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6 octobre 2021 3 06 /10 /octobre /2021 08:48

Dante, Dumas et la langue italienne N°711

 

L’unité de l’Italie s’est effectuée à partir du dix-neuvième siècle autour du royaume de Sardaigne.

Ce royaume dirigé par les descendants de la Maison de Savoie qui avaient transféré leur capitale à Turin en 1562, comprenait : La Sardaigne (Cagliari), la Ligurie (Gênes), le Piémont (Turin), le Val d’Aoste (Aoste) puis le duché de Savoie (Chambéry) et le comté de Nice qui furent cédés à la France en juin 1860. Sur ce noyau primitif, furent agglomérés :

*en juillet 1859 : la Lombardie (Milan)

*en mars 1860 : l’Émilie-Romagne (Bologne) et la Toscane (Florence)

*en octobre 1860 : la Sicile (Palerme), la Calabre (Catanzaro), la Basilicate (Potenza), la Pouille (Bari), la Campanie (Naples), la Molise (Campobasso) et les Abruzzes (L’Aquila).

*en novembre 1860 : les Marches (Ancône) et l’Ombrie (Pérouse)

*en octobre 1866 : la Vénétie (Venise) et le Frioul (Trieste)

*en octobre 1870 : le Latium (Rome)

*en 1919 : Le Trentin-Haut-Adige (Trente) et la Vénétie-Julienne (Trieste)

L’unité de l’Italie était faite (le royaume d’Italie avait été proclamé le 17 mars 1861), il restait à effectuer l’unité des Italiens. Du vénitien au sicilien, en passant par le lombard, le piémontais, le toscan, le calabrais… de nombreuses langues étaient parlées en Italie. Le toscan avait été utilisé pour l’écriture de la Divine Comédie de Dante, du Canzoniere de Pétrarque et du Decameron de Boccace, sans oublier que la Toscane fut la terre natale de Léonard de Vinci, Michel-Ange, Donatello, Sandro Botticelli, Giorgio Vasari, Filippo Brunelleschi, Masaccio, Giotto, Piero della Francesca, Fra Filippo Lippi, Cimabue, Fra Angelico, Lorenzo Ghiberti, Domenico Ghirlandaio, Paolo Uccello... Il fut choisi comme langue nationale italienne. J’ai déjà traité ce sujet dans ce blog ; voir note N° 146  http://jean.delisle.over-blog.com/2013/12/dante-n-146.html etc.

Sur ce thème j’ai trouvé d’intéressants points de vue d’Alexandre Dumas (dans « une année à Florence »). En voici des extraits :

« ...enfin, nous avons dit comment, Guelfe par naissance, Dante devint Gibelin par proscription et poète par vengeance. Aussi, lorsqu’il eut arrêté dans son esprit l’œuvre de sa haine, son premier soin fut-il, en regardant autour de lui, de chercher dans quel idiome il la formulerait pour la rendre éternelle. Il comprit que le latin était une langue morte comme la société qui lui avait donné naissance ; le provençal, une langue mourante qui ne survivrait pas à la nationalité du midi ; et le français, une langue naissante et bégayée à peine, qui avait besoin de plusieurs siècles encore pour arriver à sa maturité ; tandis que l’italien, bâtard, vivace et populaire, né de la civilisation et allaité par la barbarie, n’avait besoin que d’être reconnu par un roi pour porter un jour la couronne. Dès lors son choix fut arrêté, et, s’éloignant des traces de son maître Brunetto Latini, qui avait écrit son Trésor en latin, il se mit, architecte sublime, à tailler lui-même les pierres dont il voulait bâtir le monument gigantesque auquel il força le ciel et la terre de mettre la main.

C’est qu’effectivement la Divine Comédie embrase tout ; c’est le résumé des sciences découvertes et le rêve des choses inconnues. Lorsque la terre manque aux pieds de l’homme, les ailes du poète l’enlèvent au ciel ; et l’on ne sait, en lisant ce merveilleux poème, qu’admirer le plus, ou de ce que l’esprit sait ou de ce que l’imagination devine. Dante est le moyen-âge fait poète….

Florence, injuste envers le vivant, fut pieuse envers le mort…

En 1519, elle adressa une demande à Léon X, et parmi les signatures des pétitionnaires, on lit cette apostille : Moi, Michel-Ange, sculpteur, je supplie votre Sainteté, pour la même cause, m’offrant de faire au divin poète une sculpture convenable et dans un lieu honorable de cette ville. Léon X refusa ; c’eût cependant été une belle chose que le tombeau de l’auteur de la Divine Comédie, par le peintre du Jugement dernier….

Il existe encore à Florence des descendants de Dante...je les trouvais bien descendus ».

Ce texte de Dumas fut publié en 1851, donc avant que le toscan ne devienne langue nationale en Italie, mais l’on voit que Dumas le considérait déjà comme la langue italienne ; constat intéressant !

On trouvera en illustration (emprunts au net) le cénotaphe de Dante dans l’église Sainte Croix (Santa Croce) de Florence (dans le bas-côté droit entre la seconde et la troisième travée) ; ainsi qu’une statue de Dante sur la place Santa Croce de Florence.

J.D. 5 octobre 2021

 

Dante, Dumas et la langue italienne N°711
Dante, Dumas et la langue italienne N°711
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3 octobre 2021 7 03 /10 /octobre /2021 10:28

Bonaparte et San Miniato N°710

 

« A moitié chemin de Livourne à Florence, s’élève comme une borne gigantesque la tour de San-Miniato-al-Tedesco.

San-Miniato-al-Tedesco est le berceau de la famille Bonaparte. C’est de cette aire qu’est partie cette volée d’aigles qui s’est abattue sur le monde ; et chose étrange ! C’est à Florence, c’est-à-dire au pied de San Miniato, que les Napoléon, grâce à l’hospitalité fraternelle du grand-duc Léopold II, reviennent tous mourir. Le dernier membre de la famille Bonaparte qui habita San-Miniato fut un vieux chanoine qui y mourut, je crois, en 1828. »

Alexandre Dumas dans « Une année à Florence » texte publié en 1851.

 

San Miniato est une ville italienne qui compte aujourd’hui dans les 28.000 habitants. Elle est située dans la province de Pise de la région Toscane au confluent de l’Elsa et de l’Arno, sur le côté sud de la voie de grande circulation appelée FIPILI (Firenze-Pisa-Livorno). Elle est également sur le passage de la via Francigena (voie de pèlerinage entre Canterbury et Rome)

*La ville fut fondée par les Étrusques sur un site de 3 collines. Elle reçut le nom de Castello lorsque les Romains s’emparèrent du territoire des Étrusques (à partir de -396).

*C’est au huitième siècle de notre ère qu’elle reçut le nom de San Miniato en l’honneur de Miniatus un martyr chrétien mort à Florence en l’an 251.

*En l’an 962, l’empereur germanique Othon lança à San Miniato la construction d’un château. La ville prit alors le nom de San-Miniato-al-Tedesco (San Miniato de l’Allemand).

*Au douzième siècle fut construite la tour Mathilde qui servit ensuite de clocher à la cathédrale (c’est en 1622 que la ville devint le siège d’un évêché). Au même siècle fut également construit un château (Rocca) à la demande de Frédéric II empereur germanique. Ce château fut détruit par les Allemands le 23 juillet 1944 et reconstruit depuis. Il est question de ce château au chant XIII de l’Enfer dans la Divine Comédie de Dante.

*En 1370, la ville prit le nom de San Miniato de Fiorentino et ce après des guerres d’abord contre Pise puis contre Florence. Puis elle devint San Miniato.

*En 1843 fut érigée une statue à Léopold II grand-duc de Toscane place Bonaparte.

*En 1944, la ville fut atteinte par des bombardements destinés à détruire la ligne ferroviaire Pise-Florence ; puis les Allemands massacrèrent les habitants réfugiés dans la cathédrale. Ces événements inspirèrent un film sorti en 1982 et intitulé « la nuit de San Lorenzo » qui reçut le prix spécial du Jury de Cannes en 1982.

*Napoléon Bonaparte vint 2 fois à San Miniato ; la première fois en 1778, il avait 9 ans ; il accompagnait son père Charles Buonaparte venu chercher un certificat de noblesse pour que son fils (Napoléon) puisse entrer à l’école militaire de Brienne. La seconde fois, le 2 juillet 1796, il vint visiter le dernier Buonaparte (Filippo) qui résidait à San Miniato. Voir plaque en illustration.

Parmi les Buonaparte de San Miniato, on peut citer : Iacopo (ou Jacopo) Buonaparte (1478/1541) qui fut conseiller du pape Clément VIII et écrivit l’histoire du sac de Rome en 1527 ; également Vittorio di Battista Buonaparte qui fit construire au seizième siècle un palais à San Miniato, qui abrita la famille Bonaparte et qui sert aujourd’hui de siège à la caisse d’épargne locale sous le nom de palais Formichini.

J.D. 3 octobre 2021

Bonaparte et San Miniato N°710
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27 septembre 2021 1 27 /09 /septembre /2021 13:31

Une tourte toscane N°709

 

Bianca Cappello naquit à Venise en 1548. En 1565, elle s’enfuit de Venise avec Pietro Bonaventuri son amant.

Ils trouvèrent refuge à Florence où Bianca devint rapidement la maîtresse de Francesco de Médicis (1541/1587 ; fils de Cosme 1er ) et Grand-Duc de Toscane. La Toscane était devenue un Grand-duché lorsque le pape Pie V donna le 27 août 1569 le titre de Grand-Duc à Cosme 1er, père de Francesco.

Francesco de Medicis fut marié avec Jeanne d’Autriche (1547/1578) fille de Ferdinand 1er empereur du Saint Empire romain germanique.

Pour rencontrer plus facilement sa maîtresse, Francesco acheta une villa à Bianca, proche du palais Pitti. Cette villa est aujourd’hui située via Maggio au N° 26 et porte l’appellation « palazzo Bianca Cappello » dans les guides touristiques.

La maîtresse prit rapidement le pas sur l’épouse et pour asseoir plus sûrement son autorité, avec la complicité d’une gouvernante, elle simula une grossesse puis un accouchement dans la nuit du 29 au 30 août 1576 et offrit un fils au Grand Duc, alors que ce garçon était né quelques heures auparavant d’une autre femme. Le Grand Duc y crut ou feignit d’y croire ?

Entre temps, Pietro Bonaventuri, l’amant vénitien de Bianca, fut assassiné et Jeanne d’Autriche décéda de mort naturelle semble-t-il, le 10 avril 1578.

Francesco de Médicis épousa alors rapidement Bianca Cappello qui devint ainsi Grande-Duchesse de Toscane. Elle était parvenue à ses fins. Craignant que la gouvernante qui l’avait aidée dans le simulacre de naissance puisse la dénoncer, Bianca chargea 2 exécuteurs de la supprimer. Blessée mortellement la gouvernante eut le temps de parler avant de rendre son dernier soupir. Ses paroles parvinrent aux oreilles du cardinal Ferdinand de Médicis, frère du Grand-Duc et qui était par conséquent devenu le beau-frère de Bianca Cappello.

Bianca comprit qu’elle était démasquée par le cardinal son beau-frère et décida de le supprimer. Voici la relation de l’événement rapportée par Alexandre Dumas dans « Une année à Florence » (texte publié en 1851) :

«Le jour même de l’arrivée du cardinal (le 19 octobre 1587), Bianca, qui savait que le cardinal aimait les tourtes confectionnées d’une certaine façon, voulut en préparer une elle-même. Le cardinal apprit par le grand-duc Francesco cette attention de sa belle-sœur, et comme il n’avait pas une confiance bien profonde dans sa réconciliation avec elle, cette gracieuseté de sa part ne laissa pas de l’inquiéter. Heureusement le cardinal possédait une opale qui lui avait été donnée par le pape Sixte-Quint, et dont la propriété était de se ternir quand on l’approchait d’une substance empoisonnée. Le cardinal ne manqua point d’en faire l’épreuve sur la tourte préparée par Bianca. Ce qu’il avait prévu arriva. En approchant de la tourte, l’opale se ternit, et le cardinal déclara que toute réflexion faite, il ne mangerait pas de tourte. Le duc insista un instant. Voyant que ses instances étaient inutiles : Eh bien ! Dit-il en se retournant vers sa femme, puisque mon frère ne mange pas de son plat favori, j’en mangerai, moi, afin qu’il ne soit pas dit qu’une grande-duchesse se sera faite pâtissière inutilement ; et il se servit un morceau de tourte. Bianca fit un mouvement pour l’en empêcher, mais elle s’arrêta. La position était horrible : il fallait ou qu’elle avouât son crime ou qu’elle laissa son mari mourir empoisonné. Elle jeta un coup d’œil rapide sur sa vie passée...sa décision fut rapide… elle coupa un morceau de tourte pareil à celui qu’avait pris le grand-duc, lui tendit la main, et mangea de l’autre en souriant le morceau empoisonné. Le lendemain Francesco et Bianca étaient morts... »

Le cardinal Ferdinand de Médicis abandonna alors les ordres et devint Grand-Duc de Toscane. Il épousa en 1589 Christine de Lorraine petite-fille de Catherine de Médicis et du roi de France Henri II ; et maria sa nièce Marie de Médicis avec le roi de France Henri IV.

Ferdinand est surtout connu pour les « leggi livournine », ensemble de lois qui donnèrent le statut de port franc à la ville de Livourne. Dans cette ville, piazza Micheli, un monument dit des 4 Maures (I quattro Mauri) est dédié à Ferdinand et aux victoires de sa flotte sur les barbaresques en Méditerranée.

La scène de la tourte se déroula dans une villa construite dans les années 1480 à la demande de Laurent de Médicis surnommé Laurent le Magnifique. La villa se trouve à Poggio a Caiano, ville qui a aujourd’hui dans les 10.000 habitants et qui est située à l’ouest de Florence et au sud de Prato. Voir illustration, emprunt à alamy stock photo.

J.D. 27 septembre 2021

Une tourte toscane N°709
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22 septembre 2021 3 22 /09 /septembre /2021 15:26

Belley N°708

 

extrait d’un discours de Monsieur Denis Guillot Président de Chambre à la Cour d’Appel, à l’audience solennelle de rentrée du 16 septembre 1958 à la Cour d’Appel de Grenoble :

 

« L’ancien président du Tribunal de Belley vous convie à le suivre dans cette charmante petite ville aux sept collines, aux horizons tellement divers dans leur beauté.

Noyée dans la verdure, elle s’étire, comme une chatte gourmande, loin du bruit des grandes voies de circulation. On ne digère bien que dans le calme et particulièrement qu’à Belley. Or, la bonne digestion conduit l’avocat à une bonne plaidoirie et le magistrat à une juste sentence. C’est ce qui se passe de toute éternité dans cet heureux pays.

Tournons nos regards vers le Valromey, à quelques lieues au nord, pays clair, aux champs fertiles parsemés de boqueteaux touffus, aux coteaux produisant des vins renommés. C’est la symphonie des brandes giboyeuses, des eaux limpides miroitantes de fins poissons et des sous-bois parfumés de champignons rares.

Quelques villages, dont on garde éternellement le nom en même temps que le fumet et le goût des mets dispensés par l’hôtelier : Vieu, Champagne, Artemare, Virieu procurent de salutaires haltes gastronomiques. Voilà le Bas Bugey.

Dans ce croissant fertile, bien plus modeste, certes, que celui qui s’étendait il y a quatre mille ans sur la Mésopotamie, l’homme communie avec les biens de la terre plus facilement qu’en aucun autre lieu.

Et les anciens moines le savaient qui établirent là leurs couvents afin de ne pas mépriser les dons et les bienfaits de Dieu.

Et partout brille l’ombre de Brillat-Savarin. Particulièrement dans son cellier de manicle à Cheigneu-la-Balme, tandis que, réunis autour de sa table rustique et lui ayant réservé son couvert et sa chaise selon la coutume, les ors et la pourpre du vin, dont les ceps s’étendaient sous nos yeux, chantaient dans nos verres…. »

 

commentaires : Belley est une antique cité romaine qui compte aujourd’hui dans les 9000 habitants et qui doit son nom à Bellone déesse romaine de la guerre. Son symbole est la louve ; une louve en bronze, œuvre d’une sculptrice installée à Belley (Colette Sonzogni), orne d’ailleurs la Grande Rue. Voir illustration, emprunt au net.

Belley a toujours était considérée comme la capitale du Bugey et fut le siège d’un diocèse probablement depuis le début du huitième siècle. Les 2 clochers de sa cathédrale dédiée à Saint Jean-Baptiste furent détruits lors de la Révolution. Les dernières restaurations datent des années 1990. L’évêque du diocèse réside à Bourg-en-Bresse depuis 1978.

Le Bugey fut donné aux comtes de Savoie par l’empereur germanique Henri IV en 1077 et fut pris au profit de la France par un autre Henri IV (celui là roi de France) en 1601. Mais on trouve encore à Belley un « hôtel des Ducs de Savoie » où siège l’office du tourisme.

22 septembre 2021

 

la louve de Belley

la louve de Belley

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31 août 2021 2 31 /08 /août /2021 13:29

L’Arbia et l’Arno N° 707

 

L’Arbia est une rivière toscane de 57 kms de longueur affluent de l’Ombrone, fleuve côtier de 161 kms qui se jette dans la mer Tyrrhénienne (en fait, la Méditerranée) après avoir arrosé Grosetto. L’Ombrone donna son nom à un département français dont le chef-lieu fut Sienne et dont l’existence fut brève (du 30 mai 1808 au 30 mai 1814) (voir notes 21 et 22 http://jean.delisle.over-blog.com/article-l-italie-sous-napoleon-1er.61707999.html).

L’Arbia fut le théâtre le 4 septembre 1260 d’une terrible bataille entre les Siennois gibelins et les Florentins guelfes (voir note 706) et il fut dit et écrit que l’Arbia fut rougie par le sang des nombreuses victimes. Il en est ainsi au chant X de l’Enfer de la Divine Comédie où Dante et Virgile rencontrent Farinata degli Uberti (chef des Gibelins florentins alliés aux Siennois) et Dante lui parle « du massacre et de l’horreur qui teignirent de rouge le cours de l’Arbia » . De même dans « Une année à Florence » (texte de 1851) Alexandre Dumas écrit : « la perte de la bataille de Monte Aperto est restée pour Florence un de ces grands désastres dont le souvenir se perpétue à travers les âges. Après cinq siècles et demi, le Florentin montre encore avec tristesse aux voyageurs le lieu du combat, et cherche dans les eaux de l’Arbia cette teinte rougeâtre que leur avait donnée le sang de ses ancêtres. »

La rivière Arbia a donné son nom sur son flanc sud a un lieu-dit nommé Arbia (fraction de la commune Asciano) qui se distingue par la présence d’une colonne dédiée à Napoléon Bonaparte.

 

L’Arno, pour sa part, prend sa source au mont Falterona à 1654 mètres d’altitude, contourne par le sud le mont Pratomagno et arrose différentes villes dont Florence et Pise avant de se jeter dans la mer, après une course de 241 kms. Voir carte en illustration, emprunt au net. L’Arno, l’Ombrone et leurs affluents descendent de la chaîne des Apennins, longue montagne qui s’étend sur 1200 kms, au centre de l’Italie en parallèle à la fois à l’Adriatique et à la Méditerranée.

Le relief et la géographie déterminent dans la Toscane un réseau hydrographique favorable aux crues catastrophiques. Parmi les plus dévastatrices, il faut citer la crue du 4 novembre 1333 (décrite par un marchand florentin nommé Giovanni Villani) et celle du 4 novembre 1966. En 1966, la crue (voir en illustration le niveau atteint par la crue dans un village toscan, emprunt au net) fit d’énormes ravages en Toscane et particulièrement à Florence où on compta 34 victimes, 15.000 voitures détruites, 6000 boutiques ravagées, 2 millions de livres anciens détruits ou endommagés, le fond étrusque du musée archéologique national détruit et parmi les principales œuvres :

* »la dernière cène », grand tableau de 6 mètres sur 2,61 de Giorgio Vasari (1511/1574) ; à ne pas confondre avec le tableau de Léonard de Vinci. Ce tableau put être restauré et remis à sa place dans la basilique Santa Croce de Florence le 4 novembre 2016 en présence du premier ministre italien de l’époque (Matéo Renzi).

*les portes de bronze du baptistère Saint Jean Baptiste et spécialement le panneau situé à l’est (œuvre principalement de Lorenzo Ghiberti) et qui fut dénommé « porte du paradis » par Michel Ange ; et dont Giorgio Vasari a dit qu’elle était : « la plus belle œuvre qui se soit jamais vue au monde ».

Ce baptistère fut construit à cheval sur le onzième et douzième siècles à l’emplacement d’une ancienne église, elle-même à l’emplacement d’un temple romain. C’est dans ce baptistère que fut baptisé Dante (1265-1321) et que l’on trouve le tombeau du pape Jean XXIII (celui mort le 22 décembre 1419, et non le Jean XXIII décédé le 3 juin 1963 et inhumé à Saint Pierre de Rome : de quoi papoter sur la papauté !) ; tombeau financé par les Médicis et œuvre de Donatello.

Cette porte du Paradis (dont les sculptures représentent des scènes de l’Ancien Testament), restaurée, se trouve depuis au musée « dell’Opera del Duomo » (musée de l’œuvre de la cathédrale), tandis qu’une copie remplace maintenant l’original au baptistère.

En 1966, des volontaires vinrent de tous les coins du monde à Florence pour aider à dégager, à reconstruire, à restaurer. Les Italiens appelèrent ces volontaires : « gli Angeli del fango » ce qui peut se traduire par : « les anges de la boue ». En 2016, pour le cinquantenaire de l’événement, une cérémonie particulière se déroula à Florence pour rendre hommage à ces « anges de la boue » dont ceux encore vivants furent invités à Florence.

J.D. 31 août 2021

hauteur de l'inondation du 4 novembre 1966 en Toscane et cours de l'Arno
hauteur de l'inondation du 4 novembre 1966 en Toscane et cours de l'Arno

hauteur de l'inondation du 4 novembre 1966 en Toscane et cours de l'Arno

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24 août 2021 2 24 /08 /août /2021 08:27

Dictatus papae N°706

 

« Dictatus papae » peut être traduit par : « affirmations du pape ». Il s’agit de 27 « propositions » rédigées par le pape Grégoire VII en mars 1075.

Le pape affirmait la supériorité du spirituel sur le temporel c’est-à-dire en fait du Vatican sur le saint Empire romain germanique et ce pour la nomination des évêques. Cela déclencha ce qui fut appelé : « la querelle des investitures » : une guerre entre papes et empereurs qui mobilisa toute la chrétienté avec des partisans du pape (appelés Guelfes) et ceux de l’empereur (les Gibelins) et avec en prime, des guerres secondaires à l’intérieur de la guerre principale ; comme celle qui opposa Florence (guelfe) à Sienne (gibeline).

On peut faire remonter l’origine du conflit au 2 février 962 lorsque le pape Jean XII donna un titre d’empereur à un souverain germanique nommé Otton (et qui fut surnommé Otton le Grand) ; ce qui consacra la naissance du Saint Empire romain germanique. Peu reconnaissant, 11 jours plus tard (c’est-à-dire le 13 février 962) Otton publiait un « privilège » qui plaçait la papauté sous la tutelle de l’empereur !

L’épisode le plus connu de cette guerre est « l’amende honorable » que l’empereur Henri IV alla faire à Canossa où s’était réfugié le pape dans un château appartenant à la comtesse Mathilde (elle fut la première femme ensevelie à Saint Pierre de Rome où elle a son monument funéraire, œuvre de Bernin en 1635 ; dans la nef, à droite en montant vers le baldaquin, voir illustration, emprunt au net).

Il s’agit de Canossa en Emilie-Romagne, à ne pas confondre avec Canosa dans les Pouilles. Voir la note N°530 http://jean.delisle.over-blog.com/2019/03/canosa-et-canossa-n-530.html

    1. La victoire du pape fut de courte durée car Henri IV parvint à réunir un concile qui déposa Grégoire VII et nomma Clément III le 25 juin 1080. Grégoire VII mourut le 25 mai 1085 isolé à Salerne (Salerno à 60 kms au sud de Naples). Né vers 1015, il avait été élu pape le 22 avril 1073. Il fut inhumé dans la cathédrale de Salerne et fut canonisé par l’Église en 1606. il avait tenté de réformer l’Église et voulut organiser une croisade pour aider les chrétiens d’Orient à résister à l’islam mais y renonça faute d’appui de souverains fournissant des soldats.

La guerre se termina par le « Concordat de Worms » le 23 septembre 1122. La fin du conflit principal n’arrêta pas la guerre entre guelfes et gibelins en Toscane. La minorité gibeline de Florence, alliée aux Siennois gibelins et au roi de Sicile (Manfred, qui avait été couronné roi de Sicile le 11 août 1258 ; il était le fils de l’empereur germanique Frédéric II) fut vainqueur des guelfes florentins le 4 septembre 1260 à la bataille de Montaperti (dans la province de Sienne, on trouve aussi écrit Mont Aperto). Les Gibelins eurent alors le projet de détruire Florence. Voici le récit qu’Alexandre Dumas fait de cet épisode dans « Une année à Florence » texte de 1851 :

« le 27 septembre (1260) l’armée gibeline se présenta devant Florence dont elle trouva toutes les femmes en deuil…

Alors une diète des cités gibelines de Toscane fut convoquée à Empoli (entre Florence et Livourne) ; les ambassadeurs de Pise et de Sienne déclarèrent qu’ils ne voyaient d’autres moyens d’éteindre la guerre civile qu’en détruisant complètement Florence, véritable ville des Guelfes, et qui ne cesserait jamais de favoriser ce parti. Les comtes Guidi et Alberti, les Santafior et les Ubaldini, appuyèrent cette proposition… La motion allait passer lorsque Farinata des Uberti (un Florentin gibelin qui avait combattu avec les Siennois contre les Florentins guelfes) se leva.

Ce fut un discours sublime que celui que prononça ce Florentin pour Florence, ce fils plaidant en faveur de sa mère, ce victorieux demandant grâce pour les vaincus… La parole de Farinata l’emporta au conseil, comme son épée à la bataille. Florence fut sauvée….

Ce fut la cinquième année de cette réaction impériale que naquit à Florence, un enfant qui reçut de ses parents le nom d’Alighieri, et du ciel celui de Dante..…

Le géant (il s’agit de Farinata des Uberti) disparaît comme un fantôme, et on ne le retrouve que quarante ans après, dans l’enfer de Dante (au chant X), où plongé jusqu’à la ceinture dans un tombeau rougi par les flammes , il se plaint, non pas de la douleur qu’il éprouve, mais de l’acharnement avec lequel les Florentins poursuivent son nom et sa famille. » (pour avoir d’abord combattu avec les Siennois). Dante fait dire à Farinata :

« Je fus le seul, alors que chacun acceptait la pensée de détruire Florence, à la défendre à visage découvert ».

J.D. 24 août 2021

 

 

tombeau de la comtesse Mathilde à Rome

tombeau de la comtesse Mathilde à Rome

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4 août 2021 3 04 /08 /août /2021 09:15

Les amants pendus N°705

 

En 1851, Alexandre Dumas publia « Une année à Florence ». Pour se rendre en Italie, il était passé par Monaco où il raconte les tribulations d’un prince de Monaco ; tribulations dignes des contes libertins de Jean de la Fontaine ou de l’Heptaméron de Marguerite d’Angoulême (sœur de François 1er et reine de Navarre, 1492/1549). Voici le texte de Dumas (en respectant l’orthographe utilisée par Dumas en son temps) :

« vers 1550, au moment de la formation des grandes puissances européennes, le seigneur de Monaco, craignant d’être dévoré d’une seule bouchée par les ducs de Savoie ou les rois de France, se mit sous la protection de l’Espagne. Mais, en 1641, cette protection lui étant devenue plus onéreuse que profitable, Honoré II résolut de changer de protecteur, et introduisit garnison française à Monaco. L’Espagne, qui avait à Monaco un port et une forteresse presque imprenables, entra dans une de ces belles colères flamandes comme il en prenait de temps en temps à Charles-Quint et à Philippe II, et confisqua à son ancien protégé ses possessions milanaises et napolitaines. Il résultat de cette confiscation que le pauvre seigneur se trouva réduit à son petit État. Alors, Louis XIV, pour l’indemniser, lui donna en échange le duché de Valentinois dans le Dauphiné, le comté de Carlades dans le Lyonnais, le marquisat des Baux et la seigneurie de Buis en Provence ; puis il maria le fils d’Honoré II (qui deviendra le prince Louis 1er) avec la fille de M. Le Grand (Il s’agit de Catherine Charlotte de Gramont nièce de Louis XIV). Ce mariage eut lieu en 1688 (le 13 juin), et valut à M. de Monaco et à ses enfans le titre de princes étrangers. Ce fut depuis ce temps-là que les Grimaldi changèrent leur titre de seigneur contre celui de prince.

Le mariage ne fut pas heureux ; la nouvelle épousée, qui était cette belle et galante duchesse de Valentinois si fort connue dans la chronique amoureuse du siècle de Louis XIV, se trouva un beau matin d’une enjambée hors des états de son époux, et se réfugia à Paris, tenant sur le pauvre prince les plus singuliers propos. Ce ne fut pas tout : la duchesse de Valentinois ne borna pas son opposition conjugale aux paroles, et le prince apprit bientôt qu’il était aussi malheureux qu’un mari peut l’être.

A cette époque on ne faisait guère que rire d’un pareil malheur ; mais le prince de Monaco était un homme fort bizarre, comme l’avait dit la duchesse, de sorte qu’il se fâcha. Il se fit instruire successivement du nom des différens amans que prenait sa femme, et les fit pendre en effigie dans la cour de son château (le château avait été construit par la République de Gênes à la fin du douzième siècle. C’est en 1297 qu’un François Grimaldi s’en empara. On trouvera en illustration une représentation de ce château et de sa cour ; emprunt au net). Bientôt la cour fut pleine et déborda sur le grand chemin, mais le prince ne se lassa pas et continua de faire pendre. Le bruit de ces exécutions se répandit jusqu’à Versailles, Louis XIV se fâcha à son tour, et fit dire à Monsieur de Monaco d’être plus clément ; Monsieur de Monaco répondit qu’il était prince-souverain, qu’en conséquence il avait droit de justice basse et haute dans ses États, et qu’on devait lui savoir gré de ce qu’il se contentait de faire pendre des hommes de paille.

La chose fit si grand scandale qu’on jugea à propos de ramener la duchesse à son mari. Celui-ci pour rendre la punition entière, voulait la faire passer devant l’effigie de ses amans ; mais la princesse douairière insista si bien que son fils se départit de cette vengeance, et qu’il fut fait un grand feu de joie de tous les mannequins. Ce fut dit madame de Sévigné le flambeau de ce second hyménée. »

4 août 2021

 

 

Les amants pendus N°705
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28 juillet 2021 3 28 /07 /juillet /2021 10:27

Les contes libertins de Jean de La Fontaine N°704

 

Jean de La Fontaine (8 juillet 1621/13 avril 1695) devint célèbre par ses fables. Voir les fiches N° 698 et 699 ; mais le coquin rédigea également des contes (66 plus 2 à titre posthume) qui selon les éditions furent appelés « contes licencieux », « contes libertins », ou « contes interdits », car ils égratignaient le clergé.

Tout le monde sait, sauf les dirigeants, qu’interdire un texte en fait la publicité et que plus un texte est interdit plus il est recherché et circule sous le manteau. C’est ce qui arriva pour les contes à Jean de La Fontaine. En outre, un artiste réputé ; un multi cartes (peintre, graveur, sculpteur…) : Jean Fragonard (1732/1806) réalisa en 1770 ; 57 dessins pour accompagner les contes de La Fontaine (qui ne les vit pas, étant déjà décédé). Malgré l’interdiction, plusieurs éditions des contes et des dessins virent le jour dont l’une parvint au musée du Petit Palais en 1934. Une édition de luxe (textes plus dessins) fut publiée en 1994 chez Diane de Selliers éditeur qui a réalisé une nouvelle édition en 2007.

On trouvera ci dessous la liste de ces contes et en illustration la couverture de l’édition de 2007.

Richard Minulto

Le Cocu, battu, et content

Le Mari confesseur

Conte d'une chose arrivée à Château-Thierry

Conte tiré d'Athénée

Autre conte tiré d'Athénée

Conte de **** (soeur Jeanne)

Joconde

Conte d'un paysan qui avait offensé son Seigneur

Imitation d'un conte intitulé "les Arrêts d'Amour"

Les Amours de Mars et de Vénus

Ballade

Le Faiseur d'oreilles et le Raccomodeur de moules

Les Frères de Catalogne

Le Berceau

Le Muletier

L'Oraison de Saint Julien

La Servante justifiée

La Gageure des trois Commères

Le Calendrier des Vieillards

A Femme avare, galant Escroc

On ne s'avise jamais de tout

Le Villageois qui a perdu son veau

L'anneau d'Hans Carvel

Le Gascon puni

La fiancée du roi de Garbe

L'Ermite

Mazet de Lamporechio

Les Oies du Père Philippe

La Mandragore

Les Rémois

La Coupe enchantée

Le Faucon

La Courtisane amoureuse

Nicaise

Le bât

Le Baiser rendu

Epigramme

Imitation d'Anacréon

Autre imitation d'Anacréon

Le différend de Beaux Yeux et Belle Bouche

Le petit Chien qui secoue de l'argent et des pierreries

Clymène

Comment l'esprit vient aux filles

Le Troqueurs

Le cas de conscience

Le Diable de Papefiguière

Féronde ou le purgatoire

Le Psautier

Le Roi Candaule et le maître en droit

Le Diable en enfer

La Jument du compère Pierre

Paté d'anguille

Le Lunettes

Janot et Catin

Le Cuvier

La Chose impossible

Le Magnifique

Le Tableau

La Matrone d'Ephèse

Belphégor

La Clochette

Le fleuve Scamandre

La Confidente sans le savoir ou le Startagème

Le remède

Les aveux indiscrets

Contes Posthumes

Les quiproquos

Conte tiré d'Athénée


 


 


 

 

 

Les contes libertins de Jean de La Fonatine N°704
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27 juillet 2021 2 27 /07 /juillet /2021 09:02

La Chimère se gondole N° 703

 

« La Chimère se gondole » fut le titre d’un bulletin dont il ne parut que deux numéros datés février et mars 1940, tiré à 150 exemplaires et destiné aux mobilisés du 303e RALP (régiment d’artillerie légère portée). On ne trouve que deux signatures sur ces bulletins : celle du lieutenant Cahen et celle de l’adjudant Massard. La Chimère était le symbole du régiment d’où le titre pour un bulletin qui se voulait distractif.

Page 4 du numéro 1 on trouve ce poème :

 

« Ici sans faire de façons

On boit, on mange et on roupille

Et nos uniques soucis sont

De déguster le saucisson

Tout en faisant une manille. »

 

Voilà qui irait bien aux occupants de certaines résidences pour Séniors ! Sauf que les Séniors en question ont travaillé toute leur vie avant de venir se reposer ! Le cas était différent pour les mobilisés de 1939.

Suite aux traités signés au Kremlin dans la nuit du 23 au 24 août 1939 entre Soviétiques et Nazis ; Hitler envahissait la Pologne le premier septembre 1939. Dès ce premier septembre, la France décidait la mobilisation générale avec effet au 2 septembre à minuit. Puis le 3 septembre 1939 à 17 heures, la France et la Grande-Bretagne déclaraient la guerre à l’Allemagne.

En France, 2.224.000 hommes furent mobilisés à l’arrière pour des taches de transport etc et 2.274.000 pour le front, ou plus exactement pour la frontière !. Ils furent renforcés par un corps expéditionnaire britannique de 200.000 soldats.

Ce furent donc près de 2.500.000 hommes qui furent stationnés derrière la ligne Maginot et qui durant plus de 8 mois n ‘eurent d’autres tâches que de tuer... le temps, mais pas les ennemis ! D’où le poème ci-dessus tout à fait justifié !

Il fallut attendre le bon vouloir des Allemands le 10 mai 1940 pour que notre déclaration de guerre se transforme en guerre !

Quelle pitié ! Sans oublier que c’était le gouvernement issu des élections législatives de fin avril et début mai 1936 qui était aux commandes ! Le même qui avait livré la Tchécoslovaquie à Hitler lors de la conférence de Munich le 29 septembre 1938 ; le même qui avait envoyé nos athlètes aux jeux olympiques de Berlin en août 1936 alors que toutes les lois anti-juives avaient été votées en Allemagne entre le 7 avril 1933 et le 15 septembre 1935 avec publication au « Reichsgesetzblatt » (le journal officiel allemand de l’époque). Nos responsables politiques ne pouvaient donc pas dire qu’ils ne savaient pas ! Enfin les mêmes qui le 10 juillet 1940 au théâtre du Grand casino de Vichy votèrent les pleins pouvoirs à Pétain. A noter que les élus communistes (74 députés et 2 sénateurs) ne participèrent pas à ce vote. Un décret-loi d’Edouard Dalladier du 26 septembre 1939 (J.O. du 27) avait interdit le parti communiste et ses annexes et que députés et sénateurs communistes avaient été arrêtés le 8 octobre 1939. Sur « le front populaire » voir la fiche N°463. http://jean.delisle.over-blog.com/2018/06/le-front-populaire-n-463.html

 

J.D. 27 juillet 2021

 

 

 

 

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18 juillet 2021 7 18 /07 /juillet /2021 13:48

Révolution française, chronologie N°702

 

*5 mai 1789 : ouverture des « Etats-Généraux », les premiers Etats-Généraux en France datent du 16 avril 1302 sous Philippe IV le Bel, avec des représentants de la noblesse, du clergé et des Villes. Il y en eut ensuite en 1347, 1367, 1439, 1468, 1484, 1560, 1593, 1614 avant ceux de 1789. C’est en 1484 que les représentants des villes prirent le nom de « Tiers état ». En 1789, la noblesse eut 270 représentants, le clergé 291 et le Tiers-état 578, mais le vote se faisait par ordre et non par tête.

*17 juin 1789 : serment du Jeu de paume, les Etats-Généraux se proclament « Assemblée nationale »

*20 juin 1789 : l’Assemblée nationale prend le nom « d’Assemblée constituante ».

*14 juillet 1789 : prise de la Bastille, institution de la « commune de Paris »

*4 août 1789 : abolition des privilèges (de la noblesse et du clergé)

*5 et 6 octobre 1789 : la foule se rend à Versailles, la famille royale contrainte de revenir à Paris (aux Tuileries)

*3 novembre 1789 : une constitution est promulguée avec en préambule une « déclaration des droits de l’homme et du citoyen ».

*12 juillet 1790 : décret de la Constituante sur la « Constitution civile du clergé »

*20 juin 1791 : fuite ratée de la famille royale (Varennes).

*août-septembre 1791 : élection de 745 députés à l’Assemblée législative.

*1er octobre 1791, l’Assemblée législative remplace l’Assemblée constituante ; le 16 mars 1791 les députés avaient voté une loi pour interdire aux députés de la Constituante d’être élus à l’Assemblée législative.

*20 avril 1792 : déclaration de guerre à l’Autriche par 744 députés sur 745. La Prusse se joint à l’Autriche.

*25 avril 1792 : premier usage de la guillotine en France

*20 juin 1792 : invasion des Tuileries par la population, le roi contraint de coiffer le bonnet phrygien.

*10 août 1792 : victoire de Valmy sur l’armée prussienne , nouvelle invasion des Tuileries, déchéance du roi et début de fait de la République. La « commune de Paris » devient « révolutionnaire ».

*26 août 1792 : décret sur les prêtres réfractaires (75.000)

*du 2 au 7 septembre 1792 : les massacres de septembre

*20 novembre 1792 : découverte de l’armoire de fer contenant 625 documents dont des correspondances avec l’Autriche

*3 décembre 1792 : ouverture du procès de Louis XVI

*de 1793 à 1796 : guerre de Vendée.

*17 janvier 1793 : dernier vote condamnant Louis XVI à la peine de mort immédiate : 361 voix pour et 360 contre !

*21 janvier 1793 : à 10,22 heures du matin, exécution de Louis XVI

*10 mars 1793 : loi instituant le Tribunal révolutionnaire

*13 juillet 1793 : Jean-Paul Marat assassiné dans sa baignoire par Charlotte Corday

*17 juillet 1793 : Charlotte Corday guillotinée, on trouvera en illustration un tableau montrant Charlotte Corday conduite à l’échafaud, emprunt au net.

*16 octobre 1793 : exécution de Marie-Antoinette, fille de Marie-Thérèse la grande impératrice d’Autriche, elle avait épousé Louis le 16 mai 1774

*31 octobre 1793 : 21 députés girondins guillotinés

*8 novembre 1793 : Manon Roland, âme des Girondins, guillotinée

*24 mars 1794 : Hébert (qui publiait « le Père Duchesne ») et 19 autres « Hébertistes » guillotinés

*5 avril 1794 : les « Cordeliers » (Danton, Camille Desmoulins, Fabre d’Eglantine…) sont guillotinés.

*10 mai 1794 : Elisabeth sœur de Louis XVI, guillotinée ;

*28 juillet 1794 : Maximilien Robespierre, son frère Augustin, Saint Just, Couthon… en tout 23 « révolutionnaires » sont guillotinés, cela met fin à la terreur et à la Révolution. 82 autres « Jacobins » sont guillotinés dans les 48 heures qui suivent.

*7 mai 1795 : Fouquier-Tinville accusateur public et 15 autres membres du tribunal révolutionnaire guillotinés ! Cela pourrait s’appeler « les guillotineurs guillotinés » ! Voir la fiche N°254 http://jean.delisle.over-blog.com/2015/10/l-annee-1794-en-france-n-254.html

J.D. 18 juillet 2021

 

 

Charlotte Corday menée à la guillotine

Charlotte Corday menée à la guillotine

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