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19 mai 2016 4 19 /05 /mai /2016 10:00

On trouvera ci-joint en illustrations :

*un dragon chinois, lors d'une fête chinoise (intitulée : « Chinese Lantern Festival » qui se déroule du 22 avril au 12 juin 2016), dans un parc chinois, du quartier chinois de Philadelphie .

La symbolique du dragon en général et du dragon chinois en particulier est particulièrement complexe et a souvent été associée au pouvoir des Empereurs.

*Une porte d'entrée du quartier chinois de Philadelphie

Chacun peut se faire la réflexion que les Chinois, partout où ils vont, bossent et s'en sortent. Dans leur pays d'adoption, les communautés chinoises n'ont pas de délinquance particulière et ce ne sont pas les Chinois qui remplissent les prisons.

Les communautés chinoises conservent leur culture et leurs traditions mais ne prétendent pas les imposer aux autres.

Partout où il y a d'importantes communautés chinoises, celles-ci participent au développement économique et à l'animation folklorique de leur cité.

« Si une communauté n'est pas acceptée, c'est parce qu'elle ne donne pas de bons produits, sinon elle est admise sans problème. Si elle se plaint de racisme à son égard, c'est parce qu'elle est porteuse de désordre. Quand elle ne fournit que du bien, tout le monde lui ouvre les bras. Mais il ne faut pas qu'elle vienne chez nous pour imposer ses mœurs. » Charles De Gaulle

propos rapportés par Philippe De Gaulle dans « De Gaulle mon père » Plon 2003, tome 1 page 433

Pour d'autres citations de Charles De Gaulle voir la fiche N°10 http://jean.delisle.over-blog.com/article-charles-de-gaulle-citations-58676099.html

J.D. 19 mai 2016

à Philadelphie, photos J.D. avril 2016
à Philadelphie, photos J.D. avril 2016

à Philadelphie, photos J.D. avril 2016

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 08:12

Philippe Pétain, Charles De Gaulle, François Mitterrand, trois destins français qui se sont (mal) croisés.

Philippe Pétain :

naquit le 24 avril 1856 dans une famille d'agriculteurs du Pas-de-Calais. Il fut admis en juillet 1876 comme élève à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr d'où il sortit sous-lieutenant. Il resta à ce grade 5 ans, devint lieutenant 7 ans puis capitaine 10 ans. Entre-temps, il avait été admis à l'école de guerre en 1888. Il y sera professeur de 1901 à 1910. Nommé colonel en 1911 au 33e régiment d'infanterie d'Arras où il aura sous ses ordres à compter du 9 octobre 1912, un jeune sous-lieutenant nommé Charles De Gaulle. La progression de Pétain au sein de l'armée fut assez lente. Il faut dire qu'il ne rejoignit pas la meute militariste contre Dreyfus, n'approuva pas « l'affaire des fiches » (voir sur mon blog la fiche N°125 intitulée « la loi de séparation »http://jean.delisle.over-blog.com/la-loi-de-separation-n-125), refusa même de serrer la main du général André devenu Ministre de la guerre et enfin contestait les positions de l’état-major sur certains points de doctrine militaire.

La guerre de 14 : Le colonel Pétain avait déjà 58 ans lorsque éclata la guerre début août 1914. Il se retrouva à la tête de la quatrième brigade d'infanterie. Devint général de brigade le 31 août 14, général de division le 14 septembre 1914, général de corps d'armée le 20 octobre 1914. Il se fit remarquer en Belgique, durant la bataille de la Marne, de l'Artois, et de Verdun à compter de février 1916. Il avait le soucis d'économiser les vies et s'attacha à améliorer les conditions de vie des soldats. Il fut beaucoup plus apprécié de la troupe que beaucoup d'autres officiers. Il fut à l'époque surnommé « le vainqueur de Verdun ». Les derniers mots de sa proclamation aux soldats en date du 10 avril 1916 : « Courage ! On les aura !» restèrent célèbres.

Pétain fut à l'origine de la création de la première division de chasse aérienne.

Il fut nommé commandant en chef des armées françaises le 15 mai 1917 en remplacement de Nivelle, mais Foch lui fut préféré le 17 avril 1918 comme commandant en chef des armées alliées. Si bien qu'en termes de notoriété, Foch parmi les militaires comme Clemenceau parmi les politiques, furent les principaux bénéficiaires de la victoire, au grand dépit des autres.

Le bâton de maréchal : 8 généraux de la guerre de 14 reçurent le bâton de maréchal entre 1916 et 1923 dont 2 à titre posthume (Gallieni et Maunoury). De cette génération, Joffre fut le premier à devenir maréchal de France le 26 décembre 1916 pour faire passer la pilule de son remplacement à la tête des armées. Foch fut le second le 6 août 1918 et Pétain seulement le troisième le 21 novembre 1918

L'académie française : Joffre fut admis à l'académie française le 14 février 1918, Foch en novembre 1918. Pétain dut avoir quelque amertume d'avoir été nommé maréchal après Joffre et Foch et de les voir à l'académie mais pas lui. Pour postuler à l'académie, Pétain eut le projet d'écrire « L'Histoire du soldat à travers les âges ». Il en confia la rédaction à Charles De Gaulle, se réservant d'écrire lui-même la partie concernant la guerre de 14, ce qu'il commença en 1920. Ce projet fut la première cause de la mésentente entre Pétain et De Gaulle, ils n'avaient pas la même conception de l'écriture et De Gaulle préférait probablement écrire pour son propre compte. Finalement Pétain sera élu à l'académie française le 20 juin 1929, en remplacement de ….Foch !(décédé le 20 mars 1929). Il avait terminé d'écrire l'histoire de la guerre de 14. Son admission à l'académie termina le projet de « l'Histoire du soldat à travers les âges ». On ne sait pas ce que De Gaulle écrivit pour sa part de cette histoire, mais il n'en reste pas trace. Il utilisa peut-être les matériaux rassemblés pour des conférences ou des livres (Le fil de l'épée 1932, Vers l'armée de métier 1934, La France et son armée 1938). Par contre le manuscrit de Pétain fut retrouvé en juin 2006. Il comportait 351 pages accompagnées de 77 « croquis soigneusement dessinés ». La publication en a été réalisée en mai 2014 aux éditions Privat. La lecture du texte est un véritable rapport d'état-major qui me fait penser à « la guerre des Gaules » de César, quant aux croquis localisant les lieux, les différents corps d'armées, leurs mouvements...,par leur minutie, ils peuvent être comparés à la représentation de la bataille de Qadesh que Ramsès II fit graver partout du delta du Nil au Soudan.

L'entre-deux-guerres : Pétain fut nommé Vice-président du Conseil supérieur de la guerre en 1920, Inspecteur général de l'armée en 1922, envoyé au Maroc en 1925, en remplacement de Lyautey, pour réprimer le soulèvement d'Abd el-Krim (guerre du Rif); c'est la même année que Charles De Gaulle entra à l'état-major de Pétain. On retrouve ensuite Pétain inspecteur général de la défense aérienne du territoire en 1931 (il abandonna alors la vice-présidence du conseil supérieur de la guerre et l'inspection générale de l'armée), Ministre de la guerre dans un gouvernement Doumergue en février 1934 et ambassadeur en Espagne en mars 1939. Les contacts qu'il noua en Espagne évitèrent peut-être (?) que Franco ne rejoigne Hitler et Mussolini dans la seconde guerre mondiale, malgré que ceux-ci aient puissamment aidé Franco dans la guerre contre les Républicains.

La seconde guerre mondiale : Albert Lebrun avait été réélu Président de la République le 5 avril 1939. Paul Raynaud était Président du Conseil lors de l'invasion allemande (le 10 mai 1940). Raynaud appela Pétain à la vice-présidence du Conseil le 18 mai 1940, puis s'effaça au profit de Pétain le 16 juin 1940. Ce qui fut confirmé par Albert Lebrun. C'était à Bordeaux où le gouvernement s'était réfugié. Pétain signa l'armistice avec l'Allemagne le 22 juin 1940. L'armée allemande était entrée dans Paris le 14 juin 1940, la ville était quasi déserte.

Le Gouvernement et le Parlement se transportèrent à Vichy fin juin 1940. Le 10 juillet, l'Assemblée nationale (terme qui a l'époque représentait la Chambre des députés et le Sénat), issue du front populaire de 1936, vota le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs à Pétain pour « promulguer une nouvelle constitution de l'Etat français » par 569 voix POUR et 80 CONTRE.

Cela mit, de fait, fin au mandat d'Albert Lebrun qui se retira à Vizille (Isère) dans sa famille. Pétain devint le chef de l'Etat français. Il avait 84 ans !

Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, c'est-à-dire après la débâcle, l'exode... une très grande majorité des Français furent soulagés que Pétain prenne la responsabilité du gouvernement.

C'est le 24 octobre 1940 que Pétain rencontra Hitler à Montoire (Loir-et-Cher) et qu'il y eut « la poignée de mains de Montoire » (sur le quai de la gare) qui fut tant reprochée à Pétain.

De Gaulle était, lui, partit à Londres d'où il lança son célèbre appel à la résistance le 18 juin 1940. L'amitié qui avait lié Pétain et De Gaulle, plusieurs décennies, était définitivement terminée.

Pétain fut enlevé par les Allemands à Vichy le 20 août 1944 et emmené à Sigmaringen (état de Wurtenberg, aujourd'hui Bade-Wurtenberg, capitale Stuttgart au sud de l'Allemagne). Il revint et se présenta de lui-même à la frontière le 24 avril 1945. Arrêté dès le lendemain, il fut traduit devant la Haute-cour le 23 juillet 1945 et condamné à mort le 15 août 1945 par 14 voix POUR et 13 CONTRE.

Charles De Gaulle, qui était devenu Président du Gouvernement provisoire, commua sa peine en détention perpétuelle ; Pétain avait 89 ans. Pétain mourut à l'île d'Yeu le 23 juillet 1951 âgé de 95 ans.

Jugement : Le régime de Vichy collabora avec l'Allemagne nazie y compris dans la répression contre les résistants patriotes et dans la politique anti-juive ; c'est incontestable. Mais juger Pétain sans juger tous ceux qui furent responsables de la situation au moment de la débâcle n'est pas correct. Mais lors des célébrations du 6 juin il ne sera pas rappelé :

-ni la lâcheté de ceux (les Daladier, Chamberlain and Co) qui de janvier 1933 à l'invasion laissèrent Hitler :

*récupérer la Sarre (janvier 35), réarmer l'Allemagne (dès 1933) et remilitariser la rive gauche du Rhin (mars 1936) malgré les traités,

*commencer la répression contre les opposants (le premier camp de concentration : Dachau, fut ouvert dès mars 1933).

*soutenir massivement Franco,

*annexer l'Autriche (mars 1938), envahir la Tchécoslovaquie (mars 1939), le Danemark (avril 1939)...

*et envahir finalement la Pologne le 1er septembre 1939, pendant qu'en France et en Angleterre, on mobilisait des millions d'hommes et attendait l'heure H, c'est-à-dire l'heure où Monsieur H veuille bien se décider à nous envahir !

-ni que Staline fut complice d'Hitler, de la signature des traités germano-soviétiques du 23 août 1939 jusqu'au 22 juin 1941, pour se partager la Pologne et commencer à se partager l'Europe. Ce ne fut pas Staline qui dénonça les pactes, mais Hitler qui en envahissant sans préavis la Russie le 22 juin 1941 obligea Staline à changer de camp et le jeta dans les bras des Alliés, alors que Staline, probablement, ne demandait qu'à continuer à dépecer l'Europe en compagnie de son allié Hitler.

Charles De Gaulle :

Il naquit le 22 novembre 1890 d'une famille parisienne. Son père (Henri) était professeur à Paris dans un collège de Jésuites. Sa mère (Jeanne Maillot) d'origine lilloise accoucha de son fils Charles à Lille. Ce qui me permer d'écrire que De Gaulle est de Lille

Le protégé de Pétain : Charles De Gaulle entra à l'école militaire de Saint-Cyr en 1908. Il en sorti sous-lieutenant en octobre 1912 et fut affecté au 33e régiment d'infanterie d'Arras dont le commandant était le colonel Philippe Pétain.

De Gaulle passa lieutenant en octobre 1913, capitaine en janvier 1915. Il était toujours au 33e R.I. d'Arras lors du déclenchement de la guerre de 14. Le 2 mars 1916, la dixième compagnie que commandait De Gaulle fut anéantie au village de Douaumont près de Verdun après une résistance acharnée. De Gaulle fut d'abord considéré comme mort, ce qui lui valut la croix de guerre avec palme et une citation signée Pétain. En fait, seulement blessé, De Gaulle fut fait prisonnier par les Allemands et ne fut libéré qu'après l'armistice du 11 novembre 1918 malgré 5 tentatives d'évasion.

De Gaulle fut envoyé en Pologne de 1919 à 1921 au moment de la guerre russo-polonaise (voir la fiche N°173http://jean.delisle.over-blog.com/2014/05/la-pologne-de-l-entre-deux-guerres-n-173.html).

Charles De Gaule épousa Yvonne Vendroux le 7 avril 1921. Leur premier enfant né le 28 décembre 1921 fut prénommé Philippe en l'honneur de Pétain.

Puis De Gaulle, successivement :

*enseigna l'histoire à Saint-Cyr,

*fut admis sur recommandation de Pétain à l'école supérieure de guerre en 1922. Critiquant, comme Pétain, les théories de l'état-major, De Gaulle eut de mauvaises notes que Pétain fit rectifier.

*intégra l'état-major de Pétain en 1925,

*fut envoyé à l'état-major du Levant (à Beyrouth) en 1929,

*puis au Secrétariat de la défense nationale à Paris, promu lieutenant-colonel en décembre 1933 puis colonel en décembre 1937.

*commença la seconde guerre mondiale comme commandant du 507e régiment de chars de combats à Metz

*fut promu général de brigade le 25 mai 1940

*fut appelé par Paul Reynaud le 5 juin 1940 comme sous-secrétaire d'état à la défense nationale ; Pétain était alors vice-président du Conseil.

La séparation : Pétain étant devenu président du Conseil et ayant exprimé son intention de signer l'armistice avec l'Allemagne, De Gaulle partit à Londres. Il fut condamné à mort le 2 août 1940 par un tribunal militaire à Clermont-Ferrand.

On connaît la suite :

*la résistance, la libération et la présence de la France dans les négociations d'après guerre grâce à De Gaulle

*De Gaulle fut président du GPRF (Gouvernement provisoire de la République française reconnu par les Alliés le 22 octobre 1944) jusqu'au 20 janvier 1946,

*la « traversée du désert », la sortie des « Mémoires de guerre » (1954,1956, 1959),

*les événements de 1958 en Algérie

*De Gaulle appelé par René Coty, dernier président de la quatrième République, comme président du Conseil, le 29 mai 1958

*l'adoption de la Constitution de la cinquième République le 28 septembre 1958

*De Gaulle élu premier président de la cinquième République le 21 décembre 1958

*le rejet par 52% des électeurs d'un référendum sur la régionalisation et la transformation du Sénat, le 27 avril 1969, entraînant la démission de De Gaulle

*son décès le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Eglises.

Jugement : Durant la seconde guerre mondiale, pendant que Pétain devenait le chef de la France occupée, son ancien protégé devenait chef de la France Libre. Au regard de l'histoire, De Gaulle s'en sort plus glorieusement que Pétain.

A la libération pour disculper Pétain, certains de ses partisans prétendirent que De Gaulle et Pétain avaient été pour la France « l'épée et le bouclier » : De Gaulle l'épée parce qu'il avait assuré la survie de la France vis-à-vis des alliés et Pétain le bouclier parce qu'il avait évité le pire après l'invasion allemande. Chacun est libre de son jugement, mais dans l'histoire de France il a peut-être fallu un Pétain et un De Gaulle.

François Mitterrand :

I naquit le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charentes) d'un père d'abord ingénieur pour une compagnie de chemin de fer puis ingénieur vinaigrier.

Mitterrand fit sa scolarité dans des écoles catholiques puis vint à Paris à l'école libre des Sciences Politiques dont il fut diplômé avant de faire des études d'avocat.

Il fut mobilisé en 1939 comme sergent-chef au 23e régiment d'infanterie coloniale et comme tous les mobilisés de cette époque, attendit sagement derrière la ligne Maginot que les Allemands veuillent bien nous envahir. François Mitterrand fut fait prisonnier par les Allemands le 18 juin 1940 (jour de « l'appel » de De Gaulle à Londres). Emmené prisonnier en Allemagne il s'en évada et rentra en France en décembre 1941 selon la version « officielle ». Il fut libéré par les Allemands à la demande des autorités de Vichy selon une autre version. Chacun choisira la version qui lui convient.

*le passé vichyste : Toujours est-il qu'en arrivant en France, Mitterrand se mit à la disposition du gouvernement de Vichy qui le recruta immédiatement ce qui laisse supposer qu'il fut reconnu comme faisant partie de la famille. Il faut rappeler que dans les années d'avant guerre, Mitterrand avait fréquenté tous les milieux d'extrême droite : Croix de feu, Cagoule, Action française... Il avait même participé le 1er février 1935 à une manifestation organisée par l'Action française contre « l'invasion métèque » avec comme mot d'ordre : « La France aux Français ».

Mitterrand semble avoir été un bon collaborateur à Vichy et recommandé par 2 membres de la Cagoule, il fut décoré de la francisque (insigne du Maréchal de France chef de l'Etat Français) par Pétain le 16 août 1943. En 1945 la Haute Cour de Justice reconstitua le fichier des décorés de la Francisque. Pendant les 4 années d'occupation, ils furent 2.626 décorés. François Mitterrand eut le N° 2202.

Sur le passé vichyste de Mitterrand, il existe de nombreux écrits. Voir par exemple :

-Mitterrand et la tentation de l'histoire De Franz-Olivier Giesbert éditions du Seuil 1977

-Le noir et le rouge de Catherine Nay, éditions Grasset 1984

-Mitterrand et les 40 voleurs... de Jean Montaldo, Albin Michel 1994

-Une jeunesse française de Pierre Péan, Fayard 1994

etc

A l'époque, comme beaucoup de Français, Mitterrand dut chanter « Maréchal, nous voilà ! »

*la résistance : C'est le 28 mai 1943 que Mitterrand rencontra Philippe Dechartre envoyé de De Gaulle en France. Une majorité d'auteurs semblent faire partir de cette date le changement de camp de Mitterrand. Quand Mitterrand se met à la disposition de Vichy les Allemands sont vainqueurs partout et personne ne voit ce qui peut les arrêter. Fin mai 1943, les Allemands ont capitulé à Stalingrad (le 31 janvier 1943) et commencé à reculer sur tout le front de l'est ; les Anglais et les Américains ont débarqué en Afrique du Nord (fin octobre, début novembre 1942) … Pour qui réfléchissait, la roue avait tourné pour l'Allemagne d'Hitler, ce n'était plus qu'une question de temps ; ce que Mitterrand dut comprendre. Mais on peut se demander si il ne garda pas, durant quelques mois, un pied dans chaque camp en attendant la confirmation des événements. Mitterrand rencontra De Gaulle à Alger en novembre 1943, son engagement dans la résistance ne fit alors plus de doute.

Quand on considère tous les coups fourrés dont Mitterrand fut capable : attentat de l'observatoire (ce qui valut la levée de l'immunité parlementaire de Mitterrand), écoutes téléphoniques de l'Elysée, attentat contre le Rainbow Warrior, affaire Urba, réforme de la loi électorale en 1985 pour faire monter le F.N., éviction des Rocardiens des postes de responsabilité au P.S., cancer caché, fille adultérine, née le 18 décembre 1974, longtemps cachée mais logée elle et sa mère aux frais des contribuables avec 8 gendarmes affectés à leur sécurité ! … ; on peut se dire que Mitterrand et ses amis s'employèrent à imposer une biographie conforme aux attentes que pouvait en avoir « le peuple de gauche » !

*Après guerre : Mitterrand fut député ou sénateur de la Nièvre de 1946 à 1981. Il fut secrétaire d'état ou ministre du 26 août 1944 au 13 juin 1957, dans douze gouvernements successifs aussi bien de droite que de gauche. A l'époque Mitterrand fut membre de partis qui eurent pour nom UDSR, FGDS, CIR ; la traduction n'a pas d'intérêt, il faut seulement retenir que ces partis pouvaient s'allier aussi bien avec la droite qu'avec la gauche. Ce n'est pas pour rien que certains surnommèrent Mitterrand : « Le Florentin ».

Mitterrand espérait arriver enfin au pouvoir lorsque les événements de 1958 firent sortir De Gaulle de sa retraite. Pour Mitterrand ce fut un crime de lèse majesté, il eut une hostilité viscérale contre De Gaulle, appelant même à voter NON au référendum de 1962 sur l'élection du Président de la République au suffrage universel direct. Mitterrand critiqua la constitution de la Ve République . Il publia, chez Plon, en 1964 sur ces institutions « Le coup d'état permanent ». Mais ce qui était mauvais quand un autre était à l'Elysée, devint bon et pertinent durant les 2 mandats de Mitterrand. Classique !

*La conquête du pouvoir :Mitterrand compris que pour arriver au pouvoir il lui fallait un instrument de conquête du pouvoir. Il adhéra au parti socialiste le 12 juin 1971 au matin. C'était au congrès d'Epinay. Le soir même il en était le premier secrétaire. Le coup avait été bien préparé. Et François Mitterrand fut élu Président de la République le 10 mai 1981, réélu le 8 mai 1988. Le Florentin était parvenu à ses fins.

Jugement : Autant Mitterrand fut un adversaire résolu de De Gaulle, autant on peut penser qu'il admira le Maréchal Pétain et que d'une certaine manière il resta « pétiniste » toute sa vie. Personne n'est obligé de partager ce point de vue. Mais dans ce sens on remarque que Mitterrand conserva toute sa vie ses relations « vichystes » y compris avec René Bousquet qui, pourtant, avait été secrétaire général de la police de Vichy et responsable de la rafle du Vel' d'Hiv', ou encore que durant des années Mitterrand fit régulièrement fleurir la tombe de Philippe Pétain à l'île d'Yeu. Si l'au-delà devait exister, en arrivant et en rencontrant Pétain, Mitterrand aurait pu chanter : « Maréchal...me voilà ! ».

Les amateurs de comparaisons curieuses pourront se reporter à la vie de Domitien dans « Vies des douze Césars » de Suétone (historien latin mort vers l'an 140 de notre ère), non seulement parce que Domitien devint empereur en 81 et mourut en 96 mais parce qu'il présente beaucoup de traits communs avec Mitterrand.

Si mes souvenirs sont bons c'est en 1991 que j'avais lu ce texte de Suétone. J'avais été frappé des analogies que l'on pouvait trouver entre Domitien et Mitterrand. J'en avais parlé à mes collègues (à Aix-les-Bains) et leur avait dit : « ce serait marrant que Mitterrand meure en 96 ». Et il le fit (le 8 janvier 1996). Sacré « Tonton » !

J.D. 23 mai 2014

statue de Charles De Gaulle à Québec sur le cours du Général De Montcalm

statue de Charles De Gaulle à Québec sur le cours du Général De Montcalm

exemple de croquis dessiné par Pétain et publié par Privat

exemple de croquis dessiné par Pétain et publié par Privat

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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 10:39

Jules-Verne 2

 

Jules Verne - deux œuvres peu connues

 

 

L'œuvre de Jules Verne (Nantes 8.2.1828 / Amiens 24.3.1905) est considérable. Mais tous ses écrits n'ont pas la notoriété du « Tour du monde en 80 jours », de « Cinq semaines en ballon », de « Vint mille lieues sous les mers », de « Michel Strogoff » etc. Voici deux livres peu connus :

 

L'Archipel en feu :

Livre publié en 1884. J'ai cherché ce livre en 2005, année où, en France, on faisait grand cas de Jules Verne à l'occasion du centenaire de sa mort. Tant en librairies que dans les bibliothèques de la région (Rhône-Alpes), pour celles que j'ai pu visiter, ce livre était introuvable. Pour le lire j'ai dû me rendre à Genève à la bibliothèque publique (parc des Bastions) ! En 2006, enfin, j'ai pu trouver une vieille édition de « l'Archipel en feu » chez un bouquiniste, à Paris, sur les quais de la Seine.

Ce livre relate les atrocités commises par les Turcs en Grèce dans les années 1820 lorsque les Grecs, après presque 4 siècles d'occupation sous la férule ottomane, se sont révoltés pour recouvrer leur liberté. (voir des extraits de Jules Verne sur mon blog dans le texte consacré à « l'indépendance de la Grèce » http://jean.delisle.over-blog.com/article-grece-independance-58616338.html). Alors bien sûr, au début du XXIe siècle, cela ne fait plus parti du « politiquement correct ». Si c'est une censure, elle est vraiment « bête et méchante ». Les Turcs d'aujourd'hui ne sont pas responsables d'événements datant de deux siècles. Est-ce que les crimes des nazis empêchent des liens d'amitiés avec les Allemands d'aujourd'hui et est-ce que ceux-ci prétendent censurer tous les écrits sur la période hitlérienne ?

Encore que..., la Bible nous conte bien les combats des Hébreux avec les occupants de la « bande de Gaza » ( les célèbres Philistins, de qui est d'ailleurs dérivé le nom de la Palestine), combats qui à l'époque s'étendirent sur 3 siècles et qui ne semblent pas terminés trois mille ans plus tard.... mais c'est une autre histoire ! Voir sur mon blog l'histoire d'Israël. http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-d-israel-55889409.html

 

Famille-sans-nom :

Livre publié en 1889, à ne pas confondre avec « sans famille » d'Hector Malot.

Ce roman, comme « l'Archipel en feu » est basé sur des faits historiques et à l'occasion d'un roman, Jules Verne apporte quantité d'informations sur des événements, à partir de toutes les sources qu'il a pu utiliser.

L'action de « Famille-sans-nom » se déroule en 1837/1838 au Québec.

Toute la première partie du livre de Jules Verne rappelle les faits relatifs à la conquête du Canada depuis l'arrivée de Jacques Cartier en 1534, jusqu'aux événements des années 1837/1838, en passant par la fondation de la ville de Québec par Champlain en 1608, tous les combats qui opposèrent troupes françaises et anglaises jusqu'à la désastreuse bataille du 13 septembre 1759 dans les plaines d'Abraham (qui vit la mort de Montcalm qui commandait les troupes françaises) et le traité du 10 février 1763 par lequel Louis XV abandonna complètement le Canada aux Anglais. Cette plaine d'Abraham est située à proximité de la ville de Québec qui fit l'objet d'un siège naval de 49 navires anglais armés de 1944 canons.

A partir de là tous les gouverneurs successifs nommés par la couronne britannique développèrent une politique qu'on qualifierait aujourd'hui « d'apartheid » contre les colons de langue française : les distributions de terre, les emplois etc furent réservés aux anglophones.

Cette situation amena les francophones a créer un parti en 1832 : « parti patriote ». Ce parti remporta une victoire électorale en 1834, ce qui ne changea rien à la politique des gouverneurs, pourtant les francophones ne demandaient qu'à jouir des mêmes droits que les anglophones. Le 23 octobre 1834 lors d'une assemblée tenue à St Charles de Richelieu (appelée « assemblée des 6 comtés »), un orateur (le docteur Côté) s'écria : « le temps des discours est passé, c'est du plomb qu'il faut envoyer à nos ennemis ». Les patriotes s'armèrent et ce fut de nouveau des combats contre les Anglais en 1837/1838. Mais les francophones armés n'étaient que 4.000 contre 33.000 britanniques, en outre mieux armés. La défaite était inévitable et la répression s'abattit sur les francophones. Ceux des "patriotes" qui ne furent pas tués au combat, et qui ne purent s'exiler, furent pendus ou déportés en Australie par les Anglais. C'est la toile de fond du roman de Jules Verne qui n'est pas tendre avec les Anglais. On trouve dans son texte quantité de phrases du genre : «  les Anglais n'ont jamais su s'adjoindre les peuples qu'ils ont soumis; ils ne savent que les détruire ».

En première phrase de son roman, Jules Verne rappelle ce que disaient les philosophes français au XVIIIe siècle à propos du Canada : « On plaint ce pauvre genre humain qui s'égorge à propos de quelques arpents de glace ». En France tant l'opinion publique que les gouvernements abandonnèrent les Français du Canada à leur triste sort, tandis qu'en Angleterre le pouvoir encouragea l'émigration massive vers le Canada pour noyer les francophones et soutint les actions de ses gouverneurs sur place pour réduire l'influence française. Le résultat fut ce qu'il devait être.

Au Canada il fallut attendre une constitution datée de 1867, pour voir reconnaître les droits des francophones. La conclusion de Jules Verne se termine ainsi : « Chaque année, une touchante cérémonie réunit les patriotes de Montréal, au pied de la colonne élevée sur la côte des Neiges, aux victimes politiques de 1837/1838. Là, le jour de l'inauguration, un discours fut prononcé par M. Euclide Roy, président de l'Institut, et ses derniers mots peuvent résumer l'enseignement qui ressort de cette histoire : Glorifier le dévouement, c'est créer des héros! ».

Cette tradition de cérémonie, longtemps abandonnée, est reprise depuis 2003. Chaque année, le lundi précédant le 25 mai est appelée au Québec : « Journée nationale des Patriotes » et c'est un jour férié et chômé.

C'est le 8 avril 1904, que furent signés une série d'accords bilatéraux entre la France et la Grande Bretagne, accords connus sous le nom « d'Entente Cordiale ». Le roman de Jules Verne très critique vis-à-vis des Anglais n'était plus de bon ton et c'est probablement la raison pour laquelle il est très peu connu.

Un certain Charles De Gaulle né à Lille le 22 novembre 1890, n'avait pas 15 ans lors de la mort de Jules Verne à Amiens. Fut-il lecteur de « Famille-sans-nom » ? En eut-il le souvenir lorsqu'il lança « Vive le Québec libre » le 24 juillet 1967 à Montréal ? Qui le sait ?

J.D. 18.12.2010

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 09:42

 

*”Si une communauté n’est pas acceptée, c’est parce qu’elle ne donne pas de bons produits, sinon elle est admise sans problème. Si elle se plaint de racisme à son égard, c’est parce qu’elle est porteuse de désordre. Quant elle ne fournit que du bien, tout le monde lui ouvre les bras. Mais il ne faut pas qu’elle vienne chez nous pour imposer ses moeurs.” Charles De Gaulle

propos rapportés par Philippe De Gaulle dans “De Gaulle mon père”. Plon 2003, tome 1 page 433

 

 

*”C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.

Qu’on ne se raconte pas d’histoires! Les musulmans, vous êtes allé les voir? Vous les avez regardés, avec leurs turbans et leurs djellabas? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français! Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri même si ils sont très savants. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante?

Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Eglises, mais Colombey-les-Deux Mosquées!” Charles De Gaulle

Propos rapportés par Alain Peyrefitte dans “C’était de Gaulle” éditions de Fallois (Fayard) 1994, tome 1 page 52

 

 

*”Nous avons fondé notre colonisation, depuis les débuts, sur le principe de l’assimilation. On a prétendu faire des nègres de bons Français. On leur a fait réciter : Nos ancêtres les Gaulois ; ce n’était pas très malin” Charles De Gaulle

propos rapportés par Alain Peyrefitte dans “C’était De Gaulle” éditions de Fallois (Fayard) 1994, tome 1 page 54

 

 

*”C’est beau, l’égalité mais ce n’est pas à notre portée. Vouloir que toutes les populations d’outre-mer jouissent des mêmes droits sociaux que les métropolitains, d’un niveau de vie égal, ça voudrait dire que le nôtre serait abaissé de moitié. Qui y est prêt? Alors, puisque nous ne pouvons pas leur offrir l’égalité, il vaut mieux leur donner la liberté! Bye bye, vous nous coûtez trop cher!” Charles De Gaulle

propos rapportés par Alain Peyrefitte dans “C’était De Gaulle” éditions de Fallois (Fayard) 1994, tome 1, page 55

 

 

*”On peut intégrer des individus; et encore dans une certaine mesure seulement. On n’intègre pas des peuples, avec leur passé, leurs traditions, leurs souvenirs communs de batailles gagnées ou perdues, leurs héros. Vous croyez qu’entre les pieds-noirs et les Arabes, ce sera jamais le cas? Vous croyez qu’ils ont le sentiment d’une patrie commune, capable de surmonter toutes les divisions de races, de classes, de religions? Vous croyez qu’ils ont vraiment la volonté de vivre ensemble?

L’intégration c’est une entourloupe pour permettre que les musulmans, qui sont majoritaires en Algérie à dix contre un, se retrouvent minoritaires dans la République française à un contre cinq. C’est un tour de passe-passe puéril! On s’imagine qu’on pourra prendre les Algériens avec cet attrape-couillons?

Avez-vous songé que les Arabes se multiplieront par cinq puis par dix, pendant que la population française restera presque stationnaire? Il y aurait deux cents, puis quatre cents députés arabes à Paris? Vous voyez un président arabe à l’Elysée?” Charles De Gaulle

propos rapportés par Alain Peyrefitte dans “C’était De Gaulle” éditions de Fallois (Fayard) 1994, tome 1 page 56

 

 

*”De Gaulle ne souhaite pas la solution de l’Algérie française qui ferait des autochtones des Français à part entière. Etant donné les lois d’aide à la famille et le taux élevé de fécondité des Algériens, ils dépasseraient rapidement la population métropolitaine, ce qui ne les empêcheraient pas de nous cracher à la face une fois leur développement acquis” Amiral François Flohic (ancien aide de camp du Général De Gaulle) dans “Souvenirs d’Outre-Gaulle” Plon 1979, page 44

hommage à Charles De Gaulle 1970

hommage à Charles De Gaulle 1970

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