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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 13:34

 

François Achille Napoléon Raverat naquit à Crémieu (Isère) en 1812 et vécut surtout à Lyon où il mourut en 1890.

Son père, René Raverat (1776/1851), fut un soldat de l'Empire particulièrement brave. Par deux fois il fut félicité par Napoléon devant les troupes et fut fait baron d'Empire le 29 mars 1810. Il fut officier au 57ème régiment d'infanterie de ligne puis commandant des gardes nationales actives de l'arrondissement de La Tour-du-Pin (Isère) en 1814/1815

Achille, pour sa part, fut membre de plusieurs Sociétés savantes dont la Sté littéraire historique et archéologique de Lyon, l'Académie delphinale de Grenoble ou la Sté Florimontane d'Annecy.

Il voyagea beaucoup dans un espace qui correspond grosso modo à l'actuelle région Rhône-Alpes et écrivit de nombreux livres consignant le résultat de ses observations et découvertes au cours de ses voyages. Voici la liste de ses œuvres :

 

1855 : Notice historique sur la vie militaire du baron Raverat (il s'agit de René son père)

1861 : à travers le Dauphiné

1867 : les vallées du Bugey

1872 : Promenades en Haute-Savoie

1872 : Promenades en Savoie

1875 : Coueves et Ecuevilles, études éthymologiques

1876 : De Lyon à Montbrison

1877 : Le Dauphiné de Lyon à Grenoble

1877 : De Lyon à Bourg et à la Cluse-Nantua

1878 : Le Bugey de Lyon à Genève

1879 : Nouvelles excursions en Dauphiné

1880 : Fourvières, Ainay et Saint Sébastien sous la domination romaine

1881 : De Lyon à Saint-Genix d'Aoste

1881 : Notre vieux Lyon, promenades historiques et artistiques dans les quartiers de la rive droite de la Saône

1882 : De Lyon à Trévoux par la Croix Rousse et Sathonay

1883 : Lyon sous la Révolution

1885 : De Lyon à Chambéry

1885 : Autour de Lyon (ou 1865 ?)

1886 : Lugdunum : légende de Clitophon, les pseudo-Plutarque, fausse interprétation du mot Lugdunum

1886 : Révérend Germain Pont, chanoine de la cathédrale de Moutiers en Tarentaise

1887 : La 57e demi-brigade de l'armée d'Italie dite la terrible que rien n'arrête

1887 : De Lyon à Mornant par les chemins de fer de Fourvières et Ouest Lyonnais

1887 : Le nouveau pont d'Alaï et le Tourillon de Craponne : recherches sur l'aqueduc de Saint-Bonnet

1889 : La vallée du Rhône de Lyon à la mer, en bateaux à vapeur

1890 : Encore Lugdunum recherches sur la véritable éthymologie du nom de corbeau dans toutes les langues.

Le récit de 1861 fut édité à Grenoble, les autres à Lyon.

 

Achille Raverat voyagea « le sac sur l'épaule et le bâton ferré à la main » comme il l'indique lui-même dans son « avertissement » aux « Promenades en Haute-Savoie ». Il s'était fixé un objectif : consigner le maximum d'observations sur le maximum de choses avant qu'elles ne disparaissent. C'est ainsi qu'il écrit dans « Promenades en Savoie » :

« Homme de labeur et d'études, nous continuons de chercher à être utile à nos concitoyens, sans plus nous soucier des applaudissements que des critiques... Quoique bien modestes, nos travaux pourront néanmoins offrir de l'intérêt, et être de quelque utilité, lorsque le temps sera venu où de grands écrivains, aidés de ces matériaux, que l'on a si bien nommés les miettes de l'histoire, pourront entreprendre l'histoire particulière de chacune de nos anciennes provinces, laquelle, à son tour, concourra à l'édification de l'histoire générale de notre chère France ».

L'objectif et le voyage « le sac sur l'épauleet le bâton ferré à la main » firent d'Achille Raverat un modèle de voyageur, à une époque (le XIXe siècle) où le voyage et le récit du voyage devinrent à la mode. Mais alors que beaucoup de voyageurs se contentaient des sites connus et les plus importants, Achille Raverat sur une aire donnée, allait partout, y compris dans les plus petites communes ou les plus reculées. Il utilisa probablement son titre de baron et sa qualité de catholique pour rencontrer des notables locaux : curés ou châtelains de villages et se faire accompagner ou se faire raconter toutes les légendes du lieu.

En première page de certains de ses ouvrages, sous le titre, Achille Raverat avait inscrit cette maxime : « Lectorem delectendo, pariterque nonendo », ce qui peut se traduire ainsi : pour le plaisir du lecteur autant que pour l'instruire . Voilà qui résume bien la philosophie de Raverat.

Il se situe tout à fait dans la lignée d'un Chateaubriand qui écrit dans sa préface de "l'Itinéraire de Paris à Jérusalem" (publié en 1811) : "un voyageur est une espèce d'historien. Son devoir est de raconter fidèlement ce qu'il a vu ou ce qu'il a entendu dire; il ne doit rien inventer, mais aussi il ne doit rien omettre; et quelles que soient ses opinions particulières, elles ne doivent jamais l'aveugler au point de taire ou de dénaturer la vérité".

Sur l'état au XIXe siècle d'un certain nombre de communes, il n'existe pas d'autres témoignages que celui d'Achille Raverat. Pour les chercheurs intéressés, les ouvrages de Raverat se trouvent au minimum à la bibliothèque de la Part-Dieu à Lyon.

J.D. 29 janvier 2013, dernière mise à jour : 7 février 2013

couverture du livre d'Achille Raverat consacré à son père le baron René Raverat

couverture du livre d'Achille Raverat consacré à son père le baron René Raverat

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