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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 14:31

La San Felice N°485

 

suite de la note N°482

 

Alexandre Dumas effectua plusieurs séjours à Naples :

-d'abord un voyage touristique en 1835, sous un faux nom, car la royauté napolitaine lui avait refusé un visa. Il en tira un texte intitulé « Le Coricolo » publié la première fois en 1843.

-de 1860 à 1864, lorsqu'il rejoignit Garibaldi en Sicile et l'accompagna dans la conquête du sud de l'Italie. Garibaldi nomma Alexandre Dumas Directeur des musées et fouilles à Naples. Durant cette période napolitaine, Dumas édita « l'Independente », un média qui parut durant 4 ans. Il dicta même à ses journalistes un texte comparant la révolution de 1789 en France avec celle de 1799 à Naples. Ce texte a été réédité chez Fayard en 2012 sous le titre : « Les deux Révolutions » (1008 pages).

Alexandre Dumas avait des comptes à régler avec la royauté  napolitaine (voir note N°482); il le fit avec sa plume et particulièrement en publiant en 1864 (chez Michel Lévy frères) : « La San Felice » du nom d'une Napolitaine (Luisa Molina San Felice 1777/1799) qui fut décapitée (pour les besoins du romans), lors des exécutions massives qui suivirent le retour de la royauté à Naples après une courte parenthèse républicaine et pro-française.

Cette œuvre d'Alexandre Dumas fit l'objet d'une dernière édition chez Gallimard en 1996 : un beau pavé de 1736 pages dont je viens de faire l'acquisition.

*Dumas n'a pas écrit que les « 3 Mousquetaires », parmi ses œuvres importantes en volume et peu connues, citons : « Le Chevalier de Sainte Hermine » publié à titre posthume chez Phébus en 2005 (1070 pages), « La Royale Maison de Savoie » éditée par « La Fontaine de Siloé » en 4 volumes de 1998 à 2008 : 2243 pages.

*Pour ceux qui s'intéressent à l'histoire de la Savoie, signalons, en outre, les 3 tomes consacrés par Marie-José (1906/2001, dernière reine d'Italie en 1946, inhumée à l'abbaye d'Hautecombe en Savoie) aux comtes de Savoie Amédée VI (le comte Verd), VII (le comte Rouge), VIII (Amédée le Pacifique) : éditions Albin Michel 1956 : 1133 pages particulièrement bien documentées.

*Pour les amateurs d'histoire et que les textes longs ne rebutent pas, parmi ceux que j'ai eu l'occasion de lire, je recommande : « l'Histoire des Girondins » d'Alphonse de Lamartine (excellent récit sur la Révolution française de 1789/1793), dernière édition en 2 volumes (2100 pages) chez Robert Laffont en 2014 ou la biographie d'Aristide Briand de Georges Suarez publiée chez Plon en 6 volumes (2700 pages) entre 1938 et 1952 (à lire surtout en cette période de commémoration de la guerre de 14/18).

*Au moment des événements décrits dans « La San Felice », Ferdinand IV (un Bourbon) était roi de Naples. Il est aussi connu sous le nom de Ferdinand 1er roi des Deux Siciles. Lors de l'invasion française, avec sa Cour il se réfugia en Sicile, fuyant sur les navires anglais.

*Sur place à Naples un cardinal (Ruffo 1744/1827) organisa la résistance des royalistes contre ceux qui venaient de créer la République parthénopéenne.

*Lorsque l'armée française quitta Naples, le roi fut ramené à Naples par la flotte anglaise commandée par Nelson. Au nom du roi, le cardinal Ruffo avait promis l'amnistie aux Républicains. Mais on ne peut rien comprendre aux événements de 1799 dans le royaume de Naples si l'on ne sait pas que Ferdinand IV (le roi) avait épousé en 1768 Marie Caroline (1752/1814), une Autrichienne sœur de Marie-Antoinette reine de France.

*Or, à Paris Marie-Antoinette avait été guillotinée le 16 octobre 1793, Louis XVI le 21 janvier 1793, Elisabeth, sœur de Louis XVI le 10 mai 1794….. Marie-Caroline reine de Naples était enragée contre tout ce qui était Républicain et contre tout ce qui était Français et à plus forte raison contre les Républicains francophiles !

*Aussi, Marie-Caroline manœuvra pour obtenir de son mari le roi la trahison de l'engagement donné aux Républicains en son nom et leur exécution. Voir dans le roman de Dumas le chapitre CLXII.

*Au chapitre LXXVIII, Dumas fait dire au roi : « La vraie Majesté, vous le savez bien, c'est la reine, c'est la reine qui règne... ». cela semble correspondre à la réalité historique. Comme quoi, ce Ferdinand aurait mieux fait de s'appeler « Adam » !

Selon les estimations disponibles, la répression fit des milliers de morts. Les enragés de la Révolution française firent plus de victimes...mais sur une population plus importante.

Dans son « avant-propos », Alexandre Dumas cite une directive manuscrite (retrouvée par Dumas dans les archives de Naples) de la main du roi lui-même qui dresse la liste de tous ceux qui doivent être poursuivis et jugés (traduction : condamnés à mort). La liste est très longue, la San Felice est citée nommément. 

*Parmi leurs 18 enfants, Marie Caroline et Ferdinand eurent une fille (Marie-Amélie 1782/1866) qui fut mariée en 1809 avec Louis-Philippe, le futur dernier roi de France.

On trouvera en illustration le portrait d'une actrice (Laetitia Casta) interprétant le rôle de la San Felice dans un film de 2004, ainsi qu'un portrait d'Elisabeth Vigée Le Brun daté de 1790 et représentant la reine Marie-Caroline.

J.D. 25 septembre 2018

 

 

la reine Marie-Caroline et Laetitia Casta dans le rôle de la San felice
la reine Marie-Caroline et Laetitia Casta dans le rôle de la San felice

la reine Marie-Caroline et Laetitia Casta dans le rôle de la San felice

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