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23 janvier 2022 7 23 /01 /janvier /2022 08:48

Chinoiseries N°721 suite de la note 718

 

III guerres récentes :

*1839/1842 : première guerre dite « de l’opium ». L’empire chinois voulut s’opposer à la vente sur son territoire d’opium produit dans les colonies britanniques. La guerre se termina par le traité de Nankin du 29 août 1842. La Chine céda l’île de Hong-Kong (au sud de la Chine) à la Grande-Bretagne et ouvrit 5 ports au commerce occidental.

Le 19 décembre 1984, devant l’ONU, la Grande-Bretagne rétrocéda Hong-Kong à la Chine avec effet au 1er juillet 1997.

 

*1856/1860 : seconde guerre dite de l’opium. Prise de Pékin par les Anglais et les Français le 13 octobre 1860 et incendie du palais d’été. Convention de Pékin des 24 et 25 octobre entre la Chine et la Grande-Bretagne, la France et la Russie; les Britanniques obtiennent une extension de Hong-Kong et les Russes la cession d’un territoire où ils construisent le port de Vladivostok.

 

*de 1881 à 1885 : guerre contre la France ; voir fiche N°717

 

*de 1894 à 1945 : suite de guerres entre la Chine et le Japon, impliquant la Russie, la Corée et indirectement l’Allemagne, les États-Unis, sur fond de Révolutions communistes (en Russie 1917 et en Chine 1949) ; de coups d’État militaires au Japon (1932 et 1936) et de seconde guerre mondiale.

*Suite aux défaites de 1894/1895, la Chine céda l’île de Taïwan (Formose) et les îles Pescadores (à l’ouest de Formose) au Japon qui les posséda jusqu’en 1945.

*La Chine céda le site de Port-Arthur (sur la presqu’île de Liaodong) à la Russie qui le posséda de 1898 à 1905 et de 1945 à 1955

*Suite à l’invasion de septembre 1931, le Japon créa en Mandchourie, en février 1932 un état-satellite nommé « Mandchoukuo » que le Japon contrôla jusqu’en 1945.

 

*de 1950 à 1953 : guerre de Corée. La Corée fut occupée par le Japon de 1910 à 1945. En septembre 1945, Soviétiques et Américains se partagèrent la Corée avec le 38e parallèle comme ligne de séparation. Un gouvernement communiste fut créé au nord et un non-communiste au sud.

Le 25 juin 1950, la Corée du Nord, armée par les Soviétiques, envahit la Corée du Sud. Sous le mandat de l’ONU, l’armée américaine débarqua le 15 septembre 1950. Les Chinois envoyèrent alors des troupes sur le terrain. En tout, durant le conflit 1.700.000 soldats chinois participèrent aux combats. En 1953, après un conflit aussi dévastateur que meurtrier, on revint au point de départ !

 

*guerre du Vietnam, voir fiche N°717

 

Ainsi, en à peine plus d’un siècle, la Chine fut successivement en guerre contre l’empire britannique, contre l’empire français, contre l’empire du Japon, contre les États-Unis (en Corée et au Vietnam), puis contre le Vietnam ; à qui le tour ?

On trouvera en illustration, une photo (publiée dans Valeurs Actuelles du 14 février 2021) de la base navale militaire chinoise inaugurée à Djibouti le 1er août 2017.

J.D. 23 janvier 2022

Chinoiseries N°721, suite de la note 718
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14 janvier 2022 5 14 /01 /janvier /2022 20:22

Construction de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, contexte N°720

 

« chaque année, à date fixe, les druides tiennent leurs assises en un lieu consacré, dans le pays des Carnutes, qui passe pour occuper le centre de la Gaule . » Jules César dans « Guerre des Gaules » livre VI

Le territoire des Carnutes correspondait grosso-modo à l’actuelle Beauce, mais la Gaule transalpine avait au nord ses limites au Rhin, ce qui explique que César place le territoire des Carnutes au centre de la Gaule.

Plusieurs auteurs pensent que la cathédrale se situe à l’emplacement où se tenait la réunion annuelle des druides gaulois. C’est le cas de Jean Markale dans « Chartres et l’énigme des Druides » 1988 ou de Louis Charpentier dans « Les mystères de la cathédrale de Chartres » 1966.

 Chartres, plusieurs édifices religieux se sont succédé sur le même emplacement. Le premier de 350 fut démoli vers 750 lors de l’invasion des Wisigoths, les suivants par les Vikings en 858, par les Normands en 962 ou par des incendies en 1020, 1030, 1194…

De la construction du douzième siècle (période encore romane), il reste une partie de la face ouest, un clocher (le sud) et le vitrail de Notre-Dame de la Belle-Verrière (déambulatoire sud); le reste est pour l’essentiel du treizième siècle (gothique, en rappelant qu’au treizième, le terme « art gothique » n’avait pas encore remplacé « art français »). La grande innovation de l’art gothique sur le roman, est la clé de voûte (voir en illustration celle de la cathédrale de Strasbourg) qui permet de reporter le poids de la toiture sur des murs renforcés par des contreforts liés aux murs principaux par des arcs boutants (voir en illustration ceux de Chartres)

Cette construction se situe dans un contexte de grande ferveur religieuse puisque l’on note les dates suivantes pour la mise en chantier des principales cathédrales françaises :

Mont Saint Michel 1023, Le Mans 1060, Valence 1063, Laval 1070, Toulouse 1071, Saint Jean de Maurienne 1075, Luçon 1091, Angoulême 1110, Besançon 1120, Périgueux 1120, Autun 1120, Evreux 1126, Saint Denis (au nord de Paris) en 1135, Sens 1135, Châlons-en-Champagne 1138, Pontoise 1145, Rouen 1145, Langres 1150, Noyon 1150, Avignon 1150, Laon 1153, Poitiers 1160, Notre-Dame de Paris 1163, Tours 1170, Meaux 1175, Soissons 1176, Lyon 1180, Rennes 1180, Strasbourg 1190, Bourges 1192, Chartres (reconstruction) 1200, Troyes 1208, Coutances 1208, Bordeaux 1210, Toul 1210, Reims 1211, Amiens 1218, Metz 1220, Toul 1221, Beauvais 1225, Quimper 1239, Carcassonne 1247, Clermont-Ferrand 1248 , Béziers 1250, Toulouse 1272, Narbonne 1272, Rodez 1277, Dijon 1280, Cahors 1280, Albi 1282…

Pour comprendre, il faut rappeler que les Arabes s’étaient emparés de Jérusalem en 638 (6 ans après la mort de Mahomet), qu’ils avaient franchi le détroit de Gibraltar en 711, les Pyrénées en 717 et qu’ils avaient détruit le saint Sépulcre en 1009, que les Ottomans avaient repris les conquêtes arabes et qu’en 1078, ils interdirent aux chrétiens l’accès aux lieux saints. Ce fut la cause des croisades de 1095 à 1291 ce qui correspond à la période de construction des grandes cathédrales.

*Quelques données : lorsque les plans furent élaborés pour la reconstruction après l’incendie du 10 juin 1194, la cathédrale fut prévue avec 9 clochers : les 2 actuels (105 mètres et 115 mètres) encadrant la façade ouest, 2 pour le chevet est, et 2 pour la façade nord et la sud, avec en outre un clocher central qui devait être le plus haut. Voir illustration où l’on voit très bien la base qui devait supporter des clochers côté nord de chaque côté du porche.

En tout, la cathédrale de Chartres comprend 3 porches sculptés avec 3 portes chacun, 2600m2 de verrières, 3500 statues. Entre les vitraux et les sculptures, 9000 personnages sont représentés dont la Vierge Marie 181 fois.

Le bâtiment fut classé aux Monuments Historiques en 1862 et au patrimoine Unesco en 1979.

Parmi les événements importants concernant la cathédrale ; il faut noter :

*le don fait à la cathédrale par Charles le Chauve (petit fils de Charlemagne), en l’an 876, d’un voile réputé avoir appartenu à la vierge Marie, ce qui attira des pèlerins à Chartres.

*le sacre le 27 février 1594 de Henri IV roi de France (ex Henri III roi de Navarre)

*la fondation par l’évêque Fulbert (960/1028) de « l’école de Chartres », voir fiche précédente.

Ces dernières années d’importants travaux de restauration ont été effectués tant pour les vitraux que pour la statuaire notamment pour celle très notable qui entoure le chœur.

J.D. 14 janvier 2022

Construction de la cathédrale Notre-Dame de Chartres N°720
Construction de la cathédrale Notre-Dame de Chartres N°720
Construction de la cathédrale Notre-Dame de Chartres N°720
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13 janvier 2022 4 13 /01 /janvier /2022 11:10

Philosophes grecs et Occident N°719

(extraits d’articles glanés sur internet)

 

*Caton l’Ancien (-234/-149 ; censeur, sénateur.. .) :

C'est alors que Caton visite Athènes pour empêcher que les Athéniens n'écoutent les propositions du roi séleucide et qu'il adresse un discours en latin à la population de la capitale grecque. Caton avait probablement des notions de grec puisque, selon Plutarque, il étudia cette langue dans sa jeunesse à Tarente, où il noua une grande amitié avec le philosophe grec Néarque. Selon Aurélius Victor, il reçut des leçons de grec d'Ennius pendant sa préture en Sardaigne.

 

*Cicéron (-106/-43 ; sénateur, orateur…)

Orateur remarquable, il publie une abondante production considérée comme un modèle de l’expression latine classique, et dont une grande partie nous est parvenue. Il consacre sa période d’inactivité politique à la rédaction d’ouvrages sur la rhétorique et à l’adaptation en latin des théories philosophiques grecques. En partie perdus pendant le Moyen Âge, ses ouvrages connaissent un regain d’intérêt durant la renaissance carolingienne puis la renaissance italienne et l'époque classique. En revanche, au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, il n'est considéré que comme un simple compilateur des philosophes grecs. Plus positivement Pierre Grimal considère qu'il a été un intermédiaire précieux qui nous a transmis une partie de la philosophie grecque.

 

 

*Virgile (-70/-19 ; poète latin) :

 Il fait des études approfondies dans les domaines les plus divers, lettres,  philosophiedroit, médecine, mathématiques, d’abord à Crémone, puis à Milan, ensuite à Rome, et enfin à Naples, ville de culture grecque où il suit les cours de professeurs de rhétorique et de philosophie grecque, notamment de maîtres prestigieux comme Siron et Philodème, l’un et l’autre de sensibilité épicurienne.

 

 

*Hadrien (76/138 ; empereur de 117 à138)

Durant ses études le jeune Hadrien fut passionné par la langue et la civilisation grecques au point qu’il fut surnommé « Graeculus » (petit Grec).

Devenu empereur, Hadrien n’abandonna pas pour autant sa passion pour le Grèce. Il effectua un séjour à Athènes en l’an 112 et fit reconstruire la bibliothèque de cette ville.

En 2017 pour les 1900 ans de son arrivée au pouvoir, le musée archéologique d’Athènes organisa une exposition sur le thème : « Hadrien et Athènes ». Voici un extrait d’article paru le 22 décembre 2017 sur le journal en ligne de « Connaissances des Arts » :

« Amoureux des Arts et des Lettres, ce César grec, surnommée graeculus (« le petit Grec ») dans le monde romain, s’efforça de restaurer la religion grecque comme il renforça l’étude de la philosophie et de la poésie helléniques ». L'amant d'Hadrien, Antinoüs était d'ailleurs Grec.

 

*Marc-Aurèle (121/180 ; empereur de 161 à 180)

Très attaché à la philosophie et, plus largement, à la culture, il a défini un traitement fixe pour les rhéteurs et les philosophes, et créé quatre chaires d’enseignement pour les grandes écoles philosophiques de l’époque : le Portique stoïcien, l’Académie platonicienne, le Lycée aristotélicien, et le Jardin épicurien.

 

*Boèce :

Boèce naît à Rome en 480. Il appartient à la gens Anicii, chrétienne depuis environ un siècle, et dont est issu l'empereur Olybrius. Son père, Flavius Manlius Boetius, est nommé consul en 487 et meurt peu après. Boèce est ensuite élevé par Quintus Aurelius Symmaque dont il épouse la fille, Rusticiana. Il passe son enfance à Rome pendant le règne d'Odoacre, et reçoit une bonne éducation, notamment en grec. Il devient un ami intime de Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths, et est nommé consul en 510. Ses travaux sont consacrés à traduire en latin les œuvres complètes d'Aristote avec commentaire, ainsi que celles de Platon, puis d'effectuer une « restauration de leurs idées en une unique harmonie ». Mais il n'a le temps d'effectuer qu'une petite partie de ce programme : il a traduit ainsi l’Organon d'Aristote accompagné de gloses grecques, ainsi que l’Isagogè de Porphyre de Tyr, une introduction à la logique aristotélicienne, rédigeant chaque fois un double commentaire sur le modèle de ceux des écoles d'Alexandrie et d'Athènes1,2. Boèce compose également de nombreuses œuvres de logique, notamment le traité De divisione (c.515-520), une Introductio ad syllogismos cathegoricos (523), un traité De topicis differentiis (523), un autre traité De hypotheticis syllogismis, et le commentaire in Topica Ciceronis soulignant les différences entre les topiques de Cicéron et ceux d'Aristote.


 

*L’école de Chartres :

L'École de Chartres ou École de la cathédrale de Chartres ou académie chartraine connaît sa renommée à partir du XIe siècle grâce à son fondateur Fulbert de Chartres. Elle atteint son apogée au XIIè siècle, sous l’impulsion de plusieurs philosophes et théologiens, auteurs d’études philosophiques savantes basées sur Platon menées principalement par Yves de Chartres, Bernard de Chartres, Gilbert de la Porrée, Thierry de Chartres, Guillaume de Conches, Jean de Salisbury (qui avait étudié à Chartres) et Bernard Sylvestre. Cette fameuse École de Chartres connaîtra son apogée un siècle plus tard, avec les philosophes Yves de Chartres, Gilbert de la Porrée, Guillaume de Conches, en rapprochant notamment la philosophie de Platon et la pensée chrétienne. 

Aristote et Pythagore sont d’ailleurs représentés dans les sculptures du douzième siècle sur le porche royal (ouest) de la cathédrale de Chartres.

 

 

*Jacques de Venise :

Jacques de Venise (fl. deuxième quart du xiie siècle - mort après 1147) est un clerc et canoniste vénitien surtout connu pour ses traductions d'Aristote, dans l'important mouvement de traductions latines de l'époque. Sept siècles après Boèce, il est l'un des premiers à traduire les œuvres du « Philosophe » directement du grec au latin.

 

*Jean de Salisbury : (1115/1180), évêque de Chartres de 1176 à 1180

Il est un des hommes de son temps qui connurent le mieux l’Antiquité et l'ancienne culture classique gréco-romaine. Son principal ouvrage, très célèbre au Moyen Âge et un des premiers livres imprimés, est intitulé : « Policraticus, de Nugis curialium et vestigiis philosophorum » une sorte d’encyclopédie morale, en huit livres, où l’auteur, avec plus d’érudition que de grâce, oppose aux frivolités du monde et de la cour les solides enseignements de la philosophie.

 

*Albert le Grand (1200/1280) :

Homme de grande culture, il laisse une œuvre scientifique d’une grande ampleur, particulièrement brillante dans le domaine des sciences naturelles. Il répand également, comme Boèce et Jacques de Venise, des textes d'Aristote en Occident et laisse une somme de théologie servant de modèle à la Somme théologique de Thomas d’Aquin.

 

 

*Saint Thomas d’Aquin (1228/1274) :

Fit de nombreux commentaires sur l’œuvre d’Aristote.

 

*Léonardo Bruni (1370/1444)

Chancelier Florentin né à Arezzo. Traduisit : Aristote, Plutarque, Démosthène, Platon et Eschyle.

 

*Lorenzo Valla (1407/1457)

secrétaire pontifical, traduisit Hérodote et Thucydide

 

*Jacques Amyot (1519/1593)

évêque d’Auxerre, traduisit Plutarque, Héliodore et Diodore de Sicile

 

*Carlo Sigonio (1523/1584)

professeur à l’université de Bologne, traduisit Aristote.

 

*la Renaissance :

En fait, l'Antiquité était loin d'être inconnue au Moyen Âge: une partie de la culture antique était conservée dès le haut Moyen Âge grâce à Boèce, Isidore de Séville, Bède le Vénérable et, à l'époque carolingienne Paul Diacre et Alcuin… ; Platon était déjà connu à la cour de Charlemagne ; vers le milieu du IXe siècle, on connaissait, pour l'Antiquité grecque Aristote(la Logique), Platon (le Timée) ; l'essentiel des œuvres d'Aristote ainsi qu'un grand nombre d'œuvres d'autres auteurs grecs parmi lesquels Euclide, Ptolémée, Galien, Hippocrate, Jean Damascène étaient déjà traduites au XIIe siècle en latin, au cours de ce que l'on appelle la Renaissance du XIIe siècle.

Commentaires : les citations ci-dessus montrent que « l’Occident » avait connaissance de la philosophie grecque dès le temps de la Rome antique et que cela continua durant le Moyen Âge et ensuite. La fable selon laquelle ce furent les Arabes qui transmirent le savoir des Grecs à l’Occident à partir d’Averroès (né à Cordou en 1126) est donc un des plus grands canulars de l’Histoire. Pour plus d’informations voir : »Aristote au Mont Saint-Michel » de Sylvain Gouguenheim, éditions du Seuil mars 2008.

En illustration : statue de Saint Fulbert érigée près de la cathédrale de Chartres en 1997.

J.D. 13 janvier 2022


 

Philosophes grecs et Occident N°719
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4 janvier 2022 2 04 /01 /janvier /2022 07:15

Chinoiseries N°718 (première partie)

 

 

I) régimes :

*C’est en l’an 221 avant notre ère que Zheng un roi chinois, après la conquête de plusieurs autres royaumes, unifia la Chine et se proclama empereur.

*C’est en 1912 que prend fin l’empire chinois par proclamation de la République de Chine. Cet empire aura tout de même duré plus de 21 siècles. A compter de l’unification, 18 dynasties se succédèrent. La première fut la dynastie Han et la dernière la Quing. Le dernier empereur le devint à 2 ans et 10 mois en décembre 1908. Voir le film « le dernier empereur » sorti en 1987.

*C’est en 1921 qu’est fondé le PCC (parti communiste chinois)

*C’est le 1er octobre 1949 qu’est proclamée la « République Populaire de Chine » (communiste) ; tandis que la République de Chine se réfugie à Taïwan (île appelée aussi Formose) que la Chine communiste revendique depuis 1949.

 

II) événements :

*-551/-479 : vie de Confusius

*-214 : début de construction de la Grande Muraille (classée au patrimoine Unesco en 1987)

*VIIè siècle : invention de l’imprimerie en Chine (en Europe, Gutenberg vécut au quatorzième siècle)

*XIè siècle : invention en Chine de la poudre à canons

*1271/1292 : voyage de Marco Polo

*quatorzième siècle : la peste noire venue de Chine arrive à Marseille, se répand dans toute l’Europe et y tue le quart de la population (25 millions de morts), alors qu’en même temps sévissait la guerre de Cent Ans entre Angleterre et France.

*1407/1420 : construction de la cité interdite à Pékin (classée au patrimoine Unesco en 1987)

*1851/1864 : guerre civile en Chine connue sous le nom de « « Révolte des Taiping » qui fit selon les estimations entre 20 et 30 millions de morts. Elle est considérée comme la guerre civile la plus meurtrière de l’histoire.

*26 décembre 1893 : naissance de Mao Tsé-toung (dont le nom en alphabet latin évoluera en Mao Zedong)

*octobre 1950 : invasion du Tibet par la Chine dont l’annexion est confirmée le 23 mai 1951. En 1965, le Tibet devient la province chinoise du Xizang.

*mai 1958 : le VIIIè congrès du parti communiste chinois décide le « grand bond en avant » (ensemble de réformes économiques) qui se révèle une catastrophe et entraîne une famine qui cause la mort de plusieurs millions de Chinois.

*1964 : diffusion du « petit livre rouge » regroupant 427 citations de Mao. Il fut traduit en 50 langues et diffusé dans 150 pays. Il inspira les « gardes rouges »

*1966 : début de la révolution culturelle qui ne s’arrêtera vraiment qu’avec la mort de Mao. Elle fit également plusieurs millions de victimes.

*9 septembre 1976 : mort de Mao

*25 janvier 1981 : dans le cadre du procès « de la bande des quatre », Jian Quing (quatrième et dernière épouse de Mao) condamnée à mort. Sa condamnation fut commuée en prison à vie. Elle se suicida le 14 mai 1991.

*1989 : à partir du 15 avril, plus de 1000 participants font la grève de la faim place Tien An Men à Pékin pour protester contre le régime. Le 20 mai, le gouvernement chinois déclare la loi martiale et le 4 juin, l’armée intervient alors que les médias du monde entier étaient présents à Pékin pour la venue en Chine de Gorbatchev (arrivé le 15 mai). Selon le gouvernement chinois cette intervention armée aurait fait 286 morts ; selon un rapport de la Croix Rouge : 2600. Tout le monde a vu l’image d’un étudiant tentant de s’opposer à l’avancée d’une colonne de chars. Il avait 19 ans, il s’appelait Wang Weilin. On n’a jamais su ce qu’il était devenu ; l’hypothèse la plus probable est son arrestation et son exécution ! Voir illustration, emprunt au net.

*janvier 2018 : à Wuhan, mise en service d’un laboratoire de virologie dit P4 en collaboration entre la Chine et des laboratoires français (Pasteur-Mérieux et INSERM)

*fin décembre 2019 : début de l’épidémie de Covid.

*2020 : premiers essais chinois de missiles hypersoniques.

J.D. 4 janvier 2022

 

 

 

 

 

Chinoiseries (première partie) N°718
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25 décembre 2021 6 25 /12 /décembre /2021 09:56

L’Indochine et la suite N°717

 

*C’est en 1858, sous le second empire, que la France a commencé des conquêtes dans le sud-est asiatique : Cochinchine, Cambodge.

D’une guerre contre la Chine de 1881 à 1885, la France récupère lors d’un traité du 9 juin 1885, l’Anam et le Tonkin.

Tous ces territoires sont réunis le 17 octobre 1887 sous le nom d’Indochine. Voir carte en illustration, emprunt au net. On remarque au passage qu’à la fin du dix-neuvième siècle, la France était capable de vaincre la Chine ! (grandeur et décadence!!!)

*En septembre 1940, le Japon envahit et occupe l’Indochine

*Le 19 mai 1941, Hô Chi Minh, issu du parti communiste indochinois créé en 1930, fonde le Viet-Minh d’abord contre l’occupation japonaise et pour réclamer l’indépendance du Vietnam.

*A la fin de la seconde guerre mondiale, la France récupère l’Indochine, mais doit affronter le Viet-Minh qui continue de revendiquer l’indépendance. Il s’ensuit une guerre qui dure de 1946 à 1954 et se termine par le chute de Dien Biên Phu le 7 mai 1954 et les accords de Genève signés le 20 juillet 1954. La France abandonne l’Indochine que le traité divise en 4 États : Cambodge, Laos, Vietnam du Nord et Vietnam du Sud (les 2 parties du Vietnam séparées par le 17e parallèle).

Cette guerre fut appelée « guerre d’Indochine » mais elle fut, en fait, la première guerre du Vietnam.

*Très vite, la Chine soutient le Vietnam du Nord (capitale Hanoï) et les États-Unis le sud (capitale Saïgon). Il s’ensuivit une guerre qui dura de 1955 à 1975 et se termina par :

-la prise de Hué le 24 mars 1975

-la prise de la grande base militaire de Da Nang le 29 mars 1975

-une opinion publique américaine de plus en plus hostile à cette guerre où les Américains perdirent 58.000 hommes et plus généralement une opinion publique occidentale de plus en plus opposée à l’intervention américaine.

-le retrait des États-Unis et l’annexion du sud par le nord du Vietnam (prise de Saïgon le 30 avril 1975 ; la ville fut renommée « Hô Chi Minh Ville ») et annexion officielle à compter du 2 juillet 1976

Les habitants du sud qui ne voulaient pas d’un régime communiste s’enfuirent (épisode des boat people.)

*Début 1979, le Vietnam envahit le Cambodge. La Chine soutint le Cambodge et commença une guerre contre son ancien allié le Vietnam le 17 février 1979 ; guerre qui dura 10 ans, se termina par la défaite du Vietnam qui évacua le Cambodge.

*Il est intéressant d’observer la différence de traitement accordée par les médias occidentaux et particulièrement français qui se déchaînèrent contre les États-Unis durant leur guerre du Vietnam mais furent d’un silence assourdissant durant la guerre chinoise !

Tout le monde a vu au moins une fois cette image d’une jeune Vietnamienne atteinte par du napalm et courant nue le 8 juin 1972.

Elle avait 9 ans, s’appelait Kim Phuc, put être soignée, fit des études de médecine, migra au Canada et se maria. Elle fut atteinte par une bombe lancée par un avion sud-vietnamien. Sur nos médias capables de se transformer en propagandistes idéologiques, voir la note N°111 http://jean.delisle.over-blog.com/l-affaire-al-durah-n-111.

J.D. 25 décembre 2021

L'Indochine et la suite N°717
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28 novembre 2021 7 28 /11 /novembre /2021 17:58

Le petit Grec N°716

 

Hadrien naquit le 24 janvier de l’an 76 à Italica, ville romaine d’Espagne (aujourd’hui sur le territoire de Santiponce à 10 kms au nord du centre de Séville en Andalousie). Il avait 10 ans lorsqu’il perdit son père. Il fut recueilli par un cousin de son père qui devint l’empereur Trajan de l’an 98 à l’an 117. Durant ses études le jeune Hadrien fut passionné par la langue et la civilisation grecques au point qu’il fut surnommé « Graeculus » (petit Grec) ; et ce, plus de 10 siècles avant Averroès !!!

Hadrien accompagna Trajan durant ses expéditions contre les Daces, en 101 puis en 104. Les Daces occupaient grosso-modo l’actuelle Roumanie.

Après le décès de Trajan le 9 août 117, Hadrien lui succéda comme empereur romain. Malgré son penchant réputé pour les jeunes garçons, il avait épousé en l’an 100 Sabine petite-nièce par sa mère de l’empereur Trajan. Cette Sabine décédée vers l’an 136 fut inhumée dans le mausolée érigé à Rome pour Hadrien (le château Saint-Ange).

Devenu empereur, Hadrien n’abandonna pas pour autant sa passion pour le Grèce. Il effectua un séjour à Athènes en l’an 112.

En 2017 pour les 1900 ans de son arrivée au pouvoir, le musée archéologique d’Athènes organisa une exposition sur le thème : « Hadrien et Athènes ». Voici un extrait d’article paru le 22 décembre 2017 sur le journal en ligne de « Connaissances des Arts » :

« Amoureux des Arts et des Lettres, ce César grec, surnommée graeculus (« le petit Grec ») dans le monde romain, s’efforça de restaurer la religion grecque comme il renforça l’étude de la philosophie et de la poésie helléniques. Hadrien offrit également une véritable Renaissance à Athènes avec la construction de l’Olympéion, d’une villa d’Hadrien avec son Arc, ses nouveaux portiques de l’Agora romaine et une bibliothèque de renom. De nos jours encore, sur la place Monastiraki (qui accueille aujourd’hui le marché aux puces de la ville), il reste quelques hautes colonnes corinthiennes, vestiges de la bibliothèque d’Hadrien construite en 132 et qui comprenait cent colonnes en marbre ! Il crée aussi le Panthellénion, cette assemblée de paix qui réunit les cités d’autrefois et qui siège à Athènes. Partout où il passe, l’empereur restaure le monde hellénique d’autrefois. En Égypte, sur la rive gauche du Nil, par exemple, il rend un culte à la statue chantante de Memnon, qui porte des poèmes le célébrant ainsi que l’impératrice Sabine. Hadrien restaure évidemment la bibliothèque d’Alexandrie et fonde, dans la douleur, la cité d’Antinoupolis, lieu de la mort tragique de son amant Antinoüs qui s’est noyé dans le Nil. Rappelons aussi qu’en l’an 124, l’empereur Hadrien, qui se délectait de musique sacrée, se convertit aux mystères d’Eleusis. »

Hadrien décéda le 10 juillet de l’an 138 ; son mausolée était en cours de construction. Hadrien avait adopté Antonin-le-Pieux qui succéda à Hadrien et fit achever le mausolée, dont on ne s’étonnera pas si il s’inspira de celui d’Alexandre à Alexandrie ! Voir illustration, emprunt au net . J.D. 28 novembre 2021

 

Le petit Grec N°716
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27 novembre 2021 6 27 /11 /novembre /2021 14:45

Le tombeau d’Alexandre N° 715

 

En 2004, s’était ouvert à Vif dans l’Isère (au sud de Grenoble) un musée consacré aux frères Champollion dans une propriété qui leur appartint.

Dès 2005, ce musée fermait ses portes pour des travaux de conformité et la réouverture au public ne s’est faîte que le 5 juin 2021.

Pour la réouverture, une exposition temporaire a été consacrée à Jean-Claude Golvin, dessinateur, architecte, archéologue qui s’est spécialisé dans la restitution de monuments antiques par le dessin.

On trouvera en illustration une reconstitution du tombeau d’Alexandre à Alexandrie.

Ce tombeau ressemble étrangement au mausolée d’Auguste (mort en l’an 14) à Rome ou au mausolée d’Hadrien (décédé en l’an 138) connu aussi sous le nom de château Saint-Ange à Rome.

On peut donc imaginer soit que Golvin s’est inspiré des monuments de Rome pour reconstituer le tombeau d’Alexandre à Alexandrie ou soit que ce furent les Romains qui s’inspirèrent du tombeau d’Alexandre pour Auguste puis pour Hadrien. Les deux hypothèses pouvant se cumuler.

Ce fut le 11 juin de l’an 323 avant notre ère, qu’Alexandre rendit son dernier soupir à Babylone (dans l’actuel Irak à une centaine de kms au sud de Bagdad). La Cour qui l’accompagnait fit réaliser un somptueux char pour ramener les cendres d’Alexandre en Macédoine, terre natale d’Alexandre.

Un des généraux d’Alexandre était devenu pharaon sous le nom de Ptolémée. Celui-ci organisa une expédition militaire qui détourna le cortège et l’amena en Égypte où Alexandre fut d’abord inhumé à Memphis (au sud de l’actuelle ville du Caire) en -322. Puis un somptueux tombeau fut réalisé à Alexandrie qui fut appelé « Sôma » (ou « Sèma ») où la dépouille d’Alexandre fut transférée en -280.
Selon plusieurs auteurs antiques (Suétone, Tacite…) de nombreux romains vinrent visiter Alexandre dont Jules César en -48, Octave futur Auguste en -30, Caracalla en 215 ; puis on perd la trace du tombeau et de son occupant.
Et voilà des siècles que beaucoup le cherchent !

Le secteur d’Alexandrie a été l’objet de violentes catastrophes naturelles comme celle du 21 juillet 365 qui a fait des milliers de victimes et beaucoup de dégâts.

Que l’on ne trouve même plus le tombeau de celui qui est présenté comme le plus grand conquérant de l’Histoire, n’est pas très glorieux !

J.D. 27 novembre 2021

 

 

Le tombeau d'Alexandre N°715
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14 novembre 2021 7 14 /11 /novembre /2021 10:59

Cosme l’Ancien N° 714

 

*Cosimo de’ Medici dit Cosme l’Ancien (Cosimo il Vecchio) naquit à Florence le 27 septembre 1389, fils du banquier Giovanni di Bicci de’ Medici (1360/1429). Il accrut considérablement la fortune léguée par son père et intervint dans les affaires de Florence dont il fut exilé par deux fois avant d’en devenir complètement maître et même de recevoir le titre de Pater Patriae (Père de la Patrie). Voir en illustration sa représentation dans la galerie extérieure du musée des Offices.

 

*Dans la descendance de Cosme l’Ancien, on trouve :

- Laurent de Médicis surnommé Laurent le Magnifique (1449/1492) ; Julien frère de ce Laurent fut assassiné le 26 avril 1478 dans la cathédrale de Florence, lors de la conjuration des Pazzi. Laurent ayant échappé à la mort, la répression fut sans pitié, tous les conjurés furent pendus ou décapités !

-2 papes (Léon X, pape de 1513 à 1521 et Clément VII, pape de 1523 à 1534, probablement assassiné ; Emile Rosenow, historien allemand du XIXe siècle a récapitulé 64 papes qui furent assassinés, dont 4 étranglés et 18 empoisonnés !) ;

-un cardinal : Hippolyte 1511/1535, empoisonné par un petit cousin Alexandre de Médicis 1510/1537, lui-même assassiné par un autre cousin Lorenzino de Médicis !

-une reine de France (Catherine de Médicis, épouse d’Henri II et qui fut mère de 3 rois de France successifs), tandis que dans la descendance de Laurent de Médicis (le frère de Cosme l’Ancien) on trouve une autre reine de France (Marie de Médicis épouse d’Henri IV et mère de Louis XIII). Voir note N°81 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-medicis-reines-de-france-113493818.html

 

*Sur la situation de Florence au temps de Cosme l’Ancien, on a un excellent texte d’Alexandre Dumas publié en 1851 dans « Une année à Florence » (en fait Alexandre Dumas passa 15 mois à Florence) :

« Cosme vint à une de ces époques heureuses où tout dans une nation tend à s’épanouir à la fois, et où l’homme de génie a toute facilité pour être grand. En effet, l’ère brillante de la république était venue avec lui ; les arts apparaissaient de tous côtés. Brunelleschi bâtissait ses églises, Donatello taillait ses statues, Orcagna découpait ses portiques, Mazaccio couvrait les murs de ses fresques ; enfin, la prospérité publique, marchant d’un pas égal avec le progrès des arts, faisait de la Toscane, placée entre la Lombardie, les États de l’Église et la république vénitienne, le pays non seulement le plus puissant, mais encore le plus heureux de l’Italie ».

 

*Cosme l’Ancien fut un grand bâtisseur comme on le trouve sous la plume d’Alexandre Dumas : « Cosme faisait achever la chapelle Saint Laurent, bâtir l’église du couvent des dominicains de Saint-Marc, élever le monastère de San-Frediano, et jeter enfin les fondements de ce beau palais de Via Larga, appelé aujourd’hui palais Riccardi…. Il quittait Florence pour s’en aller dans le Bugello (région au nord de Florence), berceau de sa race, bâtir les couvents del Bosco et de Saint-François, rentrait sous le prétexte de donner un coup d’œil à sa chapelle du noviciat des pères de Saint-Croix et du Couvent-des-Anges des Camaldules, puis il sortait de nouveau pour aller presser les travaux de ses villas de Carreggi, de Caffaggio, de Fiesole et de Tribbio, ou fondait à Jérusalem un hôpital pour les pauvres pèlerins... »

Cosme l’Ancien décéda le 1er août 1464 et fut inhumé dans la basilique San Lorenzo de Florence où se trouvent une vingtaine de membres de la famille Médicis.

J.D. 14 novembre 2021

Cosme l'Ancien

Cosme l'Ancien

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3 novembre 2021 3 03 /11 /novembre /2021 15:50

Le NIL N° 713

 

« la partie de l’Égypte où abordent les vaisseaux des Grecs est une terre d’alluvions, un don du fleuve, de même que la région qui s’étend à trois jours de navigation en amont du lac... »

Hérodote (historien grec du cinquième siècle avant notre ère), dans « L’Enquête » livre II.

Selon le même auteur, un oracle aurait déclaré à des Égyptiens venus le consulter : « L’Égypte est toute la terre arrosée par le Nil, et sont Égyptiens tous les peuples qui habitent au-dessous d’Éléphantine et boivent l’eau de ce fleuve ».

 

*A son origine, le Nil a 2 branches appelées Nil Bleu (à l’est) et Nil Blanc (à l’ouest). Les 2 se rejoignent à Khartoum (au Soudan) et prennent alors le nom de Nil. Le Nil Bleu prend sa source au lac Tana en Éthiopie a 2730 mètres d’altitude et parcourt 1606 kms avant de rejoindre Khartoum. Le Nil Blanc a sa source au lac No au Soudan du Sud à 1788 mètres d’altitude et parcourt 3700 kms ; en chemin il traverse le lac Victoria tandis qu’une branche du Nil Blanc traverse le lac Albert.

*A partir de Khartoum , il reste encore près de 3000 kms à parcourir au Nil avant de rejoindre la Méditerranée. La première partie (de Khartoum à Assouan) possède 6 interruptions de navigation appelées « cataractes », mais ensuite, d’Assouan à la mer, sur plus de 1000 kms, le Nil est parfaitement navigable. Il coule sud-nord tandis que le vent dominant est nord-sud ; difficile de trouver plus fonctionnel. Le sens du courant pour rejoindre le delta ; et la voile les jours de vents pour remonter.

*à 80 kms au sud du Caire (ville fondée en l’an 969 après Jésus-Christ, qui n’existait donc pas du temps des pharaons) ; une branche du Nil se jette dans le lac Moeris (lac de 600 km² qui se remplit lors des crues et restitue de l’eau au Nil le reste de l’année. C’est de ce lac dont parle Hérodote au premier paragraphe de cette note). A l’est de ce lac avait été construit sous la douzième dynastie (qui régna de -1991 à -1783) un temple dédié à Sobek le dieu crocodile. Le site contenait de nombreuses tombes pour des crocodiles (probablement 3.000) ; elles formaient un labyrinthe. Les Grecs appelèrent le lieu « le labyrinthe de Crocodilopolis ». A noter que c’est lors de cette douzième dynastie qu’une femme (Neferousobek) fut pharaonne pour la première fois.

*Chaque année, vers le 18 juillet, les Égyptiens observaient le passage d’une étoile annonciatrice de la crue du Nil. Cette étoile qu’ils appelaient Sothis est aujourd’hui identifiée sous le nom de Sirius. La crue durait 4 mois durant lesquels les terres étaient inondées, la population majoritairement agricole était alors employée pour la construction des pyramides, palais et temples.

En se retirant, l’eau laissait du limon qui fertilisait le sol et voici comment Hérodote décrit le travail des paysans égyptiens :

« ces gens sont aujourd’hui, de toute l’espèce humaine ceux qui se donnent le moins de mal pour obtenir leurs récoltes : ils n’ont pas la peine d’ouvrir les sillons à la charrue et de sarcler, ils ignorent tout des autres travaux que la moisson demande ailleurs. Quand le fleuve est venu de lui-même arroser leurs champs et, sa tâche faite, s’est retiré, chacun ensemence sa terre et y lâche ses porcs : en piétinant, les bêtes enfoncent le grain, et l’homme n’a plus qu’à attendre le temps de la moisson, puis, quand ses porcs ont foulé sur l’aire les épis, à rentrer son blé. »

Selon la pluviométrie précédant la crue, celle-ci était plus ou moins importante. Plus elle était haute, plus elle recouvrait une large superficie et plus l’aire cultivée s’étendait. Les pharaons fixaient le montant des impôts à collecter en fonction de l’importance de l’inondation. Une échelle-repère, appelée depuis « nilomètre » servait d’indicateur.

La vallée du Nil est encadrée à l’ouest, au sud et à l’est par des déserts et au nord par la Méditerranée, cela protégea longtemps le pays des invasions et permit un développement paisible et continu de ce qui reste la plus longue civilisation de l’histoire ; voir fiche précédente.

On trouvera en illustration une felouque sur le Nil (emprunt au net), moyen de transport millénaire.

J.D. 3 novembre 2021

Le Nil N°713
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16 octobre 2021 6 16 /10 /octobre /2021 09:16

Égypte pharaonique, chronologie N°712

 

*au-delà de -4000 : le Sahara est fertile

*-4000 : le Sahara se désertifie, les populations migrent vers les vallées fluviales

*vers -3300 : formation de 2 royaumes en Égypte ; un au nord et un au sud

*vers 3000 : Narmer (surnommé le roi-scorpion) roi du sud, s’empare du nord et unifie l’Égypte. Il est considéré comme le premier pharaon.

*vers-2800 : construction de la pyramide à degrés de Saqqara pour le pharaon Djeser (3è dynastie) ; architecte : Imhotep considéré comme le premier esprit universel.

*vers -2500 : début de construction des pyramides de Gizeh

*-1785 : invasion des Hyksos qui s’emparent du delta du Nil, les Egyptiens remontent la vallée

*-1580 : Amosis (premier pharaon de la dix-huitième dynastie) chasse les Hyksos. Thèbes devient la capitale des pharaons, jusqu’en -1085, à l’emplacement où sont aujourd’hui Louxor et Karnak.

*-1505/-1484 : règne d’Hapchepsout célèbre femme pharaon

*-1483/-1450 : règne de Thoutmosis III le pharaon conquérant ; il repoussa les frontières de l’Égypte jusqu’à l’Euphrate.

*-1372/-1354 : règne d’Aménophis IV dit Akhenaton qui instaure un culte monothéiste

*vers -1346 : mort de Toutankhaton « rebaptisé » Toutankhamon et retour à la religion traditionnelle

*-1250 : bataille de Qadesh sur l’Oronte (actuelle Syrie), victoire de Ramsès II (XIXè dynastie) sur les Hittites

*vers -1180 : Ramsès III chasse « les peuples de la mer ».

*-720 : le souverain du pays de Kouch (actuel Soudan) s’empare de l’Égypte et fonde la vingt-cinquième dynastie.

*-672 : invasion de l’Égypte par les Assyriens (venus de Mésopotamie, région entre l’Euphrate et le Tigre)

*-525 : invasion par les Perses

*-331 : conquête d’Alexandre le Grand et dynastie d’origine grecque qui succède à 30 dynasties « égyptiennes »

*octobre -48 : destruction de la grande bibliothèque d’Alexandrie

*-31 : Victoire navale (à Actium, au large de la Grèce) d’Octave sur Antoine et Cléopâtre VII dernière pharaonne, l’Égypte annexée par Rome. Cléopâtre d’ascendance grecque, pharaonne d’Égypte, compagne successive de 2 Romains célèbres (Jules César et Marc Antoine), associe l’Égypte, la Grèce et Rome : quel symbole !

*639 : début de la conquête musulmane de l’Égypte, fin de la civilisation pharaonique.

*1303 : destruction du phare d’Alexandrie

*15 janvier 1759 : à Londres, inauguration du British Muséum

*19 mai 1798 : débarquement en Égypte de l’expédition de Bonaparte

*15 juillet 1799 : découverte à Rosette, dans le fort nommé « Jullien » par les Français, d’une pierre gravée bilingue (égyptien-grec) par le soldat Bouchard. Les Anglais s’en sont emparés en 1801.

*1809 : publication de la « description de l’Égypte » par la mission scientifique qui accompagna Bonaparte ; la première édition comporta 900 planches et 3000 dessins.

*septembre 1822 : J.F. Champollion comprend les hiéroglyphes à partir d’une copie de la pierre de Rosette.

*1824 : inauguration du musée égyptien de Turin

*15 décembre 1827 : inauguration du département égyptien au musée du Louvre

*1828 : inauguration du musée égyptien de Berlin, reconstruit en 2009

*25 octobre 1836 : érection place de la Concorde d’un obélisque provenant de Louxor (23 mètres, 220 tonnes)

*15 novembre 1902 : inauguration du musée égyptien du Caire ; un nouveau musée plus grand en cours devrait ouvrir en 2022.

*novembre 1922 : Howard Carter découvre la tombe de Toutankhamon

*22 septembre 1968 : inauguration sur leur nouveau site des 2 temples d’Abou-Simbel qui avaient été construits sous le règne de Ramsès II vers -1260 et qui furent déplacés à cause de la construction du barrage d’Assouan.

*26 septembre 1976 : arrivée de la momie de Ramsès II à l’aéroport du Bourget pour des soins de conservation en France.

 

*4 janvier 2002 : Osni Moubarak pose la première pierre du nouveau grand musée égyptien, prévu sur un terrain de 47 hectares

*12 mars 2012 : début des travaux du grand musée égyptien.

*4 juin 2021 : réouverture du musée Champollion à Vif (Isère).

*novembre 2022 (peut-être le 4) : inauguration prévue du nouveau Grand Musée Egyptien du Caire.

On trouvera en illustration le portrait de 2 égyptiennes que le public confond souvent : Néfertiti (vers -1370/-1333), épouse d’Aménophis IV Akhenaton et Néfertari (vers -1300/-1249) épouse de Ramsès II.

J.D. 16 octobre 2021, note complétée le 1er juin 2022

 

 

 

Nefertiti et Nefertari
Nefertiti et Nefertari

Nefertiti et Nefertari

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