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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 18:06

Cette note fait suite à la note N° 172 sur le traité de Versailleshttp://jean.delisle.over-blog.com/2014/04/le-desastreux-traite-de-versailles-n-172.html et à la note N° 177 sur la conférence de Cannes http://jean.delisle.over-blog.com/2014/06/la-conference-de-cannes-n-172.html.

Raymond Poincaré qui avait été Président de la République durant la première guerre mondiale n'avait pas souhaité se représenter lorsque son septennat arriva à échéance début 1920.

Deschanel :

Il fut d'abord remplacé par Paul Deschanel qui avait été député d'Eure-et-Loir de 1885 à 1920 et même Président de la Chambre (des députés) de 1898 à 1902 et de 1912 à 1920. Paul Deschanel fut élu (à l'époque par le Parlement) Président de la République le 17 janvier 1920.

Lors d'un déplacement, le 23 mai 1920, Paul Deschanel tomba du train en pyjama (dans le Loiret à une douzaine de kms au N.O. de Montargis). Situation dûe probablement à du somnambulisme. L'affaire fit grand bruit et ravit tous les humoristes. Comme l'avait fait la mort de Félix Faure à l'Elysée le 16 février 1899 ! Ah, cette troisième République !

Finalement, Deschanel remit sa démission de Président pour « raison de santé » en septembre 1920. Entré en fonction le 18 février, il aura été Président tout juste 7 mois.

Millerand :

Alexandre Millerand qui était Président du Conseil au moment de la démission de Deschanel fut élu Président de la République.

Ce Millerand né à Paris le 10 février 1859 fut d'abord avocat et journaliste (proche de Clemenceau) Il fut élu député de la Seine à partir de 1885.

D'abord socialiste, Millerand commença à prendre ses distances avec les socialistes en entrant dans le gouvernement de Waldeck-Rousseau en 1899. Il fut le premier socialiste français à être membre d'un gouvernement « bourgeois ».

Plus il montait en responsabilité, plus Millerand glissait de gauche à droite. Au moment de son élection comme Président de la République, le parlement était divisé en 2 grands blocs : le « bloc national » à droite et le « cartel des gauches » à ...gauche (mais enfin!). Millerand avait été élu avec le soutien de la droite.

Millerand Président de la République avait sapé le travail de Briand Président du Conseil lors de la conférence internationale de Cannes. Cela avait amené la démission de Briand en janvier 1922, malgré le soutien que lui avait apporté le Parlement.

Raymond Poincaré qui avait remplacé Briand comme Président du Conseil avait fait occuper militairement la Ruhr à compter du 11 janvier 1923. Le traité de Versailles était un désastre, l'occupation de la Ruhr ajouta du désastre au désastre, non seulement en Allemagne mais aussi en France. L'arrêt d'une grande partie des productions en Allemagne eut des conséquences pour les autres pays. Il en alla de même de l'inflation. En 1924, le franc perdit 50% de sa valeur. Ce n'était rien par rapport au mark allemand. Une nouvelle monnaie d'abord appelée « Rentenmark » fut créée en Allemagne à compter du 1er décembre 1923. Un de ces nouveaux marks était échangé contre 1.000 milliards d'anciens marks. C'est dire à quelle situation totalement débile on était arrivé.

Des élections législatives eurent lieu en France le 11 mai 1924. La population excédée vota massivement pour le cartel des gauches qui soutenait Aristide Briand. Les différents partis du cartel des gauches eurent 441 élus et la droite 137. La politique Millerand-Poincaré était massivement rejetée par le corps électoral. Et voici ce qu'écrit Georges Suarez dans « Briand » tome VI, chapitre I :

« Le 1er juin 1924, 307 députés cartellistes votèrent un ordre du jour où il était dit que le président de la République ayant pratiqué une politique personnelle -celle du bloc national que le pays venait de condamner- son maintien à l'Elysée blessait la conscience républicaine et ne manquerait pas d'engendrer des désaccords incessants entre le gouvernement et le chef de l'Etat. »

Une liste de griefs faits à Millerand suivait, parmi cette liste, ses interventions à la conférence de Cannes.

A la suite de quoi, Millerand eut beaucoup de mal à trouver quelqu'un pour former un gouvernement ; tous les pressentis se récusaient. Enfin un nommé François-Marsal se décida. Son investiture fut rejetée le 10 juin 1924 au Sénat par 154 voix contre 144 et à la Chambre des députés par 327 voix contre 217.

Le lendemain (11 juin 1924) Millerand se démettait de ses fonctions de Président de la République et le 13 juin l'Assemblée Nationale (à l'époque Sénat et Chambre des députés) élisait Gaston Doumergue comme Président de la République.

Cela montre que les parlementaires peuvent avoir la peau d'un président désavoué par les électeurs, sauf quand le système est bloqué par la concomitance des élections présidentielles et législatives.

J.D. 10 juin 2014

billets de banque allemands en millions et milliards de marks et rentenmarks de 1 et 2 marks

billets de banque allemands en millions et milliards de marks et rentenmarks de 1 et 2 marks

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 17:41

Dans les années 1920, Anglais et Français n'eurent manifestement pas la même perception du danger que pouvait encore représenter l'Allemagne.

Il faut dire que tous les combats de la guerre avaient eu lieu sur le continent. La France avait eu 1.600.000 morts (civils et militaires), 4,2 millions de blessés et 600.000 maisons avaient été détruites dans les zones de combats.
En outre, on ne s'en rend plus compte aujourd'hui, mais il y a un siècle, les Français avaient en tête 4 invasions et 4 occupations du territoire par les Prussiens au cours des 120 années écoulées : Lors de la première abdication de Napoléon (avril 1814), après la bataille de Waterloo (juin 1815), à l'occasion de la guerre de 1870 et de 1914
à 1918.

Le danger prussien passé, l'ambiance de chaque côté de la Manche était devenu exécrable : l'anglophobie d'un côté répondant à la francophobie de l'autre. La presse anglaise alla jusqu'à qualifier la France de « nation satanique » (rapporté par Suarez dans « Briand » tome V chapitre VIII)

La conférence de Washington (voir la note N°176http://jean.delisle.over-blog.com/2014/05/la-conference-de-washington-ou-la-mesentente-cordiale-n-176.html), où la délégation anglaise avait passé son temps à œuvrer contre la France, n'avait rien arrangé.

De retour de Washington, Briand qui avait une claire conscience du danger allemand et qui souhaitait obtenir un engagement de défense réciproque entre l'Angleterre et la France, prit contact avec Lloyd George son homologue britannique.

De son côté, Lloyd George souhaitait organiser une coopération européenne pour relancer l'économie qui avait été mise à mal par les années de guerre. Les deux hommes se rencontrèrent à Londres les 18 et 21 décembre 1921, à Paris le 26 décembre et à Cannes le 4 janvier 1922, juste avant une conférence qui s'ouvrit le 6 janvier à 11 heures au cercle nautique de Cannes (qui fut démoli pour faire place au « Palais des Festivals » en 1947).

Avaient été invités et participèrent à cette conférence des représentants de la Belgique, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Italie et du Japon. En outre les Etats-Unis avaient envoyé un observateur.

Les rencontres entre Briand et Lloyd George firent l'objet de compte-rendus qui furent exploités par Suarez. Voici quelques extraits des propos tenus par Briand à Lloyd George :

« Son principal objet (à Aristide Briand) était d'édifier autour d'un accord franco-anglais une organisation générale tendant au maintien de la paix en Europe. Si d'autres nations avaient l'impression d'une ferme entente entre la France et la Grande-Bretagne pour le maintien de la paix et de l'ordre, la paix ne serait plus menacée de longtemps et l'Allemagne trouverait avantage à se joindre à elles. Ce seul fait barrerait la route aux forces réactionnaires en Allemagne, en rendant inébranlable l'ordre des choses qu'elles cherchent à détruire. Une pareille entente entre France et Angleterre empêcherait les Allemands de former des projets contre les peuples à leurs frontières. Une telle garantie obligerait probablement les Allemands à abandonner leurs desseins militaires par exemple, contre la Pologne et la Russie. Cela aiderait aussi la démocratie allemande à faciliter le retour de l'Allemagne dans la communauté des nations et cela tendrait d'une façon générale à la stabilisation de l'Europe pour une longue période. »

« La Russie a une armée de 800.000 hommes, avec du matériel suffisant, sinon abondant, et un réservoir de un million ou 1.200.000 hommes. Les bolcheviks se procurent du matériel un peu partout. Récemment, un chargement important a été expédié d'Allemagne. Si la Russie venait à s'allier avec l'Allemagne contre la Pologne et la Tchécoslovaquie, il pourrait en résulter un grave péril ».

« On ne peut oublier que l'Allemagne a 20 millions d'habitants de plus que la France, que la démocratie n'est encore, pour la plus grande partie des Allemands, qu'un mot vide de sens et que ce peuple discipliné, laborieux, doué d'un génie fécond d'organisation, mais chez lequel une active propagande politique et intellectuelle, notamment dans les universités et les écoles, entretient un esprit agressif et un désir ardent de revanche, peut rendre un jour inefficaces les mesures de désarmement prescrites par le traité de Versailles. »

Difficile de nier que Briand avait pressenti les événements. De son côté Lloyd George avait « annoncé son intention de demander à la Russie de s'engager à ne pas attaquer la Finlande, les Pays baltes, la Pologne, la Roumanie et la Tchécoslovaquie »

Briand demanda alors à Lloyd George de recommander à l'Allemagne de prendre les mêmes engagements !

A l'ouverture de la conférence de Cannes, Lloyd George annonça son intention de procurer à la France un pacte de garantie en cas d'agression allemande, mais demandait en même temps pour l'Allemagne un allègement des conditions de paiement des réparations de guerre.

Mais pendant que Briand alors président du Conseil négociait à Cannes, un clan anti-Briand s'activait à Paris. Clemenceau n'était plus là mais d'autres avaient pris le relais avec en tête Alexandre Millerand qui était devenu Président de la République, puis Raymond Poincaré qui n'avait pas sollicité un second mandat de président mais qui était devenu président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat, et menait, au Sénat, la fronde contre Briand.

Millerand désavoua les négociations de Briand à Cannes et cela se retrouva (pas par hasard) dans la presse. Millerand avait convoqué à Paris 2 conseils des ministres en l'absence de Briand pour faire cautionner sa politique anti-Briand par les ministres du cabinet Briand ! Et l'un des ministres (Barthou) qui soutenait Briand à Cannes, le désavoua à Paris.

Devant cette situation, Briand quitta la conférence de Cannes le 12 janvier pour rentrer à Paris. Il eut une entrevue houleuse avec Millerand puis un nouveau conseil des ministres se réunit. Les mêmes qui critiquaient Briand en son absence l'approuvèrent à l'unanimité.

Le jour même Briand intervenait devant la Chambre (des députés). Après un long exposé sur les négociations en cours à Cannes, il fut acclamé par les députés, mais écœuré Briand déclarait :

« Un homme politique, à la place où je suis et dans les circonstances redoutables que traverse notre pays, n'a pas le droit d'aller au poste de combat s'il n'a pas la certitude qu'il ne lui viendra pas de balles d'ailleurs. Il consent à en recevoir des autres pays mais pas du sien.... »

Puis Briand annonça sa démission. Poincaré devint président du Conseil, Barthou vice-président.... le crime avait payé !

Le 14 janvier Philippe Berthelot qui avait été ministre dans un gouvernement Briand lui adressait une lettre :

« ...Aussi ne puis-je me souvenir sans indignation des attaques abominables et des pièges constants multipliés contre votre gouvernement. Je ne pourrai jamais m'habituer à la politique, à ses travers, à ses bassesses. Je suis heureux de me sentir libre et je ne voudrais à aucun prix recommencer à y être mêlé malgré moi. »

Depuis la plus haute antiquité, la politique a été le domaine par excellence des coups tordus, de l'hypocrisie, des trahisons... Briand dépassait de plusieurs coudées tous ses collègues, ils ne le lui pardonnaient pas !

Dès le 13 janvier 1922, la démission de Briand à Paris mettait fin à la conférence de Cannes qui se séparait sans avoir pris aucune résolution sauf celle de se réunir à nouveau à Gênes. Les magouilles politiciennes et ambitions personnelles en France avaient eu raison d'une conférence internationale qui aurait pu aboutir à un accord de coopération européenne. Les délégations étrangères prirent mal la démission de Briand. La presse internationale accusa la France d'être un pays ingouvernable (déjà!).

Une nouvelle conférence s'ouvrit à Gênes le 10 avril 1922 et se termina le 19 mai.

« Ce fut un fiasco dont la mésentente entre Anglais et Français fut la cause essentielle ». Briand avait cherché un rapprochement avec la Grande-Bretagne, politique que ne suivit pas Poincaré.

Le 16 avril 1922, l'Allemagne et l'URSS avaient conclu le traité de Rapallo et profitaient des dissidences entre France et Grande-Bretagne pour se rapprocher.

En Grande-Bretagne, le ministère de Lloyd George succomba le 19 octobre 1922. Avec son remplaçant (Bonar Law) « le différent franco-britannique s'accentua encore ».

Les événements des années 1930 en Allemagne obligeront France et Grande-Bretagne à s'allier de nouveau, mais avec des hommes qui n'eurent aucun courage et avec des années perdues qui auraient pu être utilisées pour préparer une coopération et une paix durable en Europe.

J.D. 3 juin 2014

Aristide Briand à Cannes entouré par Louis Loucheur et Paul Doumer, publié par Suarez

Aristide Briand à Cannes entouré par Louis Loucheur et Paul Doumer, publié par Suarez

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 15:26

Cette note fait suite à la note N° 125 sur la séparation des Eglises et de l'Etathttp://jean.delisle.over-blog.com/la-loi-de-séparation-n-125.html et à la note N° 126 sur la destruction d'églises en Francehttp://jean.delisle.over-blog.com/la-destruction-d-églises-en-france-n-126.html.

C'est en 1084 que Bruno de Cologne (1030/1101), futur Saint Bruno et 6 de ses compagnons furent amenés à Saint Pierre de Chartreuse (Isère) par Hugues de Châteauneuf-sur-Isère (dans la Drôme) (1053/1132), alors évêque de Grenoble (futur Saint Hugues, un vitrail du XIXe siècle, dans la cathédrale Notre-Dame à Grenoble représente Saint Bruno et Saint Hugues ensemble). Saint Bruno et ses compagnons fondèrent la Grande Chartreuse et l'ordre des Chartreux.

Les Chartreux furent expulsés une première fois le 17 octobre 1792. Ils revinrent occuper le site de Saint Pierre de Chartreuse à compter du 16 juillet 1816. Ils furent expulsés une seconde fois le 29 avril 1903 et ne revinrent qu'à partir du 21 juin 1940.

L'expulsion de 1903 fut évoquée à la Chambre (des députés). L'événement est raconté par Georges Suarez dans sa biographie d'Aristide Briand tome II de 1938 chapitre VI. En voici le récit qui montre, pour le moins qu'il n'y a rien de neuf sous le soleil :

« De graves découvertes s'annonçaient sur la liquidation des congrégations qui s'était effectuée en vertu des lois de 1901 et de 1904 sur les associations. Les congréganistes frappés par la loi de 1901 avaient touché la somme totale de 39.725fr75 ; ceux qui avaient été dispersés par la loi de 1904, avaient reçu 19.030 francs, en tout 58.755fr75. Les liquidateurs avaient cependant réalisé une somme de 13 millions. Qu'était devenue la différence ? Duez, un des trois liquidateurs nommés pour cette gigantesque opération venait d'être arrêté. Il avait avoué notamment qu'il avait dérobé une somme de 500.000 francs à son prédécesseur, un nommé Imbert dont il était le collaborateur. Celui-ci ne s'était jamais aperçu du vol parce qu'il ne contrôlait jamais sa comptabilité ni sa caisse. L'enquête révéla que les comptes tronqués de la liquidation des biens de la congrégation des Marianistes avaient permis à Duez de dissimuler une somme de 527.000 francs, tandis qu'il remettait à sept religieux infirmes 3.700 francs qu'ils devaient se partager. L'ensemble des escroqueries commises par Duez représentait environ 10 millions. Mais les deux autres liquidateurs n'étaient pas moins suspects. La vente de la marque de la Grande-Chartreuse, dira Jaurès devant la Chambre, a été le prétexte d'importantes malversations. C'est ainsi que le stock des liqueurs vendu à l'adjudication aurait été augmenté avec la complicité du liquidateur Lecouturier de 500.000 bouteilles de Chartreuse falsifiée et vendue au prix de la liqueur authentique. On a affirmé que la maison Cusenier et Poidatz pour se rendre acquéreur de la marque à des conditions avantageuses avait versé à M. Lecouturier 66.000 francs. On a dit également que la maison Cusenier avait, avec l'autorisation de la direction des contributions directes, falsifié elle-même les 500.000 bouteilles destinées à augmenter le stock.

Ce n'était pas la première fois qu'il était question des Chartreux à la tribune de la Chambre. Au moment de l'application de la loi sur les associations, Edgar Combes, le fils de l'ancien président du Conseil, avait été accusé d'avoir essayé de soutirer aux Chartreux un million en échange duquel il se faisait fort d'obtenir du gouvernement qu'il autorisât leur congrégation. Le 10 juin 1904, Millerand avait interpellé le ministère Combes sur les lenteurs de ses réalisations sociales. Combes répliqua assez vertement que s'il était obsédé, comme le disait Millerand, par l'anticléricalisme, il ne s'enrichissait pas des dépouilles des congrégations. Cette allusion aux nombreuses plaidoiries que Millerand prononçait depuis 1902 au profit des liquidateurs contre les congrégations, provoqua une certaine sensation. Quelqu'un cria : Et le million des Chartreux ? Combes essaya d'invoquer la calomnie pour couvrir les nébuleuses activités de son fils, mais sa haine contre Millerand n'en prit que plus de force....

Quand vint devant la Chambre, le 11 et le 15 mars 1910, le débat sur les scandales Duez et Lecouturier, personne ne douta que l'attaque avait été manigancée par Combes pour atteindre Millerand.

Il paya de sa personne jusqu'à venir sur place, dans les couloirs du Palais-Bourbon, surveiller le développement de l'intrigue. Sa barbiche de diablotin, sorti d'une boîte à joujoux, frémissait d'indignation. Il laissait passer sa colère dans le langage savoureux et chantant de sa Charente natale. Il ne se contenait plus, prenait par le bras le premier venu, l'attirait dans l'embrasure des fenêtres, lui contait avec de grands gestes de ses petits bras l'affreuse histoire d'Alexandre Millerand dans les opérations des liquidateurs....

La discussion fut mouvementée. Jaurès avait parlé longtemps sur le cas des Chartreux soutenu par l'extrême droite et l'extrême gauche. Il avait fait apparaître des complicités judiciaires qui amenèrent le Garde des Sceaux Barthou à déclarer qu'il y avait quelque chose de gangrené dans la magistrature.... ».

Comme quoi, si il y avait eu un « mur des cons » à l'époque, n'y auraient pas figurés que des gens de droite, mais aussi autant de la gauche, des liquidateurs sans oublier des magistrats. Le spectacle de la Société humaine n'est pas toujours brillant ! On notera en outre que le scandale fut révélé « grâce » à un conflit entre Combes et Millerand qui étaient du même bord politique ! Même avant « Médiapart » des coups tordus finissaient par être révélés !

J.D. 2 septembre 2013

la Grande Chartreuse en 1928

la Grande Chartreuse en 1928

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