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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 09:04

La croix blanche est celle de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, appelé aussi « Ordre des Hospitaliers », avant de devenir « l'Ordre de Rhodes », puis « l' Ordre de Malte ».

La croix rouge est celle des Templiers

et la croix noire celle des Chevaliers Teutoniques.

Enfin, en principe, car, au fil des siècles et selon les lieux, notamment la croix rouge semble avoir représenté les 3 ordres à un moment ou à un autre.

 

Les Hospitaliers :

En 1 048, des moines partis d'Amalfi sous la direction du vénérable frère Gérald se rendirent à Jérusalem et y fondèrent un hospice, dédié à Saint Jean Baptiste, pour accueillir les chrétiens qui venaient en pèlerinage au Saint Sépulcre, en terre musulmane puisque les Arabes s'étaient emparés de Jérusalem en l'an 638. Après la prise de Jérusalem par les croisés le 15 juillet 1099 et l'instauration d'un royaume chrétien de Jérusalem, les moines prirent le nom d'Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem.

Cet ordre à vocation uniquement humanitaire à son origine se transforma en ordre militaire vers 1140, tout en conservant sa vocation hospitalière.

Après la reconquête musulmane, la défaite d'Hatin le 4 juillet 1187, la perte de Jérusalem reprise par Saladin le 2 octobre 1187 et celle de Saint Jean d'Acre en 1221, les Hospitaliers installèrent leur siège à Chypre en 1291, puis à Rhodes en 1302 après la perte de Chypre. C'est là qu'ils prirent le nom de Chevaliers de Rhodes... jusqu'à la perte de Rhodes en 1522.

En 1530, Charles Quint, par acte du 24 mars leur donna l'île de Malte, c'est ainsi qu'ils s'appelèrent Chevaliers de Malte. Cette île avait appartenu à Carthage puis aux Romains de -218 à 533, à Byzance de 533 à 869, aux Arabes de 869 à 1091, puis aux Normands en 1091 et enfin au royaume de Sicile à partir de 1127.

Le 18 mai 1565, une flotte turque débarqua 30.000 hommes pour s'emparer de l'île. Le Grand Maître de l'Ordre (Jean Parisot de la Valette) ne disposait que de 800 chevaliers et 1450 soldats. Ils parvinrent néanmoins à résister jusqu'à l'arrivée d'une armée espagnole le 7 septembre. Ils fondèrent La Valette à partir de 1566.

Malte resta un état souverain appartenant à l'ordre jusqu'à la conquête de Bonaparte en octobre 1798, les membres de l'Ordre se réfugièrent alors en Russie. Les Anglais s'emparèrent de l'île en 1800 et l'annexèrent officiellement en 1814. L'île de Malte devint indépendante le 21 septembre 1964, mais avec la reine d'Angleterre comme souveraine, jusqu'à la proclamation de la République le 13 décembre 1974.

L'Ordre de Malte participa de manière importante à la bataille de Saint Jean d'Acre en 1151, à celle d'Ascalon du 16 au 22 août 1153, à la célèbre victoire navale de Lépante le 7 octobre 1571 contre les Ottomans et fut également victorieux des Ottomans à la bataille navale de Damiette (au large de l'Egypte) le 16 août 1732.

Après la dissolution de l'Ordre des Templiers le 22 mars 1312 par le pape Clément V, l'ordre de Malte récupéra les biens des Templiers sauf bien sûr ceux que Philippe IV le Bel avait récupérés. En dehors de leurs possessions à Malte, l'Ordre s'était répandu dans toute l'Europe, mais perdit beaucoup de ses possessions en Allemagne et Europe du nord lors de la réforme protestante ainsi que ses possessions anglaises en 1540.

En 1834, le Pape Grégoire XVI autorisa l'installation de l'Ordre de Malte à Rome au palais de Malte, sur un terrain de 12.000 m2. C'est toujours là que se trouve le siège de l'Ordre. Un certain nombre de gouvernements ont reconnu la souveraineté de l'Ordre de Malte sur ce territoire de 12.000 M2, ce qui permet à l'Ordre d'avoir des représentations dans diverses instances internationales.

Depuis le XIXe siècle, l'ordre est uniquement caritatif et s'est répandu dans de nombreux pays. En 1998, le gouvernement maltais autorisa l'ordre à se réinstaller au fort Saint Ange à La Valette.

A ses débuts les membres religieux de l'ordre portaient une cape noire à croix blanche, jusqu'à ce que la croix blanche sur fond rouge devint leur emblème. La forme de leur croix a reçu le nom de « croix de Malte ». En 1999, l'Ordre de Malte célébra le neuf-centième anniversaire de sa fondation.

Il existe également une branche protestante et une branche orthodoxe de l'Ordre de Malte. Les 3 branches (catholique, protestante et orthodoxe) ont, pour leurs actions caritatives, un comité de coordination situé à Berne.

 

Les Templiers :

Après l'instauration du royaume chrétien de Jérusalem, il fallut défendre le territoire repris aux Musulmans et assurer la sécurité des pèlerins qui venaient en Palestine. L'Ordre religieux et militaire des Templiers fut fondé en 1119 par Hugues de Payns et Godefroy de Saint Omer. Le roi de Jérusalem Beaudoin II leur concéda une partie de son palais à l'emplacement de l'ancien temple de Salomon. Cet ordre qui s'appela d'abord « ordre des pauvres chevaliers du Christ et du temple de Salomon », prit vite le nom de Chevaliers du Temple puis de Templiers. La règle de l'ordre fut approuvée par le concile de Troyes le 13 janvier 1129. Cette règle était un mélange de la règle de Saint Benoit et de Saint Augustin.

Les templiers furent une force militaire d'élite. Ils participèrent à de nombreuses batailles, celles où les chrétiens furent vainqueurs : celle du 16 au 22 août 1153 pour la prise d'Ascalon sous Beaudoin III (mais les templiers qui s'étaient élancés les premiers furent pris, exécutés et leurs corps exposés sur les remparts dont celui de Bernard de Tramolay alors maître de l'ordre), celle de Montgisard le 25 novembre 1177 sous Beaudoin IV, celle d'Arsouf le 7 septembre 1191 sous la conduite de Richard Cœur de Lion, celle de Mansourah sous la conduite de Louis IX (Saint Louis) le 8 février 1250..., mais aussi à des batailles qui furent gagnées par les Musulmans : la reprise d'Ascalon par Saladin le 4 septembre 1187, de Jérusalem le 20 octobre 1187, de Saint Jean d'Acre en 1191 etc.

Saladin avait une haine particulière envers les Templiers, ceux qu'il faisait prisonniers étaient décapités. Des Templiers participèrent également à des opérations militaires en Espagne dans le cadre de la « reconquita ». Pour se financer et financer leurs opérations, les Templiers fondèrent dans plusieurs pays d'Europe (spécialement France, Belgique, Italie, Espagne, Portugal) un réseau de monastères appelés « commanderies ». Les succès militaires des Templiers leur attirèrent la sympathie de toute la chrétienté occidentale et l'Ordre reçut de nombreuses donations. Ils firent fructifier leur domaine qui ne cessait de grandir. Leur fortune leur permit d'assumer un rôle de banque. Ils furent même gardien de certains trésors royaux.

Après la disparition du royaume chrétien de Jérusalem, les Templiers achetèrent l'île de Chypre à Richard Cœur de Lion et y installèrent leur siège. Mais ils avaient été créés pour défendre le royaume chrétien de Jérusalem; dans la mesure où celui avait disparu, la papauté se demanda si il fallait maintenir l'Ordre. Il fut d'abord proposé de le fusionner avec les Hospitaliers, mais les Templiers y étaient opposés. Leur fortune suscita des convoitises et pour corser le tout il y eut conflit entre la papauté et certains souverains, dont le roi de France Philippe IV le Bel, pour savoir qui allait contrôler cette force armée.

L'avide roi de France Philippe IV le Bel qui avait déjà expulsé les Juifs de France en juin 1306 pour récupérer leurs biens, confia à son confident, Guillaume de Nogaret, le soin de monter une opération contre les Templiers. Les 13 et 14 octobre 1307, dans toutes les commanderies de France, les templiers furent arrêtés. Sous la torture certains avouèrent les vices que leurs bourreaux voulurent leur faire avouer. Les Templiers furent accusés de sorcellerie. Un premier contingent de 54 templiers fut envoyé au bûcher le 12 mai 1310. Le Pape Clément V prononça la dissolution de l'Ordre du Temple le 22 mars 1312 lors du concile de Vienne, puis les biens des Templiers furent dévolus aux Hospitaliers par une bulle papale du 2 mai 1312, sauf en France ou Philippe le Bel fit mains basses sur tous leurs biens. Il était parvenu à ses fins et bien ingratement car fin décembre 1306, lors d'une révolte du peuple de Paris, le roi avait trouvé refuge auprès des Templiers !

Le grand maître de l'ordre du Temple Jacques de Molay et l'un de ses compagnons Geoffroy de Charnay furent conduits au bûcher le 18 mars 1314 à Paris dans « l'île aux Juifs », île située à l'ouest de l'île de la Cité et depuis rattachée à l'île de la Cité.

Mais, si les Templiers ont disparu, leur légende subsiste et alimente tous les fantasmes, entre leur nom lié au temple de Jérusalem, leur richesse et leur fin tragique, il y a de quoi. Ainsi depuis 8 siècles il y a toujours des gens pour rechercher le « trésor des Templiers ». Selon la légende, sur le bûcher le 18 mars 1314, Jacques de Molay aurait lancé une malédiction contre ses bourreaux. La mort le 20 avril 1314 du Pape Clément V qui avait abandonné l'ordre, celle le 27 avril 1314 de Guillaume de Nogaret qui avait organisé l'arrestation des Templiers en 1307, puis celle de Philippe le Bel le 29 novembre 1314 alimenta le fantasme, mais cette « malédiction » est probablement du même type que la prétendue « malédiction des Pharaons » en 1922 après la découverte de la tombe de Toutankhamon par Howard et Carter.

Dans les batailles, le drapeau des Templiers comportait une bande noire dans sa partie inférieure et une bande blanche avec une croix rouge (en forme de croix de Malte) dans sa partie supérieure.

 

Les Chevaliers Teutoniques :

En 1128, des pèlerins germaniques fondèrent à Jérusalem un hôpital pour l'accueil des pèlerins germaniques. Cet hôpital fut dédié à Sainte-Marie-des-Teutoniques. Il se transforma en ordre religieux reconnu par le Pape Clément III en 1191 et suivant la même pente (dans le même contexte) que les ordres précédents il se transforma en ordre militaire en 1198. Dès 1191, leur siège fut à Saint Jean d'Acre. Il fut transféré à Venise après la perte de Saint Jean d'Acre en 1291. Ils prirent part aux combats en Palestine mais furent aussi appelés pour christianiser les peuples de l'est (pays baltes etc). Leurs principales implantions furent en Suisse, en Allemagne, en Pologne et dans les Pays Baltes. Ils régnèrent sur un état dont ils furent souverains et peuvent à ce titre être considérés comme les fondateurs de la Prusse, région dans laquelle ils fondèrent plusieurs villes. Leur capitale fut alors transférée à Marienbourg.

A partir de 1525, les Teutoniques se divisèrent entre une branche devenue protestante et une branche restée catholique et qui s'installa en Autriche.
Le 24 août 1809, Napoléon prononça le dissolution de l'ordre des Teutoniques.

Ils se reconstituèrent comme mouvement caritatif à partir de 1929 avec un siège à Vienne, transféré à Rome depuis 1957.

 

Ainsi dans l'histoire de la chrétienté il y eut trois ordre religieux à vocation militaire.

Qu'en aurait pensé l'auteur du célèbre : « Tu ne tueras point » ?

Il faut néanmoins reconnaître que sans Charles Martel, sans Jean Sobiesky, sans le prince Eugène de Savoie, sans beaucoup d'autres, il y a longtemps que la charia s'appliquerait à toute l'Europe.... mais ce n'est peut-être que partie remise car actuellement les musulmans envahissent l'Europe, l'occupent et y imposent leurs mœurs, sans même avoir besoin d'armée !

 

 

 

...et deux autres Croix

 

La Croix de Savoie

Le drapeau de la Savoie est constitué d'une croix blanche sur fond rouge comme le symbole des Hospitaliers, à la forme de la croix près.

Voici à ce sujet ce qu'écrit Samuel Guichenon dans « Histoire généalogique de la royale maison de Savoye » chez Guillaume Barbier à Lyon en 1660 ou dans une réédition de 1976 aux éditions Horvath à Roanne.

« L'Ancienne chronique de Savoye Manuscripte Françoise & Latine, Champier, Carra, Curtil, Simler & Herminges, ont escrit que le premier des Comtes de Savoye qui prit la croix en ses armes fut Amé III sur ce qu'ayant fait voyage en Palestine, fait lever le Siège d'Acre & secouru les chevaliers de l'ordre de S. Jean de Jerusalem. Il fut prié par eux en memoire d'une action si remarquable, de prendre les Armes de Rhodes, qui ait de gueules à la croix d'argent »....

« Pour moy, s'il m'estoit permis de porter mon jugement ou plustost ma coniecture sur une chose si obscure & si ancienne, ie me persuaderois volontiers qu'Amé III comte de Savoye, qui fit le voyage de la Palestine, en une fameuse croysade l'an 1147, ayt voulu garder la Croix pour ses armes, tant pour la veneration qu'il avoit a cet illustre caractère de nostre Redemption que pour marque de cette expedition militaire »

Les Comtes de Savoie participèrent largement aux Croisades. Non seulement Amédée III, cité par Guichenon, qui fit lever le siège de Saint Jean d'Acre à l'occasion de la deuxième croisade, mais aussi Amédée V qui sauva Rhodes assiégé en l'an 1315 et enfin surtout le comte Verd (Amédée VI) qui vainquit les Turcs à la bataille de Gallipoli et parvient en 1366 à faire libérer son cousin Jean V Paléologue Empereur byzantin qui avait été fait prisonnier par les Bulgares.

Le sceau le plus ancien avec la croix de Savoie est apposé sur une charte de 1143 conservée à l'abbaye de Saint Maurice d'Agaune (Valais Suisse).

Il n'y a ainsi rien de surprenant que les souverains de Savoie aient repris depuis le douzième siècle, le blason des Hospitaliers pour leurs propres armes. Lorsque l'ancien duché de Savoie a été réuni à la France en 1860 et divisé en 2 départements, ils ont l'un et l'autre conservé l'ancien blason des Hospitaliers, devenu celui de la Maison de Savoie, comme drapeau, ce qui est un beau symbole d'unité.

En outre, la croix de Savoie resta dans les symboles de la royauté italienne jusqu'à la proclamation de la République italienne en 1946.

 

Et la Croix suisse

C'est seulement par un décret de la Diète du 21 juillet 1840 que les Suisses ont adopté un drapeau national : croix blanche sur fond rouge, mais les Suisses vous le jugeront, cela n'a rien à voir avec le drapeau de la Maison de Savoie qui n'a jamais que sept siècles d'antériorité. Les habitants des 24 anciennes communes du Duché de Savoie qui furent rattachées à la Suisse après la chute de Napoléon, ne furent en tous cas pas dépaysés en ce concerne le drapeau.

J.D. 20 août 2011, complémnt le 19 septembre 2014

 

 

 

 

 

 

les croix rouge, noire, blanche

les croix rouge, noire, blanche

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