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Trois frères et des belles-soeurs N°678

Trois frères et des belles-sœurs N° 678

 

 

Le roi Louis XV (15 février 1710- 10 mai 1774 ; seul roi a être né et mort au château de Versailles) devint roi (avec régence) le 1er juillet 1715 après le décès de Louis XIV son arrière-grand-père. Il fut marié avec Marie Leszczynska. Le mariage se déroula en 2 temps : par procuration à Strasbourg le 15 août 1725 et à Fontainebleau en présence de Louis XV le 4 septembre 1725.

Marie était la fille de Stanislas Leszczynski qui fut roi de Pologne de 1704 à 1709 puis de 1733 à 1736. Soutenu par Charles XII roi de Suède, Stanislas dut s’enfuir de Pologne lorsque Charles XII fut vaincu par les Russes. Il se réfugia en France où sa fille était reine et reçut le 9 juillet 1737 le titre de duc de Lorraine et de Bar. Cela explique la très belle place Stanislas à Nancy ainsi que la statue qui trône en son centre.

Avec Marie, Louis XV eut 10 enfants dont 3 décédèrent en bas-âge. Il en resta 7. En outre, Louis XV eut de nombreuses maîtresses dont les plus connues furent la Pompadour et la Du Barry.
Louis XV rédigea un testament dont une clause particulière reçoit ce commentaire d’Alexandre Dumas (dans « Louis XVI et la Révolution » au chapitre II) :

« Louis XV laissait… un legs de cinq cent mille livres en faveur de chacun de ses enfants naturels ; on assure que l’on en compta soixante, et que trente millions passèrent à cette seule disposition ».

La livre dont il est question dans ce testament est la livre tournois qui doit son nom au fait que les premières pièces frappées le furent à Tours en 1203. Cette livre tournois se décomposait en 20 sous ou 240 deniers. Elle remplaçât la livre parisis et eut cours jusqu’au décret du 18 germinal an III (7 avril 1795) qui créa le franc français.

Le nombre d’enfants légitimes ou naturels de Louis XV laisse penser que beaucoup de Français comptent aujourd’hui, sans le savoir, ce roi dans leurs ancêtres. Ils doivent de même avoir Henri IV ou Charlemagne !

Parmi les enfants de Marie Leszczynska, Louis (4 septembre 1729/20 décembre1765) reçut le titre de dauphin et devait succéder à son père ; mais il décéda avant Louis XV. Ce Louis fut marié de 1744 à 1746 avec Marie-Thérèse d’Espagne puis de 1747 à sa mort en 1765 avec Marie-Josèphe de Saxe qui eut 8 enfants : 5 garçons et 3 filles. Les 2 aînés des garçons moururent jeunes ; le troisième (Louis-Auguste 1754/1793) reçut le titre de dauphin et devint le roi Louis XVI, le quatrième (Louis Stanislas Xavier 1755/1824 fut titré comte de Provence) il devint le roi Louis XVIII ; le dernier (Charles-Philippe 1757/1836) fut titré comte d’Artois et devint le roi Charles X.

Louis Auguste épousa Marie-Antoinette d’Autriche (2 novembre 1755/16 octobre 1793) fille de Marie-Thérèse la grande impératrice d’Autriche ; Louis Stanislas épousa en 1771 Marie-Joséphine de Savoie fille de Victor-Amédée III roi de Sardaigne, tandis que Charles-Philippe se mariait en 1773 avec Marie-Thérèse de Savoie fille, elle également, de Victor-Amédée III. Ainsi les 3 frères qui furent successivement rois de France, épousèrent 3 Marie dont ils furent les maris !

Les deux sœurs, princesses de Savoie, devinrent en même temps belles-sœurs ainsi que de Marie-Antoinette qu’elles détestèrent et à qui elles firent une réputation sulfureuse, ce qui participa probablement à ce que la pauvre Marie-Antoinette en perdit la tête.

Mais des deux princesses de Savoie, Alexandre Dumas, pour sa part, en fit une description au vitriol ! La voici (dans « Louis XVI et la Révolution »):

« M. de Provence près de Marie-Louise-Joséphine de Savoie, sa femme, princesse maigre, noire et envieuse...qui n’avait jamais pu pardonner à Louis XVI d’avoir dit qu’il ne la trouvait pas jolie, et qui répondait, quand on lui parlait de madame du Terrage et de madame de Balbi, qui furent tour à tour, et avec grande affectation, les maîtresses déclarées de M. de Provence : Oh ! Mon Dieu ! Ne lui reprochons pas ces dames, ce sont les seuls objets de luxe que se permette mon mari »

« le comte d’Artois...sa femme est comme madame de Provence, une fille de Savoie, envieuse comme elle, mais bassement bête, mais froidement débauchée. Elle est plutôt laide que belle ; son long nez offre un trait ridicule aux caricatures, qu’on ne lui épargne pas ; son mari lui-même rit des légèretés de sa femme, et va s’en consoler au Palais-Royal avec mademoiselle Duthé ; ce qui fait dire aux plaisants de la galerie que M. le comte d’Artois, ayant eu une indigestion de gâteau de Savoie à Versailles, est venu prendre Duthé à Paris » !

En ce qui concerne Marie-Antoinette, voici un jugement de Dumas dans le même ouvrage :

« Marie-Antoinette, dans cette France qui n’était point sa patrie, trouva une calomnie à chaque pas, comme dans certains pays inconnus on trouve un scorpion ou une vipère sous chaque touffe d’herbe. »

on trouvera en illustration un portrait de Marie Leszczynska, emprunt au net

J.D. 12 janvier 2021

 

 

 

 

Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

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