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4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 17:20

Italo Gariboldi N°480

 

*Italo Gariboldi (à ne pas confondre avec Giuseppe Garibaldi) naquit le 20 avril 1879 à Lodi (ville de Lombardie) et mourut à Rome le 9 février 1970.

S'orientant vers l'armée, il fit des écoles militaires à Milan et à Rome dont il sortit lieutenant d'infanterie en octobre 1898.

*Il participa à la guerre italo-turque en 1911/1912 puis à la première guerre mondiale, (contre l'Autriche pour ce qui concerne l'Italie). Durant cette guerre, Italo Gariboldi fut nommé successivement commandant, lieutenant-colonel puis colonel en janvier 1918.

*On le retrouve ensuite impliqué dans les guerres coloniales italiennes. Lorsque en 1936, l'Erythrée, l'Ethiopie et la Somalie italienne sont regroupées dans « l'Afrique orientale italienne », Italo Gariboldi en est nommé gouverneur à Addis Abeda.

*Le 22 juin 1941, rompant son alliance avec Staline, Hitler envahit l'URSS dans le cadre de l'opération « Barbarossa » (nom donné en souvenir de Frédéric Barberousse 1122/1190). L'armée allemande fut complétée par des contingents alliés (à l'Allemagne nazie) : des Roumains, des Hongrois, des Finlandais, des Slovaques, des Croates et même quelques Espagnols ou Français volontaires.

*Benito Mussolini, à qui les Allemands ne demandaient rien, décida de participer à l'expédition et constitua le CSIR (Corpo di Spedizione italiano in Russia) fort de 60.000 hommes.

*Mussolini était persuadé de la victoire allemande et voulait, pour l'Italie, sa part du butin.

*Il faut dire que les grandes purges staliniennes commencées en 1934 avaient fait des ravages dans l'armée soviétique. Voici ce que l'on peut lire dans le rapport qu'effectua Nikita Khrouchtchev, en février 1956, à l'occasion du vingtième congrès du PCUS (parti communiste de l'Union Soviétique) :

« Des conséquences très graves, surtout dans les premiers jours de la guerre, résultèrent de l'élimination par Staline de nombreux chefs militaires et de fonctionnaires politiques entre 1937 et 1941. Pendant ces années, la répression fut instituée contre certaines parties des cadres militaires, commençant à l'échelon des commandants de compagnies et de bataillons et allant jusqu'aux plus hautes sphères militaires. Durant cette période, les chefs qui avaient acquis une expérience militaire en Espagne et en Extrême-Orient furent presque tous liquidés. Cette politique de vaste répression contre les cadres militaires eut également pour résultat de saper la discipline militaire…. »

Selon les sources disponibles, durant les purges staliniennes, plus de 30.000 cadres de l'armée rouge furent exécutés dont les 80 membres du Conseil de guerre qui avait été formé en 1934. Parmi les cadres de l'Armée rouge exécutés sur ordre de Staline : les maréchaux Toukhatchevski, Egorov, Blücher, les généraux Alksnis, Bielov, Kachirine, Iakir, Kork, Ouborevitch, Eideman, Feldman, Primakov, Putna, les amiraux Orlov, Victorov, Sivkov…

*Hitler et Mussolini qui devaient être au courant de cette situation de l'armée Rouge pensèrent qu'ils en viendraient facilement à bout, c'était sans compter sur les immenses ressources et l'énergie de « l'éternelle Russie ». Au dix-huitième siècle, le roi de Suède Charles XII (1682/1718) échoua à envahir la Russie, un siècle plus tard, la campagne de Russie signa le début de la fin pour Napoléon et au vingtième siècle, c'est Stalingrad qui sonna le début de la déroute pour Hitler et ses alliés dont Mussolini.

*En juillet 1942, Mussolini envoya de nouveaux renforts au corps expéditionnaire italien en Russie, en portant les effectifs à 225.000 hommes. En même temps le CSIR prenait le nom de VIIIe armée royale italienne : ARMIR (Armata italiana in Russia) et Italo Gariboldi en prit le commandement.

*La VIIIe armée italienne prit position au nord de Stalingrad avec à ses flancs, d'un côté la troisième armée roumaine et de l'autre la deuxième armée hongroise pour couvrir l'armée allemande. Mais l'armée italienne manquait d'équipements pour affronter l'hiver russe et de matériel lourd. En outre les troupes italiennes n'avaient probablement pas beaucoup de motivation et devaient se demander pourquoi aider les Allemands à combattre les Russes.

*Lorsqu'en décembre 1942, Staline déclencha une énorme contre-offensive, l'armée italienne fut balayée. Il faut rappeler que, durant la seconde guerre mondiale, les Russes eurent plus de 10 millions de morts parmi les militaires et 13 millions parmi les civils, soit en tout près de 14 % de la population recensée en 1939.

*60.000 soldats italiens furent fait prisonniers. Ils durent marcher vers des camps de prisonniers situés beaucoup plus à l'est. Seulement 55.000 parvinrent dans ces camps ; la mort (appelée « la grande faucheuse » dans des textes anciens) avait pris sa dîme.

*45.000 de ces prisonniers périrent dans les camps soviétiques et les 10.000 survivants ne furent, après la guerre, libérés par les Russes qu'au compte-goutte. Les derniers libérés, n'arrivèrent en Italie qu'en 1964.

*Le PCI (parti communiste italien) avait beaucoup de liens avec le PCUS, mais il semble qu'il ne fit rien pour les prisonniers italiens en URSS. Palmiro Togliatti fut secrétaire général du PCI de 1927 à 1934 et de 1938 à sa mort en 1964.

*Les communistes présentaient l'URSS comme le « paradis des travailleurs », ils n'étaient pas pressés de voir ceux qui rentraient de Russie ruiner leur fonds de commerce par des témoignages accablants sur ce qui se passait réellement dans la Russie des Soviets.

On trouvera en illustration Italo Gariboldi (à gauche) en compagnie d'Erwin Rommel (emprunt au net), photo prise probablement en 1941 en Libye.

J.D. 4 septembre 2018

Gariboldi et Rommel

Gariboldi et Rommel

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