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30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 16:11

A Nantes (Loire-Atlantique, capitale de la Bretagne avant Rennes), place Maréchal Foch, se trouve une très haute colonne, sur un piédestal, au sommet de laquelle trône Louis XVI. C'est un des rares exemples, de statue de Louis XVI, conservée sur une place publique d'une ville de France. Il existe en France, 4 autres exemplaires de statues de Louis XVI (dont un qui n'a plus de tête), en lieux publics, mais dans des petites communes.

La première pierre de cette œuvre fut posée le 24 juin 1790. Mais les circonstances (Révolution, puis premier empire) en différèrent l'exécution. Ce n'est que le 14 août 1823, sous le règne de Louis XVIII, que fut inaugurée la statue de Louis XVI. Ce différé explique qu'il échappa à la fureur révolutionnaire d'autant qu'à Nantes elle fut particulièrement barbare. La colonne a environ 2 mètres de diamètre et 28 mètres de haut. Elle a fait l'objet de restaurations depuis 1823.

Louis XVI :

*Louis XVI fut roi de France après Louis XV, lui-même roi après Louis XIV, mais Louis XVI n'est que le petit-fils de Louis XV, lui-même arrière petit-fils de Louis XIV. Le règne de Louis XIV dura du 1643 à 1715 et celui de Louis XV de 1715 à 1774. La longueur de ces règnes explique que les héritiers au trône de premier degré aient pu disparaître avant le souverain au pouvoir. Voir tableau en annexe.

*Louis XVI naquit à Versailles le 23 juillet 1754. Il devint dauphin (successeur potentiel) à la mort de son père en 1765 et roi à la mort de son grand-père en 1774. Il fut couronné roi de France à Reims le 11 juin 1775. Il avait épousé Marie-Antoinette d'Autriche en la chapelle du château de Versailles le 16 mai 1770.

*Il n'eut probablement pas l'envergure nécessaire pour faire face aux événements qui se déroulèrent durant son règne. On peut pourtant mettre à son actif :

-l'aide à l'indépendance des États-Unis. C'est d'ailleurs par un traité signé en France que l'Angleterre reconnut l'indépendance de ses anciennes colonies (traité de Versailles, appelé aussi traité de Paris du 3 septembre 1783).

A titre anecdotique, on peut rappeler que la dernière victoire des Franco-Américains contre les Anglais (bataille de Yorktown le 19 octobre 1781), ne fut connue à la Cour de France que le 19 novembre suivant. Ce qui donne une idée du délais de transmission des informations il y a encore peu de temps au regard de l'Histoire !

-l'amélioration de l'état des routes et le renforcement des ports, dont la reconstruction du port de Dunkerque en 1785

-l'expédition de Lapérouse autour du monde partie de Brest le 1er août 1785

-les droits civils accordés aux protestants en novembre 1785

-la libre circulation des grains dans le royaume (édit de septembre 1774)

-le rétablissement des parlements (édit de novembre 1774)

-l'amélioration de l'état des prisons à partir de 1780 et la création d'une administration des hôpitaux en 1781

-etc

*Beaucoup de monarques qui ne furent pas guillotinés ne peuvent pas produire le bilan de Louis XVI. Mais venant après des siècles de pourvoir absolu, de guerres interminables, de corvées et d'impôts, le roi était pour beaucoup de gens du peuple un tyran, symbole d'arbitraire, de lettres de cachets, de Bastille …Il paya pour les autres.

*La mort du roi sans sursis, fut finalement votée par les députés de la Convention nationale le 17 janvier 1793 par 361 voix pour et 360 contre. L'exécution de Louis XVI eut lieu le 21 janvier 1793, celle de Marie-Antoinette le 16 octobre 1793 et celle d’Élisabeth sœur de Louis XVI le 10 mai 1794.

*Parmi ceux qui votèrent la mort du roi, un arrière cousin de Louis XVI : Louis-Philippe-Joseph d'Orléans né en 1747, qui fut duc de Chartres de 1752 à 1785 puis duc d'Orléans à partir de 1785. Il fut ensuite surnommé « Philippe-Égalité ». Cela ne lui porta pas chance car il fut lui-même guillotiné le 6 novembre 1793. Ce fut d'ailleurs le sort de beaucoup de régicides et même de ceux qui ne votèrent pas la mort ! Il fut dit que la Révolution mangeait ses propres enfants.

*La dépouille de Louis XVI et celle de Marie-Antoinette furent jetées après l'exécution dans une fosse commune du cimetière de la Madeleine à Paris. En janvier 1815, Louis XVIII (frère de Louis XVI) fit exhumer les dépouilles de Louis XVI et de Marie-Antoinette pour les faire inhumer à Saint Denis le 21 janvier 1815. A l'emplacement du cimetière de la Madeleine Louis XVIII fit construire une chapelle expiatoire.

*Pour conclure sur Louis XVI, voici un jugement d'Adolphe Thiers (1797/1877) publié dans son « histoire de la Révolution française » parue en 10 volumes entre 1823 et 1824 :

« Pendant sa vie qui ne fut qu'un long martyre, il eut toujours le malheur d'entrevoir le bien, de le vouloir sincèrement, et de manquer de la force nécessaire pour l'exécuter ».

Nantes capitale historique de la Bretagne :

*Après la chute de l'empire romain d'Occident (en l'an 476), des pouvoirs locaux émergèrent un peu partout, prélude aux pouvoirs nationaux.

En Bretagne un certain chef local nommé Nominoë, né vers l'an 800, reçut le titre de duc durant l'été 846. Ainsi naquit la Bretagne. Tout au moins on peut dater ainsi la naissance de la souveraineté de la Bretagne.

*Dans le conflit qui opposa les petits-fils de Charlemagne pour le partage de l'empire carolingien, Nominoë prit d'abord le parti de Lothaire puis se rallia à Charles-le-Chauve qui lui donna le pouvoir sur la Bretagne. Il décéda le 7 mars 851. Son fils Erispoë lui succéda

*Erispoë fut vainqueur des troupes de Charles-le-Chauve le 22 août 851 lors d'une bataille connue sous le nom de « bataille de Jengland ». A la suite de cette victoire bretonne Erispoë rencontra Charles le Chauve à Angers et reçut le titre de roi (de Bretagne).

*4 rois se succédèrent puis le « royaume de Bretagne » redevint duché souverain en 939, jusqu'à la réunion à la France suite au mariage d'Anne de Bretagne (1477/1514) avec le roi de France Charles VIII (le 6 décembre 1491) puis avec Louis XII le 9 janvier 1499, mariage célébré en la chapelle du château des ducs de Bretagne à Nantes (château édifié au XVe siècle, par le duc de Bretagne François II qui en avait fait la résidence ducale). Claude, la fille d'Anne de Bretagne et de Louis XII épousera pour sa part François 1er roi de France le 18 mai 1514.

*Il y eut quelques interruptions, mais pour l'essentiel, Nantes fut la capitale de la Bretagne depuis le IXe siècle jusqu'en 1492. Ensuite et au gré des décisions des souverains français successifs, le siège du parlement de Bretagne varia de Vannes à Rennes et à Nantes.

*Ces parlements régionaux qui étaient avant tout des Cours de justice, furent supprimés à compter du 3 janvier 1790.

*Durant la Révolution, c'est le sanguinaire Jean-Baptiste Carrier qui fut envoyé à Nantes par la Convention. Lorsqu'il arriva à Nantes les prisons étaient archi-pleines de prêtres, de nobles, de prostituées et surtout de chouans pris par l'armée républicaine. S'appuyant sur un comité révolutionnaire local de sans-culottes particulièrement actif, Carrier organisa des noyades dans la Loire au niveau de Chantenay ou plus loin dans l'estuaire. La première noyade, le 17 novembre 1793, concerna 90 prêtres ; 3 survécurent, ils furent noyés le lendemain. Selon les estimations, entre 1800 et 4860 condamnés furent ainsi noyés, sans compter 2.000 fusillés et tous ceux qui moururent de maladies dans les prisons. Carrier en fit trop, revenu à Paris, il fut lui-même guillotiné le 16 décembre 1794.

*En France, il fallut attendre les lois de décentralisation promulguées le 2 mars 1982 pour voir instituer les Régions. Ce texte reprit un découpage en 21 régions qui avait été adopté par un décret du 30 juin 1955 instituant « 21 régions économiques et de programme ». C'est ce texte repris par la loi de 1982 qui a exclu Nantes et la Loire-Atlantique de la Bretagne et qui a consacré Rennes comme capitale régionale de Bretagne. Mais dans le cœur de nombreux habitants, Nantes et la Loire Atlantique sont toujours en Bretagne. On peut d'ailleurs aligner de nombreux signes qui l'attestent : le « Guide vert » Michelin « Bretagne » englobe la Loire Atlantique ; lorsque De Gaulle vint en Bretagne le 2 février 1969, il annonça un plan autoroutier de grande ampleur pour désenclaver la Bretagne et promettant la gratuité des péages. Cela est toujours en vigueur au départ de Nantes ce qui montre bien que Nantes est en Bretagne. Au passage cela explique la fureur des bonnets rouges bretons, pour qui les portiques étaient une manière de mettre fin à la gratuité de circulation en Bretagne !

*Dans le cadre de l'actuelle réforme régionale, des mouvements et élus locaux ont demandé le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. En 2014, il y eut 3 manifestations à Nantes pour réclamer ce rattachement à la Bretagne : le 19 avril (5.000 manifestants), le 28 juin (10.000 manifestants) et le 27 septembre (30.000 manifestants). En dehors des chiffres absolus toujours sujets à contestations, on remarquera plus l'évolution d'une manifestation à l'autre. Tous les sondages d'opinion vont dans le même sens, le dernier de juillet 2014, donnait 70% des habitants de Loire-Atlantique pour un rattachement à la Bretagne.

*Mais pour ceux qui ont décidé le découpage des nouvelles régions :

-tenir compte de plus de mille ans d'histoire : quelle horreur !

-tenir compte de l'opinion des citoyens concernés : plus horrible encore !

Et les mêmes vont donner des leçons de démocratie à la terre entière !

Pauvre France !

Je n'en dirais pas plus mais je n'en pense pas moins !

J.D. 30 juin 2014

ascendance de Louis XVI

ascendance de Louis XVI

Louis XVI, colonne et statue à Nantes place Foch, photo J.D. 20 juin 2015

Louis XVI, colonne et statue à Nantes place Foch, photo J.D. 20 juin 2015

Anne de Bretagne place Marc Elder à Nantes (face à l'entrée du château des ducs de Bretagne),  sculpture de Jean Fréour 2002, photo J.D. 20 juin 2015

Anne de Bretagne place Marc Elder à Nantes (face à l'entrée du château des ducs de Bretagne), sculpture de Jean Fréour 2002, photo J.D. 20 juin 2015

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4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 11:40

Le journal en ligne « Breizh-info » du 4 juillet 2014 publie plusieurs articles sur la régionalisation.

Selon un des articles, 77% des Bretons sont favorables au rattachement de la Loire-Atlantique (capitale : Nantes) à la Bretagne pour constituer une région à 5 départements plutôt que de rattacher la région « Pays de la Loire » (à laquelle appartient actuellement la Loire-Atlantique) à un ensemble comprenant le Centre (6 départements), les pays de la Loire (actuellement 5 départements) et le Poitou-Charente (4 départements) ce qui en ferait une région allant de Dreux à Jonzac et de Saint Nazaire à Montargis. (cadeau à Ségolène , à Ayrault ou à Le Drian ? les « régionaux de l'étape »).

Breizh-Info consacre un autre article à l'histoire de la régionalisation en Bretagne ; extraits :

« Si tous les découpages régionaux sans exception, ont séparé Nantes de Rennes, la délimitation territoriale change d'un débat à l'autre. Le premier est l’œuvre d'un ministre du commerce nommé Etienne Clémentel . Il crée les groupements économiques régionaux le 5 avril 1919. Le groupement économique régional de Nantes comprend les chambres de commerce de Laval, Le Mans, Angers, Cholet, Saumur, Tours, Lorient, La Roche-sur-Yon, avec Nantes pour centre.

Le groupement économique régional de Rennes comprend les sept chambres de commerce de Brest, Morlaix, Quimper, Saint-Brieuc, Fougères, Rennes, Saint-Malo, avec Rennes pour centre.

Dans la foulée, les comités consultatifs d'action économique, institués dans chaque région de corps d'armée, deviennent les comités économiques constitués par les groupements des chambres de commerce. Ils continuent à fonctionner sous la présidence du préfet du chef-lieu de la région.

En 1926, Raymond Poincaré, président du Conseil, crée les syndicats interdépartementaux. Le décret du 28 septembre 1938 donne naissance à 19 régions économiques. La 5ème région économique (centre administratif Nantes) est formée par les chambres de commerce de Laval, Le Mans, Nantes, Saint-Nazaire, Angers, Cholet, Saumur, Tours, La Roche-sur-Yon.

La sixième région économique, centre administratif Rennes, est formée par les chambres de commerce de Brest, Morlaix, Quimper, Lorient, Saint-Brieuc, Fougères, Rennes, Saint-Malo. Il y eut ensuite le découpage de 1938, celui de 1941 qui crée le préfet régional,, celui de 1944 qui institue le commissaire régional de la République, celui de 1954 qui met en place les comités d'expansion économique, celui de 1956 qui dessine 22 régions, est destiné à favoriser la planification, enfin celui de 1960 qui institue la circonscription d'action régionale voulue par Michel Debré.
A chaque fois la Bretagne est coup
ée en deux.

Le périmètre actuel des régions est issu de la définition, à partir des départements, des circonscriptions d'action régionale par le décret 60-516 du 2 juin 1960 portant harmonisation des circonscriptions administratives.

Ce découpage initial a été maintenu, par renvois successifs à ce périmètre original, par l'article 1er de la loi 72-619 du 5 juillet 1972 portant création et organisation des régions, qui inscrit leur périmètre dans la loi, par l'article 59 de la loi 62-213 du 2 mars 1962, relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions, qui en fait des collectivités territoriales. »

Alors pour la régionalisation, se reporter à des textes de 1919, 1926, 1938, 1941, 1944, 1954 ; 1956, 1960, 1962, 1972 et les auteurs en ont probablement oubliés !

La France est-elle un pays au changement constant ? Au changement dans la continuité ? À la continuité dans le changement ? A chacun de conclure

Mais il n'est pas surprenant que lors de l'adoption du budget primitif 2007, les conseillers régionaux de l'Auvergne aient voté l'édification d'un nouvel hôtel de région, à Clermont-Ferrand, qui a coûté la modique somme de 80 millions d'euros et qui a été inauguré le 21 juin 2014 ! Juste comme était annoncé par le gouvernement le projet de fusion de l'Auvergne et de la région Rhône-Alpes !(la première présentation du projet de réforme régionale en Conseil des ministres est du 9 avril 2014). Pendant qu'à Lyon-Confluence, le Conseil régional Rhône-Alpes avait inauguré son nouvel « hôtel de région » le 25 mai 2011, dont la construction n'a coûté que la bagatelle de 147 millions d'euros. Et ce n'est qu'un exemple !

Il est compliqué pour les agents économiques tant publics que privés de prendre les bonnes décisions d'investissements et au bon moment dans un climat constant de changement tant sur le plan juridique, qu'administratif ou fiscal. Mais le gouvernement a besoin de se donner l'impression d'avoir réussi quelque chose et quelque soit l'avis des citoyens (la Loire-Atlantique est un bon exemple) ils vont probablement faire leur « réforme » et quel qu'en soit son coût !

J.D. 4 juillet 2014

P.S. : Le 4 juillet 2014, le Sénat a rejeté par 177 voix contre 153 le projet de redécoupage régional proposé par le gouvernement.

De même, le 2 juillet 2014, l'assemblée des Départements de France avait adopté à l'unanimité une motion s'opposant au projet de réforme territoriale du gouvernement.

siège du Conseil Régional Rhône-Alpes à Lyon Confluence (Rhône-Saône)

siège du Conseil Régional Rhône-Alpes à Lyon Confluence (Rhône-Saône)

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 20:55

« La grande pitié des églises de France » est le titre d'un ouvrage publié en 1914 chez Emile-Paul frères. La dernière édition de 2012 a été publiée aux Presses Universitaires du Septentrion. Cet ouvrage récapitule l'ensemble des interventions, des articles, des actions qui furent menées de 1910 à 1914 par Maurice Barrès pour la défense du patrimoine architectural constitué par les églises de France (voir sur mon blog les notes N° 125http://jean.delisle.over-blog.com/la-loi-de-séparation-n-125.html, 126http://jean.delisle.over-blog.com/la-destruction-d-églises-en-france-n-126.html et 139http://jean.delisle.over-blog.com/2013/11/portrait-d-un-orateur-n-139.html).

En 1911, lors d'interventions à la Chambre (des députés), Maurice Barrès lut devant les députés plusieurs correspondances qu'il avait reçues. Dans l'une d'entre elles, le correspondant compare 2 départements français aux coutumes vraiment différentes : l'Eure-et-Loir et la Loire Inférieure (devenue la Loire-Atlantique le 9 mars 1957). Barrès ne donne aucune indication sur l'identité de l'auteur de la lettre. Mais cette lettre à l'époque n'a suscité aucune réaction négative, elle a donc quelque chance de correspondre à la réalité. Il m'a semblé intéressant à la lecture de ce texte d'en donner connaissance, comme témoin d'une époque. Cela devrait intéresser au moins mon frère et ma belle-sœur qui vécurent en Eure-et-Loir jusqu'en 2004 et qui sont depuis en Loire-Atlantique. Voici le texte :

« J'habite deux pays très différents, la Loire-Inférieure et l'Eure-et-Loir. Dans la Loire-Inférieure, tous vont à la messe et tous pour y aller revêtent les habits du dimanche. Le samedi, les femmes ont été occupées à empeser et à repasser leurs coiffes et les chemises des hommes. Le dimanche matin, la population féminine, soigneusement et joliment coiffée, coquettement vêtue, avec des raffinements de propreté, la population masculine habillée de drap noir, tout le monde se dirige par groupes vers l'église. Je néglige le côté spirituel et fondamental de l'acte pour n'en retenir que le côté matériel : l'édifice, la cérémonie, les enfants de chœur, le prêtre en ses habits de soie et d'or, tout donne aux yeux une impression d'ordre et de beauté, à l'esprit une jouissance, au corps une détente. De toute la journée, pas un costume de travail ne paraît dans le pays. C'est le repos, c'est le bien-être.

En Eure-et-Loir, rien de semblable. Pas un homme ne quitte ses vêtements de travail. Peu de femmes interrompent leur labeur quotidien. Les vêtements sont ceux d'hier, les pensées celles du lendemain, l'effort celui de tous les jours. Il y a bien quelque armoire où reposent des redingotes et d'antiques chapeaux hauts de forme, mais cela ne sert que pour le enterrements ou les mariages, car les foires même n'existent plus, les marchands venant à domicile. Bien peu pour Pâques et la Toussaint, à peine pour la fête locale et le 14 juillet, quitte-t-on ces vêtements de travail qui semblent incrustés à ces corps, à ces corps de sauvages, vous avez dit le mot. Les chevaux de bois de la fête locale, et les bals dans la lourde atmosphère de l'auberge, sont les seules diversions à l'enlisement de ces corps et de ces esprits dans les préoccupations matérielles et l'effort continu qui les absorbent. Si la tenue et la propreté du vêtement, si les impressions artistiques, si l'idée morale ont une valeur, même en dehors de toute conception religieuse, quelle sera, de ces deux populations, celle dont les mœurs seront plus raffinées, plus policées ? Poser la question, c'est amener la réponse »

J.D. 14.12.2013

la porte Guillaume à Chartres, détruite par les Allemands dans la nuit du 15 au 16 août 1944. Elle avait été édifiée au VIIe siècle par Guillaume de Ferrières. Une chapelle avait été aménagée au premier étage en 1250

la porte Guillaume à Chartres, détruite par les Allemands dans la nuit du 15 au 16 août 1944. Elle avait été édifiée au VIIe siècle par Guillaume de Ferrières. Une chapelle avait été aménagée au premier étage en 1250

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