Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 juillet 2021 2 13 /07 /juillet /2021 15:54

Ultima ratio regnum N°701

 

Ultima ratio regnum est une devise latine qui fut gravée sur les fûts de canons qui furent fabriqués durant le règne de Louis XIV. La devise signifie : « dernier argument des rois » sous-entendu après l’échec des autres moyens (pourparlers …). Le règne de Louis XIV s’illustra par une succession de guerres, mais il en fut de même avant et ensuite !

Voici un rappel d’événements :

 

I) les guerres et peste :

*1337/1453 : guerre de Cent Ans. Celle-ci se termina par une victoire française le 17 juillet 1453 à Castillon (commune devenue Castillon la bataille ; située sur la Dordogne dans le département de la Gironde à une cinquantaine de kms à l’est de Bordeaux). En 2021, à Castillon, des spectacles du 16 juillet au 21 août rappellent cette bataille.

Mais la France fut un vainqueur vaincu car toutes les opérations de la guerre s’étaient déroulées sur le territoire français ! Voir la fiche N°109 http://jean.delisle.over-blog.com/la-guerre-de-cent-ans-n-109

*1346/1353 : épidémie de peste noire. Celle-ci venue de Chine transita par l’Afrique du Nord, débarqua à Marseille et se répandit dans toute l’Europe où elle fit selon les estimations 25 millions de morts soit le 1/4 de la population de l’époque.

*guerres d’Italie : 1494/1559

*1562/1598 : guerres de religions en France. La saint Barthélémy date du 24 août 1572

*1618/1648 : guerre de Trente Ans

*1648/1653 : en France : la Fronde (guerre civile)

*1667/1668 : guerre de Dévolution (entre la France et l'Espagne)

*1672/1678 : guerre de Hollande

*1688/1697 : guerre de la ligue d’Augsbourg

*1701/1714 : guerre de succession d’Espagne

*1733/1738 : guerre de succession de Pologne

*1740/1748 : guerre de succession d’Autriche

*1756/1763 : guerre de Sept Ans

*1775/1783 : guerre d’Indépendance américaine

 

II) autres événements :

*1589/1610 : règne de Henri IV

*1610/1643 : règne de Louis XIII

*1643/1715 : règne de Louis XIV

*1715/1774 : règne de Louis XV

 

*1661/1682 : construction du château de Versailles

*16 octobre 1685 : révocation de l’édit de Nantes. De nombreux protestants quittent la France avec leur savoir et leur fortune

*hivers rigoureux : 1709 et 1788/1789

*années de sécheresse : 1718, 1748, 1754, 1757, 1759, 1767, 1772, 1778, 1784, 1785, 1788, 1790

Sur l’hiver 1709, voici ce qu’écrit Voltaire dans « le Siècle de Louis XIV » au chapitre XXX (texte publié en 1751) :

« La nature conspira avec la fortune pour accabler l’État. Le cruel hiver de 1709 força le roi de remettre aux peuples neuf millions de tailles dans le temps qu’il n’avait pas de quoi payer ses soldats. La disette des denrées fut si excessive qu’il en coûta quarante-cinq millions pour les vivres de l’armée. La dépense de cette année 1709 montait à deux cent vingt et un millions et le revenu ordinaire du roi n’en produisit que quarante-neuf... ».

L’accumulation durant des siècles des guerres à répétition, des épidémies, des mauvaises récoltes dûes aux intempéries et des impôts de plus en plus lourds provoquèrent le même effet que la vapeur dans la marmite à Denis Papin ; cela explosa…. En 1789 !

On trouvera en illustration un tableau de Jean-Pierre Houel (1735/1813) montrant la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 (photo Stock-Alamy).

J.D. 13 juillet 2021

 

 

 

 

 

 

 

Ultima ratio regnum N°701
Partager cet article
Repost0
12 juillet 2021 1 12 /07 /juillet /2021 15:16

Le renard et l’écureuil N°700

 

« Il ne se faut jamais moquer des misérables,

Car qui peut s'assurer d'être toujours heureux ?

Le sage Ésope dans ses fables

Nous en donne un exemple ou deux ;

Je ne les cite point, et certaine chronique

M'en fournit un plus authentique.

Le Renard se moquait un jour de l'Écureuil

Qu'il voyait assailli d'une forte tempête :

Te voilà, disait-il, près d'entrer au cercueil

Et de ta queue en vain tu te couvres la tête.

Plus tu t'es approché du faîte,

Plus l'orage te trouve en butte à tous ses coups.

Tu cherchais les lieux hauts et voisins de la foudre  :

Voilà ce qui t'en prend ; moi qui cherche des trous,

Je ris, en attendant que tu sois mis en poudre.

Tandis qu'ainsi le Renard se gabait ,

Il prenait maint pauvre poulet

Au gobet  ;

Lorsque l'ire du Ciel à l'Écureuil pardonne :

Il n'éclaire plus, ni ne tonne ;

L'orage cesse ; et le beau temps venu

Un chasseur ayant aperçu

Le train de ce Renard autour de sa tanière :

" Tu paieras, dit-il, mes poulets. "

Aussitôt nombre de bassets

Vous fait déloger le compère.

L'Écureuil l'aperçoit qui fuit

Devant la meute qui le suit.

Ce plaisir ne lui dure guère,

Car bientôt il le voit aux portes du trépas.

Il le voit ; mais il n'en rit pas,

Instruit par sa propre misère. »

Jean de La Fontaine (1661)


 

Cette fable circula sous le manteau avant d’être imprimée en 1861 pour le bicentenaire de l’arrestation de Nicolas Fouquet surintendant des finances depuis 1653, qui avait été un protecteur de Jean de La Fontaine.

Le titre de « surintendant des finances » correspondait à ce que l’on appelle aujourd’hui un ministre des finances. Ce Fouquet (né en 1615) était donc un homme puissant et riche. Il possédait le château de Vaux-le-Vicomte (dans la Seine-et-Marne, à 5 kms de Melun), ainsi que l’île de Belle-Île (île du Morbihan) qu’il avait acquise en 1658 et qu’il avait commencé à faire fortifier ; mais il avait un ennemi en la personne de Colbert qui alimenta le roi en rapports contre Fouquet. Le roi (Louis XIV alors âgé de 23 ans) donna l’ordre le 5 septembre 1661 au lieutenant des mousquetaires Charles d’Artagnan d’arrêter Fouquet. L’affaire fut bien préparée et Fouquet surpris ne put ni fuir ni résister. Un tribunal aux ordres le condamna à la confiscation des biens et à la prison à vie. Il fut interné dans la forteresse de Pignerol (Pinerolo) située en Italie dans la province de Turin. Cette forteresse fut annexée par la France à 3 reprises et c’est durant l’une de ces périodes que Fouquet y fut. Il y mourut isolé et ignoré le 23 mars 1680. Colbert était resté seul maître des finances !

Dans la fable, le renard représente Colbert et l’écureuil Fouquet. A l’époque en breton « fouquet » signifiait « écureuil », et l’écureuil figurait dans le blason de la famille Fouquet.

On trouvera en illustration une vue aérienne de Belle-Île, ainsi qu’une vue de Pignerol en 1650, emprunts au net.

J.D. 12 juillet 2021


 



 

 

 

Belle-Île et la citadelle de Pignerol
Belle-Île et la citadelle de Pignerol

Belle-Île et la citadelle de Pignerol

Partager cet article
Repost0
18 juin 2021 5 18 /06 /juin /2021 13:41

Un homme affable et à fables suite N°699

 

C’est à ses fables que Jean de La Fontaine doit sa notoriété. Si la société humaine évolue, la nature humaine par contre ne change guère à travers les siècles, de même que la perception que les humains ont des animaux. En utilisant les animaux pour caricaturer ses semblables, Jean de La Fontaine a fait de ses fables et des maximes qui en découlent des textes de portée universelle dans l’espace et dans le temps.

Le loup carnassier arrive en tête puisque on le retrouve dans 26 fables, viennent ensuite le renard rusé et trompeur (25 fables) puis le chien servile (24 fables) ; le lion, l’âne etc. Lorsque sur les insistances de Colbert, Louis XIV fit arrêter le surintendant Fouquet ; La Fontaine rédigea une fable intitulée : « « Le renard et l’écureuil » ; Colbert étant le renard et Fouquet l’écureuil. Cette fable ne fut pas publiée ; elle circula sous le manteau avant d’être imprimée en 1861.

Pour beaucoup d’auteurs, La Fontaine copia ou à tout le moins s’inspira des fabulistes grecs antiques et particulièrement d’Ésope. En vérité, on ne sait pas plus si Ésope exista réellement pour les fables que Homère pour les textes sur la guerre de Troie ; mais il fut mis un nom sur un certain nombre d’œuvres. L’époque attribuée à Ésope est le sixième siècle avant notre ère, cela correspond à la grande époque de la Grèce (VIe au IV e siècles) ; voir fiche N° 79 http://jean.delisle.over-blog.com/article-le-siecle-de-pericles-112313216.html Ce fut l’époque où les cités grecques unies mirent l’Asie (la Perse) en échec. A ce stade, je ne résiste pas à l’envie de citer un extrait de Victor Hugo dans « Les trois cents » (il s’agit des 300 Spartiates) texte daté du 14 juin 1873 et intégré à la Légende des siècles :

 

« L’Asie est monstrueuse et fauve ; elle regarde

Toute la terre avec une face hagarde,

Et la terre lui plaît, car partout il fait nuit ;

L’Asie, où la hauteur des rois s’épanouit,

A ce contentement que l’univers est sombre ;

L’Asie en ce sépulcre a la couronne au front,

Nulle part son pouvoir sacré ne s’interrompt,

Elle règne sur tous les peuples qu’on dénombre,

Et tout ce qui n’est point à l’Asie est à l’ombre,

A la nuit, au désert, au sauvage aquilon ;

Toutes les nations rampent sous son talon

Ou grelottent au nord sous la bise et la pluie ;

Mais la Grèce est un point lumineux qui l’ennuie :

Il se pourrait qu’un jour cette clarté perçât,

Et rendit l’espérance à l’univers forçat.

L’Asie obscure et vaste en frémit sous son voile ;

Et l’énorme noirceur cherche à tuer l’étoile. »

 

On peut considérer ce texte comme toujours d’actualité ; il suffit de remplacer le mot « Grèce » par « Formose ou Taïwan » !

L’utilisation d’animaux à des fins de personnification remonte même plus loin qu’au temps de la Grèce antique puisque on la retrouve chez les Égyptiens qui donnèrent une forme animale à beaucoup de leurs dieux : le bœuf Apis (représentation de Ptah) , le dieu faucon Horus (fils d’Isis et d’Osiris), le dieu chacal Anubis, la déesse chatte Bastet, la déesse lionne Sekmet, la déesse Hathor à cornes de vache, le dieu bélier Khnoum, les déesses vautours Mout ou Nekhabet, la déesse cobra Ouadjet, le dieu crocodile Sobek, le dieu scribe Thot à tête d’ibis, la déesse hippopotame Thoueris…

Une place particulière doit être faite pour Seth dieu du mal (il tua son frère Osiris) représenté avec une tête animale composite que certains associent avec le cochon !

On trouvera en illustration deux médailles de la Monnaie de Paris sur les fables : « le corbeau et le renard » et « la cigale et la fourmi ».

J.D. 18 juin 2021

médailles sur le thème des fables
médailles sur le thème des fables

médailles sur le thème des fables

Partager cet article
Repost0
11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 20:37

Un homme affable et… à fables N°698

 

Première partie :

C’est le 8 juillet 1621 que Jean de La Fontaine naquit à Château-Thierry (ville qui a aujourd’hui dans les 15.000 habitants et qui est située sur la Marne dans le département de l’Aisne sur l’axe Paris-Reims).

Pour le quatre-centième anniversaire de la naissance de notre fabuliste national, beaucoup d’événements sont prévus ou se sont déjà déroulés ; 230 sont labellisés pour le quadricentenaire pour l’ensemble de la France ; dont :  :

*17 mai 2021 : émission de Stéphane Bern sur Jean de La Fontaine dans le cadre de la série « secrets d’histoire ».

*Numéro spécial du Point sur Jean de La Fontaine (juin 2021)

*émission sur le thème des fables de la monnaie de Paris et émission de pièces à l’effigie de Jean de La Fontaine (10, 20 et 100 euros en argent et 5 euros en or) avec une première à Château-Thierry le 8 juin et un concert à Paris le 23 juin (de la loge Olympique) pour le lancement.

mais pour fêter dignement l’événement en 2021, c’est à Château-Thierry qu’il faudrait être :

*19 mai réouverture après covid du musée consacré à Jean de La Fontaine, (situé rue ...Jean de La Fontaine) inauguré en 1876 dans sa maison natale, classé aux monuments historiques le 8 janvier 1910, restauré de 2008 à 2015.

*19 mai, aux bords de la Marne : inauguration d’une œuvre monumentale dédiée à Jean de La Fontaine, voir illustration

*22 mai : baptême d’une rose au nom de Jean de La Fontaine

*exposition dans la rue piétonne sur le thème de 5 fables

*concours international de fables avec plus de 300 participants

*concours organisé par la librairie ...des fables

*du 4 avril au 20 juin exposition de peintures sur le thème : « hommage à Jean de La Fontaine »

*du 8 juin au 26 août : exposition : « écoute voir La Fontaine »

*du 19 mai au 17 octobre : les fables en briques lego

etc

Les Castelthéodoriciennes et les Castelthéodoriciens en font donc beaucoup pour honorer leur grand homme ; mais ils ont raison.

Les parents de Jean de La Fontaine auraient voulu qu’il fasse une carrière ecclésiastique mais cela ne lui convenait pas, il fit des études de droit, obtint en 1649 un diplôme d’avocat.
Il s’était marié le 10 novembre 1647 avec Marie Héricart dont il eut un fils (Charles). Mais très vite, l’écriture fut sa passion.

 

On lui doit 243 fables publiées entre 1668 et 1694. Il fut reçu à l’Académie en 1684. Fut ami avec Molière, Boileau, Racine, fut très proche du surintendant Fouquet qui devint un protecteur de La Fontaine. Mais lorsque Louis XIV décida le 5 septembre 1661 de faire arrêter Fouquet par d’Artagnan capitaine des mousquetaires, La Fontaine jugea opportun de s’exiler quelques temps à Limoges.

S’il devint célèbre par les fables, il écrivit dans bien d’autres domaines : romans, comédies, ballades, sonnets, poèmes, et publia même entre 1665 et 1674 une série de contes licencieux.

Il mourut le 13 avril 1695 et fut d’abord inhumé au cimetière des Saints Innocents à Paris avant d’être au Père Lachaise. Il avait lui-même préparé son épitaphe, dont texte ci-après :

 

« Jean s'en alla comme il était venu,
Mangeant son fonds après son revenu ;
Croyant le bien chose peu nécessaire.
Quant à son temps, bien sçut le dispenser :
Deux parts en fit, dont il souloit passer
L'une à dormir, et l'autre à ne rien faire. « 

 

Partager sa vie entre dormir et ne rien faire ne fait pas partie des maximes des fables mais montre que notre fabuliste ne se prenait pas au sérieux ce qui est tout à son honneur. Cela peut cependant inspirer certains lecteurs !

J.D. 11 juin 2021

 

 

 

 

 

sculpture pour Jean de La Fontaine

sculpture pour Jean de La Fontaine

Partager cet article
Repost0
6 juin 2021 7 06 /06 /juin /2021 11:13

Santa Maria del Fiore N°697

 

En 1851, Alexandre Dumas publiait « Une année à Florence ». Ce qu’il écrit sur la construction de la cathédrale de Florence présente beaucoup d’intérêt. Voici un extrait de son texte :

« Vers l’an 1294, la république de Florence se trouvait, grâce à sa nouvelle constitution, jouir d’une tranquillité profonde. En même temps qu’elle faisait entourer la ville d’une nouvelle enceinte, revêtir de marbre le baptistère de Saint-Jean, bâtir son Palais Vieux et élever la tour du grenier Saint-Michel, elle résolut de faire réédifier avec une magnificence digne d’elle, et par conséquent sur de plus larges proportions, l’ancienne cathédrale dédiée d’abord au saint Sauveur, puis à sainte Reparata. En conséquence, la commune se rassembla et rendit ce décret : attendu que la haute prudence d’un peuple de grande origine doit être de procéder dans ses affaires, de façon que l’on reconnaisse, d’après ce qu’il fait, qu’il est puissant et sage, nous ordonnons...de faire le modèle et le dessin de la reconstruction de Sainte-Reparata, avec la plus haute et la plus somptueuse magnificence qu’il pourra y mettre…

Arnolfo…. Se mit hardiment à l’œuvre, et fit un modèle qui réunit si unanimement les suffrages, qu’il fut décidé qu’on le mettrait immédiatement à exécution...la première pierre fut posée, en 1208 (Alexandre Dumas commet une erreur, ce qui est rare, car la première pierre ne fut posée qu’en 1296), par le cardinal Valeriano, envoyé exprès par le pape Boniface VIII, le même qui, entré au pontificat comme un renard, devait dit son biographe, s’y maintenir comme un lion et y mourir comme un chien.

La nouvelle cathédrale commença donc de s’élever, sous la gracieuse invocation de Sainte-Marie-des-Fleurs…

L’architecte avait tout calculé pour l’exécution du dôme, excepté la brièveté de la vie. Deux ans après la première pierre posée, Arnolfo mourut, laissant sa bâtisse à peine commencée aux mains de Giotto, qui, au dessin primitif, ajouta le campanile. Puis les années s’écoulèrent encore ; Thadéo Gaddi succéda à Giotto, André Orgagna à Gaddi, et Philippe à André Orgagna, sans qu’aucun de ces grands entasseurs de marbres eût osé commencer l’exécution de la coupole. Le monument avait donc déjà usé cinq architectes, et restait encore inachevé , lorsque en 1417 Philippe Brunelleschi entreprit cette œuvre gigantesque qui n’avait de modèle dans le passé que Sainte-Sophie de Constantinople, et qui ne devait avoir de rivale dans l’avenir que Saint Pierre de Rome….

Le dôme ne fut jamais terminé….

Tel qu’il est et tout inachevé que l’ont laissé les vicissitudes qui s’attachent aux monuments comme aux hommes, le dôme, tout incrusté de marbre blanc et noir, avec ses fenêtres ornées de colonnes en spirales, de pyramides et de statuettes, ses portes surmontées de sculptures de Jean de Pise ou de mosaïques de Guirlandajo, n’en est pas moins un chef-d’œuvre, qu’à la prière de son premier architecte les tremblements de terre et la foudre ont respecté. Son premier aspect est magnifique, imposant, splendide, et rien n’est beau comme de faire, au clair de lune, le tour du colosse accroupi au milieu de sa vaste place comme un lion gigantesque. »

 

La cathédrale a 155 mètres de longueur sur 90 de large. La coupole a 50 mètres de diamètre à sa base et 91 mètres de hauteur. On y accède par un escalier de 463 marches ! C’est du haut du campanile qu’on a la plus belle vue sur la coupole ; mais pour parvenir à la plate-forme du campanile il y a 416 marches !. L’édifice fut consacré le 25 mars 1436 ; le pape en exercice (Eugène IV) fit don d’une rose en or. C’est à ce don que la cathédrale de Florence doit son nom de « Sainte Marie de la fleur ». Le monument fut classé en 1982 au patrimoine de l’Unesco.

sur Florence, voir sur ce blog les notes N° 45, 81, 144, 146, 208, 285, 451, 508, 509, 512, 537, 651, 695.

En illustration une vue de la cathédrale avec sa coupole et son campanile, emprunt au net; en fond de plan : des collines toscanes.

J.D. 6 juin 2021

Santa Maria del Fiore N° 697
Partager cet article
Repost0
19 mai 2021 3 19 /05 /mai /2021 14:39

Venise en dates N°696

*Les Vénètes furent les populations les plus anciennes connues de la région de Venise. Ils ont donné leur nom à la Vénétie et à Venise ; C’est en l’an 181 avant Jésus-Christ que les Romains intégrèrent la région et construisirent une frontière fortifiée à Aquilée (Aquiléa)

*C’est en l’an 49 avant Jésus-Christ que les Vénètes obtiennent la citoyenneté romaine

*25 mars 421 : date (légendaire) de la fondation de Venise suite à l’invasion d’Attila et des Huns ; des populations s’étant réfugiées dans les îles de la lagune. Après les Huns viendront les Ostrogoths puis les Lombards.

*En 452 : Attila détruit complètement Aquilée

*en 697 : élection du premier doge (Paoluccio Anafesto)

*en 814 : début de la construction du premier palais des doges

*en 828 : le corps de Saint Marc dérobé à Alexandrie arrive à Venise. Saint Marc remplace Saint Théodore Tiron comme saint patron de Venise

*en 832 : début de construction de la basilique Saint Marc. Cette basilique sera reconstruite en 976 et une troisième fois de 1063 à 1094

*en 976 : le doge Pietro Candiano accusé d’être trop favorable à Byzance est massacré par la population.

*en 992 : « bulle d’or » de l ‘empereur byzantin qui garantit liberté et sécurité aux Vénitiens

*en 1000 : la flotte de Venise élimine les pirates de l’Adriatique. Première fête du « mariage de Venise et de la Mer »

*en 1094 : consécration de la basilique San Marco

*en 1095 : Venise participe à la première croisade

*1104 : fondation de l’arsenal

*en 1204 : les Vénitiens détournent la quatrième croisade qui, au lieu d’aller libérer Jérusalem, s’empare de Constantinople. Les Vénitiens rapportent un important butin dont les 4 chevaux de bronze

*de 1271 à 1295 : voyage en Chine du Vénitien Marco Polo

*en 1284 : frappe du premier ducat de Venise

*en 1348 : la peste fait périr la moitié de la population de Venise

*en 1380 : victoire navale de Venise sur Gênes (bataille de Chioggia)

*5 mai 1432 : Francesco da Carmagnola, condottiere au service de Venise accusé de trahison est décapité sur la Piazzetta

*en 1489 : Venise s’empare de Chypre

*1499 : début des guerres entre Venise et l’empire ottoman, inauguration de la tour de l’horloge

*14 mai 1509 : défaite de Venise contre les troupes françaises de Louis XII à Agnadel

*en 1522 : les Ottomans s’emparent de Rhodes

*1556 : les Ottomans s’emparent des îles du Dodécanèse (îles grecques le long de la côte turque)

*en 1571 : les Ottomans s’emparent de Chypre ; la flotte ottomane détruite à la bataille de Lépante par les flottes chrétiennes, mais les Turcs conservent Chypre

*en 1630 : nouvelle épidémie de peste

*en 1669 : les Ottomans (Turcs) s’emparent de la Crète

*en 1708 : la lagune gèle durant l’hiver

*en 1720 : ouverture du café Florian

*16 mai 1792 : inauguration du théâtre d’opéras de La Fenice

*en 1797 : invasion des troupes françaises

*en 1798 : cession de la Vénétie à l’Autriche ; la France la récupère en 1804 et la perd à nouveau en 1815

*1836 : premier incendie de La Fenice

*en 1846 : première liaison ferroviaire avec la terre ferme

*en 1866 : la Vénétie rejoint le royaume de Sardaigne qui devient en 1871 le royaume d’Italie

*en 1895 : création de la Biennale de Venise »

*en 1902 : le campanile de Saint Marc s’écroule il est reconstruit entre 1902 et 1912

*en 1907 : loi italienne sur les ports qui permet 10 ans plus tard des expropriations et la création du port pétro-chimique de Marghera.

*en 1932 premier festival du cinéma

*4 novembre 1966 : les « hautes eaux » atteignent 1,94 mètre (record connu)

*en 1996 : un nouvel incendie détruit La Fenice, réouverture le 12 novembre 2003

*2003 : début d’exécution du projet MOSE (Modulo Sperimentale Elettromeccanico) pour protéger Venise des inondations

*juin 2014 arrestation de 35 personnes dont le maire de Venise (Georgio Orsoni), le président de la région Vénétie (Maurizio Galan) et un contrôleur de la Cour des Comptes italienne pour corruption sur le marché MOSE.

*3 octobre 2020 : le système MOSE est réputé fonctionner.

En illustration : un plan de la lagune et des passages vers l’Adriatique (emprunt au net)

J.D. 19 mai 2021

 

 

récapitulation des notes de ce blog qui concernent Venise :

(références du blog : jean.delisle.over-blog.com)

*N°45 : Les Républiques en Italie,

*N°144 : Florence et Venise,

*N°225 : les chevaux de Saint Marc

*N°227 : le lion de Saint Marc

*N°270 : Santa Maria della Salute

*N°271 : San Zaccaria

*N°272 : Ca' d''Oro

*N°273 : La Vénétie

*N°274 : 4 doges

*N°275 : Santa Maria Gloriosa dei Frari

*N°276 : l'église Saint Roch à Venise

*N°277 : Venise française, Venise autrichienne

*N°278 : l'Arsenal

*N°279 : la bataille d'Agnadel

*N°309 : le ghetto de Venise

*N°324 : L'Acqua alta et Mose à Venise

*N°325 : Venise et les fêtes

*N°328 : l'Italie et la philatélie

*N°348 : Ludovico Manin

*N°416 : San Zanipolo

*N°417 : Sainte Marie des Miracles

*N°418 : les ponts sur le Grand Canal

*N°419 : Sainte Lucie et Sainte Marie de Nazareth

*N°420 : la maison de Goldoni à Venise

*N°421 : la palais Labia à Venise

*N°422 : Véronèse et l'église Saint Sébastien

*N°423 : Santa Maria Formosa

*N°424 : L'église Saint Job

*N°425 : San Stefano

*N°426 : San Giacomo

*N°427 : Les deux églises de Palladio

*N°428 : Venise quelques repères chronologiques

*N°429 : Saint Lazare des Arméniens

*N°430 : le drapeau de Venise

*N°431 : la circulation à Venise

*N°475 : Ammiana et Costanzaco

*N°605 : Venise et les campaniles

*N°607 : les Tétrarques

*N°608 : Théodore Tiron

*N°609 : la douane de Venise

*N°610 : les horloges de Venise

*N°611 : le campo San Bartolomeo à Venise

*N°642 : Venise en 1618

*N°643 : Venise le 5 mai 1432

*N°694 : Venise en chiffres

*N°696 : Venise en dates

 


 

 

lagune de Venise

lagune de Venise

Partager cet article
Repost0
16 mai 2021 7 16 /05 /mai /2021 07:36

Portrait d’un condottiere N°695

 

Les capitaines d’armée qui mettaient leur science de la guerre au service d’une souveraineté furent appelés « condottieri » en Italie. Ils ralliaient le plus offrant, n’hésitant pas à combattre un jour ce qu’il défendaient la veille ! Voici le portrait d’un digne représentant de l’espèce !

John Hawkwood naquit en Angleterre en 1323, fit ses armes contre la France dans le cadre de la guerre de Cent Ans, se distingua par le saccage de la Provence puis passa en Italie en 1362 et commença par combattre le comte de Savoie (Amédée VI) pour le compte du marquis de Saluces (Saluzzo dans le Piémont ; de quoi en écrire un conte !) ; passa au service du pape en 1373, massacra en 1377 les populations de Cesena puis de Faenza (en Emilie-Romagne) ; fut nommé ambassadeur auprès du pape par le roi d’Angleterre Richard II, se mit au service de Padoue contre Vérone en 1397, au service de Florence contre Milan en 1390 puis mourut le 17 mars 1394. D’abord inhumé à Santa Maria del Fiore, il fut transféré en Angleterre à la demande des Anglais. A Santa Maria del Fiore ne subsiste qu’un portrait équestre de Hawkwood peint en 1436 par Paolo Uccello (1397/1475).

Le massacre des populations de Cesena et Faenza entraîna le dicton suivant en Italie : « Inglese italianato è un diavolo incarnato » (un Anglais italianisé est un diable incarné).

Dans « Une année à Florence », texte publié en 1851, voici ce qu’écrit Alexandre Dumas sur Hawkwood :

« Jean Hawkwood était assez peu respectueux envers les gens de sa religion et d’avance sentait son hérétique d’une lieue. Un jour, deux frères convers étant allés lui faire une visite dans son château de Montecchio : Dieu vous donne la paix lui dit un des deux moines. Le diable t’enlève ton aumône lui répondit Hawkwood. Pourquoi nous faites-vous un si cruel souhait ? Demanda alors le pauvre frère tout ébouriffé d’une pareille réflexion. Eh ! Pardieu ! Répondit Hawkwood, ne savez-vous donc pas que je vis de la guerre ? Et que la paix que vous me souhaitez me ferait mourir de faim.

Un autre jour, ayant abandonné le sac de Faenza à ses gens, il entra dans un couvent au moment où deux de ses plus braves officiers, se disputant une pauvre religieuse agenouillée au pied d’un crucifix, venaient de mettre l’épée à la main pour savoir celui des deux auquel elle appartiendrait. Hawkwood n’essaya pas de leur faire entendre raison ; il savait bien que c’était chose inutile avec les gens à qui il avait affaire. Il alla droit à la religieuse et la poignarda. Le moyen fut efficace, et à l’aspect du cadavre, les deux capitaines remirent leur épée au fourreau….

Ainsi Paul Uccello...le planta bravement sur son cheval de bataille, à qui, au grand désappointement des savants, il fit lever à la fois le pied droit de devant et le pied droit de derrière. Pendant trois siècles et demi en effet, les savants discutèrent sur l’impossibilité de cette allure, qui dirent-ils dans tout le genre animal n’appartient qu’à l’ours. Ce ne fut qu’il y a quelques années, qu’un membre du Jockey-Club s’écria en apercevant la fresque de Paolo : Tiens ! Il marche l’amble !

Cette exclamation mit les savants d’accord. »

On trouvera en illustration le tableau d’Uccello montrant Hawkwood à Santa Maria del Fiore.

J.D. 16 mai 2021

 

Hawkwood à Santa Maria del Fiore

Hawkwood à Santa Maria del Fiore

Partager cet article
Repost0
11 mai 2021 2 11 /05 /mai /2021 11:20

Venise en chiffres N°694

*Lagune (classée au patrimoine Unesco en 1987): 550 km² de superficie ; 600 millions de m³ d’eau qui communiquent avec l’Adriatique par 3 passes (Lido, Malamocco et Chioggia).

27 cours d’eau se déversent dans la lagune, tandis que les fleuves suivants se déversent dans l’Adriatique de part et d’autre de Venise : Le Pô (652 kms) ; l’Adige (410 kms) ; le Piave (220 kms) ; le Tagliamento (178 kms) ; le Brenta (174 kms) ; le Tartaro-Canalbianco (147 kms) ; le Bacchiglione (118 kms) ; la Livenza (112 kms). Le point altimétrique « zéro » qui permet de mesurer l’évolution du niveau de l’eau dans la lagune se trouve à la pointe de la douane de mer (punta della dogana). La lagune comprend 7 îles dites « majeures » et 42 dites « mineures » soit 49 îles non compris tous les îlots qui composent Venise.

 

*Venise : L’arrivée des Huns puis des Wisigoths poussa les populations de terre ferme à se réfugier sur les îles de la lagune. La date du 25 mars 421 a été retenue comme date de fondation de Venise. Le premier îlot occupé fut celui du Rialto.

La ville fut bâtie sur 125 îles séparées par 178 canaux traversés par 439 ponts dont 4 pour le Grand Canal (Le Rialto mis en service en 1591 sur 12.000 pilotis d’orme, longs de 3,50 mètres ; le pont de l’Académie en 1854, le pont des Scalzi en 1934 et le Pont de la Constitution en 2008). On peut y ajouter 9 ponts à Murano et 8 à Burano. Une des îles (Tronchetto) a été créée artificiellement dans les années 1960 pour créer des zones de stationnement proches de la gare Santa Lucia.

Le Grand Canal a 3247 mètres de long pour une largeur de 62 mètres. Il divise la ville en 6 quartiers (sestieri), 3 de chaque côté.

Venise est reliée à la terre ferme par le pont de la Liberté dont la partie ferroviaire (3601 mètres) a été inaugurée en 1846 et la partie routière (3623 mètres) en 1933.

 

*Les doges : l’augmentation de la population nécessita la mise en place d’instance et de règles de gouvernement. Il y eut ainsi un grand conseil, un conseil restreint de 10 membres, un sénat et divers collèges et au sommet de l’exécutif un doge élu à vie. 120 doges se succédèrent : le premier fut élu en l’an 697 (Paolo Lucio Anafesto) et le dernier (Ludovico Manin) fut élu le 9 mars 1789 et abdiqua le 12 mai 1797 suite à l’invasion des troupes françaises.

 

*Les rues : il y a environ 3000 rues à Venise reliées par 861 passages couverts (sotopoteghi). Une seule place est dénommée « Piazza » (Piazza San Marco) ; une seule « piazzale » (Piazzale Roma près de la gare), deux « piazzette » (la « Piazzetta » entre Saint Marc et la lagune) et la Piazzetta dei Leoncini (place des Lions entre la basilique et la tour de l’horloge) ; qu’une rue nommée « Strada » (la Strada Nova) et qu’une rue appelée « Via » (Via Garibaldi).

 

*Les monuments : Dans Venise même, il reste 148 églises, 170 campaniles, 535 palais et 7000 cheminées. Le campanile de Saint Marc daté du Xè siècle s’est écroulé le 14 juillet 1902 à 9 heures et 47 minutes. Il fut reconstruit entre 1903 et 1912. L’actuel a 100,06 mètres de haut dont 3,685 mètres pour l’ange (Gabriel) au sommet. Il comporte 5 cloches. Outre la basilique San Marco (consacrée en 1094, 4240 m² de mosaïques), les églises les plus intéressantes touristiquement sont : l’église Santa Maria Gloriosa dei Frari, Santa Maria della Salute, San Polo, San Francesco della Vigna, San Zaccaria, San Moisé, San Stefano, San Sebastiano…

La tour de l’horloge a été inaugurée en 1499, le cadran a 4,50 mètres de diamètre et les maures qui sonnent les heures 2,60 mètres de haut.

 

*Les musées : les principaux musées de Venise sont : le palais ducal, le musée San Marco à l’étage de la basilique, le musée Correr, le collège majeur de Saint Roch, le musée du verre, la Ca’Rezzonico, la Ca’Pesaro, le musée d‘histoire naturelle, le palais Moncenigo, la maison de Carlo Goldoni, la tour de l’horloge, le musée des dentelles, le musée de l’Accadémie, la galerie Franchetti, le palais Grimani, le musée archéologique, le musée des arts orientaux, le musée Peggy Guggenheim…

Le théâtre de la Fenice inauguré le 10 mai 1792 a brûlé en 1836 et en 1996. Il renaît à chaque fois de ses cendres comme le phénix de l’antiquité. La dernière inauguration est du 12 novembre 2003.

 

*l’Arsenal : fondé en 1104, il a créé la flotte marchande (jusqu’à 3000 navires) et militaire (jusqu’à 300 navires) qui a assuré la prospérité de Venise. Au plus fort de son activité, l’arsenal de Venise employa 16.000 ouvriers. En octobre 1866, la marine italienne en prit possession.

 

*Les saints patrons : saint Théodore Tiron fut le premier saint patron de Venise. Il fut remplacé par Saint Marc lorsque sa dépouille fut ramenée d’Alexandrie en l’an 828. Sur demande du pape Paul VI, la dépouille supposée de Saint Marc fut rendue aux Coptes égyptiens en juin 1966 et repose dans la cathédrale Saint Marc du Caire.

 

*la fréquentation : entre 12 et 20 millions de visiteurs par an (hors pandémie!). En moyenne, 120 trains arrivent chaque jour à Venise ainsi que 1400 autobus (non compris les navires de croisières et les arrivées individuelles).

Il y a 220 hôtels à Venise, 600 restaurants et 400 bars.

405 gondoles sont autorisées ; leur gouvernail a 4,20 mètres de long et la proue a 7 dents qui représentent les 6 quartiers de Venise plus l’île de la Giudecca.

Aux habitants et aux touristes il convient d’ajouter selon les estimations 100.000 pigeons et 300.000 souris ! Les mouettes sont en train de concurrencer les pigeons.

En illustration, une des 175 sculptures de Venise. J.D. 11 mai 2021

 

 

 

Venise en chiffres N°694
Partager cet article
Repost0
28 avril 2021 3 28 /04 /avril /2021 11:27

Exegi monumemtum N°693

 

En traduction littérale, « exegi monumentum » signifie : « j’ai érigé un monument ».

Il s’agit en fait du titre d’une ode du poète latin Horace qui vécut au premier siècle avant Jésus-Christ (-65/-7). Dans cette ode, il prétendait que son œuvre était plus haute (plus importante) que la pyramide de Khéops ! Il ne risquait pas de mourir de modestie !

Ce terme a été repris par Alexandre Dumas dans un texte publié en 1851 et intitulé : « une année à Florence ».

Dans cette œuvre, Dumas analyse (au passage) les titres du Moniteur (un quotidien de l’époque) à l’occasion du retour de Napoléon de l’île d’Elbe :

rappel des faits :

*de 1792 à 1815, il y eut 7 coalitions de l’Europe contre la France.

*défait par la sixième coalition, Napoléon abdiqua une première fois le 4 avril 1814. (les adieux à Fontainebleau)

*exilé à l’île d’Elbe où il arrive le 3 mai 1814 ; Napoléon s’en échappe le 26 février 1815 alors que Louis XVIII (frère de Louis XVI) est devenu roi de France

*débarqué à Golfe Juan le 1er mars 1815, il était à Grenoble dès le 7 mars , à Lyon le 10 mars et entrait aux Tuileries à Paris le 20 mars 1815 à 21 heures.

 

Voici les titres du Moniteur du 26 février au 20 mars 1815 comme les a relevés et publiés Alexandre Dumas :

«* L’anthropophage est sorti de son repaire

*L’ogre de Corse vient de débarquer au golfe Juan

*Le tigre est arrivé à Gap

*Le monstre a couché à Grenoble

*Le tyran a traversé Lyon

*L’usurpateur a été vu à soixante lieues de la capitale

*Bonaparte avance à grands pas mais il n’entrera jamais dans Paris

*Napoléon sera demain sous nos remparts

*L’empereur est arrivé à Fontainebleau

*Sa majesté impériale et royale a fait hier son entrée en son château des Tuileries au milieu de ses fidèles sujets »

 

et voici le commentaire d’Alexandre Dumas : « C’est l’exegi monumentum du journalisme ; il n’aurait rien dû faire depuis, car il ne fera rien de mieux ».

Dans le sens du texte de Dumas, cela signifie qu’en matière de soumission (d’abord au pouvoir royal en place : Louis XVIII) puis d’hypocrisie, il ne pourra rien y avoir de mieux ! Mais les Français qui ont vécu l’occupation ont pu voir les évolutions : avant, pendant et après l’occupation !

On trouvera en illustration une pièce de monnaie frappée pendant la période des « Cent Jours » ; emprunt au net.

J.D. 28 avril 2021

 

 

 

Exegi monumemtum N°693
Partager cet article
Repost0
27 mars 2021 6 27 /03 /mars /2021 19:58

La médaille de Sainte-Hélène N°692

 

Avant de rendre son dernier souffle à Sainte-Hélène le 5 mai 1821 à 17,49 heures, Napoléon Bonaparte avait émis le vœux de récompenser sur sa fortune personnelle tous ceux qui avaient servi dans l’armée française entre 1792 et 1815.

Ce fut Louis Napoléon Bonaparte devenu l’empereur Napoléon III qui exerça ce souhait en créant la « médaille de Sainte-Hélène » par décret du 12 août 1857.

Pour recevoir cette médaille, il fallait être vivant à la date du décret et prouver (par livret militaire ou autres) son appartenance à l’armée française entre 1792 et 1815 et ce, sans délai de temps minimum à l’armée.

Désiré-Albert Barre (1818/1878, peintre, médailleur, dessinateur de timbres) avait réalisé le modèle avec le portrait de Napoléon d’un côté et cette inscription de l’autre : « campagne de 1792 à 1815, à ses compagnons de gloire, sa dernière pensée, Sainte-Hélène 5 mai 1821 ». Voir illustration, emprunt au net, photo NBK.

Ce fut Napoléon III lui-même qui remit les premières médailles dès le 15 août 1857. En tout 405.000 survivants la reçurent. Compte-tenu du délai passé depuis 1815, cela suppose une mobilisation considérable pour l’époque entre 1792 et 1815 ; mais il faut rappeler qu’il y eut 7 coalitions de l’Europe contre la France durant ces 23 années.

Parmi ces médaillés, il y eut probablement beaucoup de Savoyards puisque selon l’historien genevois Paul Guichonnet (1920/2018), 24.000 furent soldats dans les armées de Napoléon dont 800 furent officiers.

Cette distribution de médailles peu de temps avant le référendum sur la réunion de la Savoie et de Nice à la France servit probablement à entretenir le souvenir français et la gloire du premier empire.

L’île de Sainte-Hélène est située dans l’Atlantique sud ; l’Angola, le point d’Afrique le plus proche est quasiment à 2.000 kms ; les Anglais pouvaient difficilement trouver une île plus isolée pour exiler Napoléon. Cela ne nuisit pas à la gloire de Napoléon, au contraire même probablement ; voir l’engouement lors du rapatriement de sa dépouilles en 1840 : notes N°520 http://jean.delisle.over-blog.com/2019/02/la-belle-poule-et-la-favorite-n520.html et 639 http://jean.delisle.over-blog.com/2020/06/le-retour-de-l-empereur-n-639.html

J.D. 27 mars 2021

La médaille de Sainte-Hélène N°692
Partager cet article
Repost0