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9 décembre 2018 7 09 /12 /décembre /2018 13:56

Archimède N°501

 

Nous avons tous appris à l'école le « principe d'Archimède ».

*Cet Archimède naquit en Sicile, à Syracuse probablement en l'an 287 avant Jésus-Christ. La ville de Syracuse, située sur la côte sud-est de la Sicile, fut fondée en l'an -734 par des Grecs de la cité de Corinthe qui s'étaient d'abord implantés dans l'île d'Ortigie qui prolonge Syracuse dans la mer. A partir de l'an -485, la cité fut dirigée par des Tyrans dont l'un (Hieronyme) s'allia avec les Carthaginois après la défaite romaine de Cannes en l'an -216 (voir fiche précédente). Cela justifia le siège de la ville par les Romains à partir de l'an -213.

Archimède est considéré comme un des plus grands savants de l'antiquité, qualifié de physicien, de mathématicien et d'ingénieur.

*Selon la légende, c'est dans sa baignoire qu'Archimède aurait découvert le principe de la poussée de l'eau, il serait alors sorti nu en criant « Eurêka » (j'ai trouvé).

*Selon une autre légende, en l'an -212 durant le siège de Syracuse par les Romains (au cours de la seconde guerre punique), Archimède aurait mis au point un système de miroirs pour concentrer et réfléchir la lumière du soleil et incendier les voiles des navires romains. Des chercheurs du MIT (Massachusets Institute of Technologie) ont démontré que ce n'était pas possible au temps d'Archimède. Cela reste donc une belle légende.

*Archimède fut tué par un soldat romain durant la prise de Syracuse, alors qu'il était occupé à des calculs. Le consul Romain Marcellus lui fit édifier un tombeau qui fut oublié par les Syracusains. Cicéron (-106/-43) le redécouvrit en l'an -75. En 1787, un peintre nommé Pierre-Henri de Valenciennes (1750/1819, qui « comme son nom l'indique » est né à Toulouse) peignit un tableau représentant Cicéron retrouvant le tombeau d'Archimède (tableau conservé au musée des Augustins à Toulouse), voir illustration, source : wikimedia.

*Un parchemin écrit par Archimède avait été réutilisé au treizième siècle (il porte une date : 13 avril 1229) et fut conservé dans un monastère près de Bethléem. Retrouvé à Constantinople en 1906, le texte d'Archimède a pu être décrypté grâce aux techniques de l'imagerie scientifique (ultraviolets, rayons X…). Le texte d'origine contenait un traité de géométrie sur les cercles, les sphères….mais également un commentaire sur « Les Catégories » texte d'Aristote (-384/-322). Depuis janvier 1999, ce document est conservé au Walters Art Museum de Baltimore (dans le Maryland entre Washington et Philadelphie). Une douzaine de traités d'Archimède nous sont parvenus alors que plusieurs autres ont été perdus.

*Vers l'an 1470, Piero della Francesca né en Toscane dans les années 1410 et décédé le 12 octobre 1492 (jour de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb), peintre et mathématicien ; publia un traité de mathématiques et de géométrie sous le nom de « Tratatto d'abaco » dans lequel il expose les travaux d'Archimède.

*En 1793, l'architecte Giuseppe Valadier (1762/1839) aménagea le parc du Pincio à Rome (mitoyen de la villa Borghèse, appelée aussi villa Medicis et située piazzale Napoleone). Le parc fut décoré de statues dont l'une représente Archimède (voir illustration, emprunt au net). On doit à ce Giuseppe Valadier beaucoup d'autres réalisations à Rome dont l'aménagement de la Piazza del Popolo.

J.D. 9 décembre 2018

 

Cicéron découvrant le tombeau d'Archimède et buste d'Archimède
Cicéron découvrant le tombeau d'Archimède et buste d'Archimède

Cicéron découvrant le tombeau d'Archimède et buste d'Archimède

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6 décembre 2018 4 06 /12 /décembre /2018 18:03

D'Ecnome à Pydna N°500

 

De la fondation de Rome le 21 avril -753 (date légendaire) à la prise de Constantinople par les Ottomans le 29 mai 1453, amenant la fin de l'empire romain d'Orient, 2206 ans se sont écoulés. Ils représentent la durée de l'histoire romaine.

Cette histoire est pour beaucoup, celle des conquêtes, des guerres et des batailles. Qui pourra un jour comptabiliser le nombre de batailles dans lesquelles furent impliqués les Romains ?

En voici 2 qui furent très importantes dans l'histoire puisque l'une donna le contrôle de la Méditerranée à Rome et l'autre lui permit d'annexer la Grèce.

 

*La bataille du cap d'Ecnome : Le cap d'Ecnome se situe sur la côte sud de la Sicile, entre Gela et Agrigente, près de la ville de Licata qui a aujourd'hui dans les 38.000 habitants.

L'action se passe en l'an 256 avant Jésus-Christ et s'inscrit dans le cadre de la première guerre entre Rome et Carthage (cette première guerre punique dura de l'an -264 à l'an -240), décrite par le menu par l'historien Polybe, un Grec qui fit partie d'un contingent d'otages livrés par les Grecs aux Romains après la bataille de Pydna. Ce Polybe (-200/-125) arrivé à Rome fut recueilli par le clan Scipion. Il accompagna Scipion Émilien en Tunisie lors de la troisième et dernière guerre qui vit la destruction totale de Carthage. De retour à Rome, Polybe écrivit l'histoire de Rome et particulièrement celle des guerres puniques (le « punique » était le dialecte phénicien parlé à Carthage).

La première guerre eut la Sicile pour principal enjeu. Les Phéniciens représentés par Carthage s'étaient battus contre les Grecs pour la possession de la Méditerranée et ensuite ils durent affronter les Romains. Une première bataille navale dite de Mylae avait déjà eut lieu en août -260 au nord de la Sicile et avait vu une première victoire navale romaine.

La bataille navale d'Ecnome opposa 360 navires romains à 350 carthaginois. Entre les marins et les soldats, 140.000 étaient embarqués sur la flotte romaine et 150.000 pour Carthage. Toutes choses égales par ailleurs, ce fut l'une des plus grandes batailles de l'histoire de la marine.

Les Romains avaient positionné leurs navires en triangle la pointe tournée vers l'ennemi tandis que les navires carthaginois étaient en ligne, pensant envelopper la flotte romaine. Les Romains enfoncèrent le centre de la flotte carthaginoise et se rabattirent de chaque côté, enveloppant ainsi les navires Carthaginois. Ce ne fut pas l'histoire de l'arroseur arrosé mais celle de « l'encercleur » encerclé !Les Romains eurent 24 navires coulés et zéro pris tandis que 30 navires carthaginois étaient coulés et 64 capturés, le reste s'enfuit. A partir de cette bataille, les romains furent maîtres de la mer, cela explique que 38 ans plus tard Hannibal prit la route de terre pour envahir l'Italie. Les Romains avaient récupéré la Sicile par traité (en -241) à la fin de la première guerre punique puis sans traité s'étaient ensuite emparés de la Sardaigne et de la Corse (en -239).

Cette victoire navale des Romains est d'autant plus extraordinaire que Rome fut fondée par des terriens et que au début de la première guerre contre Carthage, ils n'avaient ni marine ni la même expérience de la navigation que les Phéniciens.

 

*La bataille de Pydna : Après la mort d'Alexandre le Grand (le 11 juin -323) à Babylone, ses généraux se partagèrent son empire. La Macédoine (région située au nord-est de la Grèce et terre natale d'Alexandre le Grand) revint à Antigone-le-Borgne (-382/-301) qui ne régna pas en Macédoine, mais fut le fondateur d'une dynastie de rois de Macédoine qui comporta six souverains.

Philippe V (le cinquième roi de Macédoine -238/-179) passa en -215 un traité d'alliance avec Hannibal au moment où les Romains semblaient perdus. Lequel Hannibal était entré en Italie à la fin de l'an -218 et avait commencé par infliger de lourdes défaites aux Romains dont le 2 août -216 à la terrible bataille de Cannes (Canosa di Puglia au sud de l'Adriatique à une vingtaine de kms de Barletta) où un consul Romain fut tué (Paul Emile dont la fille Tertia épousa Scipion l'Africain et dont le fils appelé également Paul Emile fut le vainqueur de Pydna) et 70.000 soldats (entre les tués et les prisonniers) furent perdus pour Rome. Ce traité servit de prétexte aux Romains pour intervenir dans les affaires grecques. Il y eut 3 guerres appelées « guerres de Macédoine ».

C'est au cours de la troisième qu'eut lieu la bataille de Pydna le 22 juin -168. Le sixième roi de Macédoine était Persée.

Le site de Pydna est situé sur la côte du golfe Thermaïque plus connu sous le nom de golfe de Thessalonique ; cette ville est à environ 70 kms au nord-est de Pydna qui est proche de l'actuelle ville de Kytros (Kitpoç pour les Grecs).

L'armée romaine commandée par le consul Paul Emile était forte de 35.000 légionnaires, de 4.000 cavaliers et de 22 éléphants ; de son côté, les Macédoniens disposaient de 40.000 phalangistes et de 4.000 cavaliers.

Cette bataille qui opposa la légion romaine à la phalange macédonienne est un cas d'école pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire antique ou aux techniques de guerres.

A l'époque de Pydna, les phalangistes étaient armés d'une sarisse (pique) de 7,60 mètres de long ; la sarisse de plusieurs rangs de phalangistes formait une forêt de piques pratiquement impénétrable, et lorsque la phalange chargeait, il n'était guère possible de lui résister. Mais ce qui faisait sa force était aussi sa faiblesse car la masse était peu maniable contrairement à la légion romaine.

Les flancs et l'arrière de la phalange étaient vulnérables ; ils pouvaient être protégés par la cavalerie, mais si celle-ci cédait, c'était la déroute. C'est ce qui arriva, les chevaux macédoniens effrayés par les éléphants romains furent mis en fuite et la phalange fut attaquée sur les flancs et vaincue. L'armée macédonienne eut 25.000 tués et 10.000 prisonniers, selon les textes antiques. Le roi Persée se réfugia à Samothrace (île de la mer Égée) mais fut pris par les Romains. Emmené prisonnier à Rome, il y mourut.

Les Romains s'emparèrent de la Macédoine, moins d'un siècle plus tard ils avaient conquis toute la Grèce. Il y eut alors une grande symbiose entre Grecs et Latins. Les Romains qui avaient emprunté aux Étrusques, aux Samnites, aux Carthaginois…empruntèrent aussi aux Grecs. Les lettrés grecs parlèrent le latin pendant que les lettrés romains apprirent le grec. La langue de l'empire romain d'Orient fut d'ailleurs le grec.

On trouvera en illustration une représentation de la phalange macédonienne, emprunt au net.

J.D. 6 décembre 2018

la phalange macédonienne

la phalange macédonienne

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2 décembre 2018 7 02 /12 /décembre /2018 14:42

La Camorra et ses ancêtres N°499

 

En Italie, on trouve :

-La mafia (Cosa Nostra) en Sicile, cette organisation vit le jour après l'invasion de la Sicile par Garibaldi et ses chemises rouges et après le vote de la population le 21 octobre 1860 (432.053 pour et 667 contre) pour le rattachement au royaume de Sardaigne, c'est-à-dire dans le contexte, au reste de l'Italie.

-La Stidda également en Sicile, mouvement fondé dans les années 1980 donc très récent

-La 'Ndrangheta en Calabre, mouvement commencé en 1860 et très puissant aujourd'hui.

-La Sacra Corona Unita (SCU) fondée dans les Pouilles en 1981

-La Camorra à Naples et dans la Campanie, qui vit le jour après l'invasion de l'Italie du sud par les troupes françaises en 1797

Toutes ces organisations mafieuses essaimèrent à l'étranger. En Italie même, elles furent souvent divisées en clans ou familles, qui, pour le contrôle des trafics (alcool, drogue, prostitution, marchés publics…) se firent souvent la guerre.

 

Le mafieux le plus célèbre reste Alphonse Gabriel Capone dit Al Capone. Ses parents originaires de la région de Naples (son père était installé à Castellamare di Stabia), émigrèrent au Canada en 1893 puis à New-York en 1894. C'est là que naquit Al Capone le 17 janvier 1899.

C'est presque le jour de ses 20 ans (le 16 janvier 1919) qu'était voté aux États-Unis le XVIIIe amendement à la Constitution sur la prohibition de l'alcool. Cet amendement fut annulé le 5 décembre 1933 par le vingt-et-unième amendement.

Cette interdiction de l'alcool fit la fortune de tous les mafieux et particulièrement d'Al Capone qui, pour se réserver le trafic de l'alcool clandestin, n'hésita pas à éliminer les bandes rivales de façon sanglante. Les annales ont conservé la mémoire du 14 février 1929 sous le nom de « massacre de la Saint Valentin » où une bande rivale attirée dans un guet-apens fut éliminée à la mitraillette.

Al Capone et le massacre de la Saint Valentin ont inspiré beaucoup d'auteurs et de réalisateurs, même Tintin en Amérique est en butte à la bande d'Al Capone.

Le dit Al Capone finira par tomber pour des raisons fiscales. Le 24 mars 1931, il est condamné à 17 ans de prison dont 11 ans fermes. Il passera les années 1924 à 1929 à la prison d'Alcatraz située sur une île dans la baie de San Francisco. Il mourut le 25 janvier 1947 suite à une pneumonie.

*La liste en tête de cette note montre que les mouvements mafieux se sont développés dans l'Italie du sud, comme si il y avait un gêne particulier aux habitants de l'Italie méridionale pour le banditisme. A défaut de gêne il y a une tradition particulièrement forte que j'ai découverte chez Alexandre Dumas ; voir la San Felice chapitre LXVIII (texte des années 1860).

Voici ce qu'en dit notre célèbre Dumas (qui pouvait se prendre pour Alexandre, mais d'autres se prennent bien pour Jupiter!) :

 

« Le brigandage, en effet, est chose nationale dans les provinces de l'Italie méridionale ; c'est un fruit indigène qui pousse dans la montagne ; on pourrait dire, en parlant des productions des Abruzzes, de la Terre de Labour, de la Basilicate et de la Calabre : les vallées produisent le froment, le maïs et les figues ; les collines produisent l'olive, la noix et les raisins ; les montagnes produisent les brigands.
Dans les provinces que je viens de nommer, le brigandage est un état comme un autre. On est brigand comme on est boulanger, tailleur, bottier. Le métier n'a rien d'infamant ; le père, la mère, le frère, la sœur du brigand ne sont point entachés le moins du monde par la profession de leur fils ou de leur frère, attendu que cette profession elle-même n'est point une tache. Le brigand exerce pendant huit ou neuf mois de l'année, c'est-à-dire pendant le printemps, pendant l'été, pendant l'automne ; le froid et la neige seuls le chassent de la montagne et le repoussent vers son village ; il y rentre et y est le bienvenu ; il rencontre le maire, le salue et est salué par lui ; souvent il est son ami, quelquefois son parent.

Le printemps revenu, il reprend son fusil, ses pistolets, son poignard et remonte dans la montagne ; de là le proverbe : les brigands poussent avec les feuilles....».

On trouvera en illustration une photo d'Al Capone prise en 1930 dans les locaux de la police de Chicago. Emprunt au net (Wide World Photo).

J.D. 2 décembre 2018

 

La Camorra et ses ancêtres N°499
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1 décembre 2018 6 01 /12 /décembre /2018 11:36

L'exécution de prêtres à Naples en 1799 N°498

 

La Révolution française fut très anti-cléricale. Aussi lorsque l'armée de la République jacobine envahit l'Italie du sud et favorisa la proclamation de Républiques (romaine à Rome et parthénopenne à Naples), le clergé se mobilisa très majoritairement pour appeler à la résistance. Néanmoins quelques prêtres soutinrent le mouvement républicain.

Lorsque l'armée royaliste soutenue par des troupes russes et ottomanes et surtout par l'Angleterre, reprit le pouvoir, les quelques prêtres « républicains » furent arrêtés et exécutés.

Seulement, dans le royaume de Naples, à l'époque, le prêtre était considéré comme sacré et pour exécuter un ecclésiastique, il fallait d'abord obtenir d'un évêque sa désacralisation. Cela se pratiquait au terme d'une procédure particulièrement barbare que décrit Alexandre Dumas dans la San Felice au chapitre CXXXIII. Voici son texte :

 

« ...en effet, en Italie, la personne du prêtre est sacrée, et le bourreau ne peut le toucher, quelque crime qu'il ait commis, que lorsqu'il a été dégradé par un évêque.
Or, on se le rappelle, Troubridge avait lâché toute sa meute, espions et sbires, il le dit lui-même, soixante Suisses et trois cents fidèles sujets contre un pauvre prêtre patriote nommé Albavena. Il ajoutait : avant la fin de la journée, j'espère l'avoir mort ou vivant. Sa bonne fortune avait été complète. Le commodore Troubridge avait eu Albavena vivant….

La moitié du chemin vers la potence se fit comme l'avait prévu Troubridge ; mais, au moment de pendre l'homme, il se trouva qu'il y avait un nœud à la corde…

le bourreau déclara qu'il ne pouvait pas pendre un prêtre avant dégradation…

C'était à tort que le commodore Troubridge espérait faire partager à Nelson ses répugnances pour les actes, les faits et gestes, et surtout pour les demandes du juge Speziale. Le vaisseau anglais qui devait conduire les trois malheureux prêtres,- car ce n'était pas un prêtre seulement, ce n'était plus le curé Albavena qu'il s'agissait de désacrer, c'étaient trois prêtres,- fut accordé par Nelson sans difficulté.
Or, savez-vous en quoi consistait cette cérémonie de la désacration ?

On arracha aux trois prêtres la peau de la tonsure avec des tenailles, et on leur coupa avec un rasoir la chair des trois doigts avec lesquels les prêtres donnent la bénédiction ; puis, ainsi mutilés, on les ramena, sur un vaisseau anglais, toujours aux îles, où ils furent pendus, et cela, par un pendeur anglais que Troubridge fut chargé de fournir... »


Dumas signale au passage que Ugo Bassi chapelain de Garibaldi fut dégradé de la même façon avant d'être fusillé à Bologne le 8 août 1849 par les Autrichiens.

 

*Le commodore dont il est question s'appelait Thomas Troubridge, né vers 1758, il fit une carrière dans la marine anglaise. En mars 1799, il fut affecté à la flotte de Nelson en Méditerranée. A la demande de Nelson, il s'empara de Capri, Ischia et Procida. Il mourut le 1er février 1807 dans le naufrage de son navire au large de l'île Maurice.

*Vincenzo Speziale (1760/1813) était juge à la Cour de Palerme. Dans un courrier adressé à Nelson le 13 avril 1799, Troubridge le qualifie « de plus venimeuse créature que l'on puisse voir ». C'est lui qui avait été envoyé à Procida pour condamner les Républicains. Voir note N°482 http://jean;delisle.over-blog.com/2018/09/les-martyrs-de-procida-n-482.html. Ce Speziale mourut en 1813 à Naples.

 

*Si la Révolution française avait commis d'innombrables crimes, il en fut de même à Naples en 1799 ; Alexandre Dumas a d'ailleurs fait le rapprochement dans « Les deux Révolutions » où il met en parallèle celle de 1789 à Paris et les événements dans le royaume de Naples en 1799.

On trouvera en illustration une représentation du Castel Nuovo à Naples, photo J.D. avril 2018

J.D. 1er décembre 2018

 

L'exécution de prêtres à Naples en 1799 N°498
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29 novembre 2018 4 29 /11 /novembre /2018 18:10

La vallée de l'Aluminium N°497

 

*C'est la vallée de la Maurienne ou vallée de l'Arc, en Savoie, qui dès le début du vingtième siècle fut surnommée en France : « vallée de l'Aluminium » ».

La rivière l'Arc prend sa source à 2770 mètres d'altitude dans des glaciers situés sur le territoire de Bonneval sur Arc presque à la frontière italienne, puis l'Arc traverse toute la Maurienne, en arc de cercle d'est en ouest, et parcourt 127,5 kms avant de se jeter dans la rivière Isère au confluent « Arc-Isère » sur la commune d'Aiton.

*L'Arc, qui couvre un bassin versant de 2000km2 est alimenté par de nombreux ruisseaux qui descendent soit de la Vanoise située au nord soit de plusieurs massifs au sud (Mont Cenis, Arves, Grandes Rousses, Belledonne). Cette situation a permis un fort développement de l'hydro-électricité et des implantations industrielles gourmandes en courant électrique ce qui fut le cas des industries liées à l'Aluminium pour l'électrolyse de l'Aluminium. Dans la production d'aluminium, encore aujourd'hui, l'énergie représente environ un tiers du coût de revient.

*En outre la Maurienne se situe sur la liaison France/Italie ; en rappelant que le tunnel ferroviaire du Mont Cenis (appelé aussi tunnel ferroviaire du Fréjus) fut inauguré le 17 septembre 1871 et que la voie fut électrifiée dès 1915.

*Pour la petite histoire, les travaux commencèrent le 31 août 1857 alors que la Savoie appartenait encore au royaume de Sardaigne. Une pierre détachée du Mont Cenis servit de première pierre pour la construction du pont ferroviaire de Culoz enjambant le Rhône , qui fut inauguré le 2 septembre 1858 et permit la liaison avec le réseau ferré français.

*Rappelons au passage que la Cour de Turin avait investi beaucoup dans le duché de Savoie entre 1815 et 1860 et n'en fut pas récompensée puisque au référendum d'avril 1860, 99,77 % des 130.839 votants (des actuels départements Savoie et Haute-Savoie) se prononcèrent pour la réunion à la France. Sur les conditions de ce référendum, voir la fiche N°1 http://jean.delisle.over-blog.com/article-la-reunion-de-la-savoie-et-de-l-arrondissement-de-nice-a-la-france-1860

 

*Dans ce contexte, 6 usines liées à l'Aluminium s'implantèrent dans la Maurienne devenue française, entre 1892 et 1907, à savoir :

-en 1892 : l'usine « Calypso » sur Saint Martin la Porte, fin d'activité en 1932

-en 1893 : usine de La Praz sur Le Freney, fin d'activité en 1983

-en 1903 : usine de Saint Félix sur le territoire de Montricher, fin d'activité en 1911

-en 1905 : usine de La Saussaz sur Saint Michel de Maurienne, fin d'activité en 1984

-en 1907 : usine de Prémont sur Orelle, fin d'activité en 1950

-en 1907 : usine de Saint Jean de Maurienne, démarrage le 31 juillet 1907, la seule encore en activité. Un des fondateurs nommé Alfred Rangod dit Pechiney (c'était le nom de son beau-père) a donné son nom à l'entreprise à partir de 1921. L'entreprise de Saint Jean qui appartenait au groupe Péchiney  fusionna en 1972 pour devenir PUK (Péchiney Ugine Kuhlmann); groupe qui fut nationalisé en 1983, privatisé en 1990 puis fut cédé à Alcan en 2003, lequel devint Rio Tinto Alcan en 2007, puis l'usine fut reprise par le groupe allemand Trimet en 2013. En ajoutant les progrès techniques aux évolutions juridiques, l'usine de Saint Jean qui employait dans les 1400 salariés à la fin des années 1930, en a perdu plus de la moitié aujourd'hui. L'importance des productions après guerre entraîna de graves problèmes de pollution sur une partie importante de la Maurienne, qui furent résolus dans les années 1980 par des investissements adéquats.

 

*On peut mettre en avant 2 causes principales à la désindustrialisation de la Maurienne :

-la loi N°46.628 du 8 avril 1946 (votée par 491 voix pour et 59 contre) qui créa l'EDF et nationalisa 1500 entreprises dont 200 pour la production de l'électricité, une centaine pour le transport de l'électricité et le reste soit plus de 1000 pour la distribution. Le résultat est que les entreprises qui étaient propriétaires de leur centrale électrique ne le furent plus et durent négocier avec l'EDF.

-la mondialisation accompagnée de navires de transport de plus en plus gigantesques, entraînant des réductions des coûts du transport maritime, donnèrent une prime en matière de coûts de revient aux entreprises de bords de mer (FOS, Dunkerque…) pour des fabrications utilisant des matières premières (bauxite en l’occurrence) venant de loin. Selon les données disponibles (de 2014) voici quels sont les principaux pays producteurs de bauxite, en pourcentage de la production mondiale :

Australie 27,5 %

Chine 22,7 %

Brésil 22,4 %

Indonésie 8,9 %

Inde 7,4 %

Guinée 7,4 %

Jamaïque 3,4 %

Russie 2,0 %

Kazakhstan 1,6 %

les autres sont inférieurs à 1 %.

Ce tableau montre que les sources de production sont très éloignées de la Maurienne.

 

*Devant le déclin, d'anciens salariés de Péchiney, ont voulu conserver la mémoire du passé ; ils ont créé une association dénommée AMMA (association pour un musée Mauriennais de l'Aluminium).

Ces passionnés en remuant ciel et terre sont parvenus à créer « l'espace Alu » inauguré en novembre 2007. Il est aujourd'hui la propriété de la ville de Saint Michel de Maurienne qui a pris le relais, même si les bénévoles de l'Association continuent de l'animer.

Ce musée, particulièrement bien pensé (on voit qu'il fut l’œuvre de passionnés), très didactique, thématique, interactif, présente dans différentes salles, l'histoire de l'aluminium, sa fabrication, son utilisation, son histoire en Maurienne…

A remarquer une tapisserie d'Aubusson appelée « Calypso » sur l'histoire de l'Aluminium. Calypso était le nom de la première usine installée en 1892 à Saint Martin la Porte. Dans l'antiquité, Calypso était le nom d'une déesse qui fut amoureuse d'Ulysse, le retint durant 7 ans puis finalement l'aida à poursuivre son voyage, en lui fournissant outils, vivres....

Ce musée semble peu connu, même en Savoie, il est pourtant d'un grand intérêt et mérite la visite.

Les enfants peuvent même aller y fêter leur anniversaire pour un anniversaire ALU- cinant !

On trouvera en illustration une carte localisant les usines liées à l'aluminium en Maurienne ; document du musée « Espace Alu ».

J.D. 29 novembre 2018

 

La vallée de l'Aluminium N°497
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25 novembre 2018 7 25 /11 /novembre /2018 17:15

Le Mont-Cassin N°496

 

*Le Mont-Cassin (Monte Cassino) culmine à 516 mètres d'altitude et se trouve sur le territoire de la commune de Cassino (qui a aujourd'hui dans les 35.000 habitants) située dans le Latium (région de Rome) à la limite avec la Campanie (région de Naples). Rome est à 130 kms au nord-ouest et Naples à 90 kms au sud-ouest. La commune de Cassino s'appela autrefois San Germano (dont il reste Piedimonte San Germano à environ 6 kms au nord-ouest de Cassino) et se trouvait alors en Campanie. Si l'on remonte à l'antiquité, le site vit en premier l'implantation d'un camp de la légion romaine.

*Le Mont Cassin devint célèbre lorsque le futur Saint Benoît (490/21 mars 547) y fonda une abbaye en l'an 529 et y établit la règle d'un ordre monastique (Les Bénédictins) qui eut une grande renommée. Lors de son décès, Saint Benoît fut d'abord inhumé au Mont Cassin puis il fut transféré entre l'an 655 et l'an 660 à Saint-Benoît-sur-Loire (dans le Loiret à une trentaine de kms au sud-est d'Orléans) dans la crypte de l'abbaye.

*Cette première abbaye du Mont Cassin, détruite par les Lombards en l'an 589, fut reconstruite. Il en fut de même après la destruction par les Sarrasins en l'an 884 puis par des tremblements de terre en 1349 et 1649, enfin le site fut le témoin d'une terrible bataille en 1944 qui entraîna de nouveau sa destruction puis sa reconstruction : un vrai phénix !

*L'appui de Charlemagne permit le développement de l'ordre à travers l'Europe. En outre au fil de l'histoire, 24 moines de l'ordre de Saint Benoît devinrent papes et on peut supposer qu'ils favorisèrent le développement de cet ordre. De même, ajoutons que 1560 saints canonisés par l’Église furent Bénédictins.

*Aujourd'hui, l'ordre compte à travers le monde 435 établissements qui regroupent environ 10.000 Bénédictins et 840 établissements qui comptent environ 25.000 moniales. Le 24 octobre 1964, le pape Paul VI fit de Saint Benoît le saint patron de l'Europe.

*A l'abbaye du Mont Cassin, beaucoup de moines furent copistes (comme à Byzance, au Mont Saint Michel etc etc). Voici ce qu'écrit à ce sujet Alexandre Dumas, vers 1864, dans la San Félice au chapitre LXXI :

« On sait tous les services rendus en France à l'histoire par les laborieux disciples de saint Benoît : au Mont Cassin, les ouvrages des plus grands écrivains de l'Antiquité furent conservés par eux. Au XIe siècle, l'abbé Désiderio, de la maison des ducs de Capoue, faisait copier par ses religieux Homère, Virgile, Horace, Térence, les Fastes d'Ovides et les Idylles de Théocrite. Il faisait en outre venir de Constantinople des artistes mosaïstes, qu'il faut compter au nombre de ceux qui restaurèrent l'art en Italie. »

*La bataille du Mont Cassin :

-A partir du 10 juin 1943, les Alliés s'étaient emparés de plusieurs îles à proximité de la Sicile ; d'abord Pantelleria puis Linosa et Lampedusa. Cela permit un débarquement sur la côte Est de la Sicile le 10 juillet 1943 et la récupération de l'île : Palerme au nord-ouest était atteinte dès le 22 juillet 1943.

-Le débarquement sur la côte sud de l'Italie commença le 3 septembre 1943. La ville de Salerne, sur la côte à environ 60 kms au sud de Naples, était atteinte dès le 8 septembre 1943.

A partir du débarquement des Alliés, l'Allemagne prit en mains la défense de l'Italie (voir fiche N°43 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-republiques-italiennes-75683488.html).

-Plusieurs lignes de défense furent établies ; la principale était la ligne Gustav. Située au nord de Naples, elle joignait la Méditerranée à l'Adriatique en passant par le Mont Cassin et ce à fin de barrer la route de Rome aux alliés.

-La bataille du Mont Cassin elle-même se déroula du 17 janvier au 18 mai 1944. Elle mit aux prises 80.000 soldats Allemands et 1500 Italiens à 105.000 soldats pour les Alliés. On dénombra 54.000 morts côté Alliés et 20.000 pour les Allemands et Italiens.

-Un débarquement le 22 janvier 1944 à Anzio, entre Rome et Naples, au lieu-dit Lido di Enea (où selon la légende auraient débarqués Enée et ses compagnons, après la prise de Troie par les Grecs) permit de prendre en tenaille les Allemands. Finalement ce fut un régiment de Polonais qui emporta le Mont Cassin.

-La ville de Rome était libérée le 4 juin 1944 et les Allemands encore présents en Italie signèrent une capitulation à Caserte (Caserta à une quinzaine de kms au nord de Naples) le 2 mai 1945.

-La France fut présente lors de cette bataille par des soldats coloniaux commandés par le général Juin. Ils combattirent très bravement mais se livrèrent sur la population italienne à des viols de masse, majoritairement des femmes mais aussi des hommes. En 1947, le gouvernement français autorisa l'indemnisation de 1.488 victimes de viols par nos coloniaux.

On trouvera en illustration une photo de l'abbaye après la bataille qui donne une idée de l'importance des combats (source de la photo : Wikipedia).

J.D. 24 novembre 2018

l'abbaye de Monte Cassino après les combats de 1944

l'abbaye de Monte Cassino après les combats de 1944

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20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 13:33

Les Sanfédistes seconde partie N°495

 

II) Naples :

*Ferdinand était devenu roi à Naples, lorsque son père devint roi d'Espagne en 1759, voir fiches précédentes. Il épousa le 12 mai 1768 Marie-Caroline (1752/1814) fille de Marie-Thérèse impératrice d'Autriche. Marie-Caroline était également la sœur de Marie-Antoinette qui fut reine de France et de beaucoup d'autres souverains. Cette Marie-Caroline eut 18 enfants dont François qui devint roi des Deux-Siciles et plusieurs filles qui devinrent souveraines par leur mariage :

-Marie-Thérèse devint impératrice germanique (mariage avec François 1er)  ; parmi ses enfants : Marie-Louise qui devint impératrice des Français en épousant Napoléon 1er et Marie-Léopoldine qui devint impératrice du Brésil (mariage avec Pierre IV roi du Portugal qui devint Pierre 1er empereur du Brésil).

-Louise-Marie Grande duchesse de Toscane (mariage avec Ferdinand III)

-Marie-Christine reine de Sardaigne (mariage avec Charles-Félix, cette Marie-Christine a une remarquable statue, qui la représente, à l'abbaye d'Hautecombe sur la rive ouest du lac du Bourget en Savoie).

-Marie-Amélie épousa le futur Louis-Philippe qui devint le dernier roi de France

-Marie-Antoinette qui devint reine d'Espagne (mariage avec Ferdinand VII)

*Marie-Caroline fut donc la mère ou la grand-mère de nombreux souverains dont 3 impératrices parmi lesquelles Marie-Louise. Très cultivée, c'est elle qui eut le pouvoir réel dans le royaume de Naples.

*Les 18 enfants de Marie-Caroline étaient-ils tous des enfants du roi ? Mystère. Au chapitre XVII de la San Felice, Alexandre Dumas raconte que le roi étant aller visiter une maîtresse à San Leucio, déclara au valet qui l'accompagnait : « Prends garde que la reine ne sache pas ce qui se passe ici » et le valet répondit : « Bon ! N'ayez souci, sire : Sa majesté la reine en fait bien d'autres, et n'y mets pas tant de précautions ». Vrai, ou vraisemblable ? Je ne saurais le dire.

*Acharnée contre la France, sa sœur Marie-Antoinette avait été guillotinée, elle fit venir un général autrichien réputé (Karl Mack 1752/1828) pour prendre le commandement des troupes napolitaines. Mack s'empara de Rome, évacuée par les Français, en novembre 1798, mais Mack et les Napolitains subirent une cuisante défaite à Civita Castelana (à une trentaine de kms au nord de Rome) le 5 décembre 1798.

*Les troupes françaises dirigées par le général Jean-Etienne Championnet (1762/1800) reprirent Rome le 14 décembre 1798, rétablirent la République romaine puis s'emparèrent de Naples le 23 janvier 1799 et établirent la République parthénopéenne.

*Ferdinand, Marie-Caroline et la Cour s'enfuirent en Sicile avec l'aide de la flotte à Nelson. Le cardinal Fabrizio Ruffo fut chargé d'organiser la reconquête.

*La Révolution française était particulièrement anti-cléricale :

-abolition du Concordat qui avait été signé à Rome le 18 août 1516, entre le pape (Léon X) et le chancelier Antoine Duprat représentant le roi de France (François 1er). Ce Concordat régissait les relations entre papauté et royauté et spécialement leur autorité respective sur le clergé de France. Ce Concordat est aussi appelé « Concordat de Bologne » car il y fut discuté à partir de décembre 1515.

Il faudra attendre le 15 juillet 1801 pour que Bonaparte signe un nouveau Concordat avec le Vatican. Voir tableau du peintre François Gérard (1770/1837) montrant Bonaparte (alors premier Consul de la première République française) signant le Concordat.

-rupture des relations diplomatiques entre la République française et le Vatican

-abolition des vœux monastiques

-confiscation des biens des congrégations (en février 1790)

-habits religieux interdits

-tenue de l'état civil retirée au clergé et donnée aux mairies

-constitution civile du clergé, évêques et prêtres devaient être élus par le peuple, payés par la République et devaient prêter serment à la Constitution.

-nombreuses démolitions de bâtiments religieux, de martelage de statues...

En ajoutant les têtes coupées dont celles de Louis XVI et de Marie-Antoinette sans oublier de nombreux membres du clergé, on admettra que le cardinal Ruffo n'eut pas de mal à mobiliser le clergé italien contre l'impie République française et son armée.

Le clergé prêcha la guerre et de nombreux volontaires s’enrôlèrent, furent appelés les « Sanfédistes » (défenseurs de la sainte foi) et ils partirent combattre l'armée formée par la République parthénopéenne. L'armée française avait été rappelée dans le nord de l'Italie par le Directoire tandis que les Sanfédistes recevaient le renfort de troupes russes, ottomanes et l'appui de la flotte anglaise.

*Ce fut une véritable guerre civile surtout à Naples même, mais le rapport de force était trop inégal et les Républicains furent vaincus.

*La royauté reprit le pouvoir le 24 juin 1799 et aux nombreux morts de la guerre civile s'ajoutèrent les victimes de la répression féroce contre tous ceux qui avaient pactisé avec les Français ou avec les républicains napolitains.

*Il y eut ensuite l'intermède de Joseph Bonaparte puis de Joachim Murat comme rois de Naples de juin 1806 au 3 mai 1815.

*Les Bourbons perdirent définitivement leur couronne dans le sud de l'Italie et en Sicile, lorsque en 1860 Garibaldi et l'expédition des Mille prirent le pouvoir et rattachèrent l'Italie du sud au royaume de Sardaigne puis au royaume d'Italie.

J.D. 20 novembre 2018

 

 

Bonaparte signant le Concordat

Bonaparte signant le Concordat

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19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 17:16

Les Sanfédistes (première partie) N°494

 

Le mot français « Sanfédistes » vient de l'Italien « Santa fede » Sainte foi.

Il désigne les royalistes qui au tournant dix-huitième/dix-neuvième siècle défendirent l'autel et le trône dans l'Italie du sud.

De cette période et de ces événements on en trouve une description par le menu et même le très menu dans 2 ouvrages d'Alexandre Dumas qui, d'ailleurs, se recoupent en partie et qui furent tous deux publiés dans les années 1860 :

-La San Felice, dernière édition chez Gallimard en 1996 (1736 pages)

-Les deux révolutions, dernière édition chez Fayard en 2012 (1003 pages).

Ces récits ont pour cadre principal les relations de la France avec le royaume de Naples et dans une moindre mesure, de la France avec la papauté.

 

I) La Papauté :

Le pape est le chef spirituel du monde catholique mais en outre, durant plus d'un millénaire, il fut un chef d’État avec des territoires. Un cardinal-légat localisé à Bologne administrait ces territoires comme un souverain.

*Cela commença en l'an 752 lorsque Pépin le Bref roi des Francs fit don d'un territoire au Pape Etienne II. Cet espace correspondait à l'exarchat de Ravenne. Il s'agit d'une partie de l'Italie qui avait été reconquise par l'empire romain d'Orient, sous le règne de Justinien (482/565), suite à la chute de l'empire romain d'Occident (en septembre 476) envahi par les « barbares » (Hérules, Ostrogoths, Lombards). Les Lombards avaient repris Ravenne en 754, puis Charlemagne en 774, il avait alors confirmé la donation de Pépin-le-Bref. En rappelant que l'empire romain d'Occident avait transféré sa capitale de Rome à Milan en l'an 286 puis de Milan à Ravenne à l'automne de l'an 402.

*Puis les États pontificaux s'étaient agrandis :

-en 1115 lorsque la comtesse Mathilde de Toscane (1045/1115) avait légué par testament ses territoires au pape (Pascal II)

-en 1274 lorsque le roi de France Philippe III avait cédé au pape (Grégoire X) le comtat Venaissin (qui correspondait grosso-modo à l'actuel département du Vaucluse en France).

-en 1348 lorsque Jeanne de Naples (reine de Naples et comtesse de Provence, 1326/1382, elle fut assassinée sur ordre de son cousin Charles de Duras. Alexandre Dumas lui consacra un livre en 1839) vendit la ville d'Avignon au pape Clément VI, ce qui explique la présence ultérieure de papes en Avignon.

*Dans le cadre de la première campagne d'Italie, Bonaparte par le traité de Tolentino (ville de la province de Macerata, située à 40 kms de la côte adriatique et à une cinquantaine de kms au sud-ouest d'Ancône), le 19 février 1797, obligea la papauté à céder Bologne, Ferrare et la Romagne.

*Puis Rome fut envahie par les troupes françaises le 11 février 1798, le pape (Pie VI) fut déposé, déporté d'abord en Toscane puis en France où il mourut à Valence le 29 août 1799. Une République romaine fut proclamée dès le 15 février 1798. Mais la ville fut reprise par le royaume de Naples en septembre 1799 et ce fut la fin de cette République et le retour du pape.

*L'année 1848 fut celle « de la révolution des peuples » (appelée aussi année du printemps des peuples) dans une grande partie de l'Europe. Dans ce contexte, le 14 mars 1848, le pape (Pie IX 1792/1878) accorda « le statut fondamental » pour démocratiser le gouvernement des États Pontificaux. Un gouvernement fut formé dont Pellegrino Rossi devint le chef.

*Ce Pellegrino Rossi né en Italie (à Carrare en Toscane en 1787), d'abord au service de Murat lorsqu'il fut roi de Naples, était devenu Genevois puis Français. Louis-Philippe l'avait fait Pair de France en 1839, puis il fut envoyé en 1845 comme ambassadeur auprès du Vatican. C'est là qu'il accepta le 15 septembre 1848 de devenir chef du gouvernement du Vatican, pour peu de temps car il fut assassiné à Rome le 15 novembre 1848.

*Cet assassinat entraîna un soulèvement populaire, dans le cadre plus vaste de l'opposition italienne à l'occupation autrichienne d'une partie de l'Italie et à l'aspiration à l'unité de l'Italie. Une nouvelle république romaine naquit le 9 février 1849. Le pape s’exila et trouva refuge dans la forteresse de Gaète (commune maritime du Latium située entre Rome et Naples) qui appartenait au royaume des Deux Siciles.

*Ce fut alors la foire d'empoigne : Autrichiens, Espagnols, Napolitains voulurent se mêler des affaires de Rome, mais les troupes françaises de la seconde République (le futur Napoléon III étant Président) furent plus rapides. La ville de Rome était prise le 4 juillet 1849, la République romaine prenait fin après moins de 2 mois d'existence et le pape était de retour à Rome le 12 avril 1850.

*Garibaldi s'était mis au service de cette république romaine, mais ne put tenir devant l'importance du contingent français.

*Il s'empara à nouveau de Rome en 1870 après la chute de Napoléon III consécutive à la guerre avec la Prusse et à la défaite de Sedan. La papauté perdit alors ce qui lui restait de territoires au profit du nouveau royaume d'Italie proclamé le 17 mars 1861.

*Il faut se rappeler que le roi de Sardaigne Charles-Albert avait accordé, le 4 mars 1848, une constitution à ses sujets, appelée « Statut Albertin » (Statuto Albertino).

Ce statut servit de Constitution au royaume de Sardaigne et devint la Constitution du royaume d'Italie en 1861. Or cette constitution proclamait que la religion catholique, apostolique et romaine était la religion de l’État, d'abord de Sardaigne puis d'Italie.

*Ce furent les accords de Latran le 11 février 1929, entre Mussolini et le pape (Pie XI) qui réglèrent les rapports entre Italie et Vatican. La cité du Vatican fut laissée en pleine souveraineté à la papauté, mais en même temps ces accords rappelaient que la religion catholique apostolique et romaine était celle de l'Italie et cela resta en vigueur jusqu'à ce que la République italienne remplace le royaume d'Italie en 1946.

*On trouvera en illustration un tableau du peintre Henri de Montaut (1825/1890) représentant l'assassinat de Pellegrino Rossi.

J.D. 19 novembre 2018

 

 

assassinat de Pellegrino Rossi

assassinat de Pellegrino Rossi

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10 novembre 2018 6 10 /11 /novembre /2018 10:54

Portrait d'un roi N°493

 

 

*Il est souvent arrivé dans l'histoire qu'un(e) souverain(e) soit couronné(e) très jeune par suite du décès prématuré d'un souverain régnant. Dans ce cas une régence était mise en place pour gérer en attendant la majorité de l'héritier au trône.

Mais il arrivait que le régent ou la régente prenne goût au pouvoir et ne veuille plus céder la place.

*C'est ce qui est arrivé à la fin du dix-huitième siècle dans le royaume de Naples.

Un futur roi fut volontairement non éduqué. Dans l'avant-propos de la San Felice, Alexandre Dumas en fait un portrait au vitriol qui vaut son pesant de pizzas napolitaines ! Mais avant de citer Dumas, recadrons l'histoire :

*En Espagne, le roi Charles II sans descendance désigna, le 2 octobre 1700, Philippe de France (1683/1746), duc d'Anjou et surtout petit-fils de Louis XIV comme successeur. Ce Philippe devint donc roi d'Espagne après la mort de Charles II le 1er novembre 1700. C'est à lui que Louis XIV fit don de son épée, voir fiche précédente. Il arriva à Madrid le 22 janvier 1701. Mais cela fut interprété en Europe comme la main-mise de la France sur l'Espagne et entraîna la « guerre de succession d'Espagne » commencée dès 1701. Cette guerre opposa d'un côté la France, le royaume de Castille, la Bavière, Cologne, Mantoue à la Grande-Bretagne, la Prusse, l'Autriche, le Portugal, le royaume d'Aragon, le duché de Savoie, et les Provinces-Unies (la Hollande)

*Après des victoires françaises, vinrent divers traités dont celui d'Utrecht signé en 2 étapes : 11 avril et 13 juillet 1713. Ces traités entérinèrent la royauté de Philippe sur l'Espagne, il régna sous le nom de Philippe V. Il fit l'unité de l'Espagne.

*Il se maria d'abord avec Marie-Louise de Savoie fille du duc de Savoie Victor-Amédée II et d'Anne-Marie d'Orléans nièce de Louis XIV. Ils eurent 4 fils dont 2 seulement parvinrent à l'âge adulte. Après le décès de Marie-Louise de Savoie le 14 février 1714, Philippe V se remaria le 25 août 1714, avec Élisabeth Farnèse (1692/1766).

Avec Élisabeth, Philippe V eut 8 enfants dont Charles qui fut d'abord titré Charles 1er duc de Parme et de Plaisance, puis devint Charles V roi de Sicile, Charles VII roi de Naples et enfin Charles III roi d'Espagne le 10 août 1759.

*Lorsqu'il prit le trône d'Espagne, il céda celui de Naples et de Sicile à son fils Ferdinand qui devint le roi Ferdinand IV de Naples et le roi Ferdinand 1er des Deux Siciles. Ferdinand né le 12 janvier 1751, avait 8 ans.

Voici sur ce Ferdinand le texte de Dumas :

 

« Charles en partant pour l'Espagne jugea qu'il fallait nommer un gouverneur au roi de Naples, encore enfant. La reine, qui avait la plus grande influence dans le gouvernement mit cette place , une des plus importantes, aux enchères publiques. Le prince San Nicandro fut le plus fort enchérisseur et l'emporta.

San Nicandro avait l'âme la plus impure qui jamais ait végété dans la boue de Naples. Ignorant, livré aux vices les plus honteux, n'ayant jamais rien lu de sa vie que l'Office de la Vierge, pour laquelle il avait une dévotion toute particulière qui ne l'empêchait pas de se plonger dans la débauche la plus crapuleuse, tel était l'homme à qui on donna l'importante mission de former un roi. On devine aisément quelles furent les suites d'un pareil choix ne sachant rien lui-même, il ne pouvait rien enseigner à son élève ; mais ce n'était pas assez pour tenir le monarque dans une éternelle enfance : il l'entoura d'individus de sa trempe et éloigna de lui tout homme de mérite qui aurait pu lui inspirer le désir de s'instruire ; jouissant d'une autorité sans bornes, il vendait les grâces, les emplois, les titres. Voulant rendre le roi incapable de veiller à la moindre partie de l'administration du royaume, il lui donna de bonne heure le goût de la chasse, sous prétexte de faire ainsi sa cour au père qui avait toujours été passionné pour cet amusement. Comme si cette passion n'eût pas suffi pour l'éloigner des affaires, il associa encore à ce goût celui de la pêche, et ce sont encore ses divertissements favoris.

Le roi de Naples est fort vif, et il l'était encore davantage étant enfant. Il lui fallait des plaisirs pour absorber tous ces moments. Son gouverneur lui chercha de nouvelles récréations, et voulut en même temps le corriger d'une trop grande douceur, et d'une bonté qui faisait le fond de son caractère : San Nicandro savait qu'un des plus grands plaisirs du prince des Asturies (frère aîné de Ferdinand), aujourd'hui roi d'Espagne, était d'écorcher des lapins ; il inspira à son élève le goût de les tuer. Le roi allait attendre ces pauvres bêtes à un passage étroit par lequel on les obligeait de passer ; et armé d'une massue proportionnée à ses forces, il les assommait avec de grands éclats de rire…

C'est ainsi que fut élevé Ferdinand IV, à qui l'on apprit pas même à lire et à écrire. Sa femme fut sa première maîtresse d'école. »

Et voici la description physique que fit Dumas (même livre chapitre I) de Ferdinand :

 

« Malgré le costume couvert de broderies d'or dont il était revêtu, malgré les ordres en diamants qui étincelaient sur son habit, malgré le titre de majesté qui revenait à chaque instant à la bouche de ceux qui lui adressaient la parole, son aspect était vulgaire, et aucun de ses traits en les détaillant , ne révélait la dignité royale. Il avait les pieds gros, les mains larges, les attaches des chevilles et des poignets sans finesse ; un front déprimé qui révélait l'absence des sentiments élevés, un menton fuyant, accusant un caractère faible et irrésolu, faisaient encore ressortir un nez démesurément gros et long, signe de basse luxure et d'instincts grossiers ; l’œil seul

était vif et railleur, mais faux presque toujours, cruel quelquefois. Ce personnage était Ferdinand IV, fils de Charles III, par la grâce de Dieu roi des Deux-Siciles, et de Jérusalem, infant d'Espagne, duc de Parme, Plaisance et Castro, grand prince héréditaire de Toscane, que les lazzaroni de Naples (ce nom de lazzaroni avait été donné péjorativement par les Espagnols au bas peuple de Naples) appelaient plus simplement, et sans tant de titres et de façons, le roi Nasone. »

 

Et il fut roi de 1759 à 1806 puis à nouveau à partir de 1816 à sa mort le 4 janvier 1825, il y avait eu entre-temps l'intermède du royaume de Naples que Napoléon avait donné d'abord à son frère Joseph puis à Murat (marié à Caroline Bonaparte).

Son épouse Marie-Caroline était, elle, très cultivée et fut la véritable instigatrice de la politique napolitaine. Ferdinand passait une grande partie de son temps entre la chasse, la pêche et les femmes de San Leucio.

 

On trouvera en illustration un portrait de cette Marie-Caroline réalisé en 1791 par Élisabeth Vigée-Lebrun.

J.D. 10 novembre 2018

 

 

Marie-Caroline

Marie-Caroline

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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 08:30

L'épée de Louis XIV N° 492

 

*Marie-Thérèse (1717/1780) fut, de fait, impératrice à Vienne de 1745 à 1780. Elle fut une maîtresse femme du niveau de Victoria ou de Catherine de Russie même si en France elle est moins connue. Cela ne l'empêcha pas d'avoir 16 enfants : 11 filles et 5 fils. 10 parvinrent à l'âge adulte et furent « casés » dans toutes les Cours d'Europe dont Marie-Antoinette qui devint reine de France.

*De son côté, Louis XVI avait dans ses ancêtres Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV dont les enfants ou bâtards avaient, eux aussi, été casés dans toutes les Cours d'Europe. Tous les trônes d'Europe avaient donc de la parenté soit avec Louis XVI, soit avec Marie-Antoinette soit le plus souvent avec les deux.

*Quand Louis XVI (le 21 janvier 1793) et Marie-Antoinette (le 16 octobre 1793) perdirent la tête sous la guillotine, toutes les têtes couronnées d'Europe frémirent de rage et aussi de peur. Ce n'est pas sans cause que l'on dénombre 7 coalitions de l'Europe contre la France de 1792 à 1815 soit en 23 années.

*Lorsque le jeune général Bonaparte remporta de façon fulgurante la première campagne d'Italie contre les armées du royaume de Sardaigne et de l'Autriche, la peur des souverains d'Europe augmenta de plusieurs crans.

Cette campagne commencée en mars 1796, s'arrêta par l'armistice du 7 avril 1797 et fut conclue par le traité de Campo-Formio le 18 octobre 1797.

Voici la description qu'en fait Alexandre Dumas dans « la San Felice » au chapitre II :

 

« Bonaparte...le gagneur de batailles, qui, en moins de deux ans, avait fait cent cinquante mille prisonniers, conquis cent soixante et dix drapeaux, pris cinq cent cinquante canons de gros calibre, six cents pièces de campagne, cinq équipages de pont...Il est curieux de mesurer la terreur qu'imprimaient aux souverains de l'Europe les deux noms de la France et de Bonaparte réunis…. »

 

Le premier août 1798, dans la rade d'Aboukir sur la côte égyptienne, la flotte de l'Amiral anglais Horatio Nelson détruisit la flotte française qui avait amené Bonaparte et son armée en Égypte. La nouvelle se répandit en Europe comme une traînée de poudre, à la plus grande joie de tous les ennemis de la Révolution et/ou de la France. Tous les souverains, prenant leurs désirs pour des réalités, imaginèrent Bonaparte leur terreur, bloqué en Égypte pour longtemps.

Nelson devint un héros pour une grande partie de l'Europe et les têtes couronnées rivalisèrent pour lui décerner titres, rentes et cadeaux les plus extraordinaires les uns que les autres.

Fin septembre 1798, la flotte de Nelson relâcha dans la rade de Naples pour s'approvisionner. La Cour de Naples organisa une réception somptueuse pour recevoir le héros et voici d'après Dumas (La San Felice chapitre II) les cadeaux qui lui furent faits :

 

« Pour ne pas être en arrière sur les autres souverains, la reine fit soumettre à la signature du roi, par son premier ministre Acton, le brevet de duc de Bronte  (Bronte est une ville sicilienne de la province de Catane à environ 15 kms à l'ouest de l'Etna qui compte aujourd'hui dans les 20.000 habitants et dont la production de pistaches est la spécialité) avec trois mille livres sterling de rente annuelle, tandis que le roi en lui présentant ce brevet , se réservait d'offrir lui-même à Nelson l'épée donnée par Louis XIV à son petit-fils Philippe V, lorsqu'il partit pour régner sur l'Espagne, et par Philippe V à son fils don Carlos, lorsqu'il partit pour conquérir Naples. Outre sa valeur historique qui était inappréciable, cette épée qui, d'après les instructions du roi Charles III, ne devait passer qu'au défenseur ou au sauveur de la monarchie des Deux Siciles, était évaluée, à cause des diamants qui l'ornaient, à cinq mille livres sterling, c'est-à-dire à cent vingt-cinq mille francs de notre monnaie. Quant à la reine, elle s'était réservée de faire à Nelson un cadeau que tous les titres, toutes les faveurs ne pouvaient égaler pour lui ; elle s'était réservé de lui donner cette Emma Lyonna, l'objet, depuis cinq années, de ses rêves les plus ardents... »

 

Nelson s'était déjà arrêté à Naples en 1793 et avait été hébergé par l'ambassadeur de Grande-Bretagne William Hamilton et à cette occasion il avait été ébloui par la beauté de lady Hamilton (Emma Lyonna). L'intérêt de Nelson pour Emma Lyonna était connu à la Cour de Naples. La reine de Naples était Marie-Caroline sœur de Marie-Antoinette, qui fut reine de France.

Le don Carlos dont il est question, dans le texte de Dumas, est Charles III d'Espagne, appelé aussi Charles VII de Naples et Charles V de Sicile. Il était le père du roi en place en 1798 : Ferdinand IV de Naples appelé aussi Ferdinand 1er des Deux Siciles.

Les rois de Naples étaient des Bourbons descendants de Henri IV roi de France mais avec un transit par l'Espagne.

Malgré la garde que faisait la flotte de Nelson en Méditerranée, Bonaparte parvint à regagner la France. Devenu Consul, puis Premier Consul et enfin Empereur, il relança la construction d'une flotte de guerre pour la France. Celle-ci fut à nouveau détruite le 21 octobre 1805 lors de la bataille de Trafalgar (promontoire du détroit de Gibraltar). Et encore par Nelson qui fut tué durant la bataille, mais sa mort vainqueur en fit un super héros ! A Londres il a sa statue en haut d'une colonne à ….Trafalgar Square et les Anglais donnèrent le nom de Trafalgar à la gare qui vit pendant longtemps arriver les trains en provenance de France. Cela doit faire partie de ce qu'on appelle « l'humour anglais » !

On trouvera en illustration, l'image d'une épée que Louis XIV utilisa comme épée d'apparat. Emprunt au net

J.D. 8 novembre 2018

épée d'apparat de Louis XIV

épée d'apparat de Louis XIV

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