Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 16:12

L'Islande s'est distinguée, en bien, au mondial de foot 2016, mais cela n'est qu'anecdotique.

*La principale caractéristique de ce pays de 103.000 km² (équivalent à moins d'un cinquième de la superficie de la France) est qu'il est situé sur une zone de rencontre de deux plaques tectoniques : la plaque américaine et la plaque euro-asiatique.

*L'épaisseur de la croûte terrestre sous les pieds des Islandais n'est que de 3.000 mètres et le pays est truffé de 200 volcans dont 130 actifs. Il y a une éruption volcanique importante en Islande en moyenne tous les 4 ans. Les habitants (330.000 actuellement) se sont adaptés.

*La dernière éruption importante est celle du Bardarbunga entre le 28 août 2014 et le 27 février 2015. Dans ce laps de temps, ce volcan cracha de la lave entre 10 et 14 mètres d'épaisseur sur une superficie de 85 km2 .

*L'avant dernière éruption importante est celle de l'Eyjafjallajokull d'avril 2010 qui perturba le trafic aérien en Europe durant un mois.

*L'éruption la plus importante des « temps historiques » c'est-à-dire des 5.000 dernières années environ, est celle du Laki commencée le 8 juin 1783 et qui se poursuivit jusqu'au 7 février 1784. Cette éruption a donné lieu à de nombreux textes, films dont un diffusé sur la chaîne Arte le 20 mars 2010, le 26 mars 2011, le 12 avril 2012, le 29 novembre 2015…

*Ce Laki situé au centre de la zone de failles entre les plaques tectoniques, possède plus de cent cratères ou en termes militaires plus de cent « bouches à feu »

*Pendant les 5 premiers mois de son éruption le Laki déversa 14 milliards de m³ de lave basaltique, ce qui représente, si l'on veut une comparaison, le débit du Rhin à son embouchure durant 5 mois et en même temps 122 millions de tonnes de gaz toxiques (dioxyde de souffre et acide fluorhydrique) qui se répandirent dans l'atmosphère et furent poussés sur l'Europe par le vent. Paris fut atteint par le nuage dès le 20 juin 1783. Pour aggraver la situation, dans les mêmes moments (du 9 mai au 5 août 1783), un volcan japonais (l'Asama) entrait lui aussi en éruption et ajoutait sa masse de gaz toxiques dans l'atmosphère. L'effet conjugué des 2 volcans pollua tout l'hémisphère nord.

*Cela entraîna un dérèglement climatique durant plusieurs années avec des hivers plus longs, plus froids et plus neigeux qu'à l'accoutumée et en prime des inondations lors de la fonte des neiges. Ainsi la Seine fut gelée le 1er janvier 1784. Même le Mississippi gela à la Nouvelle-Orléans c'est-à-dire presque à son embouchure et jusqu'au golfe du Mexique qui à l'époque fut décrit comme gelé à certains endroits.

*Des orages violents se multiplièrent avec des grêlons atteignant jusqu'à 5 kgs.

*En France les 2/3 du pays furent recouverts par les nuages toxiques. L'hiver 1787/1788 fut particulièrement long et des orages le 13 juillet 1788 détruisirent les récoltes sur une grande partie du territoire.

*Tous ceux qui ont dépouillé les registres paroissiaux dans différents pays de l'hémisphère nord constatent une surmortalité sur la période, due à la pollution, à la famine…

*A partir de ces éléments, beaucoup d'auteurs établissent un lien entre le Laki et la Révolution française à partir de l'enchaînement : éruption, dérèglement climatique, mauvaises récoltes, famines, révolution.

*D'autres auteurs contestent ce lien en remarquant que le dérèglement climatique toucha tout l'hémisphère nord et qu'il n'y eut une révolution qu'en France. A chacun de se faire une opinion.

*Dans les émissions consacrées à l'éruption de 1783, les vulcanologues semblent unanimes pour dire qu'une éruption aussi violente peut revenir et même reviendra, mais naturellement, ils ne savent pas quand. Pour le savoir, il suffit d'attendre !

J.D. 12 juillet 2016

carte publiée sur le site du lycée Sainte Marie du Port aux Sables d'Olonne et montrant l'Islande à la zone de rencontre des plaques tectoniques

carte publiée sur le site du lycée Sainte Marie du Port aux Sables d'Olonne et montrant l'Islande à la zone de rencontre des plaques tectoniques

Partager cet article
Repost0
26 juin 2016 7 26 /06 /juin /2016 22:51

Cette note N°300 est consacrée à Saint Jean d'Arvey, où je réside depuis 37 années. Je devais bien cela à cette commune de Savoie.

L'Histoire et le passé de cette commune ont déjà fait l'objet d'un certain nombre de publications. En voici 2 :

*« Saint-Jean-d'Arvey en Savoie » de Nicole Vaget-Grangeat publié en 1999 à La Fontaine de Siloé. Ce livre est très documenté et abondamment illustré.

* »Je suis née avant la guerre... à Saint Jean » de Geneviève Crémilleux née Roux. Ce livre est encore en vente chez l'auteure à Saint Jean d'Arvey (04 79 28 42 47)

En complément à ces ouvrages, voici 3 anciennes descriptions de Saint Jean d'Arvey :

* »Dictionnaire du Duché de Savoie », auteur anonyme (1840) :

« Saint Jean d'Arvey : commune à 1 lieue 1/2 au nord-est du mandement, postes et insinuation de Chambéry (Savoie-propre). Population : 1.000 habitants, superficie : 3193 journaux. Son territoire en pente prend de la montagne du Nivolet et s'étend jusqu'à la rive droite de la rivière de Laisse et forme une commune assez étendue ayant regard au sud-est. Elle est très productive en vins, grains, bois, fruits, légumes et fourrages. Elle est traversée par la nouvelle route de communication avec les Bauges par Les Déserts. »

* »Promenades en Savoie » par Achille Raverat 1872 :

« le chemin plusieurs fois replié sur lui-même nous conduit bientôt à Saint Jean d'Arvey, gros village s'étendant à son aise sur le large plateau qui descend du mont Chaffardon, et s'appuie sur les rochers du Bout-du-Monde. La commune est riche en grains, légumes, fourrage et bois ; on y trouve même quelques vignes.

L'église, moderne de style grec, a son intérieur décoré dans le genre pompéïa, décoration assez originale et en harmonie avec l'architecture de l'édifice. Non loin de l'église, dans un carrefour du village, voici une grosse pierre brute dont les villageois font l'objet d'une vénération traditionnelle, nous avons tout lieu de présumer que c'est un menhir, une petite croix de fer fixée au sommet de ce monument druidique, l'a conquis au christianisme.

Il existait sur ce territoire plusieurs domaines ayant le titre de fiefs : Salins, modeste maison bourgeoise, Chaffardon, gros bâtiment qui semble écrasé sous le poids d'une énorme toiture aplatie, La Bathie, construction massive, crénelée et habitée malgré son délabrement. La Bathie appartenait à la famille de Seyssel, dont on voit les armes au dessus de la porte d'entrée.

Au-delà de Saint Jean d'Arvey, un nouveau chemin se détache de la route principale et descend au fond du ravin de la Laisse, là où cette rivière reçoit le nant de Tormeroz. Un pont élevé, un vieux moulin placé entre les deux cours d'eau, une puissante végétation et de gros rochers forment en cet endroit un très heureux tableau. »

* »Histoire des communes savoyardes », ouvrage rédigé par un collectif (Philippe Paillard, Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard), éditions Horvath, mai 1982 :

Saint-Jean-d'Arvey (à noter les 2 traits d'union dans l'orthographe du nom de la commune. Sur les bulletins municipaux, c'est à partir de 2010 que l'on trouve : Saint-Jean d'Arvey, alors que sur l'annuaire des postes on a : Saint Jean d'Arvey, comme sur le dictionnaire du duché de Savoie en 1840, tandis que sur l'annuaire des communes de France, on a toujours Saint-Jean-d'Arvey, ainsi que sur l'almanach du facteur)

Appellation médiévale : Arvisium

Toponyme révolutionnaire : Mont d'Arvey

Habitants : les Sangerains (et les Sangeraines).>

Population : 635- 669 (en 1776)-1030- 715- 597- 587 (au recensement de 1975 et 1628 habitants au recensement de 2013)

Altitude : 570 mètres (au chef-lieu)

Superficie : 1301 hectares

à 7 kms de Chambéry.

Province de Savoie, puis de Savoie-Propre, mandement de Chambéry (1815/1860). Judicature mage de Chambéry. Tabellion de Chambéry.

Diocèse de Grenoble (Décanat de Savoie) puis diocèse de Chambéry (1779/1792), diocèse de Chambéry et Genève (1802/1820), puis de Chambéry depuis 1820.

Pendant la Révolution, canton de Saint-Alban. Après 1800, canton de Chambéry-Nord. Après 1816, mandement de Chambéry.

Hameaux et lieux-dits : La Corbière, la Crouette, l’Église, Lovettaz, Montagny, Le Nivolet, Planaz, Le Puisat, Les Thermes, Les Villard.

En grande partie adossée au rebord méridional du plateau des Bauges, du Mont-Peney et du Nivolet, Saint-Jean-d'Arvey est apprécié depuis longtemps, comme station climatique jouissant d'une des plus belles vues sur la cluse de Chambéry, les massifs de la Chartreuse et des Belledonnes et la vallée du Grésivaudan. La commune est limitée au sud et à l'est par le cours de la Leysse qui se précipite en cascade au Bout du Monde. Un de ses affluents, la Doria, sort d'un trou du rocher au pied de la falaise ; un autre orifice au-dessus du précédent laisse également sortir de l'eau, en cas de fortes pluies ; elle coupe la commune en deux par un profond ravin.

Les fouilles du docteur Carret (1844/1912) : Le relief calcaire des Préalpes a provoqué la formation de nombreuses grottes. Non loin de la source de la Doria s'ouvre la grotte de la Doria dite aussi Grotte à Carret. Une légende locale voulait que cette grotte ait été habitée par une famille princière expulsée d'Italie ; la famille Donaz dit le Prince, connue à Saint-Jean, tirerait son origine des anciens habitants de cette grotte.

Ce lieu fut certainement habité à l'époque néolithique (période qui, en Europe, va de 7000 à 2000 avant J.C.); on a trouvé quelques silex.Mais il est surtout intéressant par l'évocation du personnage du docteur Carret qui devait pendant sept années, à partir de 1886, faire fouiller la grotte de fond en comble. Jules Carret, notable chambérien, conseiller municipal (de Chambéry), député de la Savoie, fut un personnage haut en couleurs : franc-maçon, anthropologue et archéologue à ses heures, le portrait de ce que l'on considérait alors comme un original. En 1895, il achète à la commune de Saint-Jean-d'Arvey une parcelle de terrain devant l'entrée de la grotte et se fait bâtir, sous la caverne, une maison à moitié enterrée, sobre et austère, où il résidera durant ses vacances de député et plus longtemps après avoir été battu, en 1889. Il mettra à jour des ossements d'animaux et un squelette humain de Cro Magnon (c'est en 1868 que fut découvert en Dordogne, un squelette dit de Cro Magnon qui remonte à 27.000 ans avant notre ère, à la suite, par analogie, les squelettes compris entre -40.000 et -12.000 ans furent considérés comme de Cro Magnon), mais, malgré un travail colossal, ses découvertes ne combleront pas son attente.

Les origines : Le Mont Peney fut donc un lieu très anciennement habité (on y a découvert aussi des gravures rupestres de l'âge de bronze) (grosso-modo, l'âge de bronze va de -3000 à -1000 avant notre ère) ; dans la commune ont été trouvées des tombes romaines.

Au Moyen Age (période qui va de la chute de l'Empire romain d'occident en l'an 476 à la chute de Constantinople en 1453), Saint-Jean-d'Arvey releva d'abord de la seigneurie d'Arvey qui comprenait aussi Thoiry et Puygros ; deux familles se partageaient le pays : les d'Arvey et les Chaffardon. Les Chaffardon apparaissent au début du XIIIe siècle et se firent construire une maison forte qui fut transformée plus tard en château. La seigneurie passe en 1633 à la famille d'Oncieu par les mains de Janus d'Oncieu, président du Sénat de Savoie, en faveur de qui elle fut érigée en marquisat en 1682. Sous la Révolution (Saint-Jean-d'Arvey est alors devenu Mont-d'Arvey), la famille émigra à Turin. En 1876, Joseph d'Oncieu épousera la fille d'un riche industriel de la Sarre qui fera reconstruire le château sur les parties anciennes, lui donnant son aspect actuel. La famille Perrier en est devenu propriétaire depuis 1970.

Les d'Arvey connus dès le Xe siècle avaient fait construire au XIIIe siècle une maison forte sur l'emplacement de la villa d'un colon romain du nom d'Alvisius. En 1421, le duc de Savoie (il s'agit d'Amédée VIII qui en 1421 avait le titre de duc depuis 5 ans) accorde à Pierre de Salins l'investiture et le fait seigneur de Salins. En 1539, il est vendu à la famille de Antoine Piochet , avocat à Chambéry. Son petit-fils y fera d'importantes réparations. Viendra ensuite la famille de la Place qui gardera le titre de Salins puis Perrier de la Bathie.

Actuellement, on voit une tour ancienne englobée dans un corps de logis des XVIe et XVIIe siècles.

L'église de Saint-Jean-d'Arvey, dédiée à Saint> Jean-Baptiste, était, comme le prieuré de Thoiry, sous la dépendance du chapitre de la Sainte Chapelle (du château de Chambéry). Pendant une grande partie du Moyen Age, les visites pastorales la dépeignent comme mal entretenue et délabrée ; en 1667, elle est une première fois reconstruite de fond en comble et disparaissent ainsi les vestiges des anciennes chapelles ; l'église actuelle est du XIXe siècle.

Métiers du fer : En dehors de l'activité rurale traditionnelle qui permettaient de subvenir aux besoins des habitants, la commune offrait la particularité de posséder une petite industrie métallurgique.

Cette activité semble d'ailleurs remonter loin dans la passé et s'exerçait dans le hameau de la Crouettaz, dont le nom viendrait peut-être d'une grotte d'où aurait été extrait le minerai de fer.

Cette exploitation aurait été le fait des moines chartreux tant de Bellevaux-en-Bauges (il y a sûrement une erreur de frappe et il s'agit probablement de Bellecombe-en-Bauges) que de Saint-Hugon, d'où serait venu (d'Arvillard plus exactement) un certain Grangeat qui exploitera les mines de son vivant. Les Grangeat seront maîtres de forges jusqu'en 1840.

Le combustible était fourni par le bois de forêt du Bois-Rond et l'on raconte que les plaques de fer, extraites des hauts fourneaux, étaient traînées dans la forêt dans des couloirs jusqu'au sommet de la côte ; de là elles glissaient jusqu'aux forges, au lieu-dit le Martinet, un peu après le hameau de la Crouettaz, non loin du mamelon, de la Pallud (commune de Thoiry) où résidaient les nobles de la Pallud, premiers propriétaires des forges. Les ouvriers des forges logeaient à la Crouettaz.

De petits métiers procuraient quelques ressources aux habitants. Certains avaient ainsi au XIXe siècle continué de porter le bois de la forêt communale et le bois de noyer au marché de Chambéry ; cet usage aurait cessé à la fin du siècle (il >s'agit du XIXe siècle).

Les servants : Les servants étaient l'objet d'une croyance très généralement répandue en Savoie mais qui donnaient motifs dans la région de Saint-Jean et de Thoiry aux récits les plus fantastiques. C'étaient des sortes de génies tutélaires (génies de protection), que possédaient les familles importantes et principalement les seigneurs. Ils prenaient volontiers la forme d'un animal monstrueux (chien, cheval ou petit chat devenant soudain d'une grosseur prodigieuse) et apparaissaient souvent la nuit. Gare alors à celui qui s'aventurait dans le champ d'un de ces personnages ; en sus de la frayeur, il risquait de voir s'abattre sur lui une grêle de pierres ou d'être emporté par d'énormes blocs de rocher dévalant de la montagne. D'autres fois il renversait la marmite de soupe de l'intrus à table, cassait la vaisselle, ou suspendait pendant la nuit une jument à la charpente du galetas. Il y avait plusieurs de ces êtres fantastiques à Saint-Jean-d'Arvey : le servant du Bois-Rond qui surveillait les propriétés des seigneurs de S>alins et leurs troupeaux. Celui de Ste Nicolle (on trouve aussi souvent l'orthographe Saint Nicolle que Sainte Nicolle) qui prenait un malin plaisir à cacher les outils des ouvriers agricoles, celui du château de Salins, apparaissant la nuit sous la forme d'un élégant cavalier ou d'un chien énorme.

Au début du présent siècle (il s'agit du vingtième siècle) Saint-Jean-d'Arvey était un lieu de villégiature apprécié ; à la veille du second conflit mondial, cinq hôtels étaient ouverts ; la commune comptait aussi plusieurs cafés (6) et de nombreux commerçants (épiciers, fromagers, boulangers, bouchers). Il y avait aussi un maréchal-ferrant, un cordonnier, et plusieurs charpentiers et menuisiers. Aujourd'hui encore, le village garde trace de cette pluri-activité qui en fait ses charmes ; la population, longtemps en déclin, remonte progressivement depuis 1968. En octobre 1980, elle était de 824 habitants, en hausse donc importante sur le dernier recensement.

St-Jean-d'Arvey veut actuellement maîtriser l'afflux de population engendré par la croissance du chef-lieu (il s'agit de Chambéry et de son agglomération), et respecter l'environnement : éviter la pollution des sources par les infiltrations provenant du plateau des Déserts, intégrer la propriété Chaffardon que la commune vient d'acquérir. La municipalité y projette le maintien d'un espace vert sur trente-cinq hectares, accroissant ainsi la surface lui appartenant (c'était déjà le village ayant la plus grande superficie appartenant à la commune). Trois hectares supplémentaires seront constructibles sous forme de lotissements ».

Commentaires : Les citations sont en italiques, les ajouts en caractères droits sont des précisions pour éclairer le lecteur.

Il convient de lire ces textes en gardant en mémoire leur date de publication.

A titre de cadrage général, on peut ajouter :

*C'est à partir du XIe siècle que les descendants du Mauriennais Humbert constituèrent une dynastie et agrandirent leur territoire. D'abord avec un titre de comtes puis de ducs (en 1416) puis de rois (à partir de 1720). Le terme « duché de Savoie » concerna l'ensemble du territoire de la Maison de Savoie, jusqu'à la royauté. Ensuite il désigna seulement la partie française de leurs possessions, ce qui correspond aujourd'hui aux départements Savoie et Haute-Savoie.

*Vassale du Saint Empire romain germanique jusqu'en 1720, la Savoie fut souvent envahie surtout par les troupes françaises, mais aussi par les Espagnols. Une première annexion de la Savoie par la France eut lieu de 1536 à 1559 sous les règnes de François 1er et d’Henri II. C’est durant cette période que François 1er imposa l’usage du Français en Savoie. A partir du traité de Lyon en 1601, les possessions de la Maison de Savoie de ce côté-ci des Alpes diminuèrent , tandis qu'elles augmentaient du côté italien.

*Le « duché de Savoie » fut une nouvelle fois annexé par la France après l'invasion de septembre 1792 puis rendu au royaume de Sardaigne après la chute de Napoléon Bonaparte avant d'être finalement « réuni » à la France officiellement à compter du 14 juin 1860 à midi.

*Entre 1815 et 1860, le duché de Savoie avait été divisé en provinces. La région de Chambéry constituait « la Savoie propre », la région d'Albertville : « la Haute-Savoie » etc

On rappellera, parce que c'est quand même croustillant, qu'au référendum d'avril 1860 pour savoir si les habitants voulaient devenir Français, dans les bureaux de vote, ils n'eurent à leur disposition que des bulletins « OUI », pas d'isoloirs et que dans beaucoup de villages, les électeurs se rendirent pour voter, en cortège, au sortir de la messe, drapeaux français et fanfare en tête.

En dernière remarque, ajoutons que sur la porte latérale, l'église de Saint Jean d'Arvey, consacrée à Saint Jean-baptiste, porte la date de 1665, ouf, les ouvriers qui ont construit l'église avaient déjà la bière 1664 pour se rafraîchir !

Sur le « Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie » d'Adolphe Gros, publié en 1994 à La Fontaine de Siloë, voici l'évolution du nom de Saint Jean d'Arvey :

-Ecclesia Sancti Johannis de Arvesio vers l'an 1100

-Apud Sanctum Johannem de Arvisiis en 1207

-Parrochia Sancti Johannis de Arveisio en 1344

-Ecclesia Sancti Johannis de Arveysio en 1497

-St Jehan d'Alveys en 1575

-St Jehan d'Alvay en 1632

-St Jean d'Arveis au XVIIe siècle

-St-Jean-d'Arvey en 1738

Illustrations :

on trouvera en illustrations jointes à cette note :

*une photo du Mont Peney qui domine Saint Jean d'Arvey, photo Michèle Delisle 1998

*la photo d'une habitation de Saint Jean d'Arvey, route de la Crouette. Photo Dominique Croix avril 2016. Voir son site consacré principalement à la photo :

http://croixdelisle.over-blog.com

J.D. 26 juin 2016

Le Mont Peney et habitation à Saint Jean d'Arvey
Le Mont Peney et habitation à Saint Jean d'Arvey

Le Mont Peney et habitation à Saint Jean d'Arvey

Partager cet article
Repost0
23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 16:19

La commune de « Les Déserts » est en Savoie, dans le massif des Bauges, mais elle fait partie administrativement, depuis 1973, du canton de Saint Alban Leysse qui est situé pour l'essentiel dans la partie sud de l'agglomération de Chambéry.

Cette commune de 3359 hectares s'étage entre 636 mètres d'altitude et 1845 mètres ; le chef-lieu est à 1080 mètres.

Elle fut d'abord dédiée à Saint Michel, puis fut surnommée « Saint Michel-des-Déserts », avant d'être finalement appelée « Les Déserts ».

Elle a sur son territoire la Croix du Nivolet, la station de La Féclaz et en partie la station du Revard.

*La Commune :

Cette commune atteignit son pic de population au recensement de 1848 avec 1526 habitants, pour retomber à 455 au recensement de 1975 et remonter à 758 en 2013, probablement atteinte par l'extension de l'agglomération de Chambéry, même si le centre des Déserts est à 14 kms de Chambéry et avec un dénivelé de 800 mètres de centre à centre.

La commune de Les Déserts adhéra au syndicat « Savoie Grand Revard » en 1990, au Parc Naturel des Bauges en décembre 1995, au syndicat des communes du canton de Saint Alban Leysse le 1er juin 2002 et à Chambéry Métropole le 2 septembre 2005.

C'est sur son territoire que la Leysse prend sa source pour aller se jeter dans le lac du Bourget après avoir traversé l'agglomération de Chambéry. Il y a 2 ans, mon petit-fils Romain, qui avait alors 15 ans, m'avait dit : « le lac du Bourget est un chien puisqu'il est au bout de la Leysse » !

Les habitants sont appelés les Désertiers et les Désertières.

L'église de la commune est dédiée à Saint Michel et le bâtiment actuellement visible a été consacré en 1880. Cette église est en surplomb au-dessus de la route départementale 912.

*La Croix du Nivolet :

Cette Croix est située sur une pointe du massif des Bauges (à 1547 mètres d'altitude) qui domine la cluse de Chambéry. Elle est visible de presque toute l'agglomération de Chambéry et en constitue l'un des symboles.

La première croix fut inaugurée le 15 septembre 1861 par Monseigneur Vibert évêque de Maurienne, l'évêque de Chambéry en poste à l'époque était trop âgé pour se rendre sur le site.

Suite à des destructions dues à différentes causes, la croix fut l'objet de restaurations avec des inaugurations le 2 juillet 1911, le 2 juillet 1960 et en 1989.

La dernière version a 21,50 mètres de haut et 5 mètres dans le sol, pour une envergure de 9,60 mètres et un poids de 7 tonnes.

*La Féclaz :

Cette station située entre 1350 et 1525 mètres d'altitude participe à l'ensemble « Savoie Grand Revard » qui comprend La Féclaz, le Revard et Saint François de Sales et qui permet le ski de fond (140 kms de pistes) et le ski alpin avec 14 remontées mécaniques. La station de la Féclaz elle-même a une capacité d'accueil touristique de 3500 lits environ.

Sur son territoire a été inaugurée en 1936 la chapelle « Notre-Dame des Neiges ».

Le site d'abord appelé « le plateau des Chalets » prit son nom de La Féclaz dans les années 1930. Sur ce site, le premier investissement hôtelier date de 1892. C'est en 1924 que la Société PLM (Paris-Lyon-Marseille) commença à y investir. La route arriva à La Féclaz en 1931, l'électricité en 1947/48 et l'eau en 1961/1962.

*Le Revard :

Le plateau du Revard domine la ville d'Aix-les-Bains et le lac du Bourget. Son point culminant est à 1562 mètres d'altitude et le belvédère à 1538 mètres. Il est à cheval sur 4 communes : Les Déserts, Pugny-Chatenod, Trévignin et Le Montcel.

Au fil des siècles le site s'est appelé successivement « Reva », « Mont Rival », « Mont d'Azy », « Mont Revers ». C'est en 1873 qu'il prend le nom de « Mont Revars », orthographié « Mont Revard » depuis le vingtième siècle.

Le développement du Revard, à partir de 1878, est lié à la réputation de la station thermale d'Aix-les-Bains au XIXe siècle. Le site fut desservi, depuis Aix-les-Bains par un chemin de fer à crémaillère de 1892 à 1937, puis par un téléphérique de 1935 à 1969 et enfin par la route ; la route nationale 513 devenue en 1972 la route départementale 913.

L'activité ski a commencé en 1905, faisant du Revard une des plus anciennes stations de sports d'hiver en France. Le belvédère a été réaménagé en 2011. Il permet une vue sur Aix-les-bains, le lac du Bourget et la chaîne de l'Epine qui domine le lac côté ouest et qui constitue, pour les géographes, le dernier maillon du Jura.

Outre les activités d'hiver, l'ensemble « Savoie Grand-Revard » a de nombreuses activités estivales dont un site de départ de parapentes au Revard.

*Toponymie :

Un habitant (le patron du restaurant « Le Margériaz ») de la commune « Les Déserts » m'a demandé il y a environ 3 semaines si je savais pourquoi cette commune s'appelait « Les Déserts » alors que située en montagne, elle est très boisée et très verte.

Sur internet, je n'ai pas trouvé la réponse. J'ai regardé dans le « dictionnaire du Duché de Savoie », ouvrage daté de l'an 1840, dont le rédacteur est resté anonyme et le travail à l'état de manuscrit qui s'est retrouvé, on ne sait par quel cheminement, aux Archives départementales de la Savoie qui ont numérisé le document.

C'est à partir de cet exemplaire possédé par la Savoie que la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie (SSHA, digne société savante fondée le 6 août 1855) en a assuré la publication en 2 volumes (2004 et 2005).

L'ouvrage concerne toutes les communes de l'ancien Duché de Savoie, il est classé par ordre alphabétique des communes mais « Les Déserts » est classé à la lettre « M » sous l'appellation « Saint Michel-des-Déserts » (Les Déserts ) et voici ce que l'on peut lire sur cette commune:

«... Elle était jadis peu productive, par la paresse de ses habitants qui préféraient aller voler le bois dans les forêts dont la commune et les voisines abondent et venir le vendre à Chambéry que de cultiver leurs terres. Ce commerce n'a pas entièrement cessé mais il a beaucoup diminué ...».

Je ne sais pas ce que les habitants de la commune vont penser de cette information, mais depuis bientôt deux siècles, il y a prescription.

J.D. 23 juin 2016

Ajout du 29 juin 2016 :

suite à cet article, j'ai reçu un très intéressant témoignage de madame Sartori née Favetta aux Déserts. Voici son texte :

« Je suis née en 1929 aux Déserts. C’est avec intérêt que j’ai lu tous les détails que vous donnez sur cette belle région. Je ne suis pas d’accord avec la fin de votre article qui dit qu’en 1840 les habitants étaient fainéants et voleurs.

Je vais donc témoigner de ce que j’ai vu durant mon enfance et aussi de ce qui m’a été raconté à l’époque par les habitants les plus âgés.

Ces gens pauvres travaillaient très durement pour vivre. Ils allaient faucher l’herbe jusqu’au sommet du Margériaz pour nourrir leurs vaches.

Chaque printemps, ils étaient obligés de remonter les terres de leurs champs abrupts, sur leur dos, dans des « cassecos ».

Ils allaient couper du bois pour se chauffer, dans des endroits dangereux.

Ils profitaient de la neige en hiver pour transporter le fumier sur les terrains pentus.

Ils se levaient très tôt pour porter à la fruitière le lait de leurs vaches (leur seul revenu).

Comme ils avaient des hivers longs et rigoureux, ils devaient dégager la neige à la pelle pour pouvoir accéder aux abreuvoirs et faire boire leurs bêtes.

En été, ils se levaient à l’aube pour faucher leurs prés à la faux. Tout le foin était mis dans des « barillons » que les hommes portaient sur leur dos jusqu’à leur grange.

Ces gens avaient des terrains très morcelés et chacun d’entre eux connaissait bien les limites de ses propriétés et les surveillait.

PS. Il serait intéressant de connaître l’histoire du château des Déserts, la date de sa construction, les personnes qui l’ont habité puis abandonné. Des ruines sont encore visibles aux Mermets. Je n’ai jamais réussi à avoir une information précise sur cette période de l’histoire des Déserts. C’est peut-être à cette époque que les paysans ont essayé de survivre dans des conditions encore plus difficiles que celles que j’ai connues. »

Nota : le texte du dictionnaire du Duché de Savoie est daté 1840. Ce qui correspond probablement à la fin du texte. Il concerne plusieurs centaines de communes et représente un énorme travail qui a certainement duré de nombreuses années. Entre ce texte et le témoignage de Madame Sartori , au minimum un siècle s'est écoulé, ils ne sont donc pas forcément incompatibles.

En outre l'auteur du dictionnaire du Duché de Savoie est resté anonyme et il ne cite pas ses sources. Tout ce qu'il écrit est-il vrai ou vraisemblable ? Je ne peux le dire. Mais c'est la seule explication que j'ai trouvée au nom « Les Déserts ». Si un lecteur de ce blog a une autre explication, je suis preneur.

Pour répondre à la demande de madame Sartori sur le château des Déserts, voici ce que j'ai trouvé dans « Histoire des communes savoyardes » publiée en mai 1982 (pour la référence des auteurs, voir la fiche N°300) :

« Il y avait une seigneurie de Saint Michel des Déserts qui, en 1359, où elle apparaît, était possession de la famille Valard de Chambéry. Les Lageret la possédèrent ensuite, puis après l'exécution de Jean Lageret (Ce Lageret né vers 1375 était devenu conseiller d'Amédée VIII, il fut décapité à Chambéry le 24 septembre 1417 après avoir été accusé de sortilèges et d'envoûtements) et un bref passage dans le patrimoine de la Maison de Savoie, elle fut successivement propriété des Bonivard, jusqu'en 1523, puis des Crescherel dont un descendant, Claude, connut une certaine célébrité grâce à ses « Heures successives » poèmes publiés à Genève en 1551. Viennent ensuite les Seyssel, les Sardoz de Chieri, les Coysia et enfin les Pavey qui en furent investis en 1789. Le château des Déserts, dont il ne reste aucune trace, aurait été un édifice assez vaste remontant à une « haute antiquité », et bâti sur une terrasse de la rive gauche de la Leysse, face à l'église, côté est. Au XVIIIe siècle, on y remarquait une grande salle dont l'ornementation consistait en une garniture de têtes de cerfs pendues aux murailles ».

ajout du 7 juillet 2016 :

Dans le dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie » d'Adolphe Gros publié en 1994 à « La Fontaine de Siloë », on trouve les noms suivants pour Les Déserts :

Ecclesia Sancti Michaelis de Deserto en 1340

Ecclesia Sancti Michaelis de Desertis en 1414

avec le commentaire suivant :

« Le nom de Désert s'applique donc à des hameaux ou maisons isolés dans une région peu cultivée d'aspect désertique. Il signifie aussi un essert »

Le mot « essert » utilisé est probablement une déformation de « Essart » dont j'ai trouvé la définition suivante :

« Le mot essart peut avoir différentes significations. Il désigne aussi bien des terres nouvellement défrichées, les défrichements de terrain définitifs ou les temporaires, le simple abattage de bois, l'éclaircissement de la forêt ou même de terrains vagues ».

Ajout du 2 octobre 2017 : 

remarque d'une lectrice du blog : 

Bonjour,

En référence à l'allusion aux Désertiers "voleurs de bois et fainéants" ceux-ci parlent encore des Sangerains comme étant des "voleurs de vaches" histoire ancienne (années 1800)faisant référence à un vol des vaches à des fermiers des Charmettes.

J Théolas

Le Nivolet vu de Chambéry, l'église Saint Michel-des-Déserts et vitrail de St Michel terrassant le démon, photos J.D. 22 et 24 juin 2016
Le Nivolet vu de Chambéry, l'église Saint Michel-des-Déserts et vitrail de St Michel terrassant le démon, photos J.D. 22 et 24 juin 2016
Le Nivolet vu de Chambéry, l'église Saint Michel-des-Déserts et vitrail de St Michel terrassant le démon, photos J.D. 22 et 24 juin 2016

Le Nivolet vu de Chambéry, l'église Saint Michel-des-Déserts et vitrail de St Michel terrassant le démon, photos J.D. 22 et 24 juin 2016

Partager cet article
Repost0
13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 08:07

Après sa seconde abdication, Napoléon Bonaparte fut exilé par les Anglais dans l'île de Sainte-Hélène dans l'Atlantique sud.

*Napoléon arriva à Sainte-Hélène en octobre 1815. En avril 1816, un nouveau gouverneur, nommé par les Anglais, arrivait lui aussi. Hudson Lowe, c'est son nom, (28 juin 1769/10 janvier 1844) s'employa, de son arrivée jusqu'à la mort de Napoléon (5 mai 1821) à lui pourrir la vie.

*Lowe rentra en Angleterre à l'automne 1821. Il s'attendait à être accueilli en héros, mais ce fut tout le contraire.

*Les Anglais avaient été les ennemis les plus acharnés et les plus constants de Napoléon, mais cela ne les empêchait pas d'admirer l'homme. Ce qui n'est pas surprenant quand on songe à la ferveur avec laquelle Autrichiens, Russes et d'autres (sauf les Français!) célébrèrent en 2005 le bicentenaire de la bataille d'Austerlitz.

Pour les Anglais en 1821, le comportement de Lowe envers Napoléon avait été infâme et ils le lui firent sentir.

*Les Autorités jugèrent plus prudent d'expédier Lowe le plus loin possible et il fut nommé gouverneur de l'île de Ceylan dans l'Océan Indien. Lowe dut s'exécuter. Arrivé à Ceylan ses avatars ne furent pas terminés pour autant.

*En effet, en 1827, Walter Scott publia une biographie de Napoléon dans laquelle il étrillait Hudson Lowe. A ce moment là, Walter Scott était devenu très célèbre, il avait déjà publié Ivanhoé en 1819, Quentin Durward en 1823 etc.

*Lorsque l'information parvint jusqu'à Ceylan, Lowe démissionna de son poste pour rentrer en Angleterre afin de se justifier disait-il.

Mais une nouvelle fois, tous ses compatriotes le fuyaient comme un pestiféré et il fut fermement conseillé à Lowe de s'exiler.

*Mais déjà, en 1826, Lowe étant venu en Europe et se trouvant en Suisse, était allé visiter la grotte de Balme. Ne pas confondre la grotte de la Balme située à la pointe nord du département de l'Isère et la grotte de Balme en Haute-Savoie, sur le territoire de la commune de Magland (canton de Sallanches).

*Cette visite est racontée dans le « dictionnaire du duché de Savoie » publiée en 1840 et qui a fait l'objet d'une nouvelle édition en 2 volumes (en 2004 et 2005) à l'initiative de la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie (SSHA). Voici ce texte :

« En 1826, Hudson Lowe, le geôlier de Napoléon à Sainte-Hélène, venant de Suisse, vint visiter la grotte de Balme et écrivit sur un registre, à ce destiné, son nom et ses qualités. Quelques minutes après, deux étrangers (Louis Bonaparte et le fils Las Cases) y vinrent aussi ; ils prennent le registre et voient ce nom qui leur était si odieux. S'informer du lieu où il était allé, courir après, l'atteindre comme il sortait de la grotte, se saisir de lui, l'amener vers le puits, l'élever en l'air et se disposer à le précipiter au fond de l'abîme, ne fut pour eux que l'affaire d'un instant. C'en était fait de Sir Hudson si la femme commise à la garde de cette grotte ne fut accourue à ses cris effroyables, n'eût imploré sa grâce en faisant valoir auprès des étrangers que seule elle serait compromise s'ils attentaient à la vie de ce monstre : ils se sont contentés de quelques coups de cravache et de quelques coups de pied au derrière et lui ont dit au revoir ».

Remarques :

*Le duché de Savoie avait été annexé par la France à partir de septembre 1792, puis rendu au Royaume de Sardaigne après la chute de Napoléon, ce qui explique le terme d'étrangers pour qualifier 2 Français venant en Haute-Savoie en 1826.

*Louis Bonaparte né à Ajaccio le 2 septembre 1778 jeune frère de Napoléon. Il s'était marié le 4 janvier 1802 avec Hortense de Beauharnais, fille de Joséphine, puis Napoléon l'avait fait roi de Hollande à compter du 5 juin 1806. Mais son mariage autant que sa couronne furent un échec. Il s'exila fin 1810, d'abord en Autriche puis en Suisse. Avec Hortense, Louis eut 3 enfants dont celui qui devint l'empereur napoléon III mais qui n'eut de « Bonaparte » probablement que le nom. Voir fiche N°7 http://jean.delisle.over-blog.com/article-petites-histoires-58615886.html

*Emmanuel Auguste Dieudonné naquit le 21 juin 1766 dans le Tarn dans un lieu-dit appelé « Las Cases », ce qui valait à sa famille le titre de marquis de Las Cases.

Emmanuel émigra à la Révolution puis rentra en France en 1802 lors du Concordat décidé par le premier Consul (Bonaparte). Emmanuel se rallia à Napoléon qui devenu empereur lui décerna le titre de comte puis le nomma chambellan le 21 décembre 1809. Avec son épouse (Henriette de Kergariou) Emmanuel de Las Cases eut 4 enfants dont 3 seulement survécurent : Emmanuel (1800/1854), Barthélémy (1811/1877) et Ofrésie (1813/1865). Emmanuel accompagna Napoléon à Sainte-Hélène emmenant également son fils aîné (Emmanuel).

Le 21 novembre 1816, Hudson Lowe fit arrêter Emmanuel et son fils et les fit expulser de Sainte-Hélène le 30 décembre 1816. Hudson Lowe saisit également à cette occasion toutes les notes prises par Emmanuel et son fils lorsque Napoléon dictait ses mémoires. Rentré en Europe, Emmanuel put récupérer ses notes en Angleterre en 1822 et publia en 1823 à Londres et Paris le « Mémorial de Sainte-Hélène » qui connut un immense succès (le plus fort tirage de tout le dix-neuvième siècle). Cela fit la fortune de Las Cases.

Compte-tenu des dates de naissance, c'est Emmanuel de Las Cases né en 1800 qui accompagnait Louis Bonaparte à la grotte de Balme. Il avait vu Hudson Lowe dans ses œuvres à Sainte-Hélène, il avait des motifs de le haïr.

Cette scène de la grotte de Balme est cocasse, elle donne surtout l'occasion de mesurer la popularité posthume de Napoléon y compris en Angleterre, ce que beaucoup de Français probablement ignorent.

Dans le genre romans de science-fiction, on peut se demander ce que serait devenue l'Europe si Français et Anglais avaient signé l'entente cordiale un siècle plus tôt ? On ne réécrit pas l'Histoire mais on peut toujours rêver !

J.D. 13 juin 2016

Napoléon à Sainte-Hélène dictant ses mémoires à Emmanuel de Las Cases père et fils, photo du net

Napoléon à Sainte-Hélène dictant ses mémoires à Emmanuel de Las Cases père et fils, photo du net

Partager cet article
Repost0
11 juin 2016 6 11 /06 /juin /2016 09:19

Le Mont Granier, autrefois appelé Mont Apremont, qui culmine à 1933 mètres d'altitude se trouve à l'extrémité nord du massif de la Chartreuse, à la limite de la Savoie et du département de l'Isère, en sachant qu'à l'occasion des guerres entre Savoie et Dauphiné, les limites ont parfois varié. Voir note N°74 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-guerres-dauphine-savoie-110715942.html

Ce Mont a défrayé la chronique récemment, par suite d'éboulements, principalement les 8 janvier et 7 mai 2016.

Voici ce que l'on peut lire sur le Mont Granier dans le « dictionnaire du Duché de Savoie » publié en 1840 et réédité en 2 volumes (2004 et 2005) par la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie (SSHA en abrégé, dont le siège est à Chambéry 244 quai de la Rize) :

« Le bouleversement de la nature que l'on observe dans ce local, parsemé de grandes masses calcaires, fut opéré par la chute d'une partie du mont Granier, dont l'échancrure en faucille correspond parfaitement aux décombres qui couvrent la plaine qui était au pied de cette montagne. Cet événement, que l'ignorance surchargea de contes ridicules et de fables, eut lieu le jour de Ste Catherine (25 novembre 1248). L'éboulement couvrit et détruisit cinq paroisses et particulièrement la ville de Saint André qui était le titre du décanat de Savoie… L'existence de cette ville (Saint André) est constatée par divers actes de notaires ou autres officiers publics qui y ont été passés avant 1248 ; ce qui prouve l'existence d'un vieux chapitre de chanoines réguliers et l'existence d'un tribunal ecclésiastique. »

Commentaires :

*L'éboulement de 1248 suscita de nombreux textes et beaucoup de controverses avec des désaccords sur la date de l'écroulement, ses causes, son mode, le nombre de villages ensevelis, le nombre de victimes…

L'étude la mieux documentée semble être celle du chanoine François Trépier (aumônier de l'hôpital militaire de Chambéry) de 1879 : « Recherches historiques sur le décanat de Savoie ». Cette étude a été reprise dans les « Mémoires de l'Académie de Savoie » en 1886. Voici la synthèse que l'on peut faire de l'événement de 1248 :

la catastrophe : C'est un peu avant minuit le 24 novembre 1248, qu'une partie importante du Mont Apremont s'écroula, ensevelissant 5 paroisses regroupant 16 villages ou hameaux. L'écroulement semble avoir recouvert un territoire de 23 km² (dimensions maximales : 8 kms sur 6). Voici le nom des paroisses avec leur population selon l'estimation faite par François Trépier : Saint André (2.000/3.000), Granier (200/1200), Saint Pérange (400/800), Cognin (100/300), Vourez (900/1200). Cela ferait une fourchette de victimes comprise entre 3600 et 6500. C'est le chiffre de 5.000 que l'on trouve le plus souvent dans des articles ou ouvrages sur cet écroulement de 1248. François Trépier s'est basé pour obtenir ces chiffres sur des montants de contributions demandées aux paroissiens lors de visites pastorales de l'évêque de Grenoble.

Cependant les spécialistes récents pensent que cela représente une densité de population trop importante et ramène le nombre de victimes entre 1.000 et 2.000.

Toujours est-il qu'en 1248, la ville de Saint André était plus importante que Chambéry. C'est après 1248 que Chambéry a succédé à Saint André comme siège du décanat de Savoie. De même le Mont Apremont a pris le nom de Mont Granier en souvenir du village disparu et le lac qui s'est formé le nom de Saint André.

Le décanat de Savoie : La région du Mont Granier appartint au peuple des Allobroges puis fut intégrée à la cité de Vienne après la conquête romaine de l'Allobrogie en -121. Sous l'empereur Dioclétien, vers l'an 290, la cité de Vienne fut divisée en 3 : Cité de Vienne, Cité de Grenoble et cité de Genève. La limite entre Grenoble et Genève passait juste au nord d'Aix-les-Bains.

Lorsque la chrétienté s'organisa, elle reprit en grande partie les découpages romains.

Un évêché fut créé à Grenoble vers l'an 380, Chambéry y fut rattaché ; un autre à Genève vers l'an 400, Annecy s'y retrouva.

Les souverains de la Maison de Savoie tentèrent d'obtenir un évêché à Chambéry mais cela ne se fit qu'en l'an 1779. L'église Saint François devint alors cathédrale. L'évêché de Chambéry prit de l'importance lorsque lui furent rattachés en avril 1966, l'évêché de Tarentaise (siège à Moutiers) créé vers l'an 420 et l'évêché de Maurienne (siège à Saint Jean de Maurienne) créé vers l'an 575.

A noter que la conversion de Genève au protestantisme obligea l'évêque de Genève à se replier sur Annecy, tout en conservant son titre d'évêque de Genève. De fait Annecy eut donc un évêque à partir de l'an 1536, c'est-à-dire 2 siècles avant Chambéry. C'est l'église Saint Pierre d'Annecy qui devint cathédrale.

Entre la création de l'évêché de Grenoble et celui de Chambéry, il y eut dans la région un « décanat » ou administration religieuse décentralisée mais qui dépendait de l'évêque de Grenoble et qui fut donc d'abord à Saint André.

Le contexte :

La dynastie Savoie avait pris naissance en Maurienne vers l'an 1032, lorsqu'un empereur germanique donna un titre de comte au Mauriennais Humbert. Sa première résidence fut au château de Charbonnières sur Aiguebelle en Maurienne puis au Bourget du Lac. C'est en février 1295 que le comte de Savoie Amédée V (quatorzième comte de Savoie) acheta le « château » de Chambéry. On ne sait pas très bien ce qu'était le château à cette époque, mais probablement peu de choses. Les souverains de Savoie y investirent et firent de Chambéry leur capitale avant de la transférer à Turin (en 1562). L'essentiel des bâtiments de l'actuel château de Chambéry datent du XIVe/XVe siècles.

On peut se demander si les comtes de Savoie auraient investi sur le bourg de Chambéry si celui-ci n'avait pas récupéré le décanat de Savoie ? Autrement dit, en s'écroulant en 1248, le Mont Granier a fait le malheur de Saint André et de sa proximité mais a peut-être fait la prospérité de Chambéry.

J.D. 11 juin 2016

Le Mont Granier, "l'échancrure" photo J.D. 10 juin 2016

Le Mont Granier, "l'échancrure" photo J.D. 10 juin 2016

Partager cet article
Repost0
8 juin 2016 3 08 /06 /juin /2016 20:22

Les Américains, ou tout au moins les décideurs en matière de culture et d'histoire, semblent avoir une affection particulière pour Jeanne d'Arc (Joan of Arc pour les Américains). A tel point qu'en 2001, un auteur (Robin Blaetz) publia une étude aux presses universitaires de Virginie ((University Press of Virginia) : « Joan of Arc in American Film and culture » (Jeanne d'Arc dans les films et la culture américaine).

J'ai déjà eu l'occasion d'illustrer des notes avec Jeanne d'Arc:

-note précédente sur Jeanne d'Arc à Chambéry

-une affiche de propagande américaine de la seconde guerre mondiale utilisant Jeanne d'Arc, voir note N°109 http://jean.delisle.over-blog.com/la-guerre-de-cent-ans-n-109

-une statue équestre de Jeanne d'Arc à la Nouvelle-Orléans. Voir note N°231 http://jean.delisle.over-blog.com/2015/03/jeanne-d-arc-n-231.html

Statues :

Cette statue de la Nouvelle-Orléans est une reproduction de l'original réalisé par Emmanuel Fremiet (1824/1910) et inauguré place des Pyramides à Paris (1er) en 1874. Frémiet avait pris comme modèle une jeune Lorraine de 18 ans (Aimée Girod)

Onze copies ont été réalisées de cette œuvre dont 3 se trouvent aux États-Unis : à La Nouvelle-Orléans, à Philadelphie et à Portland (Oregon).

Emmanuel Fremiet réalisa de nombreuses sculptures dont les plus connues sont l'archange Saint Michel (en cuivre et doré) terrassant le dragon au sommet du Mont Saint Michel et la statue équestre de Napoléon 1er (en bronze) inaugurée à Grenoble le 17 août 1868 place d'Armes (devenue place de la Constitution en 1870 puis place de Verdun après la guerre de 14) et déplacée en 1929 à Laffrey (Isère) sur la « prairie de la rencontre ».

Des statues de Jeanne d'Arc, attribuées à d'autres artistes, on en trouve ailleurs aux États-Unis un peu partout : à New-York, Washington, San Francisco, dans la cathédrale Saint Louis de la Nouvelle-Orléans, en Virginie, en Caroline du Sud, au Connecticut, au Massachusetts etc

autres témoignages :

Signalons pêle-mêle, sans être, et de très loin, exhaustif :

*le film de 1917 de Cecil B. DeMille (1881/1959) « Joan the woman »

*un film en 1948 « Joan of Arc » de Victor Fleming (1883/1949), Ingrid Bergman y tient le rôle de Jeanne. Victor Fleming est surtout connu pour son film « Gone with the Wind » (Autant en emporte le vent)

*le film de 1957 « Saint Joan » d'Otto Preminguer

*Deux livres en 1895 et 1896 : « Mémoires de Jeanne d'Arc » (Personal Recollections of Joan of Arc) et « le Roman de Jeanne d'Arc » de Mark Twain (1835/1910)

*une pièce de théâtre « Joan of Lorraine » en 1946 de Maxwell Anderson (1888/1959) dramaturge américain

*des tableaux, un peu partout dont le tableau de 1879 de Jules Bastien-Lepage (1848/1884) qui se trouve au Metropolitan de New-York.

*une chanson « Joan of Arc » dans le répertoire 2015 de Madonna

*une utilisation de Jeanne d'Arc comme sur ces boîtes de fromage que j'ai photographiées en avril 2016 dans une épicerie de Southern Pines (Caroline du Nord)

pour conclure :

Jeanne ne connut pas l'affection particulière des Américains pour elle. Elle fut brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431 et la traversée de l'Atlantique par Christophe Colomb n'est que de 1492. Mais il est probable, en outre, que beaucoup de Français, n'ont aujourd'hui aucune idée de la faveur dont bénéficie Jeanne d'Arc aux États-Unis (Plus qu'en France?).

Le jour où dans les écoles en France on enseignera les exploits de Saladin à la place de ceux de Jeanne d'Arc, au moins, on pourra, pour s'informer sur l'histoire de France, demander aux États-Unis.

J.D. 8 juin 2016

Jeanne d'Arc à Fairmount Park à Philadelphie et au musée des Beaux-Arts de Philadelphie, photos J.D. avril 2016
Jeanne d'Arc à Fairmount Park à Philadelphie et au musée des Beaux-Arts de Philadelphie, photos J.D. avril 2016

Jeanne d'Arc à Fairmount Park à Philadelphie et au musée des Beaux-Arts de Philadelphie, photos J.D. avril 2016

Jeanne d'Arc dans une épicerie de Caroline du Nord, photo J.D. avril 2016

Jeanne d'Arc dans une épicerie de Caroline du Nord, photo J.D. avril 2016

Partager cet article
Repost0
5 juin 2016 7 05 /06 /juin /2016 15:21

Je réside depuis 47 années dans l'agglomération de Chambéry (Savoie) et c'est seulement hier (4 juin 2016) que j'ai découvert une sculpture consacrée à Jeanne d'Arc dans le jardin du Verney à Chambéry, côté Palais de Justice. Comme quoi on peut passer souvent devant les choses sans les voir !

I-La sculpture :

Il s'agit d'une sculpture en pierre, d'environ 3 mètres de haut, de Jeanne d'Arc debout, tenant son étendard dans la main gauche et présentant avec sa main droite un épi à 2 enfants. Le garçon saisit l'épi tandis que la fillette soutient un blason de la Savoie contre le ventre de Jeanne d'Arc. Le tout est posé sur un socle d'environ 2 mètres de hauteur.

II-Les inscriptions :

*sur le socle de face : « La Savoie à Jeanne d'Arc »

*sur le socle côté droit : « M.Realdelsarte 1942 »

*sur l'arrière de la statue, se trouve une cavité fermée par une grille avec cette inscription : « Rouen 1431 » et en dessous : « terre prélevée à l'emplacement du bûcher de Jeanne d'Arc »

*sur l'arrière du socle (donc en dessous de l'inscription précédente) : « Le Cardinal d'Estouville évêque de Maurienne, légat en France de Nicolas V, fut en 1451/1452 le promoteur de la réhabilitation de Jeanne d'Arc ».

Soit dit en passant, ces inscriptions mériteraient d'être entretenues car aujourd'hui, elles sont tout juste lisibles.

III-Les personnages :

*Jeanne d'Arc : voir les notes N°231 http://jean.delisle.over-blog.com/2015/03/jeanne-d-arc-231.html et 109 http://jean.delisle.over-blog.com/la-guerre-de-cent-ans-n-109

*Maxime Real del Sarte : il naquit à Paris le 2 mai 1888 dans un milieu artistique (père sculpteur). Il entra à l'école des Beaux-Arts de Paris en 1908 et devint sculpteur. Blessé sur le front de Verdun en 1916 il fut amputé de l'avant-bras gauche. Il poursuivit néanmoins sa carrière de sculpteur.

-Royaliste, classé à l'extrême droite, il fut le fondateur des « Camelots du Roi », et .

grand admirateur de Jeanne d'Arc, des « Compagnons de Jeanne d'Arc ». Il lui consacra une quarantaine d’œuvres échelonnées de 1920 à 1948. On en retrouve à Paris, Rouen, Poitiers, Cannes, Montréal, Buenos-Aires… et ...Chambéry, œuvre de 1942 dans le contexte de l'occupation et du régime de Vichy.

Maxime Real del Sarte mourut à Paris le 15 février 1954.

*Guillaume d'Estouville : Natif de Valmont en Normandie vers l'an 1400, d'une famille (les d'Estouville et les d'Harcourt) en parenté plus ou moins proche, à la fois avec la Cour de France et celle d'Angleterre.

Il fit une carrière ecclésiastique, multipliant les titres, les charges et les...revenus.

Cardinal le 18 décembre 1439, il fut abbé du Mont Saint Michel de 1444 à 1483, légat du pape en France en 1451, évêque de Saint Jean de Maurienne en 1453, Archevêque de Rouen en 1454…

Il fut chargé par le pape Nicolas V au début de 1452 de réexaminer le procès de Jeanne d'Arc qui avait été condamnée en 1431 par un tribunal ecclésiastique aux ordres des Anglais.

Guillaume d'Estouville rencontra le roi de France Charles VII dès février 1452 et le 7 juillet 1456, à l'Archevêché de Rouen, le jugement de 1431 qui condamnait Jeanne d'Arc pour hérésie était cassé.

Guillaume d'Estouville mourut à Rome le 24 décembre 1483. Il avait fait aménager la place Navone à Rome, le chœur de l'abbatiale du Mont Saint Michel etc.

*le pape Nicolas V : Né vers 1397 à Sarzana (Ligurie), il devint pape le 6 mars 1447. C'est sous son pontificat que prit fin le Grand Schisme d'Occident, la guerre de Cent Ans, mais aussi que les Ottomans s'emparèrent de Constantinople (le 29 mai 1453). On lui doit la création de la bibliothèque vaticane et la réhabilitation de Jeanne d'Arc.

Il mourut à Rome le 24 mars 1455.

J.D. 5 juin 2016

Jeanne d'Arc et niche au dos de la statue, jardin du Verney à Chambéry, photo J.D.  juin 2016
Jeanne d'Arc et niche au dos de la statue, jardin du Verney à Chambéry, photo J.D.  juin 2016

Jeanne d'Arc et niche au dos de la statue, jardin du Verney à Chambéry, photo J.D. juin 2016

Partager cet article
Repost0
4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 17:23

I-l'Ohio River :

*La rivière Ohio prend sa source au cœur de la ville de Pittsburgh en Pennsylvanie. Elle naît au point de rencontre de deux rivières : l'Allegheny River (s'écrit aussi Allegany) et la Monongahela River. Pittsburgh peut donc se vanter d'être la ville « aux trois rivières ». Il y a d'ailleurs à Pittsburgh, un stade appelé : « « Three Rivers Stadium ». Pour traverser ces rivières Pittsburgh possède 446 ponts rivalisant ainsi avec Venise (416 ponts).

*Le nom « Ohio » vient de la langue des Iroquois et voulait dire « bonne rivière », ce que les premiers Français transformèrent en « belle rivière », avant que les Anglais ne reprennent « Ohio ».

*Le site et la rivière Ohio avaient été explorés à la fin des années 1660 par Robert Cavelier de la Salle (né à Rouen en 1643 et assassiné au Texas en 1687). Le même Cavelier de la Salle, qui en plusieurs expéditions alla de Québec au delta du Mississippi , avait pris possession le 9 avril 1682, d'un très vaste territoire au nom du roi de France et qu'il appela « Louisiane » en l'honneur de Louis XIV. Voir illustration.

*Avant Cavelier de la Salle, et à partir de l'arrivée de Jacques Cartier au Québec en 1534, les territoires conquis en Amérique du Nord par les Français avaient reçu le nom de « Nouvelle France », avec la ville de Québec comme capitale.

*La pointe de Pittsburgh entre les deux rivières est, aujourd'hui, appelée : « Point State Park ».

*A ce point de rencontre, les Français avaient construit un fort en 1754 (appelé Fort Duquesne du nom d'un amiral de la marine de Louis XIV) dont les Anglais tentèrent de s'emparer dès 1755. Le 9 juillet 1755, il y eut une bataille appelée : « bataille de Monongahela » au cours de laquelle 216 soldats français renforcés de 637 Indiens et 146 Canadiens s'opposèrent à 2.200 Anglais commandés par Edward Braddock. Les Français et Alliés eurent 23 tués et 16 blessés, les Anglais 456 morts et 521 blessés. Les Anglais revinrent à la charge en 1759 et s'emparèrent du Fort, voir fiche précédente.

*De « Point State Park », partent deux ponts, le « Fort Pitt Bridge » qui traverse la Monongahela River et le « Fort Duquesne Bridge » qui franchit l'Allegheny River. En outre, une université de Pittsburgh s'appelle « Duquesne University » (Université catholique), un boulevard « Fort Duquesne Boulevard » et un funiculaire qui joint Pittsburgh au Mont Washington qui domine la ville (de 120 mètres) a aussi pris le nom de Duquesne. Ajoutons que l'on a aussi à Pittsburgh un « Fort Pitt Boulevard », un « Fort Pitt tunnel », un « Fort Pitt Museum »…De ce fort, il ne reste plus qu'un vestige appelé « Fort Pitt Blockhouse ».

*La Monongahela River : Cette rivière qui a 206 kms de long, vient du sud par rapport à Pittsburgh. Elle naît en Virginie Occidentale (West Virginia) de la confluence de 2 autres rivières : La « West Fork » et la « Tygart ».

*L'Allegheny River : Elle prend sa source dans l’État de New-York et arrive à Pittsburgh par le nord, après un parcours de 523 kms. Un de ses affluents a sa source à seulement 12 kms du lac Erié.

*Les plus grands cours d'eau américains (Missouri, Mississippi, Illinois, Ohio…) prennent leur source au nord des Etats-Unis et se retrouvent après un parcours de plusieurs milliers de kms dans le golfe du Mexique. Voir carte en illustration de la note N° 232 http://jean.delisle.over-blog.com/2015/03/le-mississippi-n-232.html. Le cours du Missouri est le plus significatif. A partir de sa source, le Missouri coule d'abord vers le nord sur environ 500 kms, puis sur 700 kms d'ouest en est, parallèlement à la frontière canadienne et enfin s'oriente vers le sud pour aller rejoindre le Mississippi en amont de Saint Louis.

*Je m'étais demandé pour quelles raisons ces grands cours d'eau coulent vers le sud et ne rejoignent pas les grands lacs, alors que sur les cartes, genre Michelin États-Unis, on ne voit pas de relief barrant la route.

On peut penser que l'érosion des glaciers qui ont précédé les grands lacs d'une part et l'érosion des rivières d'autre part ont creusé le relief, pas assez pour que cela soit signalé sur les cartes routières, mais suffisamment pour créer une barrière entre eux et orienter le cours des rivières vers le sud. A moins que ce ne soit la dureté des roches à certains endroits qui fasse barrage.

*A Pittsburgh, en Pennsylvanie, l'Ohio River commence à 223 mètres d'altitude, parcourt 1579 kms avant de se jeter dans le Mississippi (à 88 mètres d'altitude), à Cairo situé à environ 200 kms au sud-est de Saint Louis, en fait au point de jonction de 3 Etats : l'Illinois, le Kentucky et le Missouri.

Lors de la « ruée vers l'Ouest », commencée dans les années 1840, l'Ohio eut une grande importance, car cette rivière servit de principale voie de communication vers l'ouest.

II-l'Ohio (État de l'Ohio) :

Lorsque Louis XV céda toutes les possessions françaises d'Amérique du Nord, par le traité de Paris (le 10 février 1763), les tribus indiennes préféraient majoritairement les Français aux Anglais.

Cette cession aux Anglais ne leur plaisant pas, les Indiens se soulevèrent contre les Britanniques et il y eut une guerre qui dura de 1763 à 1766. Cette guerre est connue sous l'appellation de « rébellion de Pontiac », du nom d'un chef indien de la tribu des Outaouais, qui lors d'un conseil de tribus le 27 avril 1763 avait appelé à la guerre contre les Anglais.

Selon les témoignages disponibles, cette guerre fut l'objet des deux côtés « d'atrocités inouïes ».

*Le 7 octobre 1763, par « proclamation royale » (de George III) une frontière avait été décidée entre les 13 colonies britanniques d'Amérique du Nord (sur la côte est) et le reste du territoire américain.

*Les Anglais parvinrent à contenir les Indiens, mais ceux-ci à peine calmés, ce furent les colons qui se soulevèrent dans la guerre d'Indépendance.

*Par le traité de Paris du 3 septembre 1783, les Anglais, non seulement accordèrent l'Indépendance à leurs anciens colons, mais cédèrent, à ces mêmes colons, les territoires qu'ils avaient récupérés sur les Français jusqu'au Mississippi, 20 ans plus tôt.

*Le nouvel État souverain américain organisa en États, son territoire à l'Ouest, dont l'Ohio qui est délimité au nord par l’État du Michigan et le lac Érié , à l'est par la Pennsylvanie et la Virginie Occidentale, au sud par le Kentucky et à l'ouest par l'Indiana. La capitale est Colombus, les principales autres villes sont : Cleveland et Cincinnati.

*L'Ohio a 116.000 km² de superficie et 11.500.000 habitants. Il entra officiellement dans la confédération le 1er mars 1803 (dix-septième État).

*La devise de cet État est : « With God, all things are possible » (Avec Dieu, toutes choses sont possibles), sa fleur symbole : l’œillet écarlate et l'oiseau symbole : le cardinal.

J.D. 4 juin 2016

carte publiée sur Wikipedia, auteur : Pinpin

carte publiée sur Wikipedia, auteur : Pinpin

Partager cet article
Repost0
29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 18:54

Delaware est le nom :

*d'une tribu d'Indiens d'Amérique du Nord

*d'un fleuve côtier

*d'une baie (un estuaire)

*d'un des 50 États des États-Unis

*d'un comté

*d'une ville

Delaware, la tribu :

Avant l'arrivée des migrants, un peuple occupait un espace correspondant à l'actuel État du New-Jersey sur la côte de l'Atlantique, au sud de la baie d'Hudson (ne pas confondre la baie d'Hudson de la région de New-York et dont il est question ici, avec une baie d'Hudson beaucoup plus vaste située au nord du Canada). Les Français avaient donné à cette tribu le nom de « Lenapes » et les Anglais le nom de « Delaware ». Les Anglais étant restés maîtres du terrain, c'est le nom « Delaware » qui subsista.

Ces Delawares s'allièrent aux Français lors de la guerre de Sept Ans, puis comprenant que les Anglais étaient plus forts, ils changèrent d'alliance.

Cette guerre de Sept Ans (1756/1763) est considérée par beaucoup d'historiens comme une guerre mondiale. Elle est appelée par les Américains : « French Indian War ».

Elle naquit d'une rivalité entre Français et Anglais d'une part et entre Autrichiens et Prussiens d'autre part. Les Anglais s'allièrent aux Prussiens et les Français aux Autrichiens et aux Russes. Cette dernière alliance aurait dû l'emporter mais la mort de la tsarine Élisabeth le 5 janvier 1762 modifia le cours des choses. Le nouveau Tsar (Pierre III) quitta l'alliance franco-autrichienne pour soutenir la Prusse.

On se fit la guerre partout : en Europe, aux Indes, dans toute l'Amérique du Nord. C'est le contexte de cette guerre en Amérique du Nord qui inspira à James Fenimore Cooper son roman « le dernier des Mohicans » publié en janvier 1826.

Cela se termina par le traité de Paris (le 10 février 1763), sous le roi de France Louis XV, aux termes desquels, la France abandonnait toutes ses possessions en Amérique du Nord, pour l'essentiel au profit de l'Angleterre et pour le reste au profit de l'Espagne.

Mais cela explique l'accueil bienveillant que reçurent à Paris (de la part de Louis XVI devenu roi et de son entourage) les envoyés des colons américains qui demandaient de l'aide à la France contre les Anglais. C'était l'occasion d'une revanche ou dit autrement de « mettre une pièce aux Anglais ».

Lors de la guerre d'Indépendance, les Delawares s'allièrent d'abord aux colons contre les Anglais par un traité en bonne et due forme : « traité de Fort Pitt » du 17 juillet 1778.

A la confluence de 2 rivières (là où se trouve aujourd'hui la ville de Pittsburgh en Pennsylvanie), les Français avaient construit un fort nommé Duquesne en 1754. Les Anglais s'en étaient emparés le 25 novembre 1759 et en avaient changé le nom en « Fort Pitt » en l'honneur de William Pitt l'Ancien (Pitt The Elder).

En contrepartie de leur alliance, les Delawares avaient négocié des droits; puis craignant que les colons ne respectent pas leurs engagements, ils changèrent à nouveau d'alliance et rejoignirent les Anglais, mais cette fois ce fut « mauvaise pioche » !

Repoussés par l'avancée de la colonisation, les Delawares avaient déjà quitté les bords de l'Atlantique pour l'Ohio. Ils furent vaincus en 1794/1795 par le général Anthony Wayne et rejetés encore plus à l'Ouest. Finalement ils se retrouvèrent dans l'Oklaoma en 1867 où leurs descendants se trouvent encore. C'est à plus de 2.000 kms de leur région primitive dans le New Jersey.

Delaware le fleuve (Delaware River et Delaware Bay) :

On pourrait croire que la tribu donna son nom au fleuve, mais pas du tout. Ce furent les Anglais qui donnèrent le nom de Delaware au cours d'eau (et le reste suivit) en l'honneur de Thomas West baron De La Warr qui fut gouverneur de la Virginie de 1610 à son décès en 1618. C'était sous le règne de Jacques 1er roi d'Angleterre.

La Delaware River prend sa source plus au nord dans l’État de New-York, près du Mont Jefferson. Elle traverse plusieurs villes dont la principale est Philadelphie avant de se jeter dans un estuaire nommé « Delaware Bay » qui rejoint l'Atlantique. La Delaware River coule sur 579 kms avant de rejoindre la Delaware Bay qui a 81 kms de long. La Delaware Bay couvre 2030 km² de superficie. Par comparaison, l'estuaire de la Gironde en France en a 635 km².

Au niveau de l'Histoire, la Delaware River est célèbre aux États-Unis pour avoir été traversée dans la nuit du 25 au 26 décembre 1776 par George Washington et son armée, surprenant, tôt le matin, des mercenaires allemands au service des Anglais et permettant la victoire de Trenton. Les mauvaises langues disent que les Allemands avaient trop arrosé le réveillon de Noël. Ils eurent 23 tués et 913 prisonniers. Washington traversa à nouveau le Delaware le 30 décembre pour battre cette fois les Anglais le 2 janvier 1777.

Un tableau d'Emmanuel Leutze très connu aux États-Unis représente la traversée de la Delaware River par George Washington et son armée dans la nuit du 25 au 26 décembre.

Delaware, État des États-Unis :

Il s'agit d'un petit État de seulement 5.328 km² (le deuxième État plus petit des États-Unis) qui fut d'abord colonisé par des Hollandais en 1631. Les Anglais s'en emparèrent en 1664, les Hollandais en 1673 et les Anglais en 1674. Le territoire fut rattaché à la Pennsylvanie par les Anglais en 1682 et devint une colonie anglaise indépendante en 1704. Cette colonie participa à la guerre d'Indépendance et fut le premier État à ratifier la Constitution américaine le 7 décembre 1787.

Cet État est « coincé » entre le Maryland à l'ouest et au sud, la Pennsylvanie au nord, le New Jersey et la Delaware Bay à l'est.

Le Delaware a moins d'1 million d'habitants, sa capitale est Dover (37.000 habitants environ) et sa principale ville Wilmington (71.000 habitants, plusieurs villes aux Etats-Unis s'appellent Wilmington).

Le Delaware est surtout réputé pour être un paradis fiscal où de nombreuses entreprises se sont domiciliées, même si elles n'ont qu'une adresse fiscale.

Delaware, le comté et la ville:

Le comté et la ville dénommés « Delaware » ne sont pas dans l’État « Delaware » mais dans l'Ohio c'est-à-dire environ 700 kms plus à l'ouest. Comme si la ville de Washington se trouvait dans l’État de Washington ou si en France on avait Capbreton en Bretagne, Notre Dame des Landes dans les Landes ou Val d'Isère dans l'Isère !

« Comme son nom l'indique » qu'ils disent ! J'adore cette expression ! Comme si le « Pont Neuf » n'était pas le plus vieux pont de Paris ou comme si la « Révolution d'octobre » n'avait pas eu lieu en novembre !

Pour en revenir à nos moutons, le comté Delaware, à peu près au centre de l'Ohio, a 1.146 km² et environ 150.000 habitants. Le siège du comté est dans la ville nommée Delaware fondée en 1808, qui compte moins de 30.000 habitants mais qui héberge une Université fondée en 1842.

J.D. 29 mai 2016

la Delaware River avec le pont Benjamin Franklin et un navire à Penn's Landing à Philadelphie, photos J.D. avril 2016
la Delaware River avec le pont Benjamin Franklin et un navire à Penn's Landing à Philadelphie, photos J.D. avril 2016

la Delaware River avec le pont Benjamin Franklin et un navire à Penn's Landing à Philadelphie, photos J.D. avril 2016

Partager cet article
Repost0
28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 20:03

Tous les élèves apprennent à l'école que Benjamin Franklin inventa le paratonnerre (en 1752). Mais beaucoup n'en savent guère plus sur ce personnage important dans l'Histoire des États-Unis puisqu'il en fut l'un des « Pères fondateurs » (the Founding Fathers). Voici quelques données le concernant :

Les débuts :

*Benjamin Franklin naquit à Boston (Massachusetts) le 17 janvier 1706, en étant le dix-septième et dernier enfant dans sa famille. Ce Benjamin en fut vraiment le benjamin !

*Il put aller à l'école mais commença à l'âge de 10 ans à fabriquer des chandelles et des savons dans le magasin de son père (Josuah, s'écrit aussi Josiah) à Boston tout en faisant l'apprentissage de divers autres métiers (maçon, chaudronnier, tonnelier).

*En 1718, il commença un apprentissage chez son frère (James) qui venait de s'installer à Boston comme imprimeur.

*En 1721, son frère créa un journal (New England Courant) dans lequel Benjamin écrivit sous un pseudonyme.

*Ne s'entendant pas avec son frère, il le quitta en 1723 et partit pour New-York où il ne trouva pas de travail. Il se retrouva à Philadelphie où il put se faire embaucher dans une imprimerie.

*En 1729, il put racheter un journal (Pennsylvania Gazette) qu'il développa, puis fonda une imprimerie en 1730 et édita un almanach (Poor Richard) à partir de 1732, qui eut beaucoup de succès et lui assura une certaine aisance financière.

*En septembre 1730, il se mit en ménage avec Deborah Read, fille du premier logeur de Benjamin à Philadelphie. Ils eurent 2 enfants : un garçon et une fille.

La Carrière politique :

*En 1736, il devint secrétaire de l'Assemblée de Pennsylvanie (organe sous autorité anglaise) et s'investit beaucoup à la fois pour la Pennsylvanie et pour la ville de Philadelphie : fondation de la première bibliothèque de prêts des Etats-Unis en 1731, d'un corps de sapeurs pompiers volontaires en 1738, de l'assurance contre l'incendie, de l'Académie de Philadelphie en 1749, de l'hôpital de Pennsylvanie en 1752, de l'éclairage public à Philadelphie en 1756…

*En 1737, il avait été nommé Maître des Postes de Pennsylvanie, élu membre de l'Assemblée de Pennsylvanie en 1751, Maître des Postes Général pour l'Amérique du Nord en août 1753, envoyé à Londres en 1757 pour porter les doléances des colons envers le pouvoir anglais. Il fut nommé à Londres « agent des colonies » en 1764.

C'est dans les mêmes moments que commença la contestation de l'autorité anglaise par les colons des 13 colonies britanniques d'Amérique du Nord. Voir la fiche N°135 http://jean.delisle.over-blog.com/la-constitution-americaine-n-135.html

*C'est de Boston (ville natale de Benjamin Franklin) que partit la contestation. Le « Boston Massacre » le 5 mars 1770, King Street à Boston où les soldats anglais tirèrent sur la foule faisant 5 morts et 6 blessés, fut exploité à fond par les partisans de l'indépendance (independence en anglais).

*Rentré à Philadelphie, Benjamin Franklin se joignit aux partisans de l'indépendance et prit une part très importante aux événements. Voir fiche N° 287 http://jean.delisle.over-blog.com/2016/05/la-maison-des-charpentiers-n-287.html

*Il fit parti de la commission des cinq nommée en juin 1776 par le premier congrès continental pour rédiger la proclamation de l'Indépendance. Cette commission comprenait : John Adams (pour le Massachusetts), Benjamin Franklin (pour la Pennsylvanie), Thomas Jefferson (pour la Virginie, il fut le principal rédacteur), Robert R. Livingston (pour l’État de New-York) et Roger Sherman (pour le Connecticut). Benjamin Franklin fut également l'un des 56 signataires (qui représentaient les 13 colonies) de cette déclaration. A noter que 3 des signataires de cette déclaration devinrent Président des États-Unis : George Washington de 1789 à 1797, John Adams de 1797 à 1801 et Thomas Jefferson de 1801 à 1809. C'est le 4 juillet 1776 dans « l'Independence Hall » de Philadelphie que le Congrès Continental l'approuva.

*En octobre 1776, Benjamin Franklin fut envoyé à Paris pour obtenir l'aide de la France contre les Anglais. Il fut ensuite « ministre plénipotentiaire » (c'est-à-dire investit des pleins pouvoirs) des États-Unis en France de septembre 1778 à mai 1785.

*Le 3 septembre 1783, Benjamin Franklin fut l'un des 3 signataires (avec John Adams et John Jay) pour la partie américaine, du traité de Paris par lequel l'Angleterre reconnaissait l'indépendance de ces anciennes colonies. La signature eut lieu au 56 rue Jacob (dans le sixième arrondissement).

*Le 17 septembre 1787, Benjamin Franklin fut l'un des 39 signataires de la Constitution américaine. Une « Convention Constitutionnelle » s'était réunie à Philadelphie à partir du 25 mai 1797, pour rédiger une Constitution qui puisse être acceptée par les 13 États membres (les 13 anciennes colonies britanniques à savoir : le New Hampshire, le Massachusetts, le Rhode Island, le Connecticut, l’État de New York, le New Jersey, la Pennsylvanie, le Delaware, le Maryland, la Virginie, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, et la Géorgie). Cette Constitution fut ensuite approuvée par les 13 États entre le 7 décembre 1787 (pour le Delaware) et le 29 mai 1790 (pour le Rhode Island).

Benjamin Franklin fut le seul américain à avoir signé à la fois : la déclaration d'indépendance en 1776, le traité de Paris en 1783 et la Constitution en 1787.

On trouvera en illustration, l'encrier exposé dans le « Congress Hall » de Philadelphie, qui servit pour la signature de la Déclaration d'Indépendance et de la Constitution.

Benjamin Franklin est aussi connu pour avoir milité contre l'esclavage.

La carrière scientifique :

En même temps que sa carrière politique, Benjamin Franklin fut de son temps un scientifique réputé. Outre le paratonnerre, il fut le premier à cartographier le trajet du Gulf Stream, inventa les lunettes à double foyer, le poêle à bois à combustion contrôlée etc

Il mourut à Philadelphie le 17 avril 1790 où il est inhumé. En France, l'Assemblée Constituante décréta 3 jours de deuil national. Une rue de Paris dans le seizième arrondissement porte son nom.

A Philadelphie, Benjamin Franklin a donné son nom à un pont, un square, un park, un Institut… On le trouve également sur les billets de 100 dollars.

Parmi les citations attribuées à Benjamin Franklin, j'ai retenu celle-ci :

« En ce monde rien n'est certain, à part la mort et les impôts »

D'avoir commencé à travailler à l'âge de dix ans ne l'empêcha pas de parvenir au sommet dans plusieurs domaines : bel exemple d'autodidacte.

J.D. 28 mai 2016

Benjamin Franklin au musée des Beaux-Arts de Philadelphie et sosie avec ma fille Claire à Philadelphie, photos J.D. avril 2016
Benjamin Franklin au musée des Beaux-Arts de Philadelphie et sosie avec ma fille Claire à Philadelphie, photos J.D. avril 2016

Benjamin Franklin au musée des Beaux-Arts de Philadelphie et sosie avec ma fille Claire à Philadelphie, photos J.D. avril 2016

encrier qui servit pour la signature de la Déclaration d'Indépendance et pour la Constitution, photo J.D. avril 2016

encrier qui servit pour la signature de la Déclaration d'Indépendance et pour la Constitution, photo J.D. avril 2016

Partager cet article
Repost0