Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 décembre 2019 2 24 /12 /décembre /2019 15:13

Les Rois mages N°601

 

 

Légende ou histoire ? A chacun de s'en faire une opinion.

L'origine est dans un texte de Mathieu l’Évangéliste (on trouve aussi écrit Matthieu) qui fut un des douze apôtres et un des 4 Évangélistes. Voici son texte :

« Jésus étant né à Bethléem de Judée (à une quinzaine de kms au sud de Jérusalem), au temps du roi Hérode (roi des Juifs de -37 à -4, mis en place par les Romains), voici que des mages venus d'Orient se présentèrent à Jérusalem et demandèrent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu, en effet, son astre se lever et sommes venus lui rendre hommage. Informé, le roi Hérode s'émut…

Sur ces paroles du roi , ils se mirent en route ; et voici que l'astre, qu'ils avaient vu à son lever, les devançait jusqu'à ce qu'il vint s'arrêter au-dessus de l'endroit où était né l'enfant. La vue de l'astre les remplit d'une très grande joie. Entrant alors dans le logis (c'est l'Evangile selon Saint Luc qui nous apprend que le logis en question était une crèche « parce qu'il n'y avait pas de place pour eux à l'hôtellerie »), ils virent l'enfant avec Marie sa mère, et, tombant à genoux, se prosternèrent devant lui ; puis, ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent en présent, de l'or, de l'encens (substance résineuse odorante quand elle brûle), et de la myrrhe (résine aromatique produite par un arbre d'Arabie)…. ».

 

*Le contexte : C'est sous la conduite de Pompée que les Romains se sont emparés du proche Orient dans les années -60. Ils constituèrent dans le secteur 2 provinces romaines : la Syrie au nord avec Antioche pour capitale et la Judée au sud avec Jérusalem. Ce qui fut appelé plus tard « Palestine » était occupé par les Hébreux (les Juifs ; David avait fait la conquête de Jérusalem en -1003 et en avait fait la capitale des Hébreux). Le pays était alors divisé entre la Galilée au nord (avec le lac de Tibériade, et les villes de Cana et Nazareth à une centaine de kms au nord de Jérusalem), la Judée au sud (avec Jérusalem, Béthléem, Hébron à une trentaine de kms au sud de Jérusalem, puis sur la côte Jaffa au nord et Gaza au sud et à l'est la mer Morte) et la Samarie entre les deux. Le Jourdain venu du nord traverse le lac de Tibériade avant de poursuivre sa route vers le sud et de se jeter dans la mer Morte.

*En janvier -27, après la victoire d'Octave sur Antoine et Cléopâtre, le Sénat de Rome lui avait accordé tous les pouvoirs et décerné tous les titres dont celui d'Auguste qui devint son nom. Cela mettait fin, de fait, à la République romaine (commencée en -509 après le règne de 7 rois) et débutait l'histoire de l'empire romain.

Vers l'an -6, Auguste, le premier empereur de l'histoire de Rome, ordonnait un recensement de la population de tout l'empire. A ce moment là, Joseph et Marie résidaient à Nazareth donc en Galilée. Pour se faire recenser ils durent se rendre à Bethléem lieu d'origine de la famille de Joseph descendant du roi David qui était né à Bethléem. C'est durant ce voyage que Marie accoucha de Jésus.

Cette naissance est racontée par 2 évangélistes : Luc qui informe de la venue des bergers et Mathieu sur celle des mages.

 

*Les mages : Le christianisme se répandit très vite puisque une trentaine d'années après la mort de Jésus, les persécutions des chrétiens commençaient à Rome où ils étaient déjà nombreux. Voir Tacite (55/120) dans « Annales » livre quinzième.

Dans le texte de Mathieu, il est question de mages, sans préciser leur nombre, en disant seulement qu'ils venaient d'Orient et avaient été guidés par une étoile. En Égypte, chaque année vers la mi-juillet, les habitants observaient une étoile qu'ils avaient appelée Sothis et qui annonçait la crue du Nil. L'idée d'une étoile « annonciatrice » n'était donc pas nouvelle.

Probablement dès le troisième siècle les chrétiens honorèrent les mages qui étaient venus à Bethléem. Ils en supposèrent trois, peut-être parce que 3 présents sont mentionnés par Mathieu, mais plus tard on pensa que c'était pour symboliser les 3 continents connus à l'époque (Europe, Asie et Afrique).

Dès le sixième siècle, ils avaient un nom : Melchior, Gaspard et Balthazar comme on peut le voir sur une mosaïque de Ravenne dans l'église Saint Apollinaire le Neuf (San Apollinare Nuovo) construite entre 493 et 526. Voir illustration, emprunt au net. On remarque sur cette image qu'ils sont blancs tous les 3 et représentent 3 âges de la vie : 20, 40 et 60 ans. En 1989 en Égypte, j'avais fait un rapprochement en termes de rythme sonore entre : « Khéops, Khéphren et Mykérinos » d'une part et « Melchior, Gaspard et Balthazar » d'autre part….

On remarque également sur la mosaïque de Ravenne que les 3 personnages n'ont pas de couronne, ce sont donc encore des mages qui ne deviendront rois qu'un peu plus tard. Ainsi sur la représentation des mages dans des vitraux de la cathédrale de Chartres (réalisés vers l'an 1150 fenêtre de gauche sous la rosace du portail ouest quand on la regarde depuis l'intérieur de la cathédrale), les mages ont une couronne, ils sont donc devenus rois par l'imagination des fidèles entre le sixième et le douzième siècle, voir illustration (emprunt à la revue « Notre-Dame de Chartres » années 1970). Cependant, à Ravenne, les mages arrivent à Bethléem, ils portent des présents ; à Chartres, ils sont représentés dans différentes phases et quittent Bethléem sur l'illustration jointe; ils n'ont plus rien dans les mains ; à noter, par rapport aux mages, que la ville de Chartres est jumelée avec Ravenne depuis le 15 septembre 1957 et avec…. Bethléem depuis le 10 septembre 1994.

Vers l'an 1200, une magnifique chasse fut réalisée et censée contenir les reliques des 3 mages, fut installée dans la cathédrale de Cologne (Köln en Allemagne), voir illustration, emprunt au net. Comme si 1200 ans plus tard on avait pu retrouver les ossements des mages alors que l'on ne savait pas d'où ils venaient ni où ils étaient repartis en supposant qu'ils aient réellement existé. Mais enfin dans l'Antiquité on avait bien un temple à Hélène, un tombeau d'Achille….En fait et selon la tradition chrétienne, c'est Hélène (247/329) mère de l'empereur Constantin qui aurait, en 327, au cours d'un voyage en Palestine retrouvé la croix du Christ, les instruments de la passion, les ossements des mages...D'abord entreposés à Constantinople, ces ossements furent donnés par Constantin (vers 280/337) à l'archevêque de Milan et quittèrent Milan pour Cologne en 1164. La chasse en or, argent, émaux, pierreries mesure 2,20 mètres sur 1,10 et 1,53 mètres de haut.

C'est au quinzième siècle qu'il fut décidé qu'il fallait un noir et Balthazar l'un des 3 blancs fut transformé en noir. Dans la mesure où le texte de référence parle de mages venus d'Orient il aurait été plus logique de les représenter sous un aspect asiatique.

Les éléments ci-dessus montrent que le texte de base fut largement complété au fil des siècles par la ferveur populaire.

La célébration de la fête des rois (mages) début janvier (Jésus étant réputé né un 25 décembre, il fallait laissé aux mages le temps d'arriver) s'accompagna rapidement de confection de galettes ou gâteaux et l'habitude à compter du huitième siècle se prit d'y glisser d'abord une fève (censée au début symboliser Jésus) qui se transforma en objet en porcelaine à partit de 1875 puis en plastique à compter de 1960. Celui ou celle qui trouvait la fève était réputé(e) roi ou reine ; ce qui rappelait probablement une fête romaine en l'honneur de Saturne (les Saturnales; le Saturne romain était l'équivalent du Cronos grec) début janvier où un esclave devenait roi…. pour un jour seulement !

Au fil des siècles, cette coutume de la fête des rois s'est répandue peu ou prou spécialement dans les pays francophones de tradition chrétienne : France, Belgique, Luxembourg, Suisse, Québec, Acadie.

Dans l'ordre : bonne fête de Noël, bonne nouvelle année et….bonne galette des rois.

J.D. 24 décembre 2019

les mages à Ravenne, leur chasse à Cologne et sur les vitraux de Chartres
les mages à Ravenne, leur chasse à Cologne et sur les vitraux de Chartres
les mages à Ravenne, leur chasse à Cologne et sur les vitraux de Chartres

les mages à Ravenne, leur chasse à Cologne et sur les vitraux de Chartres

Partager cet article
Repost0
21 décembre 2019 6 21 /12 /décembre /2019 17:19

Alexandre Pouchkine et Gilbert Bécaud N°600

 

En 1964, Gilbert Bécaud s'est rendu à Moscou et a visité la ville en compagnie d'une guide nommée Natalia.

*De retour en France, en quelques heures avec son parolier de l'époque (Pierre Delanoë) ils ont composé une chanson qu'ils ont appelée Nathalie.

Cette chanson a eu un succès planétaire très rapidement. Elle fut chantée dans toutes les langues, mise au répertoire de nombreux chanteurs ou nombreuses chanteuses…

*Dans la chanson, Bécaud indique qu'il a emmené Nathalie au café Pouchkine. La chanson a eu tellement de succès que les touristes qui allaient à Moscou voulaient voir le café Pouchkine. Mais celui-ci n'existait pas, ce nom était une invention de Bécaud ou de son parolier. Mais il y eut tellement de touristes qui réclamaient le café Pouchkine, qu'un Franco-Russe nommé André Dellos en créa un, qui fut inauguré en juin 1999 le jour du bicentenaire de la naissance d'Alexandre Pouchkine (à l'époque de Pouchkine, la Russie n'avait pas encore adopté le calendrier grégorien, ce qui entraîne quelques différences dans les dates selon les sources). Gilbert Bécaud assista à cette inauguration 35 ans après avoir inventé le café Pouchkine ! et chanta Nathalie. Il ne mourut qu'en 2001 et comme aurait dit monsieur de La Palisse : « deux ans avant sa mort, il était encore vivant » ! Ce « café » (en fait un restaurant particulièrement réputé) se trouve à Moscou Boulevard Tverskoy assez proche du Kremlin. A l'étage : une bibliothèque rassemble 15.000 livres anciens : de quoi associer culture et cuisine, ou si l'on préfère la culture et l'agriculture.

*Les Russes classent Alexandre Pouchkine parmi les grands de la littérature russe. Ils semblent même le mettre sur un pied d'égalité avec Tolstoï ou Dostoievski. Beaucoup considèrent qu'il est à l'origine de la langue russe moderne.

Né à Moscou (fin mai ou début juin selon le calendrier utilisé), d'une famille de la noblesse russe, Alexandre Pouchkine fréquenta le lycée impérial de Tsarskoïe Salo (qui prendra le nom de Pouchkine en 1837) de 1811 à 1817.

*Dès 1814 il commença à écrire et produisit de nombreux poèmes, romans, drames, nouvelles, contes…

*Le 18 février 1831 il épousa Natalia Gontcharova (1812/1863) avec qui il eut 4 enfants dont une fille appelée Natalia (encore une!). En 1837, il découvrit que sa femme avait un amant : un Français nommé Georges-Charles de Haeckeren d'Anthès (1812/1895), militaire qui était allé faire carrière en Russie et était devenu l'amant de la femme de Pouchkine. Celui-ci provoqua l'amant en duel. Un duel aux pistolets eut lieu à Saint-Pétersbourg, où le pauvre Pouchkine n'eut aucune chance contre un militaire habitué aux armes et il perdit la vie. La paire de pistolets dont se servit d'Anthès passa de main en main pour atterrir au musée Hôtel Morin à Amboise.

*Ainsi Pouchkine mourut pour ce que l'on peut appeler une histoire de fesses, ce qui paraît dramatique si l'on songe à toutes les œuvres qu'il aurait pu écrire si il avait vécu 20, 30, ou 40 ans de plus. Qu'on imagine Jules Verne ou Victor Hugo tués à 38 ans ; on aurait pas eu : « le tour du monde en quatre-vingts jours », « vingt mille lieues sous les mers », « les Misérables », « quatre-vingt treize » etc…. !

Parmi les œuvres de Pouchkine, il faut citer un roman appelé « Eugène Onéguine » qu'il écrivit pour le principal entre 1828 et 1831 et qui fut publié en 1833, en vers. Dans l'édition que j'en possède (collection Babel chez Actes Sud) le traducteur (André Markowicz) a respecté la rime ce qui n'était pas évident en passant du russe au français, mais de ce que je peux en juger, il s'en est bien tiré : du beau travail !

Sur le fond, ce roman est l'histoire d'un jeune poète nommé Lenski tué en duel par Onéguine pour une femme qui dans le roman s'appelle Olga.

Beaucoup y voient l'histoire de la mort de Pouchkine écrite par Pouchkine 6 ans auparavant ! Avec en prime un Gilbert Bécaud qui invente un café Pouchkine qui n'existe pas mais qui l'inaugure 35 ans plus tard !

Si il existait une rubrique des curiosités, cette histoire mériterait d'y figurer !

Pour terminer je livre à la libre réflexion du lecteur ces quelques vers extraits du chapitre quatrième de « Eugène Oneguine » dans la traduction de Markowicz :

« Moins nous tenons à une femme,

Plus sûrement nous lui plaisons,

Et la perdons, et corps et âme,

dans l'abandon de sa raison.

Une philosophie du vice

Passa pour science des délices,

... »

On trouvera en illustration un portrait de Natalia Gontcharova, emprunt au net.

J.D. 21 décembre 2019

Natalia Gontcharova

Natalia Gontcharova

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2019 5 20 /12 /décembre /2019 15:31

Pierre et…. Bismarck ! N°599

 

Le lecteur s'attendait peut-être à Pierre et le loup …

eh bien non, c'est Pierre et Bismarck ! Quoique, et compte-tenu de la perception que l'on eut de Bismarck en France, on pouvait le prendre pour un carnassier et le surnommer « le loup » ! En écrivant cela, il me semble entendre le loup déclamant : « Tu t'en viens me traiter de bête carnassière... » ; voir « Les compagnons d'Ulysse », fable de Jean de La Fontaine publiée en 1690.

Pierre et Bismarck sont les noms des capitales de deux États américains : le Dakota du nord (pour Bismarck) et le Dakota du sud (pour Pierre).

Ces deux États se situent presque au milieu des États-Unis (dans le sens est-ouest) dans sa partie septentrionale. Ils sont encadrés par le Canada au nord puis (dans le sens des aiguilles d'une montre) par : le Minesota, l'Iowa, le Nebraska, le Wyoming, le Montana. Les frontières entre les deux Dakota, avec le Canada comme avec les États voisins sont des traits rectilignes sur une carte sauf un peu au sud-est du Dakota du sud. Les deux États reçoivent la visite du Missouri qui rentre par le nord-ouest et sort par le sud-est. Le Missouri traverse successivement les 2 capitales , d'abord Bismarck puis Pierre avant de couler dans le Nebraska et de passer entre la ville de « Sioux City » et de « Dakota City » qui « comme son nom l'indique » n'est pas dans le Dakota (est-ce que la ville de Washington se trouve dans l’État de Washington?). Le cours du Missouri détermine 2 lacs : le Sakakawea dans le Dakota du Nord et le lac Oahe dans le Dakota du sud en recevant au passage des affluents dont le Cheyenne…

Le Sakakawea est un lac de barrage sur le cours du Missouri créé en 1956 de 1240 kms2 (le lac Léman entre France et Suisse en a 580, pour comparaison), avec des dimensions maximales de 286 kms sur 23 et qui doit son nom à une indienne de la tribu des Shoshones qui vécut de 1787 à 1812. Elle fut gagnée au jeu par un explorateur (Toussaint Charbonneau) qui l'épousa et dont elle eut un fils (Jean-Baptiste Charbonneau). Elle participa à l'expédition et fut d'une grande utilité pour l'exploration du nord-ouest américain. Elle a donné son nom, non seulement à ce lac mais à une rivière (au Montana), à des navires de l'US Navy, à un astéroïde et elle est représentée sur une pièce de 1 dollar frappée à partir de l'an 2000.

Le lac Oahe est également un lac de barrage sur le Missouri qui fut inauguré par le président John F. Kennedy le 17 août 1962. Ce lac a une superficie de 1500 kms2.

Le Dakota ne forma d'abord qu'un seul État. C'est lors de l'adhésion aux États-Unis le 2 novembre 1889 qu'il fut divisé en 2 ; lesquels furent admis comme 39è et 40è États des États-Unis. Le débat pour savoir qui est le trente-neuvième ou le quarantième ne semble pas clos !

 

*Pierre : la ville de Pierre fut fondée en 1878 et d'abord appelée Mato. Elle prit le nom de Pierre en 1880 à cause d'un fort Pierre proche et qui devait lui-même son nom à un Pierre Cadet Chouteau (1789/1865) négociant en fourrures. C'est le 2 novembre 1889 que Pierre devint capitale de l’État en même temps que l'adhésion de l’État aux États-Unis.

La ville compte dans les 13.700 habitants ce qui en fait l'avant-dernière en terme de population parmi les capitales d’États américains. La moins peuplée étant la capitale du Vermont sur la côte Atlantique qui n'a que 7900 habitants et qui s'appelle…. Montpelier. Signalons au passage que peu de capitales d’États américains ont un nom francophone. En dehors de Pierre et Montpelier, citons quand même : Juneau capitale de l'Alaska qui doit son nom à un mineur canadien d'origine française (Joseph Juneau 1836/1899); Boise capitale de l'Idaho qui tient son nom d'un trappeur d'origine française ; Des Moines capitale de l'Iowa dont le nom vient de missionnaires français ; Baton Rouge capitale de la Louisiane (les premiers explorateurs, des Français, virent de grands bâtons rouges plantés par des Indiens); Saint Paul capitale du Minesota, dont le nom fut donné par un missionnaire nommé Lucien Galtier (1812/1866).

Le Dakota du Sud est surtout réputé pour deux monuments :

-le Mont Rushmore où des têtes de 18 mètres de haut de 4 présidents américains furent sculptées : George Washington (1732/1799), Thomas Jefferson (1743/1826), Abraham Lincoln (1809/1865), Theodore Roosevelt (1858/1919). Monument inauguré le 31 octobre 1941.

-le Crazy Horse memorial en mémoire du chef indien Crazy Horse. Ce monument commencé en 1948 n'est pas terminé.

 

*Bismarck : La ville fut fondée en 1872 et s'appela Edwington (nom d'un ingénieur d'une compagnie de chemins de fer) mais prit dès 1873 le nom de Bismarck en espérant attirer des migrants allemands. La ville devint capitale du Dakota en 1883 puis du Dakota du Nord en 1889 lors de la formation en 2 États. Elle compte aujourd'hui dans les 73.000 habitants. Sa cathédrale construite entre 1941 et 1945 est appelée « cathédrale du Saint Esprit de Bismarck » !

On peut se demander si il est judicieux d'associer le Saint Esprit avec Bismarck dont la devise était : « la force prime le droit » ?.

Né en 1815 il fut dès 1862 Ministre-Président du royaume de Prusse. Il entraîna la Prusse dans une guerre contre le Danemark en 1864, contre la Prusse en 1866 puis contre la France en 1870. Ce qui à chaque fois permit des extensions territoriales et le renforcement du rôle de la Prusse en Europe jusqu'à la transformation du royaume de Prusse en Empire allemand proclamé dans la galerie des glaces à Versailles en janvier 1871. Bismarck en devint le premier chancelier jusqu'en 1890. Il mesurait 1,90 mètre (un grand homme pour son époque!) et mourut en 1898.

 

*illustrations : on trouvera en illustrations (emprunt au net) :

-une plaque qui se trouve devant le Capitole (siège du gouvernement de l’État) du Dakota du sud (Pierre) sur la rédaction de la Constitution américaine. Voir fiche N°135 http://jean.delisle.over-blog.com/la-constitution-americaine-n-135.html. Sur cette plaque, la carte qui représente l'Amérique a une partie à droite qui est plus colorée. Elle correspond aux anciennes colonies britanniques qui ont constitué les premiers États des États-Unis.

-une sculpture représentant l'indienne Sakakawea à Bismarck.

J.D. 20 décembre 2019

Pierre et Bismarck N°599
Pierre et Bismarck N°599
Partager cet article
Repost0
14 décembre 2019 6 14 /12 /décembre /2019 17:13

Maratea et Matera N°598

 

Il ne faut pas confondre Maratea et Matera même si les noms se ressemblent, même si il s'agit de deux villes italiennes et même si elles se trouvent dans la même région administrative : La Basilicate (Basilicata).

 

La Basilicate : Il s'agit d'une des 20 régions administratives italiennes prévues par la loi constitutionnelle promulguée le 27 décembre 1947. La même loi a institué 95 provinces à l'intérieur de ces régions ; elles comptent dans les 8.000 communes. Ce dispositif a été modifié par la loi N°56 du 7 avril 2014 créant des « villes métropolitaines » pouvant reprendre la limite des anciennes provinces.

La Basilicate a 9.992 kms2 de superficie ce qui la place au quatorzième rang des régions italiennes. Les plus étendues étant dans l'ordre : la Sicile, le Piémont, la Sardaigne, la Lombardie, la Toscane…

Elle a dans les 570.000 habitants ce qui en fait la dix-neuvième région italienne par rapport à la population, juste devant la Molise. Les régions italiennes les plus peuplées étant dans l'ordre : la Lombardie (région de Milan), le Latium (région de Rome), La Campanie (région de Naples), La Sicile, la Vénétie, le Piémont (région de Turin), l'Emilie-Romagne (région de Bologne), les Pouilles…

La Basilicate comporte 2 provinces : Potenza et Matera. Potenza, ville de 68.000 habitants environ, située à l'intérieur des terres, est en outre la capitale régionale.

La Basilicate est encadrée à l'est par Les Pouilles, au nord et à l'ouest par la Campanie et au sud par la Calabre. Elle possède deux fenêtres sur la mer : au sud sur le golfe de Tarente partie de la mer Ionienne (elle-même partie de la Méditerranée) sur 35 kms de façade et à l'ouest sur le golfe de Polycastro partie de la mer Tyrrhénienne (elle-même aussi partie de la Méditerranée) sur 30 kms de façade.

La Basilicate fit partie de la Grande Grèce (voir fiche 303 http://jean.delisle.over-blog.com/2016/07/la-grande-grece-n-303.html) et les habitants de cette région s'allièrent 3 fois avec les ennemis des Romains :

-la première fois avec Alexandre (pas Alexandre le Grand qui ne vint jamais en Italie mais son oncle maternel surnommé Alexandre le Molosse) qui débarqua en Italie en -334 et y fut tué en -331

-la seconde fois avec Pyrrhus roi d'Epire (ancien royaume à cheval sur les actuelles Albanie et Grèce) voir fiche N°42 http://jean.delisle.over-blog.com/article-legions-contre-phalanges-74320291.html

-enfin avec Hannibal voir fiches 16 à 18 http://jean.delisle.over-blog.com/article-hannibal-1-texte-59402856.html

A chaque fois les Romains terminèrent vainqueurs et les habitants de la Basilicate subirent le sort des vaincus !

Tout le sud de l'Italie fut annexé par Rome en -272. Des actuelles régions Basilicate et Calabre, les Romains firent la région du « Bruttium » puis lui donnèrent le nom de Lucanie (Lucania) du nom d'un peuple : les Lucaniens un rameau des Samnites (voir fiche 100 http://jean;delisle.over-blog.com/article-les-samnites-n-100-116639589.html).

C'est au dixième siècle que la région prit le nom de Basilicate (Basilicata), pour reprendre le nom de Lucanie en 1932. C'est enfin la loi constitutionnelle de 1947 qui a rendu son nom de Basilicate à la région.

Après la chute de l'empire romain d'Occident (en septembre 476), la Basilicate fut envahie successivement par les Ostrogoths, les Byzantins, les Normands, les Angevins, les Aragonais…(du classique pour l'Italie) ; Garibaldi s'en empara le 2 septembre 1860 pour l'annexer au royaume de Sardaigne qui devint royaume d'Italie le 17 mars 1861.

Une partie de la Basilicate est montagneuse et dans cette région assez aride, ce qui semble pousser le mieux et de longue tradition, ce sont les « Basilisques » (Basilischi) membres de la mafia locale souvent associés avec la mafia calabraise (N'Drangheta).

 

Maratea : cette ville d'environ 5200 habitants est située sur le golfe de Policastro c'est-à-dire à l'ouest de la Basilicate. L'autoroute A3 qui relie Naples au sud de la Calabre (puis à la Sicile) passe à une quinzaine de kms à l'est de Maratea. La côte à cet endroit est parsemée de plages et de grottes marines. La ville possède 44 églises dont la basilique dédiée à Saint Blaise construite sur un ancien temple dédié à Minerve. La relique fut amenée à Maratea en 732 (celle attribuée à Saint Marc parvint à Venise en 828). Saint Blaise fut évêque de Sébaste, sa ville natale en Arménie. Il fut martyrisé en l'an 316. La croyance populaire lui attribua de nombreux miracles.

Un port fut construit à Maratea en 1962, détruit par un raz-de-marée  le 12 janvier 1987, il fut reconstruit. Un tremblement de terre le 21 mars 1982 avait déjà causé des dégâts.

Sur le mont Biagio au sud de Maratea fut érigé en 1965 un Christ Rédempteur de 22 mètres de haut. Celui qui domine la baie de Rio au Brésil a 38 mètres et fut inauguré le 12 octobre 1931. En outre le Christ de Rio regarde la mer, celui de Maratea lui tourne le dos. On trouvera la représentation des deux statues en illustration, emprunt au net (wikimedia).

 

Matera : Cette ville qui a aujourd'hui dans les 60.000 habitants est située à l'est de la Basilicate et se trouve de ce fait plus proche de Bari capitale des Pouilles que de Potenza capitale de la Basilicate. Construite dans un site de grottes de tuf elle est réputée être une des plus anciennes villes au monde et a développé un habitat troglodytique (appelé « Sassi ») avec 130 chapelles rupestres. Elle se trouvait sur le passage de la via romaine « Appia ».

Mais le site étant devenu insalubre, une loi de 1952 imposa l'évacuation et le relogement des habitants : environ 15.000 à l'époque. Puis le site ancien fut réhabilité à des fins touristiques et aussi pour un relogement d'environ 2000 habitants permanents; ce qui a permis son classement au patrimoine Unesco en 1993 et sa désignation comme « capitale européenne de la culture » en 2019. De nombreux films y furent tournés. Le 2 juillet chaque année, la fête de la Madone y a beaucoup d'ampleur. Parmi les monuments intéressants : la cathédrale construite à partir de 1270 et la maison qu'occupa durant quelques années le peintre espagnol José Ortéga (1921/1990).
J.D. 14 décembre 2019

le Christ Rédempteur à Rio et à Maratea
le Christ Rédempteur à Rio et à Maratea

le Christ Rédempteur à Rio et à Maratea

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2019 1 09 /12 /décembre /2019 13:30

D'Otrante à Santa Maria di Leuca N°597

 

La route italienne qui joint Otrante à Santa Maria di Leuca portait le N°173, c'est maintenant la route N° 87 au départ d'Otrante puis N° 358 sur la plus grande partie du parcours de San Cesarea Terme jusqu'à Santa Maria di Leuca.

D'Otrante à Santa Maria, la route suit la côte de la mer Adriatique italienne dans sa partie la plus méridionale, région des Pouilles, talon de la botte italienne.

D'Otrante à Santa Maria il n'y a guère qu'une quarantaine de kms mais qui concentrent nombre de sites de grand intérêt touristique. En voici un aperçu en allant du nord au sud :

 

*Otrante (Otranto) : voir les fiches N°559 et 595

 

*Capo d'Otranto : à 4,5 kms au sud d'Otrante, il s'agit du point le plus à l'est de l'Italie à l'endroit le moins large entre l'Italie et l'Albanie. Administrativement Capo d'Otranto appartient à la commune d'Otrante dans la province de Lecce et la région des Pouilles. Un phare y fut construit en 1867 appelé phare de Punta Palacia, à l'empl acement d'une ancienne tour de guet construite en 1560 ; abandonné en 1970, ouvert à nouveau comme musée de la mer et de l'environnement en 2008. Il comprend un bâtiment de 2 étages qui servait de logement pour les gardiens du phare, avec au dessus une tour de 32 mètres de haut. En tout , la lanterne est à 60 mètres au dessus du niveau de la mer.

 

*Porto Badisco : à 5,5 kms au sud du phare de Punta Palacia, une tour de guet y fut construite au seizième siècle sous le règne de Charles Quint. Elle faisait partie d'un ensemble de tours qui communiquaient entre-elles sur la côte pour prévenir des invasions ou des razzias des « Barbaresques ». Ces tours en mauvais état pour la plupart furent restaurées en 2012. Celle de Porto Badisco avait 50 mètres de haut et 9 mètres de diamètre.

 

*Santa Cesarea Terme : cette ville a 6 kms au sud de Porto Badisco compte un peu plus de 3.000 habitants. Elle est réputée pour quatre grottes marines d'eaux chaudes (à 30 degrés) qui attirent les curistes pour les soins de la peau et des maladies respiratoires. Elle possède 2 anciennes tours de guet qui participaient au système d'alerte, ainsi qu'un musée.

 

*Grotte de la Zinzulusa : Située à 5 kms au sud de Santa Cesarea Terme, cette grotte découverte en 1793 fut longtemps accessible que par la mer. C'est seulement en 1940, qu'un escalier creusé dans le rocher et une passerelle permirent un accès à pied mais seulement à marée basse. Elle est prolongée au nord par la grotte Romanelli mais qui n'est plus ouverte à la visite.

 

*Castro Marina : Il s'agit d'une ville très touristique d'environ 2500 habitants permanents à un km environ au sud des grottes. Une partie de la ville se trouve sur la colline qui domine la mer et l'autre en bordure de mer avec particulièrement réputée la crique d'Aquaviva. Sur le site de cette commune ont été trouvées 2 statues à Minerve (Athéna pour les Romains), l'une en 2007 et l'autre en 2015. Ce qui laisse supposer une fondation grecque et un culte particulier à Minerve. Le site de Minervino di Lecce n'est d'ailleurs qu'à une dizaine de kms. Castro Marina n'est qu'à 1 km de Castro dont l'intérêt touristique réside dans un château aragonais et une cathédrale.

 

*Marina di Andrano : à 4 kms environ au sud de Castro Marina, Marina qui est sur la côte dépend de la ville d'Andrano à environ 2 kms à l'intérieur des terres. Andrano qui a dans les 5.000 habitants vit essentiellement du tourisme.

 

*Porto Tricase : A 4 kms au sud de Marina di Andrano, ce lieu est un hameau de la ville de Tricase située à 4 kms à l'intérieur des terres qui compte dans les 18.000 habitants et intègre un parc naturel régional créé en 1997. A Porto Tricase même sur le bord de mer, une tour de guet, appelée « torre Palane », construite au XVIè siècle contre les Sarrasins. Voir illustration (emprunt wikimedia)

 

*Marina Serra : il s'agit d'un hameau sud de Tricase où l'érosion a créé une piscine naturelle dans la mer.

 

Marina di Novaglie : située à une quinzaine de kms au sud de Marina Serra, Marina di Novaglie possède un port de pêche et des grottes accessibles par la mer.

 

*Cagliano del Capo :Cette commune d'environ 5200 habitants est un peu à l'intérieur des terres et vit du tourisme

 

*Capo Santa Maria di Leuca : Il s'agit de la pointe la plus au sud-est de l'Italie qui sépare la mer Adriatique et la mer Ionienne (qui est de fait une partie de la Méditerranée) et qui dépend administrativement de la commune de Castrignano del Capo qui compte dans les 5300 habitants et qui est située un peu à l'intérieur des terres.

Elle comprend un sanctuaire dédié à Sainte Marie, construit sur la hauteur où plusieurs édifices se sont succédé depuis un culte à Minerve. L'édifice actuel fut consacré en 1755. Jean-Paul II lui donna le titre de basilique en 1990. Selon la légende c'est en ce lieu que Saint Pierre aurait débarqué lorsqu'il vint en Italie. Un escalier de 284 marches rejoint un port où se trouve un phare de 47 mètres de haut et à 102 mètres au dessus du niveau de la mer.

J.D. 9 décembre 2019

 

 

 

 

 

tour de guet à Porto Tricase

tour de guet à Porto Tricase

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2019 4 05 /12 /décembre /2019 16:44

Gallipoli N°596

 

 

 

Il ne faut pas confondre la ville italienne de Gallipoli et la ville turque du même nom.

 

La Gallipoli turque : Cette ville qui a aujourd'hui dans les 33.500 habitants est située sur la rive nord du détroit des Dardanelles qui fait communiquer la mer de Marmara avec la mer Égée c'est-à-dire avec la Méditerranée et plus globalement la mer Noire à la Méditerranée via le Bosphore, la mer de Marmara et le détroit des Dardanelles. Les Grecs l'avaient appelée « Kallipolis » (la belle ville). Les Ottomans s'en emparèrent en 1354 et l'appelèrent Galibolu.

Lorsque la première guerre mondiale éclata, la zone appartenait encore à l'empire Ottoman et celui-ci s'était allié avec l'empire Allemand et l'empire d'Autriche-Hongrie.

*Les États-majors anglais et français décidèrent en 1915 d'un débarquement à Gallipoli pour prendre l'ennemi à revers et pour faciliter les liaisons avec la Russie via la mer Noire. L'idée était peut-être bonne mais l'application fut désastreuse. Les Turcs avaient miné le détroit et leur artillerie disposée sur les 2 berges des Dardanelles fit un carnage. Une tentative de débarquement se solda par un échec et les États-majors mirent fin à l'expédition début janvier 1916 après de lourdes pertes en bâtiments et surtout en vies humaines. Y perdirent la vie : 34.000 Britanniques, 10.000 Français, 9.000 Australiens, 3.000 Néo-Zélandais, sans compter 8000 disparus, 125.000 blessés et ceux qui moururent de typhoïde ou de dysenterie ! Quel bilan !

Pour les Turcs ce fut une grande victoire qu'ils célèbrent encore chaque année le 25 avril. Un jeune capitaine s'y distingua particulièrement ; son nom : Mustapha Kemal.

*En 1366, l'empire byzantin était menacé au sud par l'empire Ottoman, au nord par les Bulgares. Jean V Paléologue (1332/1391) régnait alors comme empereur. Par sa mère Anne de Savoie il était le petit-fils du comte de Savoie Amédée V. En Savoie régnait le comte Amédée VI dit le comte Verd (que j'écris avec un « d » selon l’orthographe en usage au temps du comte) qui était lui aussi un petit-fils d'Amédée V. Ils étaient donc cousins par alliance. Il monta une expédition et vola au secours de Byzance (Constantinople). Plus efficace ou plus chanceux que les États-majors franco-anglais de 1915, il s'empara de Gallipoli ; à Turin devant la mairie figure une grande sculpture qui représente le comte Verd terrassant 2 Turcs. Voir illustration sur fiche N°66 http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-de-la-maison-de-savoie-59295182.html. Entre-temps Jean V Paléologue avait été fait prisonnier par les Bulgares. Amédée VI passa en Bulgarie et parvint à faire libérer Jean V qui put reprendre son trône à Byzance. Voici le récit de cette expédition fait par Marie-José dernière reine d'Italie (inhumée à l'abbaye d'Hautecombe en Savoie en 2001) dans son histoire de la Maison de Savoie tome I chapitre IX (éditions Albin Michel 1956) :

« Sur-le-champ, Amédée jure de délivrer son cousin, et d'assiéger Gallipoli, important port stratégique sur le détroit des Dardanelles, qui domine l'entrée de la mer de Marmara, et où les Turcs entassaient le butin pris aux chrétiens.

Le 22 août, Amédée VI s'élança à l'assaut de la ville. Durant toute la journée, les croisés du Comte Vert se battirent héroïquement, essayant avec leurs échelles d'escalader les hautes murailles de la citadelle. Plusieurs de ses preux chevaliers moururent à la tâche, parmi lesquels Roland de Vaissy, Simon de Saint-Amour, Gérard Maréchal et Jean d'Yverdon. Dans la nuit, les Turcs, craignant une attaque plus forte des Savoyards, quittèrent la ville. Le lendemain, le comte Vert entrait librement dans Gallipoli, établissait une garnison dans la citadelle et y faisait hisser l'étendard à la croix blanche…. Sans s'attarder, Amédée VI partit délivrer son cousin, dirigeant maintenant contre les Bulgares les forces destinées à arrêter l'invasion turque... » A la suite de ce texte, Marie-José publia un poème de l'abbé Delbène d'Hautecombe, contemporain et ami de Ronsard, à la gloire d'Amédée VI. Sur cette Marie-José voir la note N°204 http://jean.delisle.over-blog.com/2014/11/marie-jose-la-reine-de-mai-n-204.html.

On peut signaler au passage que les souverains de la dynastie Savoie participèrent à toutes les actions de défense de la chrétienté : les comtes de Savoie furent quasiment de toutes les croisades ; Amédée V libéra l'île de Rhodes assiégée par les musulmans (et FERT devint la devise de la Savoie, il s'agit des 4 premières lettres d'une phrase latine qui signifie : « son courage a sauvé Rhodes »), Amédée VI guerroya en Turquie, voir ci-dessus ; le duc de Savoie Amédée VIII créa depuis Thonon (au château de Ripaille) l'ordre de Saint Maurice le 16 octobre 1434, que le pape Grégoire XIII fusionna le 16 septembre 1572 avec l'ordre de Saint Lazare (l'ordre de Saint Maurice et Lazare existe toujours); en 1571, le duc de Savoie Emmanuel-Philibert envoya 4 galères aux armes de la Savoie participer à la bataille de Lépante où la flotte chrétienne détruisit la flotte musulmane ; le duc de Savoie Amédée VIII devint même pape sous le nom de Félix V (voir fiche N°285 http://jean.delisle.over-blog.com/2016/05/felix-V-le-pape-aux-3.000-bulles-n-285.html). La croix blanche dans les armoiries de la Savoie fut d'abord celle des Hospitaliers chevaliers de Saint Jean de Jérusalem; sans oublier le prince Eugène de Savoie (1663/1736) qui, à la tête des armées impériales, fila des triquées aux armées musulmanes dans tout l'est de l'Europe. Les souverains de Savoie financèrent la construction d'églises, d'Ordres religieux… Dans ce contexte, l'article 1 du « Code Civil pour les États de S.M. le roi de Sardaigne » (dont l'édition française fut imprimée à Chambéry en 1838 à l'imprimerie Puthod place Saint Léger) est ainsi libellé : « La religion catholique, apostolique et romaine est la seule religion de l'état ».

Difficile de s'intéresser à l'histoire de la Maison de Savoie sans prendre en compte les liens de cette dynastie avec la chrétienté.

 

La Gallipoli italienne : Cette ville qui a aujourd'hui dans les 20.500 habitants est située dans la région des Pouilles, dans le talon de la botte italienne, sur la côte du golfe de Tarente, à 39 kms au sud-ouest de Lecce. Elle doit aussi son nom aux Grecs et avec la même signification que la ville turque. Elle comprend 2 parties, l'ancienne ville sur une île et la nouvelle ville sur le continent, les deux sont reliées par un pont.

Selon la légende, la ville aurait été fondée par Idoménée roi de Crète, personnage de la guerre de Troie (voir fiche N° ...3 http://jean.delisle.over-blog.com/article-guerre-de-troie-partie-1-55734368.html) petit-fils de Minos, lui même fils de Zeus et d'Europe (fille d'Agénor roi de Phénicie), ce qui fait du fondateur (légendaire) de la Gallipoli italienne l'arrière petit-fils de Zeus et d'Europe ! Belle carte de visite !

La cité s'allia avec Pyrrhus en -265 contre les Romains : mauvais choix ! Conquise par les Romains, elle suivit le sort de Rome, puis, avec la chute de l'empire romain d'Occident, fut conquise successivement par les Vandales (en 460), les Ostrogoths (en 542), les Byzantins, les musulmans (de 915 à 945), à nouveau les Byzantins, les Normands, Charles 1er d'Anjou (en 1268) , la principauté de Tarente (en 1309), les Vénitiens (en 1484), le royaume de Naples (en 1734), celui des Deux-Siciles, …. puis l'Italie.

La ville est très touristique avec de grandes plages de sable, un château du XVe siècle construit sur une base romaine puis byzantine, des palais, des musées, une fontaine réalisée en 1650 et appelée « hellénistique », des pressoirs à huile du temps des lampes à huile, la cathédrale consacrée à Sainte Agathe (Sant'Agata). Originaire de Catane en Sicile, Agathe fut martyrisée en 251 à l'âge de 20 ans. Parmi les tortures qu'elle subit, elle eut les seins arrachés. Elle est souvent représentée tenant un plateau portant 2 seins.

En illustration, une vue de la vieille ville de Gallipoli, (on distingue le pont à droite) emprunt au net.

J.D. 5 décembre 2019

 

Gallipoli N°596
Partager cet article
Repost0
30 novembre 2019 6 30 /11 /novembre /2019 17:37

Otrante et Lecce N° 595

 

Otrante (Otranto) et Lecce sont deux villes italiennes de la région des Pouilles situées dans le talon de la botte italienne. Otrante est au bord de la mer Adriatique. Elle est séparée de l'Albanie par le canal d'Otrante large de 70 kms à cet endroit. Tandis que Lecce est au nord d'Otrante à une trentaine de kms et à l'intérieur des terres. Les deux villes sont reliées par la route N°16 qui n'est pas la plus courte mais sûrement la plus rapide. Le talon de la botte italienne fut surnommé « terre d'Otrante » au temps du royaume de Sicile péninsulaire et au temps du royaume des Deux Siciles dont elle constitua une division administrative. La « Terre d'Otrante » est aussi appelée « Le Salento » ou péninsule salentine (penisola salentina).

Otrante fut la capitale de cette « terre d'Otrante » mais Lecce la remplaça comme capitale après le massacre d'une grande partie de la population d'Otrante en août 1480 par un débarquement d'une armée musulmane ; voir fiche N°559 http://jean.delisle.over-blog.com/2019/07/les-duches-italiens-de-napoleon-n-559.html et voir ci-dessous.

Comme le reste des Pouilles, la terre d'Otrante fut occupée successivement par les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Normands etc.

 

Otrante : C'est en juillet 1480 qu'une armée de 18.000 Turcs débarqua; les habitants refusant de se convertir à l'islam furent massacrés (les hommes) ou déportés (femmes et enfants) pour être vendus sur les marchés aux esclaves en rappelant qu'en Turquie ce n'est qu'en 1924 que furent interdits par Atatürk les marchés aux esclaves. Trois mois plus tard Alphonse II d'Aragon (1448/1495) roi de Naples reprenait la ville aux musulmans. Dans le blason de la ville, un croissant emblème des musulmans fut mis dans la gueule du poisson, symbole d'Otrante, pour célébrer cette libération. Voir illustration, emprunt au net.

Des cadavres des habitants martyrisés furent retrouvés. 800 d'entre-eux furent inhumés dans la cathédrale d'Otrante dans une chapelle située dans l'abside et appelée « chapelle des martyrs ». D'autres furent inhumés à Naples dans l'église Sainte Catherine de Formiello (piazza Enrico de Nicola, près de la « Porta Capuana »). Les hommes furent décapités soit dans la cathédrale d'Otrante où la population s'était réfugiée, soit sur la colline de Minerve (aujourd'hui Minervino di Lecce un peu au sud-ouest d'Otrante). Le billot sur lequel ils furent décapités est également conservé dans la chapelle des martyrs de la cathédrale.

Dans la cathédrale d'Otrante construite de 1080 à 1088, on trouve également un groupe sculpté dans le transept droit en souvenir de la victoire de la flotte chrétienne sur la flotte musulmane le 7 octobre 1571 à Lépante (golfe de Patras) en rappelant que 4 galères de la Maison de Savoie participèrent à cette bataille (avec l'Espagne, Venise, Gênes, Malte et la papauté). Sur cette bataille de Lépante, voir le tome 1 de « La Croix de l'Occident » de Max Gallo (ouvrage publié chez Fayard en 2005)

Tous les massacrés par les Turcs à Otrante en juillet 1480 furent béatifiés par le pape Clément XIV le 14 décembre 1771 et canonisés par le pape François le 12 mai 2013.

Alphonse d'Aragon fit construire à Otrante, un château-forteresse de 1484 à 1489. Celui-ci a inspiré un auteur (Horace Walpole) en 1764.

La ville compte actuellement dans les 5.700 habitants.

 

Lecce : La ville est aujourd'hui peuplée d'environ 95.000 habitants. Elle est chef-lieu de la province qui porte son nom dans la région des Pouilles. Elle est le siège de l'université du Salento. Elle est à 13 kms de la mer Adriatique à l'est et à 26 kms du golfe de Tarente à l'ouest. Brindisi est à 38 kms au nord par la route 613.

La ville fut fondée par les Grecs au IVe siècle avant notre ère. Les Romains s'en emparèrent vers l'an -269 et l'appelèrent « Lupiae », puis plus tard « Alesium ».

Après la chute de l'empire romain d'Occident, la ville fut la proie successive des Ostrogoths, des Byzantins, des Lombards, des Magyars (venus de Hongrie) puis à nouveau des Byzantins, des Normands, de Frédéric II de Souabe, de l'Autriche, de l'Espagne…

Durant la période espagnole, Charles Quint fit restaurer en 1553 un château plus ancien et qui depuis s'appelle « Castello di Carlo V ».

La période XVIe/XVIIIe siècles fut la grande période de Lecce durant laquelle furent construits de nombreux monuments (il y a 29 églises à Lecce, les plus intéressantes du point de vue touristique sont la cathédrale et l'église Sainte Croix : « basilica di Santa Croce ») avec un important développement de l'art baroque qui fit considérer Lecce comme une capitale du baroque et qui la fit surnommer « la Florence baroque », « la Florence du sud » ou encore « l'Athènes des Pouilles ».

Mais c'est durant cette période qu'arriva en 1656 une épidémie de peste. Lorsque cette épidémie s'arrêta, les habitants en attribuèrent le mérite à Saint Oronce (Sant' Oronzo) qui naquit en l'an 22, se convertit, rencontra successivement Saint Pierre puis Saint Paul et revint prêcher à Lecce sa ville natale. Néron s'était suicidé le 9 juin 68, mais une persécution qu'il avait ordonnée se poursuivait. Oronce fut arrêté et décapité le 26 août 68. Une église de Lecce construite à l'emplacement de la décapitation fut appelée « La capu te santu Ronzu » : la tête de Saint Oronce.

En outre, Saint Oronce est représenté à Lecce, en haut d'une colonne sur la « piazza Sant'Oronzo », à l'entrée de la cathédrale reconstruite entre 1659 et 1670 ainsi qu'en peinture dans la cathédrale et en statue au sommet du campanile de 70 mètres de haut terminé en 1682.

à signaler à Lecce une rue dénommée : « via Principi di Savoia » : rue des princes de Savoie.

J.D. 30 novembre 2019

Otrante et Lecce N°595
Partager cet article
Repost0
26 novembre 2019 2 26 /11 /novembre /2019 14:37

Locorotondo et Martina Franca N°594

 

 

Locorotondo et Martina Franca sont deux communes italiennes de la région des Pouilles distantes de seulement 6 kms et reliées entre elles par la route 172.

Elles occupent la partie centrale de la vallée d'Itria, vallée qui se développe d'ouest en est à l'intérieur du triangle Bari/Tarente/Brindisi. A la limite ouest on trouve Noci et Alberobello et du côté est : Ostuni et Ceglie Messapico.

Cette vallée est réputée pour ses trulli, ses oliviers et ses vignes. Locorotondo comme Martina Franca ont un vin DOC (denominazione di Origine Controllata).

Sur la RAI 3 il existe une émission intitulée « Kilimangiaro » qui procède chaque année à l'élection « des plus beaux villages italiens ». Locorotondo comme Martina Franca s'y sont retrouvés.

Juste au sud de Locorotondo se trouve le site archéologique de Grofoleo avec des témoignages (poteries…) remontant jusqu'au troisième millénaire avant notre ère, ce qui montre que cette région des Pouilles fut occupée depuis la haute antiquité.

 

Locorotondo : la ville fut fondée au dixième siècle de notre ère, sur une colline avec des rues concentriques ce qui lui vaut son nom qui signifie : « lieu rond », aussi rond que les cinq voyelles qui rentrent dans son nom !

La ville appartint d'abord aux moines bénédictins de Monopoli puis passa sous la coupe des Hospitaliers (appelés successivement : Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, Chevaliers de Rhodes puis ordre de Malte) puis sous celle de Frédéric II de Souabe, de Charles d'Anjou, des Autrichiens, des Bourbons de Naples, puis du royaume de Sardaigne en octobre 1860 et enfin du royaume d'Italie (17 mars 1861). Cette multitude de souverainetés successives fut le sort de beaucoup de villes italiennes.

En rappelant au passage pour les Savoyards que la croix blanche fut d'abord celle des Hospitaliers (voir Samuel Guichenon : « Histoire Généalogique de la Royale Maison de Savoie » ouvrage publié en 1660.) ; et cette croix blanche remplaça l'aigle germanique dans le blason savoyard. Voir fiche N°46 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-3-croix-81965433.html

La ville compte aujourd'hui dans les 14.200 habitants et appartient administrativement à la ville métropolitaine de Bari.

Elle possède plusieurs églises intéressantes dont l'église dédiée à Saint Georges avec sur le tympan la représentation de Saint Georges terrassant le dragon. Voir illustration (emprunt au net). La lutte contre un dragon est de représentation courante dans les légendes ; voir par exemple Saint Théodore Tiron au sommet d'une colonne sur la piazzetta de Venise, ou l'archange Saint Michel terrassant le démon ou encore Seth terrassant le serpent Apophis ou Horus terrassant Seth dans l’Égypte antique, ce qui est gravé dans la pierre d'un mur du temple d'Edfou sur la rive gauche du Nil à mi-chemin entre Louxor (au nord) et Assouan (au sud). Les légendes égyptiennes étant antérieures aux autres on peut penser qu'elles ont inspiré celles ultérieures.

 

Martina Franca : a également 5 voyelles dans son nom mais seulement 4 identiques ; cette ville de 49.000 habitants fut fondée en l'an 1300 par un souverain de Tarente (Philippe 1er) sur la colline San Martino. La colline comme la ville doivent leur nom à Saint Martin de Tours. La cathédrale de la ville (construite entre 1747 et 1767) lui est d'ailleurs dédiée et sur le tympan de la façade une sculpture représente Martin partageant son manteau. La ville possède un palais ducal construit à partir de 1668 à l'emplacement d'un château de 1338, et ²à l'initiative de Martina Petracone Caracciolo (1640/1704) dont l'un des ancêtres fut Grand Chancelier du royaume de Naples de 1498 à 1520 et qui avait obtenu du roi de Naples le titre de duc de Martina Franca. Ce palais est aujourd'hui le siège de la mairie de Martina Franca et pour cette raison seule une petite partie se visite. Chaque année en juillet depuis 1975, se déroule à Martina Franca le « festival de la vallée d'Itria ».

La ville appartient à la province de Tarente.

J.D. 26 novembre 2019

 

 

 

 

Saint Georges et le dragon à Locorotondo

Saint Georges et le dragon à Locorotondo

Partager cet article
Repost0
24 novembre 2019 7 24 /11 /novembre /2019 09:50

Alberobello N°593

 

*Alberobello est une ville italienne de la région des Pouilles qui compte actuellement dans les 11.000 habitants et qui dépend administrativement de la ville métropolitaine de Bari qui regroupe 41 communes et 1,3 million d'habitants.

La ville est située à l'intérieur des terres à une vingtaine de kms au sud de Monopoli et à 15 kms de la mer Adriatique à vol d'oiseau.

La ville est célèbre pour ses trulli (un trullo, des trulli) : toits en forme conique au dessus des pièces d'une habitation. Il y en a dans d'autres communes des Pouilles mais c'est Alberobello qui en compte le plus avec environ 1500. Cette spécialité a permis à Alberobello d'être classée au patrimoine de l'Unesco depuis 1996, en rappelant au passage :

-que l'Unesco est un comité de l'ONU auquel adhèrent 195 États et dont le siège est à Paris.

-qu'il a été institué par une « convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel » le 16 novembre 1972

-que la création du comité du patrimoine mondial date de 1976

-que les premières inscriptions de sites remontent à 1978

-que les demandes d'inscriptions sont présentées par les États membres et qu'ils figurent d'abord sur une liste de « biens inscrits » durant la période d'instruction par l'Unesco avant de passer dans la liste du patrimoine mondial (ou d'être refusées).

-l'Italie et la Chine avec 55 sites chacune sur la liste du patrimoine mondial arrivent en tête du classement. La France en a 44 ce qui la classe en quatrième position, après l'Italie, la Chine et l'Espagne. L'Italie a en outre 36 sites sur la liste des « biens inscrits » c'est-à-dire en cours d'instruction.

*trois communes dont Alberobello ont dans leur sous-sol le réseau de la grotte de Castellana qui est située à peu près à mi-chemin entre Monopoli (au nord-est) et Alberobello (au sud-est).

Castellana est une ville d'environ 20.000 habitants qui dépend aussi administrativement de la ville métropolitaine de Bari. Le 23 janvier 1938 fut découvert la grotte qui fut explorée les années suivantes. Depuis, la commune a pris le nom de « Castellana-Grotte ». cette grotte formée il y a 90 millions d'années est pour l'essentiel à 70 mètres sous le niveau du sol. Elle possède un ensemble de concrétions (stalactites et stalagmites) tout à fait exceptionnel avec particulièrement une salle appelée « grotte blanche » classée 3 étoiles sur les guides Michelin. Les touristes, très nombreux, peuvent actuellement parcourir un peu plus de 3 kms dans cette grotte.

La commune est également un centre de pèlerinages dédiés à la vierge Marie.

On trouvera en illustration 2 photos de trulli à Alberobello, emprunt au net.

J.D. 24 novembre 2019

Alberobello N°593
Alberobello N°593
Partager cet article
Repost0
22 novembre 2019 5 22 /11 /novembre /2019 17:58

Monopoli N°592

 

Il ne faut pas confondre le jeu de Monopoly inventé en 1933 en s'inspirant d'un autre jeu de 1902 et la ville italienne de Monopoli située sur la côte adriatique dans la province de Bari (qui est devenue la ville métropolitaine de Bari le 1er janvier 2015) et la région des Pouilles (La Puglia).

*Cette ville située à l'intérieur du triangle Bari (à 40 kms au nord-ouest), Tarente (à 50 kms au sud), Brindisi (à 60 kms au sud-est) et qui n'est qu'à 20 kms au nord d'Alberobello (ville célèbre pour ses trulli : toits coniques au dessus de chaque pièce d'une habitation) compte aujourd'hui dans les 50.000 habitants.

*Elle fut fondée par les Grecs et reçut le nom de Monos-polis (ville unique). Elle fut d'abord sous la dépendance d'Egnazia port sur la côte adriatique fondé au quinzième siècle avant notre ère. Cette ville d'Egnazia fut détruite par Totila roi des Ostrogoths vers l'an 545.

*Les Romains s'emparèrent du sud de l'Italie (Pouilles et Calabre) en l'an 272 avant Jésus-Christ. La voie romaine Appia qui fut en grande partie remplacée par la via Traiana, passait à Monopoli. La ville suivit alors le sort de Rome jusqu'à la chute de l'empire romain d'Occident (en septembre de l'an 476). Elle devint ensuite la proie successive des Normands, des Byzantins, des Suèves (venus de Bavière), de Venise en 1484, des Espagnols en 1545, de l'Autriche en 1713, des Bourbons de Naples en 1734 puis fut rattachée au royaume de Sardaigne en octobre 1860 qui devint le royaume d'Italie le 17 mars 1861.

 

*Ces souverainetés nombreuses (comme ce fut le cas de beaucoup de villes italiennes) laissèrent leur empreinte sur le patrimoine :

-l'abbaye bénédictine Santo Stefano occupant un château daté de 1086.

-la cathédrale Madonna della Maria construite à partir de 1107. Ce premier édifice fut en grande partie détruit en 1528 lors du siège de la ville par Alfonso de Avalos (1502/1546), marquis del Vasto, à la tête des troupes de Charles Quint. Elle fut reconstruite de 1742 à 1772 et obtint le titre de basilique en 1921

-l'église Santa Maria l'Amalfitaine du XIIe siècle. Cette église fut construite suite à un vœu de marins rescapés d'un naufrage en 1059.

-l'Hôpital réalisé par l'ordre de Malte à partir de 1350

-le château construit à la fin du onzième siècle, sous Henri IV (pas le roi de France mais l'empereur germanique). Il fut rénové au seizième siècle sous Charles Quint.

-le palazzo Palmieri au XVIIIe siècle, construit par la famille Palmieri qui était la plus importante de Monopoli à l'époque. La famille l'a possédé jusqu'en 1921 date où le dernier descendant sans héritier l'a légué à une institution charitable. Le bâtiment a abrité un « Institut national de l'art » de 1965 à 1990. Il est maintenant un musée.

-le musée archéologique d'Egnazia ; la visite de ce musée peut-être couplée avec le site archéologique de l'antique cité d'Egnazia située en bordure de côte à environ 10 kms au sud de Monopoli. Ce site archéologique dépend de la commune de Fasano, à l'intérieur des terres.

 

*Sur le bulletin municipal de Monopoli on trouve cette annonce : « A Monopoli la più grande case di Babbo Natale di Puglia » (à Monopoli la plus grande crèche du père Noël des Pouilles), voir illustration.

J.D. 22 novembre 2019

 

annexe : récapitulation des notes relatives à la région des Pouilles :

 

*Douze frères une sœur N°518

*Canosa et Canossa N°530

*Le Gargano N°543

*un triangle grec en Italie N° 547 à 549  (547 : Bari; 548: Brindisi; 549 : Tarente)

*Les duchés italiens de Napoléon seconde partie N°559 (Otrante)

*Frédéric II et les châteaux en Italie N°583

*Margherita di Savoia N°591

*Monopoli N°592

*Alberobello N°593

*Locorotondo et Martina Franca N°594

*Otrante et Lecce N°595

*Gallipoli N°596

*D'Otrante à Santa Maria di Leuca N°597

 

 

Monopoli N°592
Partager cet article
Repost0