux placé mais peut-être trop proche de l'ennemi dauphinois. La ville de Saint André était plus importante mais elle fut rayée de la carte par l'écroulement du Mont Granier en 1248 Voir la note N°297 http://jean.delisle.over-blog.com/2016/06/le-mont-granier-n-297.html.

*A partir du moment où la ville devint la capitale de la Maison de Savoie, elle en tira tous les avantages mais aussi tous les inconvénients dont principalement les occupations ou annexions parce que la ville était vassale du Saint Empire et surtout parce que la Savoie se trouvait sur le passage des nombreuses armées qui allèrent guerroyer en Italie.

*C'est ainsi que Chambéry et la Savoie furent annexés par François 1er et occupés de 1536 à 1559, puis par les Espagnols de 1743 à 1749, à nouveau par la France en 1792. Chambéry devint la capitale du département français du Mont-Blanc à compter du 28 novembre 1792, département qui fut divisé à compter du 25 août 1798 pour constituer le département du Léman suite à l'annexion de Genève. Chambéry resta capitale du département du Mont-Blanc mais sans le dit Mont-Blanc qui avait été rattaché au département du Léman.

*La Savoie fut rendue au royaume de Sardaigne en 2 étapes 1814 et 1815 et redevint française à compter du 14 juin 1860 à midi.

*L'ancien duché de Savoie fut alors divisé en 2 départements : la Haute-Savoie et la Savoie dont Chambéry est toujours la capitale ou si l'on préfère le chef-lieu.

Illustration :

on trouvera en illustration une statue qui représente la ville de Chambéry. Elle se trouve sur la façade arrière (rue de Lobau) de l'Hôtel de ville de Paris à la hauteur du second étage.

J.D. 14 mars 2017

Chambéry représentée sur l'hôtel de ville de Paris, photo J.D. 5 mars 2017

Chambéry représentée sur l'hôtel de ville de Paris, photo J.D. 5 mars 2017

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6 mars 2017 1 06 /03 /mars /2017 11:59

 

 

I-L'intervention américaine :

*Sur le contexte de l'intervention américaine voir la fiche N°163 http://jean.delisle.over-blog.com/2014/02/un-diner-a-l-ambassade-des-etats-unis-n-163.html

*Le 26 juin 1917, 14.750 soldats américains de la première division d'infanterie (Big Red One) accompagnés de 103 infirmières, de 46700 tonnes de matériel et commandés par le général John Pershing, débarquaient à Saint-Nazaire et venaient combattre à nos côtés.

*Ils étaient les premiers (enfin presque car le 13 juin le général Pershing, le lieutenant Patton et une délégation américaine étaient arrivés à Boulogne-sur-Mer pour organiser les débarquements à venir), mais en quelques semaines, 2 millions d'autres soldats américains débarquèrent en utilisant tous les ports français disponibles dont 200.000 arrivèrent par Saint-Nazaire et 800.000 par Brest.

*Au total, les Américains mobilisèrent 4.200.000 soldats, quand les Allemands apprirent en novembre 1918 que 2 millions de nouveaux soldats allaient renforcer les effectifs présents, ils capitulèrent.

 

II-Les commémorations américaines :

*L'intervention des États-Unis, coûta 120.000 tués américains et 207.000 blessés. *Dès 1923 était créée « l'American Battle Monuments Commision » pour organiser et entretenir des cimetières pour plus de 30.000 soldats qui ne furent pas rapatriés dans leur pays. Ces cimetières « américains » se trouvent dans l'Aisne, la Meuse, la Meurthe-et-Moselle et la Somme

*En 1926, se créa à New-York un comité pour récolter des fonds afin de financer un monument commémoratif : « Saint-Nazaire Association of the Base N°1 ».
Une œuvre commandée à une artiste américaine (Gertrude Vanderbilt Whitney) fut inaugurée à Saint-Nazaire le 26 juin 1926, le long de l'ancien Boulevard de l'Océan rebaptisé en 1925 « Boulevard Wilson ».

*Un autre monument commémoratif du débarquement fut réalisé à Brest en 1937. Les deux monuments furent détruits en décembre 1941 par les Allemands. Ils furent reconstruits à l'identique après la guerre. Le nouveau monument de Saint-Nazaire fut inauguré le 24 juin 1989. Voir illustration sur la note N°163

*Celui de Brest fut reconstruit en 1968, par contre, un monument réalisé à la Pointe de la Grave (à Verdon-sur-Mer en Gironde), achevé en 1938 fut détruit par les Allemands le 30 juillet 1942 et non reconstruit.

 

III-Le centenaire :

Pour commémorer le centenaire du débarquement de Saint-Nazaire, une course transatlantique originale a été prévue : elle va opposer le Queen Mary II (construit à Saint-Nazaire entre 2000 et 2003) avec des catamarans pilotés par des marins de renom comme François Gabart. Le départ sera donné du pont de Saint-Nazaire le 25 juin 2017 à 19 heures avec une arrivée prévue au port de New-York.

 

IV-illustrations :

On trouvera en illustrations :

-l'US « Tenadores », un des navires qui arriva à Saint-Nazaire le 26 juin 1917. Photo empruntée à un article du net signé Alain Niala

-le monument de Brest reconstruit en 1968 ; image du net (windex)

J.D. 6 mars 2017

 

le monument de Brest et un des navires de 1917 à Saint-Nazaire.
le monument de Brest et un des navires de 1917 à Saint-Nazaire.

le monument de Brest et un des navires de 1917 à Saint-Nazaire.

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