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Voltaire et Goldoni N°661

Voltaire et Goldoni N° 661

 

Extrait d’une comédie de Voltaire datée 1760 et intitulée : « Le Café ou l’Écossaise »

« Votre très humble et très obéissant serviteur, Jérôme Carré, natif de Montauban, demeurant dans l’impasse de Saint-Thomas-du-Louvre ; car j’appelle impasse, Messieurs, ce que vous appelez cul-de-sac. Je trouve qu’une rue ne ressemble ni à un cul ni à un sac. Je vous prie de vous servir du mot d’impasse, qui est noble, sonore, intelligible, nécessaire, au lieu de : celui de cul... »

Trop drôle !

 

*Voltaire emprunta le titre de cette comédie à Carlo Goldoni, natif de Venise en 1707 et qui émigra à Paris en 1762 où il mourut en 1793. Goldoni fut l’auteur de plus de 200 pièces, principalement (mais pas que) des comédies. A partir de son séjour à Paris, Goldoni rédigea ses œuvres en français. Il donna des cours d’italien à Clotilde et Élisabeth les sœurs de Louis XVI.

Il a sa statue à Venise, à Paris (square Jean XXIII) et à Florence.

*Sur Goldoni, voir la note N°420 http://jean;delisle.over-blog.com/2018/01/la-maison-de-goldoni-a-venise-n-420.html

La comédie qui inspira le titre de Voltaire est « la bottega del caffè » comédie de 1751. Le fond de la comédie de Voltaire fut inspiré par une autre comédie de Goldoni : « La Pamela nubile » de 1750.

*En retour, Goldoni adapta en italien la comédie de Voltaire « le Café ou l’Écossaise »

*Sur Voltaire, voir la note N°534 http://jean.delisle.over-blog.com/2019/04/etrange-histoire-d-un-livre-d-histoire-n-534.html

Voltaire avait l’esprit vif et la plume alerte ; cela lui valut quelques ennemis. En voici :

-Jean-Jacques Rousseau : Ils furent d’abord amis (à l’époque où ils collaborèrent tous deux à l’encyclopédie), une amitié dont la rupture est datée de 1760 ; puis devinrent ennemis et ce fut la guerre à coups de pamphlets et satires. Par une curieuse ironie de l’histoire ; ils se sont retrouvés au Panthéon ! Voltaire y fut transféré le 11 juillet 1791 et Rousseau le 11 octobre 1794. Voltaire en fut le second « locataire » (juste après Mirabeau) et Rousseau le cinquième.

Ils se sont également retrouvés en 1862 dans la chanson de Gavroche :

« Je suis tombé par terre

c’est la faute à Voltaire

le nez dans le ruisseau

c’est la faute à Rousseau »

A noter que ce personnage de Gavroche a été inspiré à Victor Hugo par le garçon qui figure dans le tableau d’Eugène Delacroix : « La Liberté guidant le peuple » (œuvre de 1830 exposée au Louvre).

 

-Elie Fréron (1718/1776) qui fut un adversaire des philosophes. Il avait repris en 1745 une revue : « les lettres de la comtesse » puis fondé en 1749 une revue intitulée : « lettres sur quelques écrits de ce temps » qui était devenue le 3 février 1754 : « l’Année littéraire » que Voltaire surnomma : « l’Âne littéraire » ! Cette revue avait pour devise : » Parcere personis, dicere devitiis » (épargner les personnes, censurer les vices) ce qui était tiré des Épigrammes de Martial, poète latin (40/104).

Fréron ayant critiqué Voltaire, celui-ci traita Fréron de « vermisseau né du cul de Desfontaines » (un abbé membre de l’Académie de Montauban qui avait poussé Fréron à ses débuts) ; ou avait publié une épigramme que voici :

« l’autre jour, au fond d’un vallon

un serpent piqua Jean Fréron

Que pensez-vous qu’il arriva ?

Ce fut le serpent qui creva »

Pour se critiquer, les auteurs prenaient moins de gants que maintenant !

En illustration : un tableau exposé au musée de la Révolution à Vizille qui montre le cortège qui accompagna Voltaire au Panthéon ainsi que son tombeau au Panthéon, emprunt au net.

J.D. 2 septembre 2020

 

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