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31 août 2021 2 31 /08 /août /2021 13:29

L’Arbia et l’Arno N° 707

 

L’Arbia est une rivière toscane de 57 kms de longueur affluent de l’Ombrone, fleuve côtier de 161 kms qui se jette dans la mer Tyrrhénienne (en fait, la Méditerranée) après avoir arrosé Grosetto. L’Ombrone donna son nom à un département français dont le chef-lieu fut Sienne et dont l’existence fut brève (du 30 mai 1808 au 30 mai 1814) (voir notes 21 et 22 http://jean.delisle.over-blog.com/article-l-italie-sous-napoleon-1er.61707999.html).

L’Arbia fut le théâtre le 4 septembre 1260 d’une terrible bataille entre les Siennois gibelins et les Florentins guelfes (voir note 706) et il fut dit et écrit que l’Arbia fut rougie par le sang des nombreuses victimes. Il en est ainsi au chant X de l’Enfer de la Divine Comédie où Dante et Virgile rencontrent Farinata degli Uberti (chef des Gibelins florentins alliés aux Siennois) et Dante lui parle « du massacre et de l’horreur qui teignirent de rouge le cours de l’Arbia » . De même dans « Une année à Florence » (texte de 1851) Alexandre Dumas écrit : « la perte de la bataille de Monte Aperto est restée pour Florence un de ces grands désastres dont le souvenir se perpétue à travers les âges. Après cinq siècles et demi, le Florentin montre encore avec tristesse aux voyageurs le lieu du combat, et cherche dans les eaux de l’Arbia cette teinte rougeâtre que leur avait donnée le sang de ses ancêtres. »

La rivière Arbia a donné son nom sur son flanc sud a un lieu-dit nommé Arbia (fraction de la commune Asciano) qui se distingue par la présence d’une colonne dédiée à Napoléon Bonaparte.

 

L’Arno, pour sa part, prend sa source au mont Falterona à 1654 mètres d’altitude, contourne par le sud le mont Pratomagno et arrose différentes villes dont Florence et Pise avant de se jeter dans la mer, après une course de 241 kms. Voir carte en illustration, emprunt au net. L’Arno, l’Ombrone et leurs affluents descendent de la chaîne des Apennins, longue montagne qui s’étend sur 1200 kms, au centre de l’Italie en parallèle à la fois à l’Adriatique et à la Méditerranée.

Le relief et la géographie déterminent dans la Toscane un réseau hydrographique favorable aux crues catastrophiques. Parmi les plus dévastatrices, il faut citer la crue du 4 novembre 1333 (décrite par un marchand florentin nommé Giovanni Villani) et celle du 4 novembre 1966. En 1966, la crue (voir en illustration le niveau atteint par la crue dans un village toscan, emprunt au net) fit d’énormes ravages en Toscane et particulièrement à Florence où on compta 34 victimes, 15.000 voitures détruites, 6000 boutiques ravagées, 2 millions de livres anciens détruits ou endommagés, le fond étrusque du musée archéologique national détruit et parmi les principales œuvres :

* »la dernière cène », grand tableau de 6 mètres sur 2,61 de Giorgio Vasari (1511/1574) ; à ne pas confondre avec le tableau de Léonard de Vinci. Ce tableau put être restauré et remis à sa place dans la basilique Santa Croce de Florence le 4 novembre 2016 en présence du premier ministre italien de l’époque (Matéo Renzi).

*les portes de bronze du baptistère Saint Jean Baptiste et spécialement le panneau situé à l’est (œuvre principalement de Lorenzo Ghiberti) et qui fut dénommé « porte du paradis » par Michel Ange ; et dont Giorgio Vasari a dit qu’elle était : « la plus belle œuvre qui se soit jamais vue au monde ».

Ce baptistère fut construit à cheval sur le onzième et douzième siècles à l’emplacement d’une ancienne église, elle-même à l’emplacement d’un temple romain. C’est dans ce baptistère que fut baptisé Dante (1265-1321) et que l’on trouve le tombeau du pape Jean XXIII (celui mort le 22 décembre 1419, et non le Jean XXIII décédé le 3 juin 1963 et inhumé à Saint Pierre de Rome : de quoi papoter sur la papauté !) ; tombeau financé par les Médicis et œuvre de Donatello.

Cette porte du Paradis (dont les sculptures représentent des scènes de l’Ancien Testament), restaurée, se trouve depuis au musée « dell’Opera del Duomo » (musée de l’œuvre de la cathédrale), tandis qu’une copie remplace maintenant l’original au baptistère.

En 1966, des volontaires vinrent de tous les coins du monde à Florence pour aider à dégager, à reconstruire, à restaurer. Les Italiens appelèrent ces volontaires : « gli Angeli del fango » ce qui peut se traduire par : « les anges de la boue ». En 2016, pour le cinquantenaire de l’événement, une cérémonie particulière se déroula à Florence pour rendre hommage à ces « anges de la boue » dont ceux encore vivants furent invités à Florence.

J.D. 31 août 2021

hauteur de l'inondation du 4 novembre 1966 en Toscane et cours de l'Arno
hauteur de l'inondation du 4 novembre 1966 en Toscane et cours de l'Arno

hauteur de l'inondation du 4 novembre 1966 en Toscane et cours de l'Arno

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24 août 2021 2 24 /08 /août /2021 08:27

Dictatus papae N°706

 

« Dictatus papae » peut être traduit par : « affirmations du pape ». Il s’agit de 27 « propositions » rédigées par le pape Grégoire VII en mars 1075.

Le pape affirmait la supériorité du spirituel sur le temporel c’est-à-dire en fait du Vatican sur le saint Empire romain germanique et ce pour la nomination des évêques. Cela déclencha ce qui fut appelé : « la querelle des investitures » : une guerre entre papes et empereurs qui mobilisa toute la chrétienté avec des partisans du pape (appelés Guelfes) et ceux de l’empereur (les Gibelins) et avec en prime, des guerres secondaires à l’intérieur de la guerre principale ; comme celle qui opposa Florence (guelfe) à Sienne (gibeline).

On peut faire remonter l’origine du conflit au 2 février 962 lorsque le pape Jean XII donna un titre d’empereur à un souverain germanique nommé Otton (et qui fut surnommé Otton le Grand) ; ce qui consacra la naissance du Saint Empire romain germanique. Peu reconnaissant, 11 jours plus tard (c’est-à-dire le 13 février 962) Otton publiait un « privilège » qui plaçait la papauté sous la tutelle de l’empereur !

L’épisode le plus connu de cette guerre est « l’amende honorable » que l’empereur Henri IV alla faire à Canossa où s’était réfugié le pape dans un château appartenant à la comtesse Mathilde (elle fut la première femme ensevelie à Saint Pierre de Rome où elle a son monument funéraire, œuvre de Bernin en 1635 ; dans la nef, à droite en montant vers le baldaquin, voir illustration, emprunt au net).

Il s’agit de Canossa en Emilie-Romagne, à ne pas confondre avec Canosa dans les Pouilles. Voir la note N°530 http://jean.delisle.over-blog.com/2019/03/canosa-et-canossa-n-530.html

    1. La victoire du pape fut de courte durée car Henri IV parvint à réunir un concile qui déposa Grégoire VII et nomma Clément III le 25 juin 1080. Grégoire VII mourut le 25 mai 1085 isolé à Salerne (Salerno à 60 kms au sud de Naples). Né vers 1015, il avait été élu pape le 22 avril 1073. Il fut inhumé dans la cathédrale de Salerne et fut canonisé par l’Église en 1606. il avait tenté de réformer l’Église et voulut organiser une croisade pour aider les chrétiens d’Orient à résister à l’islam mais y renonça faute d’appui de souverains fournissant des soldats.

La guerre se termina par le « Concordat de Worms » le 23 septembre 1122. La fin du conflit principal n’arrêta pas la guerre entre guelfes et gibelins en Toscane. La minorité gibeline de Florence, alliée aux Siennois gibelins et au roi de Sicile (Manfred, qui avait été couronné roi de Sicile le 11 août 1258 ; il était le fils de l’empereur germanique Frédéric II) fut vainqueur des guelfes florentins le 4 septembre 1260 à la bataille de Montaperti (dans la province de Sienne, on trouve aussi écrit Mont Aperto). Les Gibelins eurent alors le projet de détruire Florence. Voici le récit qu’Alexandre Dumas fait de cet épisode dans « Une année à Florence » texte de 1851 :

« le 27 septembre (1260) l’armée gibeline se présenta devant Florence dont elle trouva toutes les femmes en deuil…

Alors une diète des cités gibelines de Toscane fut convoquée à Empoli (entre Florence et Livourne) ; les ambassadeurs de Pise et de Sienne déclarèrent qu’ils ne voyaient d’autres moyens d’éteindre la guerre civile qu’en détruisant complètement Florence, véritable ville des Guelfes, et qui ne cesserait jamais de favoriser ce parti. Les comtes Guidi et Alberti, les Santafior et les Ubaldini, appuyèrent cette proposition… La motion allait passer lorsque Farinata des Uberti (un Florentin gibelin qui avait combattu avec les Siennois contre les Florentins guelfes) se leva.

Ce fut un discours sublime que celui que prononça ce Florentin pour Florence, ce fils plaidant en faveur de sa mère, ce victorieux demandant grâce pour les vaincus… La parole de Farinata l’emporta au conseil, comme son épée à la bataille. Florence fut sauvée….

Ce fut la cinquième année de cette réaction impériale que naquit à Florence, un enfant qui reçut de ses parents le nom d’Alighieri, et du ciel celui de Dante..…

Le géant (il s’agit de Farinata des Uberti) disparaît comme un fantôme, et on ne le retrouve que quarante ans après, dans l’enfer de Dante (au chant X), où plongé jusqu’à la ceinture dans un tombeau rougi par les flammes , il se plaint, non pas de la douleur qu’il éprouve, mais de l’acharnement avec lequel les Florentins poursuivent son nom et sa famille. » (pour avoir d’abord combattu avec les Siennois). Dante fait dire à Farinata :

« Je fus le seul, alors que chacun acceptait la pensée de détruire Florence, à la défendre à visage découvert ».

J.D. 24 août 2021

 

 

tombeau de la comtesse Mathilde à Rome

tombeau de la comtesse Mathilde à Rome

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4 août 2021 3 04 /08 /août /2021 09:15

Les amants pendus N°705

 

En 1851, Alexandre Dumas publia « Une année à Florence ». Pour se rendre en Italie, il était passé par Monaco où il raconte les tribulations d’un prince de Monaco ; tribulations dignes des contes libertins de Jean de la Fontaine ou de l’Heptaméron de Marguerite d’Angoulême (sœur de François 1er et reine de Navarre, 1492/1549). Voici le texte de Dumas (en respectant l’orthographe utilisée par Dumas en son temps) :

« vers 1550, au moment de la formation des grandes puissances européennes, le seigneur de Monaco, craignant d’être dévoré d’une seule bouchée par les ducs de Savoie ou les rois de France, se mit sous la protection de l’Espagne. Mais, en 1641, cette protection lui étant devenue plus onéreuse que profitable, Honoré II résolut de changer de protecteur, et introduisit garnison française à Monaco. L’Espagne, qui avait à Monaco un port et une forteresse presque imprenables, entra dans une de ces belles colères flamandes comme il en prenait de temps en temps à Charles-Quint et à Philippe II, et confisqua à son ancien protégé ses possessions milanaises et napolitaines. Il résultat de cette confiscation que le pauvre seigneur se trouva réduit à son petit État. Alors, Louis XIV, pour l’indemniser, lui donna en échange le duché de Valentinois dans le Dauphiné, le comté de Carlades dans le Lyonnais, le marquisat des Baux et la seigneurie de Buis en Provence ; puis il maria le fils d’Honoré II (qui deviendra le prince Louis 1er) avec la fille de M. Le Grand (Il s’agit de Catherine Charlotte de Gramont nièce de Louis XIV). Ce mariage eut lieu en 1688 (le 13 juin), et valut à M. de Monaco et à ses enfans le titre de princes étrangers. Ce fut depuis ce temps-là que les Grimaldi changèrent leur titre de seigneur contre celui de prince.

Le mariage ne fut pas heureux ; la nouvelle épousée, qui était cette belle et galante duchesse de Valentinois si fort connue dans la chronique amoureuse du siècle de Louis XIV, se trouva un beau matin d’une enjambée hors des états de son époux, et se réfugia à Paris, tenant sur le pauvre prince les plus singuliers propos. Ce ne fut pas tout : la duchesse de Valentinois ne borna pas son opposition conjugale aux paroles, et le prince apprit bientôt qu’il était aussi malheureux qu’un mari peut l’être.

A cette époque on ne faisait guère que rire d’un pareil malheur ; mais le prince de Monaco était un homme fort bizarre, comme l’avait dit la duchesse, de sorte qu’il se fâcha. Il se fit instruire successivement du nom des différens amans que prenait sa femme, et les fit pendre en effigie dans la cour de son château (le château avait été construit par la République de Gênes à la fin du douzième siècle. C’est en 1297 qu’un François Grimaldi s’en empara. On trouvera en illustration une représentation de ce château et de sa cour ; emprunt au net). Bientôt la cour fut pleine et déborda sur le grand chemin, mais le prince ne se lassa pas et continua de faire pendre. Le bruit de ces exécutions se répandit jusqu’à Versailles, Louis XIV se fâcha à son tour, et fit dire à Monsieur de Monaco d’être plus clément ; Monsieur de Monaco répondit qu’il était prince-souverain, qu’en conséquence il avait droit de justice basse et haute dans ses États, et qu’on devait lui savoir gré de ce qu’il se contentait de faire pendre des hommes de paille.

La chose fit si grand scandale qu’on jugea à propos de ramener la duchesse à son mari. Celui-ci pour rendre la punition entière, voulait la faire passer devant l’effigie de ses amans ; mais la princesse douairière insista si bien que son fils se départit de cette vengeance, et qu’il fut fait un grand feu de joie de tous les mannequins. Ce fut dit madame de Sévigné le flambeau de ce second hyménée. »

4 août 2021

 

 

Les amants pendus N°705
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28 juillet 2021 3 28 /07 /juillet /2021 10:27

Les contes libertins de Jean de La Fontaine N°704

 

Jean de La Fontaine (8 juillet 1621/13 avril 1695) devint célèbre par ses fables. Voir les fiches N° 698 et 699 ; mais le coquin rédigea également des contes (66 plus 2 à titre posthume) qui selon les éditions furent appelés « contes licencieux », « contes libertins », ou « contes interdits », car ils égratignaient le clergé.

Tout le monde sait, sauf les dirigeants, qu’interdire un texte en fait la publicité et que plus un texte est interdit plus il est recherché et circule sous le manteau. C’est ce qui arriva pour les contes à Jean de La Fontaine. En outre, un artiste réputé ; un multi cartes (peintre, graveur, sculpteur…) : Jean Fragonard (1732/1806) réalisa en 1770 ; 57 dessins pour accompagner les contes de La Fontaine (qui ne les vit pas, étant déjà décédé). Malgré l’interdiction, plusieurs éditions des contes et des dessins virent le jour dont l’une parvint au musée du Petit Palais en 1934. Une édition de luxe (textes plus dessins) fut publiée en 1994 chez Diane de Selliers éditeur qui a réalisé une nouvelle édition en 2007.

On trouvera ci dessous la liste de ces contes et en illustration la couverture de l’édition de 2007.

Richard Minulto

Le Cocu, battu, et content

Le Mari confesseur

Conte d'une chose arrivée à Château-Thierry

Conte tiré d'Athénée

Autre conte tiré d'Athénée

Conte de **** (soeur Jeanne)

Joconde

Conte d'un paysan qui avait offensé son Seigneur

Imitation d'un conte intitulé "les Arrêts d'Amour"

Les Amours de Mars et de Vénus

Ballade

Le Faiseur d'oreilles et le Raccomodeur de moules

Les Frères de Catalogne

Le Berceau

Le Muletier

L'Oraison de Saint Julien

La Servante justifiée

La Gageure des trois Commères

Le Calendrier des Vieillards

A Femme avare, galant Escroc

On ne s'avise jamais de tout

Le Villageois qui a perdu son veau

L'anneau d'Hans Carvel

Le Gascon puni

La fiancée du roi de Garbe

L'Ermite

Mazet de Lamporechio

Les Oies du Père Philippe

La Mandragore

Les Rémois

La Coupe enchantée

Le Faucon

La Courtisane amoureuse

Nicaise

Le bât

Le Baiser rendu

Epigramme

Imitation d'Anacréon

Autre imitation d'Anacréon

Le différend de Beaux Yeux et Belle Bouche

Le petit Chien qui secoue de l'argent et des pierreries

Clymène

Comment l'esprit vient aux filles

Le Troqueurs

Le cas de conscience

Le Diable de Papefiguière

Féronde ou le purgatoire

Le Psautier

Le Roi Candaule et le maître en droit

Le Diable en enfer

La Jument du compère Pierre

Paté d'anguille

Le Lunettes

Janot et Catin

Le Cuvier

La Chose impossible

Le Magnifique

Le Tableau

La Matrone d'Ephèse

Belphégor

La Clochette

Le fleuve Scamandre

La Confidente sans le savoir ou le Startagème

Le remède

Les aveux indiscrets

Contes Posthumes

Les quiproquos

Conte tiré d'Athénée


 


 


 

 

 

Les contes libertins de Jean de La Fonatine N°704
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27 juillet 2021 2 27 /07 /juillet /2021 09:02

La Chimère se gondole N° 703

 

« La Chimère se gondole » fut le titre d’un bulletin dont il ne parut que deux numéros datés février et mars 1940, tiré à 150 exemplaires et destiné aux mobilisés du 303e RALP (régiment d’artillerie légère portée). On ne trouve que deux signatures sur ces bulletins : celle du lieutenant Cahen et celle de l’adjudant Massard. La Chimère était le symbole du régiment d’où le titre pour un bulletin qui se voulait distractif.

Page 4 du numéro 1 on trouve ce poème :

 

« Ici sans faire de façons

On boit, on mange et on roupille

Et nos uniques soucis sont

De déguster le saucisson

Tout en faisant une manille. »

 

Voilà qui irait bien aux occupants de certaines résidences pour Séniors ! Sauf que les Séniors en question ont travaillé toute leur vie avant de venir se reposer ! Le cas était différent pour les mobilisés de 1939.

Suite aux traités signés au Kremlin dans la nuit du 23 au 24 août 1939 entre Soviétiques et Nazis ; Hitler envahissait la Pologne le premier septembre 1939. Dès ce premier septembre, la France décidait la mobilisation générale avec effet au 2 septembre à minuit. Puis le 3 septembre 1939 à 17 heures, la France et la Grande-Bretagne déclaraient la guerre à l’Allemagne.

En France, 2.224.000 hommes furent mobilisés à l’arrière pour des taches de transport etc et 2.274.000 pour le front, ou plus exactement pour la frontière !. Ils furent renforcés par un corps expéditionnaire britannique de 200.000 soldats.

Ce furent donc près de 2.500.000 hommes qui furent stationnés derrière la ligne Maginot et qui durant plus de 8 mois n ‘eurent d’autres tâches que de tuer... le temps, mais pas les ennemis ! D’où le poème ci-dessus tout à fait justifié !

Il fallut attendre le bon vouloir des Allemands le 10 mai 1940 pour que notre déclaration de guerre se transforme en guerre !

Quelle pitié ! Sans oublier que c’était le gouvernement issu des élections législatives de fin avril et début mai 1936 qui était aux commandes ! Le même qui avait livré la Tchécoslovaquie à Hitler lors de la conférence de Munich le 29 septembre 1938 ; le même qui avait envoyé nos athlètes aux jeux olympiques de Berlin en août 1936 alors que toutes les lois anti-juives avaient été votées en Allemagne entre le 7 avril 1933 et le 15 septembre 1935 avec publication au « Reichsgesetzblatt » (le journal officiel allemand de l’époque). Nos responsables politiques ne pouvaient donc pas dire qu’ils ne savaient pas ! Enfin les mêmes qui le 10 juillet 1940 au théâtre du Grand casino de Vichy votèrent les pleins pouvoirs à Pétain. A noter que les élus communistes (74 députés et 2 sénateurs) ne participèrent pas à ce vote. Un décret-loi d’Edouard Dalladier du 26 septembre 1939 (J.O. du 27) avait interdit le parti communiste et ses annexes et que députés et sénateurs communistes avaient été arrêtés le 8 octobre 1939. Sur « le front populaire » voir la fiche N°463. http://jean.delisle.over-blog.com/2018/06/le-front-populaire-n-463.html

 

J.D. 27 juillet 2021

 

 

 

 

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18 juillet 2021 7 18 /07 /juillet /2021 13:48

Révolution française, chronologie N°702

 

*5 mai 1789 : ouverture des « Etats-Généraux », les premiers Etats-Généraux en France datent du 16 avril 1302 sous Philippe IV le Bel, avec des représentants de la noblesse, du clergé et des Villes. Il y en eut ensuite en 1347, 1367, 1439, 1468, 1484, 1560, 1593, 1614 avant ceux de 1789. C’est en 1484 que les représentants des villes prirent le nom de « Tiers état ». En 1789, la noblesse eut 270 représentants, le clergé 291 et le Tiers-état 578, mais le vote se faisait par ordre et non par tête.

*17 juin 1789 : serment du Jeu de paume, les Etats-Généraux se proclament « Assemblée nationale »

*20 juin 1789 : l’Assemblée nationale prend le nom « d’Assemblée constituante ».

*14 juillet 1789 : prise de la Bastille, institution de la « commune de Paris »

*4 août 1789 : abolition des privilèges (de la noblesse et du clergé)

*5 et 6 octobre 1789 : la foule se rend à Versailles, la famille royale contrainte de revenir à Paris (aux Tuileries)

*3 novembre 1789 : une constitution est promulguée avec en préambule une « déclaration des droits de l’homme et du citoyen ».

*12 juillet 1790 : décret de la Constituante sur la « Constitution civile du clergé »

*20 juin 1791 : fuite ratée de la famille royale (Varennes).

*août-septembre 1791 : élection de 745 députés à l’Assemblée législative.

*1er octobre 1791, l’Assemblée législative remplace l’Assemblée constituante ; le 16 mars 1791 les députés avaient voté une loi pour interdire aux députés de la Constituante d’être élus à l’Assemblée législative.

*20 avril 1792 : déclaration de guerre à l’Autriche par 744 députés sur 745. La Prusse se joint à l’Autriche.

*25 avril 1792 : premier usage de la guillotine en France

*20 juin 1792 : invasion des Tuileries par la population, le roi contraint de coiffer le bonnet phrygien.

*10 août 1792 : victoire de Valmy sur l’armée prussienne , nouvelle invasion des Tuileries, déchéance du roi et début de fait de la République. La « commune de Paris » devient « révolutionnaire ».

*26 août 1792 : décret sur les prêtres réfractaires (75.000)

*du 2 au 7 septembre 1792 : les massacres de septembre

*20 novembre 1792 : découverte de l’armoire de fer contenant 625 documents dont des correspondances avec l’Autriche

*3 décembre 1792 : ouverture du procès de Louis XVI

*de 1793 à 1796 : guerre de Vendée.

*17 janvier 1793 : dernier vote condamnant Louis XVI à la peine de mort immédiate : 361 voix pour et 360 contre !

*21 janvier 1793 : à 10,22 heures du matin, exécution de Louis XVI

*10 mars 1793 : loi instituant le Tribunal révolutionnaire

*13 juillet 1793 : Jean-Paul Marat assassiné dans sa baignoire par Charlotte Corday

*17 juillet 1793 : Charlotte Corday guillotinée, on trouvera en illustration un tableau montrant Charlotte Corday conduite à l’échafaud, emprunt au net.

*16 octobre 1793 : exécution de Marie-Antoinette, fille de Marie-Thérèse la grande impératrice d’Autriche, elle avait épousé Louis le 16 mai 1774

*31 octobre 1793 : 21 députés girondins guillotinés

*8 novembre 1793 : Manon Roland, âme des Girondins, guillotinée

*24 mars 1794 : Hébert (qui publiait « le Père Duchesne ») et 19 autres « Hébertistes » guillotinés

*5 avril 1794 : les « Cordeliers » (Danton, Camille Desmoulins, Fabre d’Eglantine…) sont guillotinés.

*10 mai 1794 : Elisabeth sœur de Louis XVI, guillotinée ;

*28 juillet 1794 : Maximilien Robespierre, son frère Augustin, Saint Just, Couthon… en tout 23 « révolutionnaires » sont guillotinés, cela met fin à la terreur et à la Révolution. 82 autres « Jacobins » sont guillotinés dans les 48 heures qui suivent.

*7 mai 1795 : Fouquier-Tinville accusateur public et 15 autres membres du tribunal révolutionnaire guillotinés ! Cela pourrait s’appeler « les guillotineurs guillotinés » ! Voir la fiche N°254 http://jean.delisle.over-blog.com/2015/10/l-annee-1794-en-france-n-254.html

J.D. 18 juillet 2021

 

 

Charlotte Corday menée à la guillotine

Charlotte Corday menée à la guillotine

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13 juillet 2021 2 13 /07 /juillet /2021 15:54

Ultima ratio regnum N°701

 

Ultima ratio regnum est une devise latine qui fut gravée sur les fûts de canons qui furent fabriqués durant le règne de Louis XIV. La devise signifie : « dernier argument des rois » sous-entendu après l’échec des autres moyens (pourparlers …). Le règne de Louis XIV s’illustra par une succession de guerres, mais il en fut de même avant et ensuite !

Voici un rappel d’événements :

 

I) les guerres et peste :

*1337/1453 : guerre de Cent Ans. Celle-ci se termina par une victoire française le 17 juillet 1453 à Castillon (commune devenue Castillon la bataille ; située sur la Dordogne dans le département de la Gironde à une cinquantaine de kms à l’est de Bordeaux). En 2021, à Castillon, des spectacles du 16 juillet au 21 août rappellent cette bataille.

Mais la France fut un vainqueur vaincu car toutes les opérations de la guerre s’étaient déroulées sur le territoire français ! Voir la fiche N°109 http://jean.delisle.over-blog.com/la-guerre-de-cent-ans-n-109

*1346/1353 : épidémie de peste noire. Celle-ci venue de Chine transita par l’Afrique du Nord, débarqua à Marseille et se répandit dans toute l’Europe où elle fit selon les estimations 25 millions de morts soit le 1/4 de la population de l’époque.

*guerres d’Italie : 1494/1559

*1562/1598 : guerres de religions en France. La saint Barthélémy date du 24 août 1572

*1618/1648 : guerre de Trente Ans

*1648/1653 : en France : la Fronde (guerre civile)

*1667/1668 : guerre de Dévolution (entre la France et l'Espagne)

*1672/1678 : guerre de Hollande

*1688/1697 : guerre de la ligue d’Augsbourg

*1701/1714 : guerre de succession d’Espagne

*1733/1738 : guerre de succession de Pologne

*1740/1748 : guerre de succession d’Autriche

*1756/1763 : guerre de Sept Ans

*1775/1783 : guerre d’Indépendance américaine

 

II) autres événements :

*1589/1610 : règne de Henri IV

*1610/1643 : règne de Louis XIII

*1643/1715 : règne de Louis XIV

*1715/1774 : règne de Louis XV

 

*1661/1682 : construction du château de Versailles

*16 octobre 1685 : révocation de l’édit de Nantes. De nombreux protestants quittent la France avec leur savoir et leur fortune

*hivers rigoureux : 1709 et 1788/1789

*années de sécheresse : 1718, 1748, 1754, 1757, 1759, 1767, 1772, 1778, 1784, 1785, 1788, 1790

Sur l’hiver 1709, voici ce qu’écrit Voltaire dans « le Siècle de Louis XIV » au chapitre XXX (texte publié en 1751) :

« La nature conspira avec la fortune pour accabler l’État. Le cruel hiver de 1709 força le roi de remettre aux peuples neuf millions de tailles dans le temps qu’il n’avait pas de quoi payer ses soldats. La disette des denrées fut si excessive qu’il en coûta quarante-cinq millions pour les vivres de l’armée. La dépense de cette année 1709 montait à deux cent vingt et un millions et le revenu ordinaire du roi n’en produisit que quarante-neuf... ».

L’accumulation durant des siècles des guerres à répétition, des épidémies, des mauvaises récoltes dûes aux intempéries et des impôts de plus en plus lourds provoquèrent le même effet que la vapeur dans la marmite à Denis Papin ; cela explosa…. En 1789 !

On trouvera en illustration un tableau de Jean-Pierre Houel (1735/1813) montrant la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 (photo Stock-Alamy).

J.D. 13 juillet 2021

 

 

 

 

 

 

 

Ultima ratio regnum N°701
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12 juillet 2021 1 12 /07 /juillet /2021 15:16

Le renard et l’écureuil N°700

 

« Il ne se faut jamais moquer des misérables,

Car qui peut s'assurer d'être toujours heureux ?

Le sage Ésope dans ses fables

Nous en donne un exemple ou deux ;

Je ne les cite point, et certaine chronique

M'en fournit un plus authentique.

Le Renard se moquait un jour de l'Écureuil

Qu'il voyait assailli d'une forte tempête :

Te voilà, disait-il, près d'entrer au cercueil

Et de ta queue en vain tu te couvres la tête.

Plus tu t'es approché du faîte,

Plus l'orage te trouve en butte à tous ses coups.

Tu cherchais les lieux hauts et voisins de la foudre  :

Voilà ce qui t'en prend ; moi qui cherche des trous,

Je ris, en attendant que tu sois mis en poudre.

Tandis qu'ainsi le Renard se gabait ,

Il prenait maint pauvre poulet

Au gobet  ;

Lorsque l'ire du Ciel à l'Écureuil pardonne :

Il n'éclaire plus, ni ne tonne ;

L'orage cesse ; et le beau temps venu

Un chasseur ayant aperçu

Le train de ce Renard autour de sa tanière :

" Tu paieras, dit-il, mes poulets. "

Aussitôt nombre de bassets

Vous fait déloger le compère.

L'Écureuil l'aperçoit qui fuit

Devant la meute qui le suit.

Ce plaisir ne lui dure guère,

Car bientôt il le voit aux portes du trépas.

Il le voit ; mais il n'en rit pas,

Instruit par sa propre misère. »

Jean de La Fontaine (1661)


 

Cette fable circula sous le manteau avant d’être imprimée en 1861 pour le bicentenaire de l’arrestation de Nicolas Fouquet surintendant des finances depuis 1653, qui avait été un protecteur de Jean de La Fontaine.

Le titre de « surintendant des finances » correspondait à ce que l’on appelle aujourd’hui un ministre des finances. Ce Fouquet (né en 1615) était donc un homme puissant et riche. Il possédait le château de Vaux-le-Vicomte (dans la Seine-et-Marne, à 5 kms de Melun), ainsi que l’île de Belle-Île (île du Morbihan) qu’il avait acquise en 1658 et qu’il avait commencé à faire fortifier ; mais il avait un ennemi en la personne de Colbert qui alimenta le roi en rapports contre Fouquet. Le roi (Louis XIV alors âgé de 23 ans) donna l’ordre le 5 septembre 1661 au lieutenant des mousquetaires Charles d’Artagnan d’arrêter Fouquet. L’affaire fut bien préparée et Fouquet surpris ne put ni fuir ni résister. Un tribunal aux ordres le condamna à la confiscation des biens et à la prison à vie. Il fut interné dans la forteresse de Pignerol (Pinerolo) située en Italie dans la province de Turin. Cette forteresse fut annexée par la France à 3 reprises et c’est durant l’une de ces périodes que Fouquet y fut. Il y mourut isolé et ignoré le 23 mars 1680. Colbert était resté seul maître des finances !

Dans la fable, le renard représente Colbert et l’écureuil Fouquet. A l’époque en breton « fouquet » signifiait « écureuil », et l’écureuil figurait dans le blason de la famille Fouquet.

On trouvera en illustration une vue aérienne de Belle-Île, ainsi qu’une vue de Pignerol en 1650, emprunts au net.

J.D. 12 juillet 2021


 



 

 

 

Belle-Île et la citadelle de Pignerol
Belle-Île et la citadelle de Pignerol

Belle-Île et la citadelle de Pignerol

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18 juin 2021 5 18 /06 /juin /2021 13:41

Un homme affable et à fables suite N°699

 

C’est à ses fables que Jean de La Fontaine doit sa notoriété. Si la société humaine évolue, la nature humaine par contre ne change guère à travers les siècles, de même que la perception que les humains ont des animaux. En utilisant les animaux pour caricaturer ses semblables, Jean de La Fontaine a fait de ses fables et des maximes qui en découlent des textes de portée universelle dans l’espace et dans le temps.

Le loup carnassier arrive en tête puisque on le retrouve dans 26 fables, viennent ensuite le renard rusé et trompeur (25 fables) puis le chien servile (24 fables) ; le lion, l’âne etc. Lorsque sur les insistances de Colbert, Louis XIV fit arrêter le surintendant Fouquet ; La Fontaine rédigea une fable intitulée : « « Le renard et l’écureuil » ; Colbert étant le renard et Fouquet l’écureuil. Cette fable ne fut pas publiée ; elle circula sous le manteau avant d’être imprimée en 1861.

Pour beaucoup d’auteurs, La Fontaine copia ou à tout le moins s’inspira des fabulistes grecs antiques et particulièrement d’Ésope. En vérité, on ne sait pas plus si Ésope exista réellement pour les fables que Homère pour les textes sur la guerre de Troie ; mais il fut mis un nom sur un certain nombre d’œuvres. L’époque attribuée à Ésope est le sixième siècle avant notre ère, cela correspond à la grande époque de la Grèce (VIe au IV e siècles) ; voir fiche N° 79 http://jean.delisle.over-blog.com/article-le-siecle-de-pericles-112313216.html Ce fut l’époque où les cités grecques unies mirent l’Asie (la Perse) en échec. A ce stade, je ne résiste pas à l’envie de citer un extrait de Victor Hugo dans « Les trois cents » (il s’agit des 300 Spartiates) texte daté du 14 juin 1873 et intégré à la Légende des siècles :

 

« L’Asie est monstrueuse et fauve ; elle regarde

Toute la terre avec une face hagarde,

Et la terre lui plaît, car partout il fait nuit ;

L’Asie, où la hauteur des rois s’épanouit,

A ce contentement que l’univers est sombre ;

L’Asie en ce sépulcre a la couronne au front,

Nulle part son pouvoir sacré ne s’interrompt,

Elle règne sur tous les peuples qu’on dénombre,

Et tout ce qui n’est point à l’Asie est à l’ombre,

A la nuit, au désert, au sauvage aquilon ;

Toutes les nations rampent sous son talon

Ou grelottent au nord sous la bise et la pluie ;

Mais la Grèce est un point lumineux qui l’ennuie :

Il se pourrait qu’un jour cette clarté perçât,

Et rendit l’espérance à l’univers forçat.

L’Asie obscure et vaste en frémit sous son voile ;

Et l’énorme noirceur cherche à tuer l’étoile. »

 

On peut considérer ce texte comme toujours d’actualité ; il suffit de remplacer le mot « Grèce » par « Formose ou Taïwan » !

L’utilisation d’animaux à des fins de personnification remonte même plus loin qu’au temps de la Grèce antique puisque on la retrouve chez les Égyptiens qui donnèrent une forme animale à beaucoup de leurs dieux : le bœuf Apis (représentation de Ptah) , le dieu faucon Horus (fils d’Isis et d’Osiris), le dieu chacal Anubis, la déesse chatte Bastet, la déesse lionne Sekmet, la déesse Hathor à cornes de vache, le dieu bélier Khnoum, les déesses vautours Mout ou Nekhabet, la déesse cobra Ouadjet, le dieu crocodile Sobek, le dieu scribe Thot à tête d’ibis, la déesse hippopotame Thoueris…

Une place particulière doit être faite pour Seth dieu du mal (il tua son frère Osiris) représenté avec une tête animale composite que certains associent avec le cochon !

On trouvera en illustration deux médailles de la Monnaie de Paris sur les fables : « le corbeau et le renard » et « la cigale et la fourmi ».

J.D. 18 juin 2021

médailles sur le thème des fables
médailles sur le thème des fables

médailles sur le thème des fables

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11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 20:37

Un homme affable et… à fables N°698

 

Première partie :

C’est le 8 juillet 1621 que Jean de La Fontaine naquit à Château-Thierry (ville qui a aujourd’hui dans les 15.000 habitants et qui est située sur la Marne dans le département de l’Aisne sur l’axe Paris-Reims).

Pour le quatre-centième anniversaire de la naissance de notre fabuliste national, beaucoup d’événements sont prévus ou se sont déjà déroulés ; 230 sont labellisés pour le quadricentenaire pour l’ensemble de la France ; dont :  :

*17 mai 2021 : émission de Stéphane Bern sur Jean de La Fontaine dans le cadre de la série « secrets d’histoire ».

*Numéro spécial du Point sur Jean de La Fontaine (juin 2021)

*émission sur le thème des fables de la monnaie de Paris et émission de pièces à l’effigie de Jean de La Fontaine (10, 20 et 100 euros en argent et 5 euros en or) avec une première à Château-Thierry le 8 juin et un concert à Paris le 23 juin (de la loge Olympique) pour le lancement.

mais pour fêter dignement l’événement en 2021, c’est à Château-Thierry qu’il faudrait être :

*19 mai réouverture après covid du musée consacré à Jean de La Fontaine, (situé rue ...Jean de La Fontaine) inauguré en 1876 dans sa maison natale, classé aux monuments historiques le 8 janvier 1910, restauré de 2008 à 2015.

*19 mai, aux bords de la Marne : inauguration d’une œuvre monumentale dédiée à Jean de La Fontaine, voir illustration

*22 mai : baptême d’une rose au nom de Jean de La Fontaine

*exposition dans la rue piétonne sur le thème de 5 fables

*concours international de fables avec plus de 300 participants

*concours organisé par la librairie ...des fables

*du 4 avril au 20 juin exposition de peintures sur le thème : « hommage à Jean de La Fontaine »

*du 8 juin au 26 août : exposition : « écoute voir La Fontaine »

*du 19 mai au 17 octobre : les fables en briques lego

etc

Les Castelthéodoriciennes et les Castelthéodoriciens en font donc beaucoup pour honorer leur grand homme ; mais ils ont raison.

Les parents de Jean de La Fontaine auraient voulu qu’il fasse une carrière ecclésiastique mais cela ne lui convenait pas, il fit des études de droit, obtint en 1649 un diplôme d’avocat.
Il s’était marié le 10 novembre 1647 avec Marie Héricart dont il eut un fils (Charles). Mais très vite, l’écriture fut sa passion.

 

On lui doit 243 fables publiées entre 1668 et 1694. Il fut reçu à l’Académie en 1684. Fut ami avec Molière, Boileau, Racine, fut très proche du surintendant Fouquet qui devint un protecteur de La Fontaine. Mais lorsque Louis XIV décida le 5 septembre 1661 de faire arrêter Fouquet par d’Artagnan capitaine des mousquetaires, La Fontaine jugea opportun de s’exiler quelques temps à Limoges.

S’il devint célèbre par les fables, il écrivit dans bien d’autres domaines : romans, comédies, ballades, sonnets, poèmes, et publia même entre 1665 et 1674 une série de contes licencieux.

Il mourut le 13 avril 1695 et fut d’abord inhumé au cimetière des Saints Innocents à Paris avant d’être au Père Lachaise. Il avait lui-même préparé son épitaphe, dont texte ci-après :

 

« Jean s'en alla comme il était venu,
Mangeant son fonds après son revenu ;
Croyant le bien chose peu nécessaire.
Quant à son temps, bien sçut le dispenser :
Deux parts en fit, dont il souloit passer
L'une à dormir, et l'autre à ne rien faire. « 

 

Partager sa vie entre dormir et ne rien faire ne fait pas partie des maximes des fables mais montre que notre fabuliste ne se prenait pas au sérieux ce qui est tout à son honneur. Cela peut cependant inspirer certains lecteurs !

J.D. 11 juin 2021

 

 

 

 

 

sculpture pour Jean de La Fontaine

sculpture pour Jean de La Fontaine

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