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28 novembre 2015 6 28 /11 /novembre /2015 13:25

Le 20 janvier 1791, le quotidien « Chronique de Paris » publiait un article signé Michel de Cubières et intitulé : « Observations à MM les Auteurs de la chronique de Paris, sur l'état actuel de la Savoye, relativement à la révolution de la France ».

*Michel de Cubières (1752/1820) fut poète et auteur dramatique, sans conviction politique très précise , il fit l'éloge de Voltaire en 1780, rédigea aussi bien un « poème à la gloire de Marat » (en août 1793) qu'il honora Napoléon en célébrant la paix de Lunéville et la bataille de Marengo en 1800 puis la bataille d'Austerlitz en 1806 (bataille du 2 décembre 1805).

La Chronique de Paris avait publié un article se demandant qu'elle était l'opinion des Savoyards vis-à-vis de la Révolution française en cours. Michel de Cubières qui s'était rendu en Savoie en mai 1790, envoya un article à la Chronique de Paris, relatant particulièrement un entretien qu'il avait eu avec un vicaire savoyard.

*La Chronique de Paris parut tous les jours du 24 août 1789 au 25 août 1793. Jean-Antoine de Condorcet en fut le principal rédacteur. Girondin, il n'avait pas voté la mort de Louis XVI. Il fit partie de tous les Girondins condamnés en 1793, voir la note N° 251 http://jean.delisle.over-blog.com/2015/11/les-savoyards-en-mai-1790-n-262.htlm.

Il parvint à s'enfuir, mais le 26 mars 1794, reconnu, il fut arrêté et interné à la prison de Bourg-la-Reine. Le 28, il était retrouvé mort dans sa cellule. Selon Alphonse de Lamartine dans histoire des Girondins, publiée en 1847, au chapitre XVIII du livre cinquante-sixième, il avala du poison qu'il portait toujours sur lui, pour échapper à la guillotine.

Voici le texte de l'article publié le 20 janvier 1791, en respectant l'orthographe de l'article, c'est-à-dire l'orthographe de l'époque :

« ...Le caractère général du Savoyard est la probité, la simplicité et, depuis quelque tems, une sorte de fierté , née sur-tout de la connoissance des droits de l'homme, et de cette voix intérieure et secrète qui crie à chaque peuple mal gouverné : tu n'es pas fait pour être esclave. Le roi, enfin, et toute la cour de Savoye, craignent que la Savoye ne se détache tôt ou tard de l'empire de Sardaigne, et que les Savoyards ne se donnent à la France, autant par amour des Français que par haine des Piémontois.

...les vertus du roi sont le seul lien qui attache encore le Savoyard au trône de Sardaigne, et après tout, continua-t-il avec vivacité, pourquoi seroit-on surpris d'un pareil événement ? Et pourquoi le trouveroit-on extraordinaire ? Le Piémont et la Savoye sont séparés par les Alpes éternelles, et la nature peut-elle avoir voulu que la Savoye et le Piémont appartinssent à un même souverain ? Non, non, l'ambition des princes ne sauroit réunir ce qu'a divisé la nature. La nature a voulu que le Piémont fit partie de l'Italie, et que les Alpes ont repoussé et repoussent sans cesse la Savoye dans les domaines de la France. Les Savoyards d'ailleurs, ont les mêmes mœurs, les mêmes usages, le même langage que les Français et l'habitude, et mille conformités, et mille rapports indestructibles s'unissent à la nature pour que les Français ne fassent qu'un avec les Savoyards, et pour que ces deux nations soient soumises aux mêmes loix et au même monarque.

Considérez enfin combien est cruelle, depuis la révolution Française ; la situation des Savoyards. Ils adorent les Français, je viens de le prouver sur l'heure ; et par les loix de leur gouvernement monarchique, ils sont obligés de haïr ces mêmes Français…

Ils abhorrent les Piémontois, et le gouvernement leur dit : regardez les Piémontois comme vos compatriotes, et aimez-les comme vos frères. Leur malheur va plus loin encore : ils sont forcés d'avoir des relations d'intérêts et des liaisons de tout genre avec les Piémontois ; qui ne cessent de leur reprocher leur amour pour la France, de commercer avec la France, qui se plaint souvent à eux de leurs liaisons avec les Piémontois, et pour comble d'infortune, ils ne peuvent pas se passer de ces mêmes Français, qu'ils aiment et qu'on leur ordonne de haïr. Croyez-vous qu'un état aussi violent puisse long-tems durer ? Non, Messieurs, non, la nature, l'opinion, la raison et la nécessité semblent s'être unies pour rendre la Savoye Française... ».

*Commentaires :

En 2010, pour préparer une conférence sur la réunion de la Savoie et de l'Arrondissement de Nice à la France en 1860 (voir note N°1 http://jean.delisle.over-blog.com/article-reunion-de-la-savoie-et-de-l-arrondissement-de-nice-a-la-france-en-1860) , j'avais consulté nombre de documents et, sur l'opinion des populations concernées, j'en avais tiré 2 conclusions :

-la consultation des populations en avril 1860 fut une sinistre farce : les fonctionnaires et militaires piémontais avaient quitté Savoie et Nice et ce sont des fonctionnaires français qui ont organisé la consultation et des militaires français qui étaient présents, alors qu'officiellement Savoie et Nice appartenaient encore au royaume de Sardaigne.

Dans les bureaux de vote, il n'y avait à la disposition des électeurs que des bulletins OUI et pas d'isoloirs….

-malgré cela il apparaît que pour tout un tas de raisons, géographiques, linguistiques, économiques, et même religieuses en 1860…. une majorité de la population devait préférer la réunion à la France, d'autant que le souvenir de Napoléon 1er et du grand empire était encore vivace chez les savoyards autant que chez les Niçois (ces territoires annexés par la France en 1792, avaient été rendus au royaume de Sardaigne en 1814/1815) ; et que l'unité de l'Italie n'était pas encore faite. En outre les fonctionnaires et militaires piémontais en poste en Savoie étaient considérés par la population locale comme une troupe d'occupation.

Cet article paru en 1791 dans la Chronique de Paris conforte le sentiment que les Savoyards préféraient la France.

Historiquement, voir fiche N°66 http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-de-la-maison-de-savoie-59295182.html, la dynastie Savoie, partie de Maurienne, s'étendit de ce côté-ci des Alpes avant de s'implanter en Italie. Au fil des siècles, la partie italienne grandissait en même temps que la partie française se réduisait et le transfert de la capitale de Chambéry à Turin en 1562 portait en germe la scission.

On trouvera en illustration une caricature publiée dans « Le Chat » le 31 décembre 1848 (cliché bibliothèque municipale de Chambéry) qui montre le souverain de Sardaigne (Charles-Albert) qui tente de retenir une vache qui veut aller brouter en France avec cette légende : « rien à faire, la tarine, si c'en est une, n'entend pâturer que sur territoire français ».

J.D. 28 novembre 2015

Les Savoyards en mai 1790 N°262
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18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 12:26

1-en Italie

Jusqu'à l'unification à partir de 1859, et depuis la chute de Rome (en 476), l'Italie fut très morcelée. Certains territoires changèrent souvent d'Etat et de maître ; d'autres ne furent indépendants que durant des temps limités par exemple Bologne de 1401 à 1506, Ferrare de 1240 à 1598, Mantoue de 1115 à 1708, Gênes qui après des heures glorieuses devint République ligurienne en 1797, fut annexée par la France en 1805 puis par le royaume de Sardaigne en 1815, sans parler de Milan, Naples, de la Sicile...

Après les congrès de 1815, par exemple, l'Italie se retrouva divisée en 10 Etats : le royaume de Sardaigne (dont la capitale était à Turin) , le royaume lombard-vénitien (sous la dépendance de l'Autriche), le royaume de Naples et de Sicile, les Etats de l'Eglise, le duché de Parme, le duché de Modène, le grand Duché de Toscane, le duché de Massa, le duché de Lucques et San Marin.

Non seulement de nombreuses langues ou dialectes étaient parlés à travers l'Italie, mais chaque Etat avait son système monétaire qui en outre changeait au fur et à mesure des occupations ou annexions par l'Autriche, le Saint empire, la France, l'Espagne.. .Voici un aperçu de cette diversité :

*En Toscane : C'est en Toscane que fut créé en 1252 le Florin en or (en italien « fiorino » -de l'italien « fiore » : fleur-, qui reçut ce nom parce que la première émission comportait une fleur de lis en décoration). Le florin eut à l'époque une grande importance dans les échanges internationaux jusqu'à ce qu'il soit détrôné , à partir de la fin du XVe siècle par le ducat d'or de Venise. Au moment de la réunion de la Toscane au royaume de Sardaigne (en mars 1860), la monnaie en vigueur en Toscane était la lire (lira) avec 3 subdivisions : 1 lira = 12 crazie = 20 soldi = 60 quattrini.

*En Vénétie : C'est en 1282 que fut frappé à Venise le premier ducat en or (le ducat étant la monnaie à l'effigie du duc). En 1543 est créé le « ducato » en argent tandis que le ducat en or prend le nom de sequin « zecchino » (de la Zecca qui était l'hôtel de la monnaie de Venise). L'apogée du ducat, qui remplaça le florin comme monnaie internationale, correspond à l'apogée de la République de Venise et de ses succès militaires et commerciaux. Sous l'occupation autrichienne (à partir de 1797) les monnaies en vigueur furent le fiorino (1 fiorino = 100 soldi) ou le gulden (1 gulden = 100 baiocchi)

*Dans la République de Gênes : De 1252 à 1415 fut frappé à Gênes une monnaie en or appelée le « genovino » subdivisé en « quartarola » (un quart de genovino) et en ottavino (un huitième)

*Dans les Etats pontificaux et en Romagne : jusqu'en 1867, l'unité de comptes est le scudo divisé en baiocchi (1 scudo = 100 baiocchi)

*Dans le royaume de Naples et de Sicile : au moment de la réunification (en octobre 1860), l'unité monétaire était le ducat avec 2 subdivisions (1 ducat = 100 grana = 200 tornese)

*Dans le Trentin : la dernière monnaie en vigueur au moment du rattachement à l'Italie en 1919 est la couronne (1 krone = 100 heller)

*Dans le royaume de Sardaigne : La maison de Savoie eut sa propre monnaie dès son origine puisque le premier comte de Savoie (Humbert aux Blanches mains au XIe siècle) fit battre monnaie (des « Gros d'Argent »). A partir de 1359, Amédée VI (le comte Verd, avec un « d » selon l'orthographe en vigueur à l'époque d'Amédée VI) fit frapper des Florins d'or. En 1561, les anciennes monnaies sont abolies sous le duc Emmanuel-Philibert, et remplacées par la Livre divisée en sols et en deniers (1 Livre = 20 sols = 240 deniers). A partir de 1717, sous Victor-Amédée II (dernier duc de Savoie et premier roi de Sardaigne), changement de parité, la Livre vaut 12 sols ou 144 deniers. Des multiples sont ensuite créés : la Doppia puis le Carlin sous Charles-Emmanuel III : 1 doppia = 2 carlins = 24 livres.

Dès 1801, dans le royaume de Sardaigne (dont une grande partie a été annexée par la France), une première pièce de 20 lires en or est émise dont la valeur est alignée sur celle du franc français. Napoléon 1er impose la lire et sa parité avec le franc à Milan, Venise, Bologne puis à Gênes et Rome . Après la chute de Napoléon, chacun revint à ses anciennes frontières et anciennes monnaies.

Il faut préciser que la lire est une ancienne monnaie qui fut créée en Europe par Charlemagne (monnaie d'argent).

À partir du XVIe siècle, plusieurs Etats en Italie émirent des lires.

Le terme « lire (lira en italien, lire au pluriel) est dérivé du mot latin libra (unité de poids chez les Romains. Cette livre était divisée en 12 onces et pesait 327 grammes).

Le 24 août 1862, le nouveau royaume d'Italie adopta la lire de 4,5 grammes d'argent ou 290,3225 milligrammes d'or. Cette lire fut divisée en 100 centimes. Cette monnaie s'imposa à tous les anciens Etats d'Italie au fur et à mesure de l'unification.

L'Italie adhéra au SME (système monétaire européen) le 12 mars 1979, procéda à deux dévaluations de la lire (6% le 20.7.1985 et 3,5% le 4.9.1992), quitta le SME le 17.9.1992 et le réintégra en novembre 1996.

Enfin la lire a cédé la place à l'Euro (1 euro = 1936,27 lires) à compter du 1er janvier 2002.

2-dans la Rome antique :

Au début de l'histoire de la Rome antique, ce furent des masses métalliques qui servirent pour les échanges. À partir du troisième siècle avant note ère, les Romains fabriquèrent des pièces de monnaie comme on les conçoit aujourd'hui. Ce furent d'abord des « as » en bronze. Puis le monnayage se diversifia au fur et à mesure des conquêtes romaines qui leur permettaient de s'emparer des trésors d'autres pays ou de mettre des mines en exploitation.

Au temps de la République romaine (qui prit fin en -27), on eut déjà des deniers en argent, des sesterces (en argent puis en bronze) et des as en cuivre avec l'équivalence suivante : 1 denier = 4 sesterces = 10 as.

La diversification des monnaies et des métaux utilisés se poursuivit sous l'empire avec les équivalences suivantes :

l'Aureus (en or) = 2 quinaires d'or = 25 deniers d'argent = 50 quinaires d'argent = 100 sesterces en laiton = 200 dupondii en laiton = 400 as en cuivre = 800 semis en cuivre= 1600 quadrans en cuivre

l'Antoninianus créé au 1er siècle valait 2 deniers et l'aureus fut remplacé au début du quatrième siècle par le solidus d'or ; les autres monnaies évoluèrent également.

A l'origine, la valeur de la monnaie était fonction de la valeur et du poids du métal qui la composait. Mais pour faire face au besoin du commerce lié à l'extension de la puissance romaine, puis à l'inflation, on fabriqua de plus en plus de pièces avec le même poids de métal et, pour y parvenir, les pièces furent « fourrées » d'un autre métal (cuivre à l'intérieur de l'argent par exemple) ou leur poids fut réduit.
Ainsi l'antoninianus qui pèse 5,11 grammes dont 50% d'argent en l'an 215, ne pèse plus que 3 grammes avec 1% d'argent seulement en l'an 269. Autre exemple : en 64, Néron fait fabriquer des aurei qui ne contiennent plus de 7,4 grammes d'or au lieu de 7,7 auparavant et des deniers d'argent de 3,45 grammes contre 4,50 à l'or
igine.

Avec des guerres de plus en plus lointaines et à certaines périodes le manque de bras pour l'industrie ou l'agriculture, les prix peuvent monter, c'est l'inflation.

Ainsi, la même mesure de blé qui valait 1 denier au début du premier siècle, en vaut 4 en l'an 250, 50 en 176 et 330 en l'an 301.

En décembre 301, un édit de l'empereur Dioclétien (dit « édit du maximum ») bloque les prix. Les prix maximums suivants furent par exemple fixés :

1 œuf : 1 denier

20 escargots : 4 deniers

1 citron : 24 deniers

1 poulet : 30 deniers

1 oie grasse : 200 deniers

1 esclave femelle de 16 à 40 ans : 25.000 deniers

1 esclave mâle de 16 à 40 ans : 30.000 deniers

1cheval de course : 100.000 deniers

1 lion d'Afrique 150.000 deniers

Si en -31, la fortune du Consul Publius Crassus était évaluée à plus de 100 millions de sesterces, à l'époque de l'édit de Dioclétien, cette somme ne constitue plus que le revenu annuel d'un sénateur moyen tandis qu'un coiffeur ne gagnait que 8 sesterces par client et un avocat 4.000 par plaidoirie.

A l'inverse de la rareté qui entraîne la hausse des prix et l'inflation, la surabondance peut conduire à la chute des cours. L'exemple type étant celui de la conquête de la Sardaigne par les Romains en -238. De nombreux Sardes furent vendus comme esclaves si bien que le prix de l'esclave chuta de beaucoup et jusqu'à la fin de l'histoire romaine, pour désigner quelque chose de pas cher, l'expression "bon marché comme un Sarde" était souvent utilisée.

J.D. 18 août 2014

Nota : la récapitulation thématique des notes de ce blog ainsi que la récapitulation des illustrations se trouvent sur la fiche N°76 http://jean.delisle.over-blog.com/article-blog-liste-des-articles-111165313.html

billets italiens en lires : 1.000 lires de 1990 effigie : Maria Montessori, billet de 10.000 lires de 1978 effigie : Nicolas Copernic, billet de 10.000 lires de 1973 effigie : Michel-Ange

billets italiens en lires : 1.000 lires de 1990 effigie : Maria Montessori, billet de 10.000 lires de 1978 effigie : Nicolas Copernic, billet de 10.000 lires de 1973 effigie : Michel-Ange

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16 août 2014 6 16 /08 /août /2014 16:42

Refrain :

Allobroges vaillants ! Dans vos vertes campagnes

Accordez-moi toujours asile et sûreté

Car j'aime à respirer l'air pur de vos montagnes

Je suis la Liberté ! La Liberté !

Couplet 1 :

Je te salue, ô terre hospitalière

Où le malheur trouva protection

D'un peuple libre arborant la bannière

Je vins fêter la constitution

Proscrite hélas ! J'ai dû quitter la France

Pour m'abriter sous un climat plus doux

Mais au foyer a relui l'espérance

En attendant, en attendant je m'arrête chez vous .

Couplet 2 :

Au cri d'appel des peuples en alarme,

J'ai répondu par un cri de réveil ;

Sourds à ma voix, ces esclaves sans armes

Restèrent tous dans un profond sommeil

Relève-toi ma Pologne héroïque !

Car pour t'aider je m'avance à grands pas ;

Secoue enfin ton sommeil léthargique,

Et je le veux, et je le veux, tu ne périras pas !

Couplet 3 :

Un mot d'espoir à la belle Italie :

Courage à vous, Lombards, je reviendrai !

Un mot d'amour au peuple de Hongrie !

Forte avec tous, et je triompherai

En attendant le jour de délivrance,

Priant les Dieux d'apaiser leur courroux,

Pour faire luire un rayon d'espérance

Bons Savoisiens, Bons Savoisiens, je m'arrête chez vous !

Composition :

Le « chant des Allobroges » fut d'abord une mélodie composée, probablement en 1855, par Canterno, un chef de musique du 6ème régiment (du royaume de Sardaigne), et intitulée « la prise de Sébastopol » en souvenir de la bataille de Sébastopol (1854/1855) dans le cadre de la participation du Royaume de Sardaigne à la guerre de Crimée aux côtés de la France, de l'Angleterre et de l'empire ottoman contre la Russie. L'armée du royaume de Sardaigne en Crimée était commandée par Alfonso La Marmora.

Cette mélodie eut beaucoup de succès et en 1856 Joseph Dessaix (neveu du général Dessaix qui commanda la Légion des Allobroges en 1792) composa des paroles en une nuit (comme l'avait fait Claude Joseph Rouget de Lisle en avril 1792 pour La Marseillaise) et les paroles en furent chantées pour la première fois au théâtre de Chambéry le 11 mai 1856 pour la « fête du statut », sous le nom de « La Liberté » qui deviendra ensuite le « chant des Allobroges ».

Ultérieurement d'autres couplets ou d'autres paroles furent composés. Contexte :

L'année 1848 avait été appelée « l'année des Révolutions » ou « l'année du printemps des Peuples ». Il y avait eu en effet des mouvements insurrectionnels un peu partout en Europe sauf dans le royaume de Sardaigne ou régnait le roi Charles Albert qui avait accordé, le 4 mars 1848, une constitution qui avait transformé la monarchie au pouvoir absolue en monarchie « parlementaire ». Voir la fiche N° 180 http://jean.delisle.over-blog.com/2014/06/le-code-civil-savoyard-n-180.html

L'empire d'Autriche occupait la partie sud de la Pologne depuis 1846, tandis que la Russie occupait l'essentiel de la Pologne depuis 1813. Laquelle Autriche occupait aussi la Hongrie et toute l'Italie du nord (Vénétie et Lombardie). En 1848, les Vénitiens d'abord puis la Lombardie se soulevèrent contre l'occupant autrichien.

Charles-Albert se porta à leur secours mais fut vaincu par les Autrichiens à la bataille de Novarre le 23 mars 1849.

En France Napoléon Bonaparte le « neveu » était devenu le premier (et le dernier) président de la seconde République française puis avait pris le pouvoir suite au coup d'Etat du 2 décembre 1851. Le second empire fut considéré par les opposants comme une dictature et certains (tel Victor Hugo) se réfugièrent en Belgique, dans les îles anglo-normandes ou en Savoie....

Dans la chanson, la Liberté a quitté la France, se réfugie en Savoie et promet la Liberté aux Polonais, aux Italiens, aux Hongrois.

La « fête du statut » en 1856, à Chambéry, avait pour but de commémorer le « statut fondamental » accordé par Charles-Albert en mars 1848. Mais 4 ans après cette commémoration de 1856, les Savoyards se « donnaient » à la France et se réalisait l'unité de l'Italie.

J.D. 16 août 2014

Sur l'histoire des Allobroges voir les fiches 27/28 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-allobroges-62129941.html

ajout de décembre 2020 :

https://webmail.sfr.fr/fr_FR/main.html#read/VF_pertinent/181152

Statue de la Liberté, photos Claire Legrand le 15 octobre 2005

Statue de la Liberté, photos Claire Legrand le 15 octobre 2005

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 14:59

C'est à Turin le 20 juin 1837 que Charles Albert signa l'édit permettant la publication du code civil « pour les Etats de S.M. Le Roi de Sardaigne », avec application à compter du 1er janvier 1838. (un code pénal fut promulgué par Charles Albert le 26 octobre 1839 et un code de commerce le 30 décembre 1840)

Le royaume de Sardaigne à l'époque comportait :

*Le duché de Savoie (les actuelles Savoie et Haute Savoie)

*Le comté de Nice

*Le Val d'Aoste où l'on parlait encore français

*Le Piémont dont la principale ville était Turin qui était également la capitale du royaume de Sardaigne

*La Ligurie dont Gênes était la principale ville

*La Sardaigne

Le contexte :

La Savoie et le comté de Nice avaient été envahis en septembre 1792 et annexés par la France. A la faveur des campagnes de Bonaparte en Italie tout le reste du royaume de Sardaigne (sauf la Sardaigne elle-même) avait été annexé à la France. Voir sur le blog la fiche N°21. http://jean.delisle.over-blog.com/article-garibaldi-et-verdi-61434798.html

Les populations avaient donc connu le « code civil des Français » ou « code Napoléon » promulgué le 30 ventôse an XII (21 mars 1804).
Lorsque la Maison de Savoie récupéra son trône après la chute de Napoléon, elle commença par rejeter tout ce qui était « français » et tous ceux qui avaient collaboré avec l'empire. Mais au témoignage de Philippine de Sale
s (voir fiche N°52 http://jean.delisle.over-blog.com/article-philippine-de-sales-et-le-piemont-89037776.html) Charles Albert eut une attitude différente et fit promulguer un code civil, inspiré du code Napoléon.

Sur Charles Albert lui-même voir sur le blog la fiche N°66.http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-de-la-maison-de-savoie-59295182.html

En 1837, l'unité de l'Italie n'était pas encore réalisée et le toscan n'était pas encore devenu la langue officielle italienne.

En Piémont, Ligurie et Sardaigne, on parlait différents dialectes et compte tenu de cette division le français était encore la langue majoritairement parlée dans le royaume de Sardaigne.

J'ai récupéré un exemplaire du code civil imprimé en 1838 chez Puthod imprimeur-libraire Place Saint Léger à Chambéry en édition française. Il y eut une autre édition imprimée à Turin en 1837 à la "Stamperia Reale" sous le titre "codice civile per gli Stati di S.M. il Re di Sardegna". Le texte dit que le roi en signa deux exemplaires originaux conservés aux archives de la cour à Turin, mais sans préciser en quelle langue étaient écrits ces originaux. Ce fut probablement un original dans chaque langue.

La version française fut enregistrée à Turin par la « Chambre des comptes » le 3 juillet 1837 et à Chambéry par le « Sénat de Savoie » le 6 juillet 1837 (en 1837 dans le royaume de Sardaigne, il existait également un Sénat à Turin, un à Nice et un à Gênes).

Le contenu :

Le code comprend :

*un avant-propos

*2415 articles répartis entre un titre préliminaire et 3 livres

*un appendice relatif à différents sujets (tenue des registres de l'état civil …)

Il n'est pas dans la vocation d'un blog essentiellement consacré à l'histoire de faire une analyse de ce code sous l'aspect du droit. Par contre, au regard de l'histoire, l'avant-propos et le titre préliminaire sont intéressants à examiner.

Extrait de l'avant-propos ou présentation :

« Charles-Albert par la grâce de Dieu, Roi de Sardaigne de Chypre et de Jérusalem, duc de Savoie et de Gênes, prince de Piémont etc, etc, etc.

Une des pensées qui ont le plus vivement excité notre sollicitude dès l'époque où nous sommes montés sur le trône de nos ancêtres a été de faire jouir nos bien-aimés sujets des avantages d'une législation uniforme, fixe, complète et basée sur les doctrines de notre sainte religion catholique et sur les maximes fondamentales de la monarchie...

...C'est pourquoi, par le présent édit, de notre science certaine et autorité royale, eu sur ce l'avis de notre conseil d'état, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

article 1er : le code des lois civiles , sanctionné par nous, signé de notre main sur deux exemplaires imprimés, et contresigné par notre garde des sceaux, aura force de loi dans nos états, à dater du premier janvier mil huit cent trente-huit

article 2 : la publication de ce code aura lieu par l'envoi à chaque ville et chef-lieu de commune, d'un exemplaire imprimé, qui sera placé dans la salle du conseil communal, et y restera exposé durant un mois entier, et chaque jour pendant six heures , afin que toute personne puisse en prendre connaissance. Ce code sera en outre inséré dans le recueil des actes de notre gouvernement... »

extraits du code lui-même :

« article 1 : La religion catholique, apostolique et romaine est la seule religion de l'état

article 2 : Le roi s'honore d'être le protecteur de l'église, et d'en faire observer les lois dans toutes les matières qu'il appartient à l'église de régler. Les cours suprêmes veilleront au maintien du plus parfait accord entre l'église et l'état ; et, à cet effet, elles continueront à exercer leur autorité et juridiction en ce qui concerne les affaires ecclésiastiques , selon l'usage et le droit.

Article 3 : les autres cultes qui existent dans l'état ne sont que tolérés, conformément aux usages et aux règlements spéciaux qui les concernent.

Article 4 le roi seul a le pouvoir de faire les lois de l'état....

Commentaires :

*les souverains de Savoie s'étaient auto-attribués les tires de roi de Chypre et de Jérusalem, mais seul le titre de roi de Sardaigne était reconnu par les autres états .

*les résidents dans le royaume n'étaient pas des citoyens mais des sujets de sa majesté le roi. Le terme de « sujet » est utilisé tout au long du code. Mais c'est le 4 mars 1848 que Charles Albert publia le « statut fondamental » qui transforma la monarchie absolue en monarchie parlementaire. Cette transformation facilita probablement le regroupement de tous les patriotes italiens autour de la Maison de Savoie pour faire l'unité de l'Italie. Et si Mussolini était resté dans son coin comme Franco au lieu de se mêler de la seconde guerre mondiale, la Maison de Savoie règnerait peut-être encore en Italie mais on ne réécrit pas l'Histoire.

*enfin, Charles Albert est roi « par la grâce de Dieu » et dès le premier article du code la religion catholique est affirmée comme religion d'état. Cela peut choquer 2 siècles après mais que dire des pays qui appliquent la charia au XXIe siècle ? (Arabie, Yémen, Iran, Indonésie, Pakistan, Afghanistan, Soudan, Somalie, Libye...).

J.D. 18 juin 2014

Charles Albert

Charles Albert

Charles-Albert piazza Carlo Alberto Torino, photo J.D. 2 avril 2011

Charles-Albert piazza Carlo Alberto Torino, photo J.D. 2 avril 2011

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 16:10

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Les asperges vertes de Santena

 

 

 

Santena est une ville italienne d'environ 10.600 habitants située à une vingtaine de kms au sud-est de Turin en direction d'Asti. Cette ville possède un château qui appartint à la famille Cavour et qui conserve de nombreux souvenirs de cette famille. Dans une annexe du château sont inhumés le célèbre Cavour (Camillo Benso comte de Cavour) et quelques autres membres de sa famille. Le château et ses dépendances ont été rachetés par la ville de Turin qui en a confié la gestion à la fondation « Camillo Cavour »

Cavour naquit à Turin le 10 août 1810 au Palazzo Cavour situé aujourd'hui au N° 8 de la via...Cavour. C'est là également qu'il mourut le 6 juin 1861.

Dans le cadre des campagnes d'Italie de Bonaparte, le Piémont avait d'abord était érigé en « République Piémontaise » le 10 septembre 1798, devenue « République subalpine » le 20 juin 1800 puis directement annexé à la France le 11 septembre 1802. Cavour est donc né en territoire français comme beaucoup de ses compatriotes à cette époque (Verdi, Garibaldi etc). A sa naissance, Cavour eut pour parrain et marraine le prince Camille Borghèse et son épouse (Pauline Bonaparte sœur de Napoléon et veuve du général Leclerc, que le Prince avait épousé le 6 novembre 1803).
Après le traité de Tilsit le 7 juillet 1807, Napoléon avait nommé son beau-frère (Camille Borghèse) « gouverneur général des départements au delà des Alpes ».

Le gouverneur s'installa au « Palazzina di caccia di Stupinigi » c'est-à-dire au pavillon de chasse de Stupinigi qui faisait partie d'un ensemble de résidences que les souverains de la dynastie de Savoie avaient fait construire autour de Turin.

Le français fut la langue maternelle de Cavour par sa mère (Adèle de Sellon) qui était originaire de Genève et aussi par sa grand-mère paternelle : Philippine de Sales (arrière petite nièce de Saint François de Sales) qui venait de Thorens-Glières (aujourd'hui en Haute-Savoie)

Le jeune Cavour commença d'abord une carrière militaire et dès l'hiver 1826/1827 (à 16 ans) il était lieutenant du corps de génie. Il démissionna de l'armée le 12 novembre 1831. Entre temps, il participa aux travaux de fortifications dans les Alpes en particulier aux forts de l'Esseillon en Maurienne.
En 1832, il se fit élire maire de Grinzane, ville de la province de Coni, il en fut maire jusqu'en 1848. Depuis la ville a pris le nom de Grinzane-Cavour De 1834 à 1843, Cavour voyagea beaucoup en Suisse, en France, en Angleterre et s'intéressa durant cette période au développement économique et en particulier à l'agriculture, à l'industrie, aux voies ferrées et à la banque.

Dans le royaume de Sardaigne, Cavour devint ministre de l'agriculture et du commerce le 11 mars 1850, auquel il ajouta le ministère des finances le 19 avril 1851. Il devint chef du gouvernement le 4 novembre 1852 puis Président du conseil du royaume d'Italie après la proclamation de ce royaume le 17 mars 1861. Cavour fut seulement absent du gouvernement 6 mois après l'armistice de Villafranca, c'est-à-dire du 12 juillet 1859 au 15 janvier 1860. L'on sait que beaucoup considèrent Cavour comme le principal artisan de l'unité italienne, mais il n'eut guère le temps d'en profiter puisqu'il mourut moins de 3 mois après la proclamation du royaume d'Italie.

Par sa famille, Cavour avait de grandes propriétés foncières en particulier à Santena et c'est dans les années 1840 qu'il initia et encouragea dans cette région la culture de l'asperge. Depuis et sans discontinuer, l'asperge verte est devenue une spécialité de Santena.

Chaque année, le troisième lundi de mai il y a une foire aux asperges à Santena. Sur une place de Santena (piazza Martiri della Libertà) a été érigé un monument à la gloire de l'asperge, représentant une femme sur 4 côtés surmontés d'une botte d'asperges. Beau symbole pour Cavour qui fut un grand amateur autant des femmes que des asperges. A Turin, au Palazzo Cavour, se tient d'ailleurs du 26 mars 2011 au 26 juin 2011 une exposition sur le thème « Cavour séducteur et gourmet ».

C'est Cavour qui eut l'idée d'envoyer dans les bras de Napoléon III la Castafiore, oh erreur, la Castiglione (Virginia Oldoini mariée à 17 ans avec le comte François Verasis di Castiglione). Cette Castiglione est décrite comme fantasque et aimant les bijoux. Ainsi, l'historien genevois Paul Guichonnet dans son excellent livre (« histoire de l'annexion de la Savoie à la France » la Fontaine de Siloé, février 2003) écrit page 88 à propos de la Castiglione : «  Eblouie et grisée par son aventure, la Castiglione affiche son triomphe sans discrétion. Elle fait état des largesses du monarque, argent, dentelles de prix, une émeraude de 100.000 francs, ce qui attise la jalousie de ses rivales, indispose l'empereur et suscite l'animosité viscérale de l'impératrice Eugénie ».

Je me demande si lorsqu'Hergé édita « les bijoux de la Castiglione » oh pardon de la Castafiore, ne fut pas influencé par le personnage de la Castiglione ?

J.D. 14 mai 2011

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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 10:17

Victor-Emmanuel II

Victor-Emmanuel II est né à Turin le 14 mars 1820 au Palais Carignan (Carignano) et il est décédé à Rome le 9 janvier 1878. Il est officiellement le fils de Charles-Albert qui fut roi de Sardaigne et de Marie-Thérèse de Habsbourg-Toscane. Mais certains historiens soutiennent la thèse selon laquelle Victor-Emmanuel II serait un enfant d'origine populaire pris pour remplacer le véritable fils de Charles-Albert qui serait mort au berceau à Florence lors d'un incendie.

Il devint roi de Sardaigne après l'abdication de Charles-Albert suite à la défaite de Novare, contre les Autrichiens, le 23 mars 1849. Il appela Camillo Benso Comte de Cavour à la présidence du Conseil du royaume de Sardaigne le 4 novembre 1852.

Ils firent alliance avec la France de Napoléon III pour vaincre les Autrichiens qui avaient annexé le royaume Lombard-Vénitien, c'est à dire la partie la plus riche et la plus peuplée de l'Italie du nord. De ces événements découlèrent l'unité de l'Italie ainsi que la réunion du duché de Savoie et de l'ancien comté de Nice à la France. C'est le 17 mars 1861 que Victor-Emmanuel II devint roi d'Italie.

Victor-Emmanuel II épousa le 12 avril 1842 sa cousine Marie-Adélaïde de Habsbourg-Lorraine.

 

A Aix-les-Bains

Victor-Emmanuel II et Marie-Adélaïde vinrent à Aix-les-Bains :

 

*le 30 mai 1850 : pour l'inauguration officielle du Casino Grand Cercle. Quelques temps après, les souverains firent don au Casino Grand Cercle de leurs portraits peints par Gonin, artiste de Turin très réputé,

 

*le 29 juin 1851 : les souverains revinrent à Aix, au Casino, pour inaugurer leurs portraits qui avaient été placés dans la salle de danse de l'époque (actuel foyer du théâtre). Ces portraits ont aujourd'hui disparu. En quittant le Cercle, ces portraits furent d'abord exposés au Musée Lepic (actuel Musée archéologique dans le temple dit de Diane). Ces portraits ont pu disparaître à l'occasion du transfert des peintures du Musée Lepic au Musée Faure (ouvert le 8 novembre 1973). Ou bien ils furent alors rapatriés dans les réserves du Casino et auraient disparu en 1991 lorsque les sous -sols furent vidés pour implanter les machines à sous et ouvrir un pub « irlandais ».

 

*le 1er septembre 1857 : Ce jour là, Victor Emmanuel II inaugura le pont ferroviaire de Culoz sur le Rhône. Ce pont permit la jonction entre le réseau ferré savoyard et le réseau français. Côté savoyard le réseau ferré s'arrêtait alors à Saint Jean-de -Maurienne. Ce n'est qu'en septembre 1871, grâce au percement du tunnel du Mont Cenis que le réseau ferroviaire put rejoindre l'Italie. Cette inauguration s'est faîte en présence de Jérôme Bonaparte (cousin de Napoléon III), représentant la France (en 1859, Jérôme Bonaparte épousa Clotilde de Savoie, fille aînée de Victor Emmanuel II), de Cavour, alors Président du Conseil du royaume de Sardaigne et de Pierre Paleocapo Ministre des Travaux Publics du royaume de Sardaigne. Le soir, Victor-Emmanuel II, la reine Marie-Adélaïde et les personnalités dinaient au Casino Grand Cercle. En 2010, pour le cent-cinquantième anniversaire de la réunion de la Savoie à la France, un diner eut lieu le 1er septembre au Casino Grand Cercle d'Aix, avec le même menu que le 1er septembre 1857.

 

*le 2 septembre 1857 : Victor-Emmanuel II posa la première pierre d'une extension des thermes d'Aix-les-Bains (il s'agit de la partie nord-est des thermes qui furent utilisés jusqu'à la fin du XXe siècle). Cette première pierre avait été détachée le 31 août 1857, lors de l'inauguration de la percée du Mont Cenis.

 

Suites :

Après la réunion de la Savoie à la France, Napoléon III et l'impératrice Eugénie vinrent faire un voyage dans les nouveaux territoires réunis. C'est le 20 août 1860 qu'ils visitèrent le Casino Grand Cercle d'Aix-les-Bains. Voyant les portraits (encore présents) de Victor-Emmanuel et de Marie-Adélaïde, ils décidèrent eux-aussi de faire don de leurs portraits au Casino. Ce qui fut fait au moyen de tableaux peints par Winterhalter. Mais ces tableaux ont également disparu.

Le 22 juillet 1830, le roi de Sardaigne Charles-Félix et la reine Marie-Christine étaient déjà venus, eux-aussi au Cercle d'Aix-les-Bains. A cette époque, les bâtiments du Casino n'étaient pas encore construits et le Cercle se tenait dans le château qui avait été loué par le Cercle au marquis d'Aix (l'actuelle Mairie). Lors de la visite de Charles-Félix, son buste ornait la cheminée de la grande salle du Cercle (actuelle salle du Conseil municipal). Ce buste, lui aussi, a disparu

 

Mais où sont donc passés ces tableaux et ce buste qui faisaient partie du patrimoine local ?

 

 

J.D. 1998, mise à jour 24 octobre 2010.

 

 

Victor Emmanuel II à Aix-les-Bains

Victor Emmanuel II à Aix-les-Bains

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