Jean Jaurès N°744

Jean Jaurès N°744

Jean Jaurès naquit à Castres (Tarn) le 3 septembre 1859.

Agrégé de philosophie, il fut élu député en 1885. Il participa à la fondation du Parti socialiste français en 1902 qui devint la SFIO (section française de l’Internationale ouvrière) en 1905, laquelle éclata au congrès de Tours en décembre 1920 : une partie resta la SFIO (qui devint l’actuel parti socialiste en 1969) et l’autre partie forma ce qui devint le PCF (parti communiste français).

En 1904, Jean Jaurès avait fondé l’Humanité qui fut donc d’abord un quotidien socialiste avant d’être récupéré par les communistes.

Très pacifiste, Jean Jaurès milita contre la guerre qui s’annonçait. Il vota contre la loi du 7 août 1913 qui prévoyait l’allongement du service militaire de 2 à 3 ans et préconisa l’union des travailleurs de part et d’autre du Rhin pour s’opposer à la guerre, au moyen de la grève générale si nécessaire. Le pacifisme de Jaurès n’empêcha pas la guerre ; pire, son fils Louis né le 27 août 1898 fut tué au chemin des Dames le 3 juin 1918.

Excellent orateur, il prononça de nombreux discours qui furent récapitulés et édités par plusieurs auteurs ; Jean Jaurès lui-même fut l’auteur de plusieurs ouvrages : « Pour la laïque » 1892 ; « Discours à la Jeunesse » 1903 ; « Histoire socialiste de la Révolution française » : plusieurs tomes au début des années 1900...

Le 31 juillet 1914, à 21,40 heures, Jean Jaurès dînait au bar « Le Croissant » 146 rue Montmartre lorsque un homme nommé Raoul Vilain tua Jean Jaurès en l’atteignant de 2 coups de pistolet.

Jean Jaurès fut d’abord inhumé au cimetière d’Albi puis transféré au Panthéon le 23 novembre 1924. Aujourd’hui en France 429 établissements scolaires portent le nom de Jean Jaurès ainsi que des rues dans de nombreuses villes.

Le Vilain était né à Reims le 19 septembre 1885. Adhérent à divers mouvements patriotiques et nationalistes, il considérait le pacifisme de Jaurès comme une traîtrise.

Arrêté, Vilain fut emprisonné. Ce ne fut qu’en 1919 qu’il fut jugé par un tribunal (Cour d’Assise de la Seine) qui acquitta Vilain le 29 juin 1919 par onze voix contre une !

C’était en même temps reconnaître la culpabilité de Jaurès !

Libéré, Vilain s’exila aux Baléares.

Reconnu à Ibiza en 1936 par des Républicains espagnols, il fut exécuté le 14 septembre 1936.

On trouvera en illustration la statue de Jean Jaurès à Carmaux (Tarn) ville qui fut le théâtre d’une grande grève des mineurs en 1892 soutenue par Jaurès qui fut ensuite élu député à Carmaux de 1893 à 1898 puis de 1902 à 1914.

J.D. 7 mai 2023

Jean Jaurès à Carmaux