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7 octobre 2020 3 07 /10 /octobre /2020 16:40

Le décret 2020-498 N° 667

 

Décret n° 2020-498 du 30 avril 2020 portant publication de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République tunisienne dans le domaine de l'enseignement de la langue arabe à l'école élémentaire en France, signé à Tunis le 31 mars 2017

 

Ce décret du 30 avril a été publié au Journal officiel de la République française le samedi 2 mai 2020, entre 2 jours fériés et alors que les médias occupaient l’attention des citoyens avec la pandémie ! Du grand art, même pas besoin de vaseline !

Le 31 mars 2017, juste avant les élections présidentielles, ce fut madame Najat Vallaud-Belkacem, franco-marocaine, ministre de l’éducation Nationale qui signa un accord au nom de la France, ce que personne ne vit à l’époque dans le contexte des élections présidentielles, encore du grand art ! Elle avait rempli sa mission !

Ce n’est que 3 ans plus tard et profitant du contexte signalé ci-dessus qu’il a été publié et qu’il va s’appliquer !

Ci-dessous, extrait d’un article publié le 7 mai 2020 dans la revue « Profession gendarme » (Journal de l’Association Professionnelle gendarmerie) :


 

« Signé par Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Jean-Yves Le Drian, ce décret valide l’accord passé en mars 2017 entre le gouvernement de la Tunisie et la ministre  Française de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche de l’époque Najat Vallaud-Belkacem.

 Cet accord a été motivé par la « volonté de coopérer étroitement en faveur d’une amélioration de la qualité des enseignements »et « pour la France », par« les objectifs de diversité linguistique dans le premier degré et de continuité dans le second degré portés par la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République ».

Son objectif est de proposer “un apprentissage de la langue arabe qui fait référence à la culture arabe, notamment à des éléments de la culture tunisienne ». Le décret précise que cet “enseignement facultatif est accessible à tous les élèves volontaires, en accord avec leur famille et dans la limite des places disponibles” de la classe de cours élémentaire première année (CE1) à la classe de cours moyen deuxième année (CM2).

Cet enseignement “est organisé pendant le temps scolaire en complément des enseignements obligatoires prévus pour tous les élèves par les programmes en vigueur, à raison d’une heure et demie (1,5) par semaine », et “les résultats obtenus par les élèves dans le cadre de cet enseignement sont pris en compte dans l’appréciation générale de leur travail scolaire ».

L’accord stipule que c’est “le Gouvernement Tunisien qui  sélectionne et rémunère les enseignants tunisiens titulaires des cadres du ministère tunisien de l’Éducation.

La validation de la part du président Macron du projet Tuniso-Français de l’enseignement de la langue arabe dans les écoles françaises n’a évidement pas plu à tout le monde du coté de l’Hexagone.

Certains ont estimé que : «  Le Décret n° 2020-498 du 30 avril, a été publié exprès, samedi 2 mai, au Journal Officiel. En plein week-end, le lendemain du 1er mai, alors que l’actualité est dominée par l’épidémie de Covid-19: dans la plus grande discrétion »

D’autres critiques ont indiqué que : « c’est l’idée même d’enseigner l’arabe à des enfants de cet âge qui pose question. La seule vraie urgence est de leur apprendre le français et la culture française. Enseigner les “langues et Cultures d’Origine”, contribue à entretenir chez ces élèves le mythe du “Bled” idéalisé, et les éloigne encore plus de l’assimilation nécessaire. » »

Pour info

J.D. 7 octobre 2020

 

 

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30 septembre 2020 3 30 /09 /septembre /2020 16:53

Le chiffre de la bête N°666

 

Dans l’Apocalypse, texte attribué à Jean (apôtre et évangéliste), on a cette phrase, en 13 :

« Que l’homme doué d’esprit calcule le chiffre de la Bête, c’est un chiffre d’homme : son chiffre, c’est 666 ».

Depuis 2000 ans, beaucoup se sont creusés la tête pour trouver un sens à ce texte énigmatique, en vain.

Pour cette note N° 666…

L’auteur de l’Apocalypse naquit vers l’an 15. Avec son frère (Jacques le Majeur), ils étaient pêcheurs. Ils suivirent Jésus.

Vers l’an 95, sous le règne de Domitien, Jean fut exilé dans l’île de Patmos. Là, Jean se réfugia dans une grotte où il eut des visions qu’il raconta dans ce texte. Le mot « apocalypse » dérive d’un terme grec qui signifie « révélation ». Ce texte est donc présenté comme prophétique. Il annonce la fin des temps et le triomphe de Jésus, avec au passage le combat de l’archange saint Michel et du dragon, l’annonce de la fin de Babylone, Rome qualifiée de « prostituée fameuse ».…

En 1995, les moines orthodoxes de l’île de Patmos célébrèrent les 1900 ans du document, ce qui laisse imaginer sa rédaction en l’an 95 ce qui est plausible compte tenu du décès de Jean supposé en l’an 101.

Ce texte est intégré dans la bible chrétienne à la fin du Nouveau Testament. Il a inspiré de très nombreux auteurs et surtout artistes.

Signalons particulièrement pour les Savoyards : « l’Apocalypse figurée des ducs de Savoie ». Il s’agit du texte illustré par de nombreuses enluminures. Il fut commandé en 1428 par Amédée VIII (1383/1451) qui fut le dernier comte et le premier duc de Savoie par la grâce de Sigismond empereur germanique de passage à Chambéry le 19 février 1416. Cette œuvre fut réalisée par 3 artistes : Jean Bapteur, Peronet Lamy et Jean Colombe. Terminé en 1490, ce chef-d’œuvre passa de Marguerite d’Autriche épouse de Philibert II de Savoie à Marie de Hongrie (nièce de Marguerite d’Autriche) puis à Philippe II roi d’Espagne (décédée en 1558, Marie de Hongrie avait légué ses biens à Philippe II) qui le fit déposer à la bibliothèque royale de l’Escurial où il se trouve encore.

Patmos est une île (grecque) du Dodécanèse (ensemble d’îles proches des côtes turques). Cette île de 34,5 kms2 est peuplée aujourd’hui d’environ 3000 habitants. Située à l’intérieur d’un triangle comprenant Chios au nord, Santorin au sud-ouest et Rhodes au sud-est, elle n’est qu’à une cinquantaine de kms des côtes turques.

L’île fut occupée successivement par les Grecs, les Romains, les Byzantins, Venise (au XIVe siècle), les Ottomans de 1537 à 1911, l’Italie, l’Allemagne en 1943, les Anglais à compter de mai 1945 puis les Grecs depuis 1946 : bel exemple de la complexité de l’histoire !

Au onzième siècle, des moines fondèrent un monastère dédié à Saint Jean à l’emplacement d’un temple à Artémis. La grotte dite de l’Apocalypse est un lieu de visite incontournable sur l’île, elle a été classée au patrimoine de l’Unesco en 1999.

On trouvera en illustration une page de « l’Apocalypse figurée des Ducs de Savoie » qui représente « l’adoration de la bête », emprunt au net.

J.D. 30 septembre 2020

ajout du 1er octobre : 

Victor un ami de longue date m'a adressé le commentaire suivant :

 

J'ai une autre version pour le chiffre 666.
VICARIVS FiLI  I DEI
Si tu additionnes chaque chiffre romain, ça fait: 5 +1+100+i +5 +1+50+1+500+1 -666,
le vicaire du fils de Dieu! le pape, et cette femme qui chevauche la bête, l’Église...pourquoi pas!
V=5
I =1
C = 100
L= 50
D= 500
Le chiffre de la bête N°666
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27 septembre 2020 7 27 /09 /septembre /2020 17:43

La fratrie Bonaparte N° 665

 

Letizia (s’écrit aussi Laetitia) Ramolino (1750/1836) épousa à Ajaccio le 1er juin 1764 Charles Bonaparte (1746/1785). Ils eurent 14 enfants dont 2 mort-nés, et 4 décédés en mortalité infantile. Il en resta 8 : 3 filles et 5 garçons.

Letizia et Charles sont inhumés dans « la chapelle impériale » à Ajaccio, construite de 1857 à 1860 à la demande de Napoléon III et qui contient une dizaine de membres de la famille Bonaparte.

A Paris, aux Invalides, on a Napoléon (voir fiches N°520 et 639) 2 de ses frères : Joseph et Jérôme ainsi que l’Aiglon appelé aussi le roi de Rome, Napoléon II ou le duc de Reichstadt. Le fils de Napoléon et de Marie-Louise mourut à Vienne le 22 juillet 1832 (né le 20 mars 1811, il avait 21 ans) ; il fut inhumé à Vienne. Ce fut Hitler en 1940 qui décida de le rendre à la France. Il fut ramené le 14 décembre 1940 et placé aux Invalides près de Napoléon le 18 décembre 1969. Voici la fratrie Bonaparte :

 

*Joseph : né le 7 janvier 1768, le seul de la fratrie à être né avant la réunion de la Corse à la France. Il épousa Julie Clary le 1er août 1794 avec qui il eut 3 filles dont une n’atteignit pas un an. Il eut également 5 autres enfants de 3 maîtresses. Il fut roi de Naples en 1806 puis roi d’Espagne en 1808 où il ne parvint pas à s’imposer. Il vécut aux États-Unis de 1815 à 1832, puis en Grande-Bretagne de 1832 à 1841 et se retira à Florence où il mourut en 1844. Il est inhumé aux Invalides. En 1799 il avait écrit un roman intitulé : « Moïna la villageoise du Mont Cenis ».

*Napoléon : né à Ajaccio le 15 août 1769, il mourut à Sainte Hélène le 5 mai 1821. Une cinquantaine de notes de ce blog le concernent peu ou prou ; à retrouver sur le blog.

*Lucien Bonaparte : Il naquit le 21 mai 1775 à Ajaccio. Il se maria une première fois en 1795 avec Christine Boyer dont il eut 2 enfants puis se remaria en octobre 1803 avec Alexandrine Jouberthon qui eut 10 enfants dont un décédé avant un an. Il fut élu député de Corse au conseil des Cinq-Cents en 1798, en devint président le 23 octobre 1799 et joua un rôle important lors du coup d’État du 18 brumaire (9 novembre 1799) qui mit fin au Directoire et amena le Consulat. Cela permit à son frère Napoléon de devenir Consul le 10 novembre 1799 ; premier consul le 23 décembre 1799; Consul à vie suite au référendum du 2 août 1802 (3.568.885 Oui contre 8374 NON) puis empereur en 1804. Napoléon le nomma ministre de l’Intérieur où il resta à ce poste une dizaine de mois avant d’être envoyé comme ambassadeur en Espagne. Il obtint un traité d’alliance avec la France, mais celui-ci cessa lorsque Napoléon voulut imposer son frère Joseph comme roi d’Espagne. Puis Lucien se brouilla avec Napoléon.

Il fut fait prisonnier par les Anglais en 1810 en voulant se rendre aux États-Unis. Il ne put regagner l’Italie qu’en 1814. Écrivain à ses heures, il fut reçu à l’Académie en 1803. Parmi ses œuvres : « Charlemagne ou l’Église sauvée » en 1815, « les Cent Jours » en 1835, le 18 Brumaire » en 1845, « les vases étrusques » en 1836. Le 30 août 1814, le pape Pie VII lui donnait le titre de prince de Canino (ville italienne à 30 kms à l’ouest de Viterbe dans le Latium), puis en 1823 ce fut le pape Léon XIII qui ajouta le titre de prince de Musignano (un peu au sud de Canino, à ne pas confondre avec une ville du même nom sur la rive est du lac Majeur) et enfin Grégoire XVI le fit « prince Bonaparte ». A Canino, il a sa statue, voir illustration. Il décéda à Viterbe le 29 juin 1840 et fut inhumé à Canino dans l’église Saint Jean et Saint André (SS Giovanni e Andrea).

*Maria-Anna dite Elisa : née à Ajaccio le 3 janvier 1777, fut mariée le 14 juin 1797 à Félix Bacciochi, un ancien capitaine avec qui elle eut 5 enfants dont 3 décédés en bas-âge. En mars 1805, Napoléon lui donnait le titre de princesse de Lucques et Piombino, puis en mars 1809 de Grande Duchesse de Toscane. Elle est réputée pour avoir très bien administré ses territoires. Après la chute de Napoléon, elle se retira à Trieste, d’où elle s’intéressa aux fouilles archéologiques du site romain d’Aquilée (Aquiléia, ville fondée en -121 qui compte aujourd’hui dans les 4000 habitants). Décédée le 6 août 1820, elle fut inhumée dans la basilique San Petronio de Bologne.

*Louis : Il naquit le 2 septembre 1778 ; il épousa Hortense de Beauharnais (fille de Joséphine) en 1802. Trois enfants portent le nom de Louis Bonaparte dont le futur Napoléon III. En 1806, Napoléon le fit roi de Hollande, mais ne suivant pas la politique de Napoléon, il abdiqua en juillet 1810. Il mourut à Livourne le 25 juillet 1846 et fut inhumé dans l’église Saint Gilles à Saint Leu-la-Forêt (Oise). Une statue qui le représente fut mise dans l’entrée de l’église en 1862.

*Paulette dite Pauline : elle naquit le 20 octobre 1780 à Ajaccio. Elle fut mariée en juin 1797 à Charles Leclerc, un officier qui mourut le 1er novembre 1802 à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti). Elle se remaria en 1803 avec Camille Borghèse, un riche prince romain. Cela n’empêcha pas Pauline de mener une vie très libre. En 1806, Napoléon lui donna le titre de duchesse de Guastalla, une ville italienne sur la rive sud du Pô à l’intérieur du triangle Mantoue/Parme/Modène. Elle resta fidèle à Napoléon jusqu’à la fin et mourut à Florence le 9 juin 1825 et est inhumée à sainte Marie Majeure de Rome.

*Marie-Annonciade dite Caroline (1782/1839, elle épousa Murat en 1800, en eut 4 enfants. Elle devint par Murat Grande duchesse de Berg et de Clèves en 1806 puis reine de Naples en 1808. Après l’exécution de Murat le 13 octobre 1815, elle se retira en Autriche sous le nom de comtesse Lipona -anagramme de Napoli- et mourut à Florence le 18 mai 1839. Elle fut inhumée à Florence dans l’église de tous les Saints  (Ognissanti pour les Italiens).

*Jérôme : né à Ajaccio le 15 novembre 1784. il se maria une première fois aux États-Unis le 24 décembre 1803 avec Elisa Patterson dont il eut un fils. Il se remaria en août 1807 avec Catherine de Wurtemberg dont il eut 1 fille et 2 fils. Il eut en outre 6 enfants de divers maîtresses. Napoléon le fit en 1807 roi de Westphalie (ancien État au nord de l’Allemagne). Il mourut le 24 juin 1860. Il est inhumé aux Invalides.

On trouvera en illustration, outre la statue de Lucien à Canino, une sculpture à Ajaccio qui représente Napoléon et ses 4 frères, emprunt au net.

J.D. 27 septembre 2020

N.B. sur les 8 membres de la fratrie, 4 sont inhumés en France (3 aux Invalides, Napoléon, Joseph, Jérôme) 1 à Saint Leu (Louis); et 4 en Italie : Lucien à Canino, Elisa à Bologne, Pauline à Rome et Caroline à Florence. 

 

 

 

Napoléon et ses 4 frères, et Lucien à Canino
Napoléon et ses 4 frères, et Lucien à Canino

Napoléon et ses 4 frères, et Lucien à Canino

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20 septembre 2020 7 20 /09 /septembre /2020 18:04

Voltaire et Charlemagne N° 664

 

Dans « Essai sur les mœurs et l’esprit des nations » (texte publié en 1756), Voltaire s’intéresse à Charlemagne, spécialement au chapitre intitulé : « Annales de l’empire ». En voici des extraits :

 

« Naissance de Charlemagne, près d’Aix-la-Chapelle, le 10 avril 742. Il était fils de Pépin, maire du palais, duc des francs, et petit-fils de Charles Martel. Tout ce qu’on connaît de sa mère, c’est qu’elle s’appelait Berthe. On ne sait pas même précisément le lieu de sa naissance….

Il y avait déjà des évêques à Trèves, à Cologne, à Mayence, villes frontières fondées par les Romains et instruites par les papes . Mais ce pays s’appelait alors l’Austrasie, et était du royaume des Francs…

Charlemagne se fait couronner roi d’Italie, à Pavie, (en 774) d’une couronne où il y avait un cercle de fer, qu’on garde encore dans la petite ville de Monza (dans la banlieue nord de Milan)....

dans une grande diète tenue à Paderborn (ville allemande de Rhénanie du Nord-Westphalie qui compte aujourd’hui dans les 150.000 habitants) sous des tentes, un émir musulman, qui commandait à Saragosse, vint conjurer Charles d’appuyer sa rébellion contre Abdéramane, roi d’Espagne.

Charles (en778) marche de Paderborn en Espagne, prend le parti de cet émir, assiège Pampelune, et s’en rend maître…

En 780, vainqueur de tous côtés, il part pour Rome avec une de ses femmes, nommée Hildegarde, et deux enfants puînés, Pépin et Louis. Le pape Adrien baptise ces deux enfants, sacre Pépin roi de Lombardie, et Louis roi d’Aquitaine…

Il est encore vainqueur des Saxons (en 783) ; ils mettent bas les armes devant lui. Il leur ordonne de livrer Vitikind (chef des Saxons). Les Saxons lui répondent qu’il s’est sauvé au Danemark. Ses complices sont encore ici répondit Charlemagne et il en fit massacrer quatre mille cinq cents à ses yeux. C’est ainsi qu’il disposait la Saxe au christianisme. Cette action ressemble à celle de Sylla (consul puis dictateur à Rome entre le second et le premier siècles avant Jésus-Christ qui fit massacrer ses opposants ainsi que les Samnites) ; les Romains n’ont pas du moins été assez lâches pour louer Sylla. Les barbares qui ont écrit les faits et gestes de Charlemagne ont eu la bassesse de le louer, et même d’en faire un homme juste : ils ont servi de modèles à presque tous les compilateurs de l’Histoire de France...

Le roi de France (Charlemagne) repasse en Italie et rebâtit Florence (en 786)

Il fait dans la diète d’Aix-la-Chapelle (entre 788 et 792) des lois qu’on nomme Capitulaires. Ces lois tenaient beaucoup de la barbarie…

L’Inquisition, le conseil des dix (à Venise) n’égalèrent pas la cruauté de ce tribunal secret établi par Charlemagne en 803…

nous regardons Tibère comme un méchant homme et nous prodiguons des éloges à Charlemagne…

En 800, Il arrive à Rome. Il déclare le pape (Léon III) innocent des crimes qu’on lui imputait, et le pape le déclare empereur aux acclamations de tout le peuple…

Ce monarque, par lequel commença le nouvel empire, est revendiqué par les Allemands parce qu’il naquit près d’Aix-la-Chapelle…

Ce monarque, au fond, était comme tous les autres conquérants, un usurpateur : son père (Pépin le Bref) n’avait été qu’un rebelle, et tous les historiens appellent rebelles ceux qui ne veulent pas plier sous le nouveau joug. Il usurpa la moitié de la France sur son frère Carloman, qui mourut trop subitement pour ne pas laisser des soupçons d’une mort violente ; il usurpa l’héritage de ses neveux et la subsistance de leur mère ; il usurpa le royaume de Lombardie sur son beau-père (Didier roi des Lombards). On connaît ses bâtards, sa bigamie, ses divorces, ses concubines ; on sait qu’il fit assassiner des milliers de Saxons : et on en fait un saint. »

 

Le moins que l’on puisse dire, est qu’avec Voltaire, Charlemagne est habillé pour l’hiver selon l’expression connue !

 

Mais ce sacré Charlemagne, est ce qu'il fut un empereur français ou allemand ?

Pour les tenants de l’Allemagne, il naquit à Aix-la-Chapelle, y eut sa capitale, y mourut (en 814) et y fut inhumé. En outre sa langue maternelle fut le tudesque, une langue germanique !

Pour les partisans de la France, Aix-la-Chapelle était en Austrasie du temps de Charlemagne et cette Austrasie appartenait au royaume des Francs, c’est Voltaire qui nous le dit !

En illustration : la cathédrale d’Aix-la-Chapelle, emprunt au net

J.D. 20 septembre 2020

cathédrale d'Aix-la-Chapelle

cathédrale d'Aix-la-Chapelle

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16 septembre 2020 3 16 /09 /septembre /2020 19:13

Anachronismes N°663

 

En 1846, Victor Hugo rédigea un long poème (295 vers) intitulé : « Aymerillot » qui fut intégré dans « la légende des siècles ».

Ce poème commence ainsi :

 

« Charlemagne, empereur à la barbe fleurie,

Revient d’Espagne ; il a le cœur triste, il s’écrie :

Roncevaux ! Roncevaux ! ô traître Ganelon !

Car son neveu Roland est mort dans ce vallon

Avec les douze pairs et toute son armée... »

 

Cela situe l’action de ce poème en l’an 778, année de l’expédition de Charlemagne en Espagne pour combattre les Sarrasins, c’est-à-dire les musulmans. C’est du 15 août 778 qu’est datée la mort de Roland. Or Charlemagne ne fut couronné empereur qu’en l’an 800 ; en l’an 778 il n’était donc pas encore « l’empereur à la barbe fleurie » mais seulement roi des Francs depuis l’an 768 et roi des Lombards depuis 774.

Après avoir franchi les Pyrénées du côté atlantique (ce qui est donné par la localisation de Roncevaux), l’armée chemine et arrive vers Narbonne. Cela peut se comprendre si l’on pense que Charlemagne retournait à Aix-la-Chapelle (Aachen). Pépin le Bref (fils de Charles Martel et père de Charlemagne) y avait déjà un palais, Charlemagne s’y installa de manière épisodique dès l’an 768 et de façon permanente en 790. On ne sait pas très bien où naquit Charlemagne vers l’an 742; des historiens (Français) le font naître en France tandis que d’autres (Allemands) le font naître en Allemagne ! Toujours est-il qu’il installa sa capitale à Aix-la-Chapelle, y mourut en l’an 814 et y fut inhumé. Il a sa statue sur pied à Aix-la Chapelle et une équestre sur le parvis de Notre-Dame à Paris.

Dans le poème de Victor Hugo, à l’approche de Narbonne, Charlemagne demande :

 

« Mon sage conseiller, Naymes, duc de Bavière,

Quelle est cette cité près de cette rivière ? 

.Que j’aurais cette ville avant d’aller plus loin »

et le conseiller répond :

« Alors, achetez-la, car nul ne peut la prendre,

Elle a pour se défendre, outre ses béarnais,

Vingt mille turcs ayant chacun double harnais... »

 

La ville de Narbonne avait été prise par les Arabes en 719 mais reprise par Pépin le Bref père de Charlemagne en 759. En 778, la ville n’était pas occupée par les Turcs !

Dans le poème, Charlemagne interroge ses chevaliers les uns après les autres, en leur proposant de reprendre Narbonne. Mais lassés de guerroyer, tous trouvent un prétexte pour refuser. Parmi les chevaliers à qui Charlemagne propose de reprendre Narbonne :

« Garin, qui, se trouvant un beau jour à Venise,

Emporta sur son dos le lion de Saint-Marc... ».

Or ce n’est qu’en l’an 828 que 2 Vénitiens se rendirent en Égypte, enlevèrent la dépouille de Saint Marc, la ramenèrent à Venise où ledit Saint Marc devint Saint patron de Venise à la place de Théodore Tiron. A la date où se situe ce poème, il n’y avait donc pas de lion de Saint Marc à Venise.

Il s’agit de Garin de Montglane (Glanum près de Tarascon) grand-père d’Aymeri que les autres soldats avaient surnommé « Aymerillot » compte-tenu de sa jeunesse. Or, c’est ce jeune Aymeri qui propose à Charlemagne de reprendre Narbonne et il reprit Narbonne (dans le poème).

Victor Hugo était poète et non historien et en tant que poète il pouvait bien prendre de la liberté par rapport à l’histoire, mais pour être inséré dans la légende des siècles, c’est quand même curieux !

On trouvera en illustration une carte de l’empire carolingien et la statue de Charlemagne qui trône devant l’hôtel de ville d’Aix-la-Chapelle depuis 1620 (emprunt au net).

J.D. 16 septembre 2020

 

l'empire carolingien et Charlemagne à Aix-la-Chapelle
l'empire carolingien et Charlemagne à Aix-la-Chapelle

l'empire carolingien et Charlemagne à Aix-la-Chapelle

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4 septembre 2020 5 04 /09 /septembre /2020 17:42

Les femmes du Panthéon N° 662

 

*78 personnalités sont actuellement inhumées au Panthéon de Paris parmi lesquelles : 73 hommes et 5 femmes. A noter qu’aux Invalides, n’y sont que 3 femmes sur 121 inhumés : Catherine de Wurtemberg épouse de Jérôme Bonaparte et 2 autres femmes (Claire Langorai et Louise Rémi) qui se trouvèrent parmi les victimes d’un attentat le 28 juillet 1835 dirigé contre Louis-Philippe, qui échoua, mais fit 18 victimes qui furent regroupées aux Invalides.

*Le bâtiment du Panthéon fut construit entre 1757 et 1790 à dessin d’en faire une église dédiée à Sainte Geneviève (420/500) patronne de Paris. Cette Geneviève avait animé les hommes lors du siège de Paris par Attila en l’an 451 et à nouveau 15 ans plus tard lors du siège de Paris par Childéric chef Franc (et père de Clovis).

*Puis la Révolution passant par là, la vocation de l’édifice fut modifiée, ainsi que son nom : Panthéon vient du grec « pantheion » qui signifie « tous les dieux ». C’est le décès de Mirabeau le 2 avril 1791 qui entraîna une décision de l’Assemblée Nationale Constituante le 4 avril et un transfert au Panthéon de Mirabeau le 5 avril. Par une ironie de l’histoire, le premier entré fut aussi le premier sorti puisque la Convention décida le 21 juillet 1794 le retrait de Mirabeau du Panthéon pour cause de collusion avec le roi (Louis XVI).

*L’architecte du Panthéon fut Jacques-Germain Soufflot (1713/1780).  Il avait d’abord exercé ses talents à Lyon avant de venir à Paris. Il y a une rue Soufflot à Paris qui atterrit au Panthéon, ainsi qu’à Lyon dans le cinquième arrondissement. Voici les femmes du Panthéon :

 

*Sophie Berthelot : Elle naquit à Nantes le 17 février 1837 sous le nom de Sophie Niaudet. Elle épousa en 1861 Marcellin Berthelot (1827/1907) qui fut médecin, chimiste, savant en beaucoup de domaines puis sénateur et ministre à 2 reprises. Elle eut 6 enfants dont André (1862/1938) qui fut historien et homme politique ; Daniel (1865/1927) qui fut savant ; Philippe (1866/1934) diplomate ; René (1872/1960) philosophe. Sophie décéda le 18 mars 1907 et son mari quelques minutes plus tard. Selon la version de la famille, il mourut de chagrin, selon certains auteurs il se serait suicidé pour ne pas survivre à son épouse. Le 24 mars, le parlement votait une loi pour l’inhumation de Marcellin Berthelot et de son épouse au Panthéon. Ils y furent transférés dès le 25 mars 1907 et furent les 17e et 18e occupants au Panthéon, Sophie étant la première femme. Voici un extrait de l’hommage que lui rendit Aristide Briand lors du transfert au Panthéon :

« Mme Berthelot avait toutes les qualités rares qui permettent à une femme belle, gracieuse, douce, aimable et cultivée d'être associée aux préoccupations, aux rêves et aux travaux d'un homme de génie. Elle vécut avec Berthelot dans une communauté de sentiments et de pensées qui les groupa en un couple parfait où n'aurait tressailli qu'un même cœur et brillé qu'un seul esprit [...] »

 

*Marie Curie : Elle naquit le 7 novembre 1867 à Varsovie sous le nom de Maria Salomea Sklodowska. Elle vint à Paris, où se trouvait déjà une de ses sœurs, en 1892, épousa Pierre Curie le 26 juillet 1895 avec qui elle eut 2 filles dont l’une (Irène Joliot-Curie obtiendra un prix Nobel de chimie en 1935). Ils firent des recherches sur les radiations  (découverte du radium et du polonium). Cela valut à Marie un prix Nobel de physique en 1903 et un de chimie en 1911. Pierre Curie décéda le 19 avril 1906. Le 1er mai de la même année, Marie était nommée professeur à la Sorbonne et directrice d’un laboratoire universitaire. Durant la guerre de 14, elle organisa un service automobile de laboratoires pour aider à diagnostiquer les blessés. Elle fut à l’origine de la fondation de l’Institut Curie à Paris en 1920, d’un Institut Curie à Varsovie en 1932. Elle collabora avec Albert Einstein dans le cadre d’une « commission internationale de coopération intellectuelle ». Ses recherches sur les radiations l’obligèrent à un séjour dans un sanatorium du plateau d’Assy (en Haute-Savoie) où elle décéda le 4 juillet 1934. C’est le 20 avril 1995 que Marie et Pierre Curie fut inhumés au Panthéon. Marie aura été la première femme a obtenir un prix Nobel, à en obtenir 2, à être prof à la Sorbonne, à être directrice d’un labo universitaire et à être admise au Panthéon pour ses propres mérites.

 

*Geneviève De Gaule-Anthonioz et Germaine Tillon : J’ai associé ces 2 femmes car elles eurent une curieuse communauté de destin : Elle furent toutes les deux résistantes durant la guerre de 40, déportées l’une et l’autre à Ravensbrück (camp de concentration au nord de Berlin) où elles firent connaissance, en sortirent vivantes, Geneviève libérée par l’armée rouge en avril 1945 et Germaine expédiée en Suède le 24 avril 1945 par la Croix rouge. Elles furent toutes deux Grand Croix de la légion d’honneur le 13 juillet 1999. En 2015, Hollande alors président décida de leur transfert au Panthéon. Les 2 familles préférèrent qu’elles restent dans le cimetière où elles étaient. Le 27 mai 2015, ce furent donc 2 cercueils vides, contenant seulement de la terre de leur cimetière respectif qui firent leur entrée au Panthéon ! Ainsi, 5 femmes furent admises au Panthéon mais 3 seulement s’y trouvent.

Ajoutons que Geneviève De Gaulle était la fille de Xavier De Gaulle frère aîné de Charles.

 

*Simone Veil : née Simone Jacob à Nice le 13 juillet 1927. Elle venait de passer le baccalauréat lorsqu’elle fut arrêtée par la Gestapo. Ses parents, son frère et ses 2 sœurs furent également arrêtés et déportés en Allemagne. Ses parents et son frère y laissèrent la vie, seules les 3 filles survécurent. C’est en rentrant de déportation qu’elle apprit sa réussite au bac ! Elle épousa Antoine Veil en avril 1946 et fit une carrière politique tout à fait exceptionnelle : Ministre dans le gouvernement français de 1974 à 1979 (où elle fit voter la loi sur l’interruption volontaire de grossesse) puis de 1993 à 1995 ; députée européenne de 1979 à 1993, première présidente du parlement européen de 1979 à 1982, au Conseil Constitutionnel de 1998 à 2007, élue à l’Académie française le 20 novembre 2008. Elle décéda le 30 juin 2017 et fut transférée au Panthéon ainsi que son mari (décédé en avril 2013) le 1er juillet 2018. De nombreux établissements scolaires, hospitaliers, des rues…. portent son nom.

En illustration : un portrait de Marie Curie, emprunt au net

J.D. 4 septembre 2020

Marie Curie

Marie Curie

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2 septembre 2020 3 02 /09 /septembre /2020 17:47

Voltaire et Goldoni N° 661

 

Extrait d’une comédie de Voltaire datée 1760 et intitulée : « Le Café ou l’Écossaise »

« Votre très humble et très obéissant serviteur, Jérôme Carré, natif de Montauban, demeurant dans l’impasse de Saint-Thomas-du-Louvre ; car j’appelle impasse, Messieurs, ce que vous appelez cul-de-sac. Je trouve qu’une rue ne ressemble ni à un cul ni à un sac. Je vous prie de vous servir du mot d’impasse, qui est noble, sonore, intelligible, nécessaire, au lieu de : celui de cul... »

Trop drôle !

 

*Voltaire emprunta le titre de cette comédie à Carlo Goldoni, natif de Venise en 1707 et qui émigra à Paris en 1762 où il mourut en 1793. Goldoni fut l’auteur de plus de 200 pièces, principalement (mais pas que) des comédies. A partir de son séjour à Paris, Goldoni rédigea ses œuvres en français. Il donna des cours d’italien à Clotilde et Élisabeth les sœurs de Louis XVI.

Il a sa statue à Venise, à Paris (square Jean XXIII) et à Florence.

*Sur Goldoni, voir la note N°420 http://jean;delisle.over-blog.com/2018/01/la-maison-de-goldoni-a-venise-n-420.html

La comédie qui inspira le titre de Voltaire est « la bottega del caffè » comédie de 1751. Le fond de la comédie de Voltaire fut inspiré par une autre comédie de Goldoni : « La Pamela nubile » de 1750.

*En retour, Goldoni adapta en italien la comédie de Voltaire « le Café ou l’Écossaise »

*Sur Voltaire, voir la note N°534 http://jean.delisle.over-blog.com/2019/04/etrange-histoire-d-un-livre-d-histoire-n-534.html

Voltaire avait l’esprit vif et la plume alerte ; cela lui valut quelques ennemis. En voici :

-Jean-Jacques Rousseau : Ils furent d’abord amis (à l’époque où ils collaborèrent tous deux à l’encyclopédie), une amitié dont la rupture est datée de 1760 ; puis devinrent ennemis et ce fut la guerre à coups de pamphlets et satires. Par une curieuse ironie de l’histoire ; ils se sont retrouvés au Panthéon ! Voltaire y fut transféré le 11 juillet 1791 et Rousseau le 11 octobre 1794. Voltaire en fut le second « locataire » (juste après Mirabeau) et Rousseau le cinquième.

Ils se sont également retrouvés en 1862 dans la chanson de Gavroche :

« Je suis tombé par terre

c’est la faute à Voltaire

le nez dans le ruisseau

c’est la faute à Rousseau »

A noter que ce personnage de Gavroche a été inspiré à Victor Hugo par le garçon qui figure dans le tableau d’Eugène Delacroix : « La Liberté guidant le peuple » (œuvre de 1830 exposée au Louvre).

 

-Elie Fréron (1718/1776) qui fut un adversaire des philosophes. Il avait repris en 1745 une revue : « les lettres de la comtesse » puis fondé en 1749 une revue intitulée : « lettres sur quelques écrits de ce temps » qui était devenue le 3 février 1754 : « l’Année littéraire » que Voltaire surnomma : « l’Âne littéraire » ! Cette revue avait pour devise : » Parcere personis, dicere devitiis » (épargner les personnes, censurer les vices) ce qui était tiré des Épigrammes de Martial, poète latin (40/104).

Fréron ayant critiqué Voltaire, celui-ci traita Fréron de « vermisseau né du cul de Desfontaines » (un abbé membre de l’Académie de Montauban qui avait poussé Fréron à ses débuts) ; ou avait publié une épigramme que voici :

« l’autre jour, au fond d’un vallon

un serpent piqua Jean Fréron

Que pensez-vous qu’il arriva ?

Ce fut le serpent qui creva »

Pour se critiquer, les auteurs prenaient moins de gants que maintenant !

En illustration : un tableau exposé au musée de la Révolution à Vizille qui montre le cortège qui accompagna Voltaire au Panthéon ainsi que son tombeau au Panthéon, emprunt au net.

J.D. 2 septembre 2020

 

Voltaire et Goldoni N°661
Voltaire et Goldoni N°661
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27 août 2020 4 27 /08 /août /2020 11:23

Dix petits nègres N°660

 

*« Dix petits nègres » était le titre d’un roman policier paru en novembre 1939 en Grande-Bretagne puis en 1940 en France dans la collection « Le masque ».

*Œuvre d’Agatha Christie (Agatha Mary Clarissa Miller 1890/12 janvier 1976) une romancière anglaise auteure de 66 romans, 154 nouvelles et 20 pièces de théâtre. Ce roman « dix petits nègres » a été édité dans toutes les langues à plus de 100 millions d’exemplaires ; il est celui des romans d’Agatha Christie qui eut le plus de succès et le sixième livre au monde toutes catégories confondues.

*l’action du roman se passe dans une île de huit hectares située à 250 mètres de la plage au sud-est de l’Angleterre. Cette île appelée autrefois St Michaël’s Island était devenue Burgh Island. L’action du roman d’Agatha Christie la fit appeler : « l’île du Nègre ».

L’histoire est inspirée d’une comptine créée aux États-Unis en 1868 sous le titre « Ten little indians » et reprise en Angleterre l’année suivante sous le titre : « Ten little niggers ».

Dans le roman, le mot « nègre » est utilisé 74 fois. Ce qui depuis plus de 80 années, ne semblait déranger personne.

*Dans le contexte de « Black Lives Matter », l’héritier des droits de succession sur l’œuvre d’Agatha Christie a demandé de modifier le titre qui est devenu : « ils étaient dix » et dans le roman le mot « nègre » est remplacé par le mot « soldat » de même que l’île du nègre devient l’île du soldat !

*D’avril à juillet 1994, dans la région des grands lacs en Afrique centrale, les Hutus ont massacré un million de Tutsis dans des conditions souvent atroces. Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu des manifestations monstres, des pétitions, toutes les bonnes âmes faire de grandes déclarations, mais le mot « nègres » dans un roman, quel scandale !

J’espère que toutes les bonnes âmes vont faire saisir les millions d’exemplaires qui traînent dans la nature !.

Dans le même ordre d’idées, le 10 mai 2001, Christiane Taubira alors députée avait fait voter une loi mémorielle contre l’esclavage, en ne prenant en compte que la traite transatlantique qui a duré 4 siècles mais en ignorant volontairement les razzias de noirs en Afrique pour alimenter les pays arabo-musulmans en esclaves, ce qui a duré 13 siècles. Les esclaves en Amérique ont aujourd’hui des millions de descendants, contrairement à ceux dans les pays arabo-musulmans, quatre fois plus nombreux, qui étaient systématiquement castrés à leur arrivée ! Mais, qui en parle ?

On trouvera en illustration un portrait d’Agatha Christie, emprunt au net.

J.D . 27 août 2020

Dix petits nègres N°660
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21 août 2020 5 21 /08 /août /2020 17:58

Le vice N° 659

 

 

C’est le 21 août 2010 que j’ai mis une première note sur le blog, grâce aux conseils d’un journaliste de RCF qui m’a, ce jour là, rendu un fier service.

Ce premier article était le texte d’une conférence que j’avais faite le 26 mars 2010 à la salle des fêtes de ma commune de résidence (Saint Jean d’Arvey en Savoie) pour les 150 ans de la réunion de la Savoie et de Nice à la France. http://jean.delisle.over-blog.com/article-la-reunion-de-la-savoie-et-de-nice-a-la-france-en-1860.html

J’avais 71 ans ; j’étais depuis le début 2007 en traitement pour des cancers successifs et 4 jours avant la conférence j’avais eu une chimiothérapie à l’hôpital de Grenoble et je m’étais demandé si je tiendrais pour la conférence ? Mais j’avais tenu et dix ans plus tard et un infarctus en bonus-cadeau supplémentaire, papy Jean il est rafistolé par tous les bouts mais il tient encore (le matériel d’avant-guerre c’est solide!) et la tête est toujours bonne !

Le blog se porte pas mal avec autour de 3000 consultations par mois et un record à 7838 en juin 2020.

Pour le dixième anniversaire, j’ai pensé distraire les lecteurs avec quelques considérations sur le vice !

C’est un peu scabreux mais pas hors sujet puisque chacun peut se dire que le vice a toujours tenu une grande place dans l’histoire des sociétés humaines, surtout chez les dirigeants ; ce n’est pas que les autres soient meilleurs mais ayant moins de pouvoir, ils ont moins de possibilité ! Il est connu depuis longtemps que : « le pouvoir corrompt » et que « le pouvoir absolu corrompt absolument » !

Et voici un titre paru page 69 de l’hebdomadaire Le Point daté du 20 août 2020 : « La politique, c’est l’arène des vices, non des vertus. » ! Cela tombe comme mars en carême, même si le rédacteur aurait aussi pu écrire : « la reine des vices »  !

*Commençons par nous rappeler cette assemblée populaire tenue en août de l’an 216 avant Jésus-Christ à Capoue (Capua en Campanie à 25 kms au nord de Naples, ville d’environ 18.000 habitants aujourd’hui) où les habitants condamnèrent à mort leurs dirigeants (les sénateurs) parce que « corrompus » ; puis sur le constat que tous ceux qui prendraient la place seraient aussi corrompus au bout de peu de temps, ils gracièrent ceux qu’ils venaient de condamner et les laissèrent en poste !

Quelle leçon !

Cela sort d’un texte de Tite-Live (-59/+17) dans son « Histoire romaine » au livre XXIII.

J’ai ensuite cherché des personnages pouvant représenter dignement le vice. Pour les hommes, j’ai renoncé, tellement ils sont légions à pouvoir prétendre obtenir un titre ! Le lecteur déçu pourra se reporter à : « Vies des douze Césars » de Suétone (69/126). Il pourra aussi méditer sur le personnage qui inspira Voltaire pour sa tragédie du début des années 1740 et intitulée : « Le fanatisme ». je n’en dirais pas plus !

Pour les femmes, c’est plus simple, j’ai choisi Agrippine pour la médaille d’or, Lucrèce pour l’argent et Margot pour compléter le podium. C’est naturellement arbitraire, bien d’autres femmes comme Messaline (l’impératrice qui se prostituait) ou Théodora (la prostituée qui devint impératrice) auraient pu avoir une médaille ; mais il fallait bien faire un choix.

 

*Agrippine la Jeune : Elle naquit le 6 novembre de l’an 15 sous le règne de Tibère. Elle fut en famille avec pratiquement tous les « Julio-Claudiens » voir tableau avec les articles 33 et 34. Ayant dans ses ancêtres : Julia la sœur de Jules César, Marc Antoine, Auguste qui fut le premier empereur, Caligula le troisième empereur fut son frère, Claude le quatrième son oncle et Néron le cinquième son fils qu’elle avait eu d’un premier mariage avec Domitius.

D’un mariage avec Messaline, Claude (empereur de 41 à 54) avait eu 2 enfants : Octavie et Britannicus. Claude fit exécuter Messaline qui avait conspiré contre lui, puis épousa sa nièce Agrippine. Après Claude, le pouvoir devait revenir à son fils Britannicus. Mais Agrippine qui avait de l’ambition pour son fils Néron lui fit épouser Octavie fille de Claude ; empoisonna Claude pendant que Néron éliminait Britannicus !

Agrippine eut le pouvoir par son fils interposé, mais lorsque Néron commença à vouloir s’affranchir de sa mère, elle s’offrit à son fils, espérant maintenir son pouvoir, mais ledit fils la fit poignarder par des soldats le 20 mars de l’an 59.

Selon les auteurs antiques (Suétone et Tacite), Agrippine eut des relations sexuelles avec son frère l’empereur Caligula, avec son oncle Claude et avec son fils. Elle fut probablement la seule femme sur terre qui aurait pu se vanter d’avoir couché avec 3 empereurs romains : beau palmarès !

 

*Lucrèce Borgia : Elle naquit en Italie le 18 avril 1480, fille de Vannozza Cattanei et de Rodrigue (Rodrigo) Borgia qui était alors cardinal et qui devint le pape Alexandre VI en août 1492. Il reconnut 7 enfants (dont Lucrèce) de 4 femmes différentes. Lucrèce reçut une bonne éducation puisque elle parlait latin, grec, italien, français et s’adonnait au dessin, au chant et à la musique. Elle fut mariée 3 fois : la première fois, en juin 1493 avec Giovanni Sforza seigneur de Pesaro et Gradara (villes italiennes sur l’Adriatique) et demi-frère du duc de Milan. Elle en divorça. Pour accepter le divorce, le mari exigea une compensation financière. La seconde fois en 1498 avec Alphonso d’Aragon fils du roi de Naples. Celui-ci fut assassiné par les Borgia. C’était plus expéditif et moins coûteux qu’un divorce ! La dernière fois avec Alfonso d’Este duc de Ferrare en décembre 1501. Lucrèce s’installa à Ferrare et y développa les arts. Elle mourut en couches le 24 juin 1519.

D’une grande beauté, elle fit fantasmer nombre d’auteurs qui, prenant peut-être leurs désirs pour des réalités lui prêtèrent tous les vices. Elle eut particulièrement la réputation d’avoir eu des relations sexuelles avec son père le pape et avec ses 2 frères Giovanni et César Borgia. César, jaloux de son frère le fit assassiner. Belle famille.

Cela se passait en outre dans un contexte compliqué d’affrontements entre puissances européennes pour le contrôle de l’Italie où la papauté (Alexandre VI) manigança énormément.

Victor Hugo consacra un drame en 1832 à Lucrèce Borgia.

Dans »la légende des siècles » en LIV, un poème de 740 vers s’intitule : « la vision de Dante ». Voici comment il se termine :

« Et comme je fuyais, dans la nuée ardente

Une face apparut et me cria : Mon Dante,

Prends ce pape qui fit le mal et non le bien,

Mets-le dans ton enfer, je le mets dans le mien ».

Cela aurait pu se rapporter au pape Borgia !

On trouvera en illustration un tableau de 1515 de Bartolomeo Veneto qui représente Lucrèce.

 

*Margot : Marguerite de Valois dite la reine Margot naquit le 14 mai 1553, fille de Catherine de Médicis et du roi de France Henri II.

Catherine de Médicis (1519/1589) nièce du pape Léon X et cousine du pape Clément VII avait épousé le 28 octobre 1533 Henri qui fut le roi de France Henri II. Dans le cadre de grandes négociations diplomatiques ; il y eut un double mariage : entre le roi d’Espagne Philippe II et Elisabeth fille d’Henri II et d’autre part entre Marguerite sœur d’Henri II avec le duc de Savoie Emmanuel-Philibert. C’est à l’occasion de ces mariages que Henri II trouva la mort lors d’un tournois.

Catherine de Médicis eut 10 enfants d’Henri II dont 3 fils qui furent rois de France successivement et Marguerite qui épousa le 18 août 1572 Henri qui était roi de Navarre sous le nom d’Henri III depuis le 9 juin. A la date de son mariage Henri était encore protestant ; son mariage attira à Paris toute la crème du protestantisme de l’époque. L’occasion parut trop belle ; ce fut la Saint Barthélemy !

Cet Henri III roi de Navarre devint le roi de France Henri IV le 2 août 1589 et la Margot, de reine de Navarre devint reine de France. Henri n’abjura le protestantisme qu’en 1593 et ne fut couronné roi de France, en la cathédrale de Chartres, que le 27 février 1594. L’annulation du mariage d’Henri et de Margot fut prononcé le 24 octobre 1599. En fait ils s’étaient déjà séparés et Margot s’était retirée en Auvergne. Elle revint à Paris en 1605 et mourut le 27 mars 1615.

Elle fit également fantasmer beaucoup d’auteurs (dont Alexandre Dumas en 1845), de réalisateurs de films qui lui firent une réputation sulfureuse de « reine lubrique issue d’une famille maudite » (les Médicis par sa mère).

J.D. 21 août 2020

 

Lucrèce Borgia, emprunt au net

Lucrèce Borgia, emprunt au net

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17 août 2020 1 17 /08 /août /2020 14:45

Eilat N°658

 

*Eilat est une ville portuaire au point le plus au nord du golfe d’Aquaba, c’est en même temps la ville la plus au sud du territoire de l’État d’Israël. Sur l’histoire d’Israël, voir la note N°6 http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-d-israel-55889409.html

*La mer Rouge, dans sa partie nord, se prolonge par deux golfes : à l’ouest le golfe de Suez, à l’est le golfe d’Aquaba. Ces deux golfes encadrent la presqu’île du Sinaï et se rejoignent dans la mer Rouge. Voir carte, emprunt au net.

Ce golfe d’Aquaba est bordé par l’Égypte (Sinaï) à l’ouest, Israël et la Jordanie au nord et l’Arabie à l’est.

*Eilat est l’un des 3 ports dont dispose Israël (les 2 autres : Haïfa et Ashdod, se trouvent sur la Méditerranée). Aquaba, très proche d’Eilat, qui appartient à la Jordanie est le seul accès de ce pays à l’espace maritime.

Le golfe d’Aquaba débouche dans la mer Rouge par le détroit de Tiran (13 kms de large) qui doit son nom à l’une des 2 îles qui se trouvent à la sortie du golfe. Ces deux îles (Tiran et Sanafir) qui appartenaient à l’Égypte ont été données par ce pays à l’Arabie en 2017.

*C’est le blocage du détroit de Tiran par l’Égypte le 23 mai 1967 qui déclencha la guerre des six jours (du 5 au 10 juin 1967). La marine israélienne l’emporta le 6 juin 1967 sur les navires égyptiens dans ce détroit de Tiran tandis qu’en 3 heures, l’aviation israélienne avait quasiment détruit toute l’aviation de l’Égypte, de la Syrie et de la Jordanie.

Il faut relire Flavius Josèphe (37/100) dans « guerre des Juifs » en I-371 la raclée que les Hébreux ont infligé aux Arabes en l’an 32 avant notre ère (1999 années avant la guerre des 6 jours !). Comme quoi, il n’y a rien de nouveau sous le soleil !

Mais la situation évolue : traité entre l’Égypte et Israël en 1979, entre la Jordanie et Israël en 1994 et le 13 août 2020 entre les Émirats Arabes Unis et Israël. Il faut dire que fin juillet 2020, l’Iran a renouvelé un traité d’assistante militaire et économique avec la Russie et en a signé un nouveau avec la Chine (le 25 juillet).

Dès la mort de Mahomet (à Médine, à 300 kms au nord de La Mecque) le 8 juin 632 (la bataille de Poitiers, c’est le 25 octobre 732 et le rapprochement des 2 dates 632/732 et des 2 lieux Médine/Poitiers est instructif !), les musulmans se sont divisés entre partisans de Aïcha et d’Ali.

Aïcha fut l’une des 14 épouses de Mahomet dont 9 simultanées (il avait 51 ans quand il l’a épousée, elle avait 7 ans) et Ali fut d’abord le cousin de Mahomet puis devint son gendre en épousant Fatima une des filles de Mahomet. Ce qui était au départ une querelle de personnes a perduré parce que recoupé par d’autres critères : le monde perse (chiites) contre le monde arabe (sunnites). Le renforcement de l’Iran chiite depuis Khomeyni a entraîné un rapprochement entre Arabes et Israéliens.

Le site d’Eilat est très ancien puisque cité par deux fois dans la bible hébraïque et dans l’Ancien Testament de la bible chrétienne (dans le second livre des rois).

Lorsque l’ONU décida d’attribuer un territoire pour les gens de confession juive par partage de la Palestine (résolution N°181 du 29 novembre 1947), Eilat se trouva dans la partie attribuée à Israël ; mais le nouvel État dut en faire la conquête militaire le 10 mars 1949.

Aujourd’hui Eilat a dans les 66.000 habitants et sa position sur la mer Rouge en fait un port mais aussi une station touristique et balnéaire. Eilat est jumelée avec une vingtaine de villes dont Antibes en France et Sorrente en Italie.

J.D. 17 août 2020

golfe d'Aquaba
golfe d'Aquaba

golfe d'Aquaba

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