Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 19:18

Le Moyen-Age connut une triste fin (voir note N°203 http://jean.delisle.over-blog.com/2014/11/la-triste-fin-du-moyen-age-n-203.html)

Pendant que la peste sévissait (épidémies régulières dont la peste noire à partir de 1348), que Français et Anglais s'étripaient (guerre de Cent Ans de 1337 à 1453), qu'Armagnacs et Bourguignons faisaient de même (la guerre à l'intérieur de la guerre de Cent Ans), que Philippe IV le Bel faisait arrêter le pape Boniface VIII le 8 septembre 1303 à Anagni (à 60 kms au sud-est de Rome), puis les Templiers (en octobre 1307) ; les Ottomans poursuivaient leurs offensives contre l'Empire byzantin (prise de Constantinople le 29 mai 1453).

Les États chrétiens et l’Église catholique se déchiraient. Après la guerre entre les Guelfes (partisans du pape) et les Gibelins (partisans du Saint Empire) ; il y eut le Grand Schisme, avec des papes à Rome et d'autres ailleurs en même temps. Récapitulation sur le tableau ci-après des papes et anti-papes de 1305 à 1455:

Clément V (5.6.1305/ 20.4.1314) en Avignon

Jean XXII (7.8.1316/4.12.1334) en Avignon

Nicolas V (12.5.1328/25.8.1330) à Rome

Benoit XII (20.12.1334/25.4.1342) en Avignon

Clément VI (7.5.1342/6.12.1352) en Avignon

Innocent VI (18.12.1352/12.9.1362) en Avignon

Urbain V (28.9.1362/19.12.1370) en Avignon

Grégoire XI (30.12.1370/27.3.1378) en Avignon

Clément VII (20.9.1378/16.9.1394) en Avignon

Urbain VI (18.4.1378/15.10.1389) à Rome

Benoit XIII (28.9.1394/11.3.1403) en Avignon. Il dut s'enfuir d'Avignon et siégea à Peniscola en Espagne (Catalogne) jusqu'au 23.5.1423

Boniface IX (2.11.1389/1.10.1404) à Rome

Innocent VII (17.10.1404/6.11.1406) à Rome

Grégoire XII (30.11.1406/4.11.1415) à Rome

Alexandre V, élu à Pise (26.6.1409/3.5.1410)

Jean XXIII,élu à Bologne (17.5.1410/28.5.1415)

Martin V (1.11.1417/20.2.1431) à Rome

Clément VII à Peniscola(10.6.1423/26.7.1429)

Eugene IV (3.4.1431/23.2.1447) à Rome puis à Florence de 1432 a 1441

Nicolas V (6.3.1447/24.3.1455) à Rome

Félix V élu à Bâle (5.11.1439/7.4.1449) siégea à Bâle puis à Lausanne.

Voir sous forme de tableau en annexe

Pour résoudre tous ces problèmes, il y eut une suite de conciles :

*Concile de Pise :

Ce concile commença en mars 1409 et se termina le 7 août de la même année. Y participèrent 14 cardinaux partisans du pape de Rome et 10 du pape d'Avignon ( le Vatican possédait le Comtat Venaissin et par conséquent Avignon depuis 1274), outre de nombreux évêques. Ce concile déposa les 2 papes en place : celui d'Avignon (Benoit XIII qui avait le soutien de l'Espagne, du Portugal, de la France et de l'Ecosse) et celui de Rome (Grégoire XII soutenu par les Etats italiens et ceux du Saint Empire) et procéda à l'élection d'un nouveau pape (Alexandre V archevêque de Milan) qui s'installa à Bologne. Alexandre V mourut le 3 mai 1410. Des cardinaux réunis à Bologne élurent, pour le remplacer un nouveau pape qui régna sous le nom de Jean XXIII jusqu'au 29 mai 1415.

Mais les 2 papes démis se maintenant, l’Église se retrouva avec 3 papes ou selon la doctrine de l’Église, avec 1 pape et 2 anti-papes.

*Concile de Constance :

Il s'ouvrit le 5 novembre 1414 pour se terminer le 22 avril 1418. Sigismond empereur germanique imposa un vote par nation et non par prélat pour retirer la majorité aux Italiens.

Le 11 novembre 1417, le Concile élut un nouveau pape : Martin V (cardinal à Rome, pour Sigismond , c'était raté) qui fit une entrée triomphale à Rome, en tant que pape, seulement le 22 septembre 1420. Il mourut le 20 février 1431.

*Concile de Pavie :

Il s'ouvrit en mai 1423 mais fut interrompu le 22 juin de la même année pour cause de peste dans la région.

*Concile de Sienne :

Il prit le relais du concile de Pavie le 22 août 1423 et se termina le 26 janvier 1424 sans avoir pris de grandes décisions

*Concile de Bâle :

Il débuta le 23 juillet 1431 dans la cathédrale de Bâle et se termina fin 1449. Très vite, ce concile entra en conflit avec le pape en voulant affirmer la primauté du concile sur le pape. Ce pape, Eugène IV (originaire de Venise, neveu du pape Grégoire XII, cardinal depuis 1426, élu à Rome le 3 mars 1431) promulgua 2 bulles de dissolution du concile : le 12 novembre 1431 puis le 11 février 1432. Mais les prélats qui participaient au concile, au moins pour nombre d'entre-eux, poursuivirent leurs travaux. Une émeute à Rome obligea Eugène IV à s'installer à Florence durant 9 années (1432/1441).

En réponse à l'hostilité du Pape, le concile de Bâle le déclara « hérétique » en juin 1438. En réponse à cette réponse, le pape excommunia le 4 septembre 1439, tous les participants à ce concile. Dès le 5 novembre 1439, le concile de Bâle élisait un nouveau pape : le duc de Savoie Amédée VIII qui devint pape sous le nom de Félix V ; en notant cependant qu'il est classé « anti-pape » dans la nomenclature officielle de l’Église catholique qui recense 36 « anti-papes » malgré qu'ils aient été tous élus par une assemblée de prélats.

*Conciles de Ferrare et de Florence :

Pour contrer le concile de Bâle qui lui était hostile, le pape Eugène IV convoqua un concile qui s'ouvrit à Ferrare (Ferrara en italien) le 8 janvier 1438, mais se transporta à Florence pour cause d'épidémie de peste. Le concile reprit à Florence à compter du 16 janvier 1439, alors que durant le même temps d'autres cardinaux et évêques poursuivaient leur concile et leurs conciliabules à Bâle.

A ces conciles (Ferrare et Florence), Eugène IV tenta de réunir les Églises catholique et orthodoxe dont la séparation avait commencé en 1054 et s'était confirmée en 1204 lors de la prise de Constantinople par l'armée de la quatrième croisade. Un décret de réunification des Églises fut signé le 5 juillet 1439 dans la cathédrale de Florence (Santa Maria dei Fiori) par le pape Eugène IV et par l'empereur byzantin Jean VIII Paléologue. Ce décret de réunification fut proclamé dans la cathédrale Sainte Sophie de Constantinople le 12 décembre 1452. Mais 6 mois plus tard, Constantinople tombait aux mains des Ottomans musulmans et devenait Istanbul, mettant fin à plus d'un millénaire d'histoire de l'Empire romain d'Orient ou Empire byzantin. Ce fut l’Église russe qui dirigea le monde orthodoxe à la place de Byzance ; or cette Église n'avait pas reconnu le décret de réunification ; il devint, de fait, lettre morte.

Les relations entre l’Église catholique et l'islam avait été l'un des thèmes d'études du concile de Bâle. La plupart des prélats préconisaient un « dialogue constructif » avec l'islam. Cependant à ce concile, Jean Germain évêque de Nevers, probablement plus au fait de l'islam que ses collègues déclara : « la méthode pacifiste avec les musulmans est difficile, inutile, risquée et scandaleuse ».

Ajoutons encore, sur le concile de Bâle, que Nicolas V dernier pape de cette période de schisme, donna le duché de Savoie à la France par bulle du 12 décembre 1447 et ce bien sûr pour faire de la France une alliée face aux prélats réunis à Bâle. Cela n'eut pas de suite.

Félix V :

Amédée naquit à Chambéry le 4 septembre 1383. Il devint le 19e et dernier comte de Savoie sous le nom d'Amédée VIII à la mort de son père (Amédée VII dit le comte rouge) le 1er novembre 1391.

Il devint le premier des 15 ducs de Savoie, le 19 février 1416 par la grâce de Sigismond empereur germanique. Il se maria le 27 octobre 1401 avec Marie de Bourgogne petite-fille de Jean le Bon roi de France, décédée le 8 octobre 1422.

Devenant pape, Amédée VIII abdiqua de son titre de duc de Savoie en faveur de son fils Louis le 6 janvier 1440.

C'est le 24 juin 1440 qu'Amédée fit une entrée triomphale à Bâle aux sons des « cloches de Bâle ». Il fut couronné pape à Bâle le 24 juillet 1440. Dans son histoire de « La Maison de Savoie », Marie-José (dernière reine d'Italie) consacre deux tomes entiers à Amédée VIII (édition Albin Michel en 1962) dont une grande partie est consacrée à son activité de pape sous le nom de Félix V. Pour mettre fin à la division de l’Église, Félix V abdiqua le 7 avril 1449. Le pape (Nicolas V) lui conserva un titre de cardinal.

Il régna comme pape d'abord à Bâle puis à Lausanne. Travailleur et organisateur, son action toucha de nombreux domaines et se traduisit par plus de 3.000 bulles aujourd'hui regroupées en huit volumes conservés aux Archives de Turin sous le nom de « Bullaire ». Il en existe une copie aux archives du Vatican.

Au jugement de Marie-José, son pontificat fut exemplaire, mais pour l’Église il fut un anti-pape, cependant il fit probablement beaucoup plus pour la communauté chrétienne que beaucoup d'autres pontifes classés « vrais papes », surtout quand on pense à certains pontifes comme Alexandre VI Borgia !. Comme quoi tout est relatif dans ce bas monde !

J.D. 6 mai 2016

portrait de Félix V publié par Marie-José

portrait de Félix V publié par Marie-José

liste des papes et anti-papes de 1305 à 1455

liste des papes et anti-papes de 1305 à 1455

Partager cet article
Repost0
13 mars 2016 7 13 /03 /mars /2016 15:23

On trouvera en illustration une carte de l'Italie du Nord en 1439, carte extraite de « La Maison de Savoie » tome II édité chez Albin Michel en 1962 et œuvre de Marie José, dernière reine d'Italie (en 1946).

Sur Marie José, voir la note N° 204 http://jean.delisle.over-blog.com/marie-jose-la-reine-de-mai-n-204.html à laquelle sont joints le portrait de Marie José et son tombeau à l'abbaye d'Hautecombe en Savoie. Voir également le portrait joint à la note N°267 http://jean.delisle.over-blog.com/2016/01/la place-des-celestins-à-lyon-n-267.html

En complément d'illustration, on trouvera la reproduction d'un timbre émis par la poste italienne à l'occasion du mariage à Rome le 8 janvier 1930, de Marie José et d'Humbert. Sur le timbre on remarque la présence de la croix de Savoie, qui resta jusqu'à la fin le symbole des rois d'Italie.

*La carte de l'Italie du Nord en 1439 permet de situer, pour cette époque, les États de Savoie dans leur environnement. Elle permet de voir également l'importance de l'extension de la République de Venise en terre ferme et d'expliquer les nombreux conflits de Venise avec Milan et avec la papauté. Le siège religieux ou spirituel de l’Église était à Rome, mais il y avait un cardinal-légat administrateur à Bologne.

*C'est le 19 février 1416, que Amédée VIII, dix-neuvième et dernier comte de Savoie devint duc par la grâce de Sigismond, empereur romain germanique. En février 2016, le Conseil Général de la Savoie a été à l'initiative de quelques événements pour commémorer le six-centième anniversaire du Duché de Savoie.

*Ce blog contient de nombreuses notes sur l'histoire de la Savoie et de la Maison de Savoie. Voir particulièrement les notes N° 66 http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-de-la-maison-de-savoie-59295182.html et 56 http://jean.delisle.over-blog.com/article-savoie-et-maison-de-savoie-99226231.html

*Dans « la Maison de Savoie », Marie José consacre 2 tomes entiers à Amédée VIII.

Cet Amédée VIII fut comte de Savoie à la mort de son père en 1391, devint duc en 1416, devint pape (Félix V) de 1439 à 1449 et mourut le 7 janvier 1451 retiré à Ripaille (aujourd'hui en Haute-Savoie).

*A son époque, Amédée VIII fut un des plus importants souverains d'Europe. Il déploya toujours une intense activité diplomatique et fut à plusieurs reprises appelé comme arbitre dans des conflits.

*Le choix de la carte en 1439, correspond à la fin du règne d'Amédée en tant que duc de Savoie et à l'apogée du Duché de Savoie, mais non de la Maison de Savoie, qui fut à son apogée avec les rois d'Italie.

*La carte montre l'extension du domaine de la Savoie en territoire français, de la Saône à la Méditerranée, ainsi qu'en Suisse. Cette extension fut la cause de nombreuses guerres, occupations… avec tous les voisins et particulièrement, le royaume de France, la Suisse germanophone et en Italie avec Milan, l'Autriche, etc.

*Au fil des siècles, la Maison de Savoie perdit de plus en plus de territoires de ce côté-ci des Alpes pendant qu'elle s'étendait côté italien.

*Le terme de duché de Savoie s'appliqua à tout le domaine dépendant de la souveraineté des ducs de Savoie et faisait suite au « comté de Savoie ». Mais lorsqu'en 1713, ils obtinrent un titre de rois, d'une part ils cessèrent d'être vassaux du saint Empire romain germanique et d'autre part le terme « duché de Savoie » subsista pour la partie française du domaine.

*Sur l'évolution particulière du duché de Savoie, côté français, voir la note N°106 http://jean.delisle.over-blog.com/la-savoie-de-1792-à-1914-n-106

J.D. 13 mars 2016

Italie du Nord en 1439, carte publiée par Marie José

Italie du Nord en 1439, carte publiée par Marie José

mariage de Marie José et d'Humbert

mariage de Marie José et d'Humbert

Partager cet article
Repost0
17 janvier 2016 7 17 /01 /janvier /2016 17:53

La place des Célestins est située à Lyon dans le deuxième arrondissement, entre Saône et Rhône. La place Bellecour est à environ 150 mètres (à vol d'oiseaux) au sud et elle est reliée à la place des Jacobins (voir note N°256 http://jean.delisle.over-blog.com/2015/10/lyon-et-les-jacobins-n-256.html) par la petite rue J. Fabre d'une cinquantaine de mètres de long. La place est surtout connue pour son Théâtre ...des Célestins

La place des Célestins rejoint le quai des Célestins qui longe la Saône par la rue de Savoie et la rue Charles Dullin (né à Yenne en Savoie en 1885).

Tous les Lyonnais (ou beaucoup d'entre-eux) savent que place, théâtre et quai des Célestins doivent leur nom à un couvent de Célestins qui occupa les lieux de 1407 à 1778.

Mais beaucoup de Lyonnais et encore plus de touristes, ignorent ce que la présence des Célestins à Lyon doit à Amédée VIII dernier comte de Savoie, devenu le 19 février 1416 le premier duc de la dynastie Savoie par la grâce de Sigismond empereur du Saint Empire.

L'action d'Amédée VIII pour l'implantation des Célestins à Lyon est décrite par Marie José dernière reine d'Italie en 1946.

Cette Marie José est née à Ostende le 4 août 1906. Elle est la fille d'Elisabeth de Bavière et d'Albert 1er roi des Belges (elle fut par conséquent également la sœur du roi Léopold III et la tante des rois Baudoin 1er et Albert II). Elle se maria à Rome le 8 janvier 1930 avec Humbert de Savoie qui devint le roi d'Italie Humbert II le 9 mai 1946.

Entre 1956 et 1962, Marie José publia en trois tomes une histoire de la Maison de Savoie centrée principalement sur Amédée VI, Amédée VII et Amédée VIII. Sur l'histoire de ces souverains savoyards voir la note N° 66 http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-de-la-maison-de-savoie-59295182.html.

Dans ces ouvrages, Marie José fait preuve d'une grande érudition et mon sentiment est qu'elle aurait fait une très grande reine d'Italie, mais le référendum du 2 juin 1946 entraîna la proclamation de la République italienne. On ne réécrit pas l'Histoire.

Marie-José décédée en Suisse le 27 janvier 2001 repose à l'abbaye d'Hautecombe en Savoie. Voici son texte sur les Célestins :

« A Lyon, ville royale hors des limites de son comté, Amédée VIII favorisa aussi la création d'un couvent de célestins, cet ordre de Saint-Benoît fondé par le pape Célestin V, au XIIIe siècle, et introduit en France par Philippe le Bel.

Le 25 février 1407, le Comte fit don, au grand procureur des célestins, de la maison dite de Savoie, anciennement appelée le Temple (parce qu'elle appartint aux Templiers avant 1307. L'ordre des Templiers fut fondé en 1119, les templiers de France furent tous arrêtés sur ordre de Philippe le Bel le 13 octobre 1307), située entre la Saône, les jardins Bellecour et le couvent des Prêcheurs, avec toutes les dépendances, sur lesquelles pourraient être construits le couvent et son église. De plus, il lui accorda la jouissance d'une belle vigne à Trévoux, près de Lyon.

Amédée lui consentit encore de très nobles privilèges, consistant en exemptions de tailles et autres impositions pour les biens qu'il pourrait acquérir sur les terres appartenant aux Savoie, avec la charge, toutefois, d'apporter aux bâtiments les modifications requises par le règlement de l'ordre, et d'y installer les moines, dans un délai de deux ans. Amédée se réservait une tombe près du maître-autel, au dessus de laquelle il désirait que fut disposée une image peinte de lui-même et de son épouse ; il conservait aussi le droit de loger chez les célestins chaque fois qu'il passerait à Lyon (il vint à Lyon en 1415 pour accompagner Venceslas qui régna comme roi de Bohème sous le nom de Venceslas IV de 1361 à 1419 et comme empereur germanique sous le nom de Venceslas 1er de 1378 à 1400). La fondation fut placée sous le vocable de l'Annonciation, avec obligation de célébrer des messes pour la famille de Savoie.

Les privilèges et exemptions de cette donation furent renouvelés et précisés lorsque le procureur des célestins, incapables de faire face à ses engagements spirituels et matériels, obtint de prolonger de six mois encore le délai de son installation, délai fixé antérieurement à deux ans. L'église, à ce moment, menaçait ruine.

Le duc (il s'agit d'Amédée VIII devenu duc entre-temps) tenait cette maison sous son étroit contrôle, et quand, en 1426, celle-ci reçut d'Eudes de Tournon des biens importants, il se les fit immédiatement rétrocéder pour prix -dit l'acte passé en cette occasion- de la générosité dont il avait fait preuve en érigeant le couvent. Amédée montrait par l'intérêt qu'il portait à cette fondation, combien il tenait à conserver à sa famille un point d'attache, au cœur de Lyon, et peut-être aussi un observatoire discret ».

commentaires :

Partie de Maurienne, la dynastie Savoie fit de Chambéry sa capitale à partir des années 1232. Les souverains de cette dynastie révèrent probablement d'une ville plus importante pour capitale et lorgnèrent longtemps sur Genève ou sur Lyon. C'est dans ce contexte qu'il faut situer l'encouragement d'implantation de moines à Lyon par Amédée VIII. Ne parvenant à s'emparer ni de Genève ni de Lyon, en 1562 le duc de Savoie Emmanuel-Philibert décidera de transférer sa capitale à Turin. Et c'est cette famille issue de Savoie qui fit l'unité de l'Italie.

J.D. 17 janvier 2016

Marie José dernière reine d'Italie, photo Albert Edwin Flury

Marie José dernière reine d'Italie, photo Albert Edwin Flury

Partager cet article
Repost0